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Maintenant que votre attention est accrochée avec ces huit pin-up (*), vous avez une vague idée de ce qui vous attend par la suite. Sauf que là pas du tout ! Il va être question de mécanique. Et quelle mécanique : de la vraie, cuisinée au feu de bois et vieillie en fût, usinée à la lime à bras, mijotée sur la braise, amoureusement toupillée avec des outils du terroir ! (Photo : jphil51 dont le blog est une encyclopédie de la Mob "décalée")
(*) Plus une timide qui, à l'arrière-plan, se cache sous une abondante perruque blonde, mais dont les poils aux pattes trahissent le travestissement. Quant à la petite personne en robe rayée, elle s'entraîne pour l'élection de la pin-up de la Fête de 2024, car ce podium rassemble les concurrentes au Concours de pin-up 2014 annoncé par l'affiche ci-dessous.
(Cliquer sur les images pour les agrandir)
Le tout est servi sans chichis ni flonflons, à moins qu'une aussi bruyante que mélodieuse mise en route n'ait été opérée sur place. Ce qui n'est pas dit à c't'heure dans les reportages sur cette Fête de La Mobylette à Graulhet dont à laquelle il était déjà question ici-même le 9 septembre ("La pin-up d'à côté"). Car la mécanique dont on cause (on y vient, on y vient) doit valoir son pesant de décibels. En effet, et on le sait depuis que Soichiro Honda l'a dit et surtout mis en pratique : "Kγ o∨ακγnao byonaka", ce qui peut se traduire par "Un moteu', le plus qu'il a le plus de cylind's qui tou'nent vit', le plus qu'il est puissant".
La couleur est donc annoncée avec ce 400 cm3 Peugeot qu'on n'ose appeler "cyclomoteur" et qui est formé de deux rangs de 4 cylindres de P103 (?). L'accouplement se fait du côté gauche par une (très) large courroie plate et crantée...
... puis une autre courroie plus petite entraîne une poulie extensible et un variateur (ou le contraire, c'est vous qui choisissez)...
Depuis ce dernier mécanisme, un arbre apparaît du côté droit, portant une énorme couronne dentée. Puis, par une magie que je suis bien incapable de décrypter, une chaîne engrégne sur la couronne de transmission finale.
De larges Brembo à l'avant et à l'arrière, parce que c'est pas le tout d'avancer vite, à un moment il faut s'arrêter et, question frein-moteur on sait que ce n'est pas le fort du deux-temps, même avec 8 tasses à café... ! On dirait aussi que la fourche avant n'est pas celle d'un 103. N'en reste que le réservoir, semble-t'il. Bref, en faisant appel aux grands ancêtres on dirait, parodiant Les Tontons Flingueurs : "Y a pas que d'la pomme Peugeot là d'dans !"
Le rouge s'imposait pour ce "Diabolique 103", comme c'est écrit dessus. Maintenant, si quelqu'un peut donner une explication-description, le constructeur, par exemple, du fonctionnement de cette création, ce blog lui est grand ouvert ! (Photo : jphil51)
Au moment de conclure, je suis pris d'un doute et je suppute : la grande couronne que l'on voit à l'arrière du groupe ne servirait-elle pas à la mise en route du (des) moteur(s) sous l'impulsion d'un démarreur de voiture (le cylindre rouge d'où sort un pignon d'entraînement) alimenté par une tit' batterie ? Qui me dira si j'ai bon ? (Photo : jphil51)
Ils ont beau être fous de mécanique à Graulhet, ils pensent aussi à l'art "modeste". Celui des calendriers, entre autres. J'ai repêché cette belle image sur le site du groupe Frog and Rock qui a lancé l'idée, d'après ce que j'ai compris, mais ils sont un peu bordéliques et je me trompe peut-être de responsables. En tout cas, c'est Olivia qui pose ici avec une Mob pas trafiquée, ce qui n'a pas dû être facile à trouver. Pas d'autres nouvelles de ce calendrier pour l'instant, mais on reste attentif !
Une adresse pour en savoir plus : lefrogandrock81gemail.com
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Reçu ce communiqué de la FFVE transmis par Gilles, dit "Pervers Pépère". Il devrait calmer quelques angoisses (pas Gilles, le communiqué) et aussi quelques... ardeurs de la part de candidats qui seraient tentés par l'importation "sauvage".
(Les plus anciens participants à la "Balade des Vieux Clous" n'ont pas oublié >>>>>>>> l'étonnant imperméable de G.D. type "war dispatchers" de l'armée britannique en guerre. Le rapprochement avec le célèbre "Pervers Pépère" de Marcel Gotlieb fut quasi instantané !)
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Définition du véhicule de collection et Fiscalité applicable à l’importation
(Circulaire du 8 septembre 2014, dispositions applicables depuis le 1er janvier 2014, mesure reconductible les années suivantes)
Chers Amis,
Depuis le 1er janvier 2014, les véhicules automobiles de collection présentant un intérêt historique ou ethnographique de la position 9705 (exemption de droits de douanes et TVA 5,5 %) sont ceux qui répondent aux trois seuls critères cumulatifs suivant :
- A) qui se trouvent en état d’origine, sans modification substantielle du châssis, de la carrosserie, du système de direction, de freinage, de transmission ou de suspension ni du moteur.
Les réparations et les restaurations sont autorisées ; les pièces, accessoires et unités endommagés ou usés peuvent être remplacés pour autant que le véhicule soit conservé et maintenu dans un bon état sur le plan historique. Les véhicules modernisés ou modifiés sont exclus.
- B) qui sont âgés d’au moins 30 ans
- C) qui correspondent à un modèle ou type dont la production a cessé.
Cette position inclut également en tant que véhicules de collection :
- Les véhicules automobiles dont, quelle que soit leur année de fabrication, il peut être prouvé qu’ils ont participé à un événement historique.
- Les véhicules de compétition, dont il peut être prouvé qu’ils ont été conçus, construits et utilisés exclusivement pour la compétition et qu’ils possèdent un palmarès sportif significatif acquis lors d’événements nationaux ou internationaux prestigieux.
- Les pièces et accessoires de véhicules sont classés dans cette position à condition qu’il s’agisse de pièces ou d’accessoires originaux de véhicules de collection, que ces objets soient âgés d’au moins 30 ans et que leur production ait cessé. Les répliques et les reproductions sont exclues à moins de satisfaire aux trois critères ci-dessus.
Voilà qui va dans le bon sens, tout en supportant quelques commentaires :
- On aurait pu parler de configuration d’origine plutôt que d’état (A),
- Les 911, Mini, 500, Mustang, et autres Coccinelles ont heureusement un type différent par génération (C),
- Mais qu’entend-on par événement historique quel que soit l’année de fabrication (1) ?
En revanche, les véhicules modernisés ou modifiés exclus, ainsi que les répliques et reproductions à moins de satisfaire aux trois critères précités, voilà qui a au moins le mérite d’être clair.
Enfin, concernant ces critères, il convient de rappeler que l’administration des douanes a toujours la possibilité d’apporter la preuve qu’ils ne sont pas remplis.
Très cordialement,
Laurent Hériou, Directeur Général
Union des Clubs et Musées de Véhicules Anciens de France affiliée à la F.I.V.A. F.F.V.E. – B.P. 40068 – 92105 BOULOGNE-BILLANCOURT Cedex
Tél. 01 46 21 94 70 – Télécopie 01 46 21 94 99 – secretariat@ffve.org – www.ffve.org
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Le sculpteur César compressait des motos. Encore plus radicale, la plasticienne-sculptrice-peintre Niki de Saint Phalle (1930-2002) les flinguait à la carabine. En les éclaboussant de peinture de toutes les couleurs (beaucoup de rouge-sang) contenues dans des ballonnets fixés à un mur sur lequel elle avait collé ou cloué des objets de récupération, poupées, objets indiscernables, bustes de personnages historiques, soldats en plastique, pistolets d'enfants, masques de carnaval, etc. Cet assemblage était noyé dans le plâtre blanc qui dissimulait également les récipients à peinture, remplacés parfois par des bombes aérosol.
(Photo X... DR)
Des essais de "coulures" étaient d'abord fait, parfois en public dans des galeries ou en compagnie d'artistes amis invités à montrer leur adresse au tir. De cette série des "Tirs" il subsiste de nombreuses pièces devenues des œuvres à part entière (ci-dessous).
L'accumulation des objets "emplâtrés" n'était pas toujours le fruit du hasard. On peut trouver une signification au choix de certains d'entre eux. Mais la présence d'une motocyclette, qui se retrouve par deux fois (peut-être plus ?) dans ces "Tirs" reste énigmatique. En passant à une œuvre plus importante dont ci-dessous un "King Kong", l'artiste conserve la moto sous une autre forme, mais elle est bien là en bas à gauche, jouet ou maquette. Les critiques se sont efforcés de décrypter les intentions, conscientes ou non, de ces ensembles. Les masques de carnaval des principaux acteurs de l'actualité mondiale, Mao, Kennedy, Krouchtchev, Castro, De Gaulle soulignent à la fois la dangerosité du monde et la dérision des "puissants" qui prétendent le gouverner (le tableau est aussi connu sous le titre "Heads of State"). Quant aux avions fonçant sur des gratte-ciels, à droite, leur caractère tragiquement prémonitoire est évident. Reste donc cette moto sortie de nulle part et sans signification connue... Mais tout le reste l'est-il vraiment ?
"King Kong", daté de 1963, est aujourd'hui l'un des joyaux du Moderna Museet à Stockholm. Ce tableau de la série dite des "Tirs" est moins ludique que les jubilatoires "Nanas" (quoique celles-ci le soient moins qu'on pense...) qui vont bientôt apparaître et faire le succès populaire de l'artiste. Laquelle est encore dans sa période de "règlements de compte" avec la société, la politique, la condition féminine. Aussi avec certains hommes de sa vie. Dont son propre père qui, alors qu'elle avait 11 ans, l'avait "substituée à sa femme" selon la formule délicate du journaliste Félix Fénéon à propos d'une semblable affaire (*).
(*) "Nouvelles en trois lignes" (au Mercure de France) est un recueil de minuscules faits divers tragiques, catastrophes, crimes, accidents, suicides rendus hilarants par le talent d'écriture de Félix Fénéon qui les publia dans Le Matin en 1906.
Niki de Saint Phalle vous salue bien - à sa manière - mais vous pouvez retrouver ses œuvres et ses "Nanas" à Paris dans l'exposition rétrospective (affiche ci-dessus) qui lui est consacrée au Grand-Palais jusqu'au 2 février.
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On dirait un jeu de piste dont je serais le "furet". J'essplique. L'hébergeur overblog de mon blog Zhumeurs & Rumeurs me transmet un courrier d'un visiteur (en l'occurence une visiteuse) sans me signaler à quel article il se rattache. Il m'est donc impossible d'y répondre ailleurs qu'ici sur ce nouveau blog d'eklablog. Ceci est donc une manière de "bouteille à la mer". En conséquence, si vous connaissez Mlle Isabelle Bracquemond, qui n'a pas donné son email, ayez l'obligeance de lui faire savoir que cette réponse lui est destinée.
Après ces laborieuses explications, voici la question de la demoiselle :
Bonjour Monsieur Jean,
Nous sommes plusieurs à nous poser la question, sans trouver de réponse, de l'origine d'une moto "la parisienne" trouvée sur le site du Teniska Museet en Suède. Aucune info sur internet, ni dans nos bibliothèques. Nous sommes persuadés que vous arriverez à l'identifier, vous...
Le descriptif est le suivant (traduction google depuis le suédois, donc à interpréter) :
"Moto d'avant la 1908e : Techniquement, il est très similaire contemporain fabriqué en Angleterre et en Allemagne. Freinage est uniquement sur la roue arrière et la fourche avant est renforcée.
Sur le côté droit de la cuve, il ya une pompe à huile avec le verre de vue, pour la lubrification supplémentaire au démarrage et lors de la conduite. Carburateur d'origine, bougie et magnéto manquante. cykeltrampor Il a eu, mais ils sont maintenant supprimé. refroidi par air moteur à quatre temps à essence avec cylindres disposés en forme de V, cylindrée 726 cc environ 5 - 10 hp allumage par magnéto à la bougie."
Il y a plusieurs photos, dont un gros plan du moteur, que je pourrai vous adresser par mail si vous voulez bien vous pencher sur le problème (les liens sont vraiment trop longs pour les joindre ici) et me rappeler votre adresse. Ceci étant, c'est une magnifique machine !
Merci par avance, Cordialement,
Isabelle Bracquemond
"Monsieur Jean" s'étant "penché" sur le problème, j'ai d'abord fait un tour sur le ouèbe mais sans rien trouver en accord avec la motocyclette citée. Ce fut long car les raisons sont multiples de s'attarder sur certains documents comportant le mot "Parisienne". La preuve ci-dessus. La réponse était dans mes propres archives avec une photo de la machine en question, photo transmise par un correspondant dont j'ai perdu le nom et l'adresse (Didier Ganneau ?) et qui avait visité le musée que cite Isabelle.
Cette "La Parisienne" est loin d'être une inconnue. En effet, elle réapparaît épisodiquement dans la presse spécialisée depuis des lustres. Surtout au lendemain de vacances où des curieux sont allés jusqu'en Suède pour parfaire leurs connaissances. Ici une parenthèse : il fut un temps où tout vacancier revenant de Tunisie se précipitait chez un négociant en monnaies anciennes (à Paris ils étaient groupés rue Vivienne et alentours) aux fins d'expertise de pièces romaines découvertes par hasard dans le sable d'une plage méditerranéenne (*), de même cette "Parisienne" excite l'imagination des amateurs persuadés d'avoir déniché une moto de marque inconnue des spécialistes.
(*) ... avec l'aide d'un guide local, et bénévole, qui demandait une modeste obole pour avoir conduit le touriste sur un site aussi riche en antiquités.
On reparle moto. Au vu d'une photo de qualité très moyenne comme celle-ci, on a reconnu une Peugeot qui a subi certains outrages. Passe encore sur une peinture comme on n'en vit jamais au catalogue (mais un client fortuné aurait pu exiger une telle finition). Le véritable obstacle n'est pas là mais dans le fait qu'il n'existe aucune trace à ce jour d'une négociation commerciale de Peugeot qui ferait état d'une livraison de moteurs à une autre marque. On ignore encore comment un bicylindre Peugeot s'est retrouvé dans la Norton de Rem Fowler victorieux du T.T. (catégorie bicylindre) en 1907. La marque française n'en a jamais tiré gloire par des publicités ou autre moyen d'information/communication à propos de ce qui n'était sans doute que le résultat d'un achat personnel.
En retrouvant cette photo, j'ai remis la main sur deux autres "interprétations" étrangères (britanniques) autour de Peugeot, toutes deux "d'époque" semble-t'il. L'une arbore fièrement sa marque, Chater Lea et n'a vraiment de Peugeot que le moteur. L'autre, sous l'énigmatique marque "V.S." semblerait être une vraie Peugeot à quelques détails près : échappement, pédalier et, of course, une peinture fantaisiste. Toutes deux participaient au célèbre Pioneer Run en 1988.
J'espère avoir satisfait la soif de connaissances d'Isabelle et de ses amis, et je vais faire mieux en leur donnant quelques tuyaux récoltés sur le ouèbe et qui leur permettront de ne pas se méprendre à l'avenir lorsqu'il se trouveront devant une machine de marque non répertoriée. Pour l'instant, ceci ne concerne que "La Parisienne", à vous d'allonger la liste avec "La Marseillaise" ou "La Quimperoise", etc. On évitera "La Vitelloise" ...
TROIS INDICES POUR PROLONGER L'ENQUÊTE
Quelques précieux conseils donnés par "La Vie Parisienne"
Une affiche de Jules Chéret
"La Parisienne" est le nom que les iconoclastes parisiens de Blitz Motorcycles ont donné à cette production, originale ô combien ! www.blitz-motorcycles.com
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CONCLUSION QUI N'A RIEN À VOIR
Le drapeau français est hissé sur la forteresse de Malakoff (Tableau de Horace Vernet)
Je ne voudrais pas avoir l'air de ramener ma science, mais dans cette histoire de bateaux porte-hélicoptères construits à Saint-Nazaire à destination de la Russie, il y a "quèque chose qui m'interpelle" comme on dit dans le poste. Le premier construit, et qui a été lancé, est le "Vladivostok" et un deuxième doit l'être l'an prochain. On n'est pas là pour débattre du bien fondé ou du mauvais fondé (ça se dit ça ?) de l'opération. On va seulement s'étonner du nom choisi pour le deuxième navire : "Sebastopol". Un peu comme si notre navire-école "Jeanne d'Arc" avait été baptisé "Trafalgar" ! En effet, par deux fois la ville de Sebastopol a vu les Russes prendre une dégelée historique. Une première fois devant la coalition franco-britannique en 1855 (Guerre de Crimée) et c'est pour ça que la ville de Malakoff se nomme ainsi, de même que le boulevard de Sebastopol à Paris. La deuxième fois la ville fut détruite par les nazis en 1942 qui firent des milliers de morts et 90 000 prisonniers dont le sort n'était pas plus enviable que celui des 10 000 disparus. En conclusion, de deux choses l'une, soit Poutine est masochiste, soit l'histoire officielle de la 2ème Guerre enseignée en Russie a fait une victoire de ces deux défaites...
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Tous les deux ans, une centaine de pilotes sur des machines hors d'âge se lancent dans une traversée des États-Unis d'est en ouest, soit plus de 6 000 km à parcourir en une quinzaine d'étapes. C'est une manière de commémoration du raid semblable, mais en sens inverse, effectué en 11 jours par George Baker sur une Indian en 1914. Un réel exploit pour l'époque, on s'en doute, et qui valut à son auteur de passer à la postérité sous le surnom de George "Cannonball" Baker.
(Cliquer sur les images pour les agrandir)
La version actuelle, réservée aux avant-1937 apporte moins de notoriété aux participants, mais malgré des routes sans comparaison avec celles de 1914, et les progrès de la technique motocycliste, c'est encore un marathon pour les hommes et les machines qui, rappelons-le n'ont pas de suspension arrière et un freinage... d'époque. En 2012, sur une centaine d'engagés, moins de la moitié ont pu se tremper les pieds dans les eaux de l'Océan Pacifique. Pas de quoi décourager les candidats qui sont aussi nombreux cette année et parmi eux quatre femmes.
La doyenne, Dottie Mattern (69 ans) était sur une Indian Scout de 1936 qu'elle menait pour une action humanitaire, elle même étant une rescapée du cancer (faire un don sur www.ridedottieride.org). Pour quelqu'un qui, comme elle, a pratiqué l'enduro et le base-ball, le saut à l'élastique, couru la Baja en 2008 sur une Honda XR et on en passe, ce Cannonball devrait être une promenade ! (Photo : The Antique Motorcycle Club of America)
Les trois-quarts des machines sont d'origine locale et la surprise est parfois fournie par des motos doublement exotiques. Ainsi de cette italienne peu connue, une Frera 500 latérales de 1928 pilotée par Claudia Ganzaroli. Contrainte à l'abandon au 5ème jour, elle a dû terminer l'étape dans le "Bus de la Honte" sur les parois duquel il faut laisser sa signature en "souvenir". Lorsque le commissaire lui a dit qu'elle pouvait signer où elle voulait, elle a signé sur son bras à lui ! La classe c'est ça, garder le sens de l'humour dans l'adversité (Photo Paul d'Orléans, comme toutes celles qui suivent).
Notre franco-américain préféré, Paul d'Orléans (Pd'O pour les intimes) était de la fête et, toujours gentleman, a offert le pillion seat de sa Brough Sup' à l'intrépide Susan Stulberg. Sa machine, une 1000 latérales de 1933, lui a été prêtée par le musée Sinless Cycles qui l'a acquise aux enchères Bonhams en 2011 pour la modique somme de 43 309 euros. Sa restauration chez le spécialiste texan Revival Cycles n'a pas dû faire baisser sa valeur depuis lors... (Le récit de la première moitié du Cannonball est à retrouver sur le blog en anglais de Pd'O : thevintagent.blogspot.com)
La marque non-américaine la plus représentée est BMW (hélas, pas des premioume !) avec six flat-twins dont celle de John Landstrom, ci-dessus. Elles devancent deux Guzzi et deux Frera. Puis viennent à un exemplaire : BSA, Rudge, Velocette, NeraCar et une très étonnante Sokol polonaise. Cette 1000 latérales de 1936 a des airs de machine américaine par son bicyclindre en V et une fourche avant qu'il faudrait vérifier au palmer (l'instrument de mesure, pas le Château Margaux) pour y voir une différence avec celle des Harley.
Bien que la vitesse dans l'épreuve soit limitée, certaines mécaniques apprécient peu cet effort prolongé car "Même les plus belles mécaniques crachent et font de l'huile" comme l'a écrit le très défunt Honoré de Balzac (in "Illusions perdues"). Cette vaillante Harley-Davidson a perdu une grosse partie de ses cylindres dont l'un a arraché un morceau du carter traversé par une bielle. Contacté par téléphone, un spécialiste fournira tout un bas-moteur rapidement véhiculé par avion ! Chaque concurrent peut disposer d'une équipe de "suiveurs" et si quelques-uns ne comptent que sur eux-mêmes et l'obligeance des copains de route, d'autres disposent de véritables camions-ateliers. L'assistance ne doit jamais emprunter les mêmes routes que son poulain qu'elle retrouve à l'étape pour les travaux éventuels de réparation et d'entretien. Le trajet entre chaque étape n'est communiqué que la veille, ce qui évite aussi que des motocyclistes "modernes" viennent encombrer les routes pour encourager (et gêner) les participants.
Chaque moment de répit est utilisé pour la plus petite vérification, réglage, vidange, changement de bougie(s), etc. Parmi les divers composants de la moto, l'embrayage est le plus sollicité : il patine ou il entraîne, mais à force de mettre la main dans le cambouis, on finit par en connaître les caprices au bout de 6000 km !
Les musées américains de la moto ne lésinent pas sur le décorum et dès l'entrée on est dans l'ambiance "vieilles ferrailles". Sous nos climats, il est peu probable que celles-ci, de ferrailles, resteraient longtemps ainsi, quasi à l'abandon. Passe encore pour le tri Cushman, mais on demande à voir s'agissant de l'Aermacchi à gauche, une machine que les purs et durs Harleyistes renâclent à reconnaître aujourd'hui comme étant de la famille !
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L'érotisme n'était pas l'une des inspirations premières de Jacques Tati, ou alors un érotisme léger, allusif et d'autant plus marquant (* voir en fin de l'article). Il pouvait aussi se manifester par le biais d'objets assez bizarres - "C'est moderne !" répète sans cesse la maîtresse de maison, Mme Arpel, dans "Mon Oncle", en faisant visiter les lieux à ses invitées. Lieux parsemés de meubles insolites mais très mode (tendance scandinave ?) au moment où Tati filmait : fauteuil en fils de nylon tressés en entonnoir, fauteuil à bascule prolongée limite casse-gueule, le poisson vertical jet-d'eau, le porte-verre à piquer sur la pelouse, etc. Bref, tout ce qui fait aujourd'hui le bonheur des brocanteurs-antiquaires spécialisés dans le 1950-1960.
(Cliquer sur les photos pour les agrandir)
Improbables objets aux couleurs criardes comme le canapé du salon aussi courbe que vert . Rien qu'à le voir, austère et "design" agressif, on le sait dur et inconfortable, sauf...
... lorsque le frère de la dame, Hulot qui s'incruste, lui trouve sa seule destination logique qui n'a certes pas été prévue par son "designeur" ! Serait-ce un indice sur la vie privée et secrète des Arpel, propriétaires ("libérés" ?) de la villa trop moderne...
... auraient-ils été en avance sur leur temps et ses mœurs car adeptes de la "Tantrachair". Mieux connue sous le nom de "Love Chair" ce canapé est destiné à permettre une gymnastique clairement explicitée par la demoiselle ci-dessous dans l'une des "34 Positions" d'un manuel bien connu, quoique bien dépassé de nos jours (101 positions dénombrées en 2014, et ce n'est sans doute pas fini !).
D'après les meilleures informations trouvées sur le ouèbe, est illustrée ici la 34 ème position dite "Montagne magique" ou encore "Brouette thaïlandaise", voire "Poirier indien" ou tout simplement "Levrette". C'est selon le livre que vous consultez et, surtout, sa traduction. On connaît des cas où cette dernière mal faite, ou une lecture maladroite du texte, a provoqué un handicap reconnu par la Faculté de Médecine sous le nom de "coudé de la nature" !
Il existe un modèle plus léger que la "Tantra chair", moins cher et démontable il peut être emporté partout en vacances. Ingénieusement conçu, il permet à votre partenaire de ne rien perdre de ses lectures grâce à une "fenêtre" pratiquée au niveau du visage (détail photo incrustée). Pour les besoins de la photo, c'est par décence que le modèle a conservé son costume de bain. Votre imagination rectifiera d'elle-même...
Enfin, pour le campeur à pied voici un modèle encore plus simple. Spartiate, dirons-nous et pour sportifs confirmés. Le fonctionnement est parfaitement explicité par le mouvement des deux flêches rouges. Il suffit de surveiller le bon état des sangles élastiques et... le poids de la (ou du) partenaire. Déconseillé donc aux personnes en surcharge pondéral. Se fait avec deux poignées de maintien. Prix de 89 à 129 dollars selon fournisseur.
Ceci n'est pas un fauteuil de dentiste, un prototype de siège pour la F1 ni un Hovercraft individuel. C'est bien une "Love Chair" chinoise (ou japonaise, ou autre ?). Tellement perfectionnée qu'il doit y avoir plusieurs vitesses et surement une marche arrière ! J'ai cherché le prix pour compléter mon travail d'information, mais impossible d'en savoir plus. Désolé de vous décevoir !
ATTENDEZ ! PARTEZ PAS TOUT DE SUITE !
Arrivé à ce point de sa lecture, le visiteur distrait commence à se demander s'il ne s'est pas égaré par mégarde sur l'un des ces sites Classé X qui pullulent sur le ouèbe. Il cherchait de la moto et il se retrouve en pleine luxure. Patience ! Deux mots d'explication. D'abord, il faut se reporter au sous-titre de ce blog où, s'il y a bien le mot "moto" il y a aussi "pas que". Et c'est dans ces deux mots que se situe l'article d'aujourd'hui. CQFD. Mais pour ne pas laisser le lecteur en manque, voici deux photos qui devraient le réconforter
Bien moins provocante que les diverse démonstratrices de Tantrachair, cette pilote d'une Norton 500 Manx de 1956 n'en est pas moins dans une position aussi équivoque que sa tenue. C'est peut-être l'affectueux surnom de cette machine qui l'a attirée : Featherbed (Lit de plumes). Décidément, on baigne dans la luxure !
Pour qu'on ne se quitte pas fâchés, une version rock'n roll de Love Chair-Bike qui date de 1972. Un précurseur du nom de Don Bonham a présenté cette œuvre dans une galerie d'art de Chicago. En fibre de verre, elle est réaliste à l'extrême puisque la partie "humaine" est un moulage du corps d'une copine de Don. Sans doute un peu froid à l'usage, mais il s'agit d'une œuvre d'art, pas d'une poupée gonflable...
(*) À propos d'érotisme dans les films de Tati, juste quelques scènes : le face à face avec la jeune campeuse, le badaud ému par la silhouette de Martine en maillot de bain (Vacances de M. Hulot) ; L'invitée idiote à qui Tati raconte des histoires salaces, la secrétaire qui le soupçonne de l'avoir épiée pendant qu'elle ajustait son soutien-gorge (Mon Oncle). À vous d'en trouver d'autres.
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Bonneville est un désert de sel dans l'Utah (Californie) qui reçoit quelques millimètres d'eau de pluie durant les quatre mois d'été. Exceptionnellement cette moyenne peut rapidement s'élever à la suite de violents orages. C'est ce qui s'est produit au moment où étaient programmée l'annuelle Speed Week des records. Du nom de "Salt Lake" n'est plus resté que le "Lake" noyant le sel. Quelques dizaines de centimètres d'eau ont refoulé dès l'entrée du site les centaines de concurrents, mécaniciens, aides divers, amis, marchands de glace et de hamburgers. Pour se consoler, certains sont partis à la découverte des curiosités de l'Utah et parmi eux notre Patrick qui nous avait promis reportage et photos de son aventure avec sa Harley-Davidson latérales. En guise de consolation, j'ai repêché (wouaf !) quelques belles photos de l'édition 2013 publiées sur le site de l'organisateur, la S.C.T.A. (Southern California Timing Association). En attendant 2015...
2014 : les caravanes de l'organisation qui semblent flotter sur une mini-mer Morte !
La Harley-Davidson KHK de Patrick Delli dans son avant-dernière version avec une simple bulle tête-de-fourche. Un carénage enveloppant devait améliorer ses performances, mais il va falloir attendre un an pour vérifier ça !
Si vous avez pensé à un fer à repasser en voyant cette photo, c'est que vous avez mauvais esprit. Ce carénage masque une roue de sidecar (carénée elle aussi) qui empêche cet outil de se coucher.
Encore un sidecar mais celui-ci a dû transporter d'aise le défunt Gustav Baumm, initiateur de la position "chaise-longue" qui lui apporta tant de records mondiaux sur ses NSU. Sous les cuisses du pilote apparaît la poignée droite du guidon...
Lorsqu'on dit que le sel de Bonneville abîme les mécaniques, ce n'est rien de le dire, il faut le voir !
Une photo à ajouter à notre collection "La pin-up d'à côté". C'est bien le moins qu'on rende hommage à un pays qui a inventé le mot.
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... et qu'on soit intelligents... pour pas faire les guignolos... on s'achèterait une moto... et on en f'rait des photos... pour épater les poteaux ! (avec mes plus plates excuses à Guy Béart)
Tous les gamins du monde civilisé veulent se faire photographier devant une voiture ou une moto majestueuse afin de faire croire qu'ils en sont propriétaire. Quelques adultes ne méprisent pas cette petite supercherie qui donna naissance à une modeste industrie parodique aux environs des années 20 jusqu'à... ? Et à défaut d'un véhicule prestigieux, c'est à leur intention que chaque fête foraine avait (a ?) son studio-photo improvisé avec une toile peinte en décor de sous-bois ou de monument célèbre. Un autre s'était bricolé une machine découpée en contreplaqué, chez un autre encore une toile peinte d'une moto avec un pilote était percée pour y passer la tête. Plus rare, un ou deux de ces forains se servaient d'une véritable moto. Il nous en reste quelques photos naïves, mal éclairées, mal tirées car développées dans un révélateur fatigué, séchées dans les courants d'air, mais ce sont les témoignages émouvants d'un moment de gaieté dans des vies souvent modestes.
(Cliquer sur les photos pour les agrandir)
Toile peinte ou plutôt découpe en bois, le modèle ci-dessus se rencontre à plusieurs reprises, mais avec quelques variantes, quoique l'artiste ait un style bien reconnaissable.
Bien que l'ambiance soit à la fête, la photo au siècle dernier demandait un certain sérieux, ne serait-ce que pour ne pas effaroucher "le petit oiseau qui va sortir". De plus la tenue cérémonieuse "du dimanche" n'incitait pas au laisser-aller.
La sortie entre amis doit laisser une trace des bons moments passés ensemble. Où l'on retrouve l'artiste qui a signé le décor de la première photo. Au premier coup d'œil on croit qu'il s'agit toujours du même sidecar. Mais au deuxième...
1924 : la date est écrite sur la plaque avant et l'homme de l'art a signé son œuvre. Une signature qui se retrouve souvent ainsi que la lettre "B" discrètement placée ça et là. Peut-être une façon d'indiquer que le terrain d'action du photographe était la Belgique. De fait, plusieurs de ces photos ont été obtenues par enchères sur le site belge Delcampe.
Il arrive souvent que la prise d'une photo de moto attire les badauds, mais ici c'est franchement trop ! Et uniquement des personnages féminins. Le side était peut-être le moyen de transport du photographe qui se déplaçait de ville en ville, au gré des saisons et suivant le calendrier des fêtes foraines et foires commerciales.
La scène est exceptionnelle puisque la tendance était de figurer à plusieurs sur la même photo car deux personnes = deux tirages ; trois personnes = trois tirages, etc, et tous ces tirages avec la même plaque négative. Retenez bien le numéro de la machine, vous allez le retrouver souvent par la suite.
Art populaire ? Art brut ? Art naïf ? On ne peut nier que l'artiste a eu de l'imagination et il a trouvé deux "modèles" à la hauteur de cette mécanique débridée !
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RAPPEL 1 : ce blog est la suite de celui qui était connu depuis août 2011 sous le nom "Z'humeurs & Rumeurs" lequel est toujours consultable mais désormais en sommeil.
RAPPEL 2 : l'article ci-dessus est le dernier publié sur l'ancien blog. C'est une tentative de récupération pour éditer ici la totalité des 375 articles parus jusqu'ici. Vaste chantier en perspective...
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Les Américains ont une locution pour ce genre de situation, c'est : "the girl next door". La girl, c'est votre voisine avec qui il peut arriver beaucoup de choses, comme dans "7 ans de réflexion" où Tom Ewell rencontrait accidentellement sa voisine... Marilyn Monroe ! Mais foin de vedettes en 90-60-90 qui carburent au Botox, Restiderme et autres collagènes. Pas de ça chez nous ont dit les habitants (12 000) de Graulhet, dans le Tarn. On a nos propres beautés naturelles et on va le prouver.
C'est pourquoi le groupe Frog and Rock organise depuis 2012 le Festival de la Mobylette. L'intitulé est modeste alors que cette fête est bien loin de l'être, modeste. Parmi des dizaines d'animations (détails ci-après par l'affiche), il y a un concours de pin-up. Pas ordinaire, car les participantes sont des dames et demoiselles du pays dont les évolutions stimulantes sur les planches pousserait au suicide une Madame de Fontenay qui viendrait à s'égarer en ces lieux !
(Toutes les photos © simonphotographies.fr - Cliquer pour les agrandir)
Ce Festival présente aussi des réalisations roulantes basées sur la Mobylette. De façon lointaine parfois comme avec cette supposée bicylindre de bonne facture, née d'une Motobécane qui aurait fauté avec une Yamaha. C'est un résultat logique puisque le japonais a pris les commandes du constructeur de Pantin... avant de l'étrangler lentement jusqu'à l'ippon. On a manqué d'un Teddy Riner à ce moment !
On modifie, on customise, on recrée à Graulhet (prononcer GRAUILLET car ce nom viendrait d'un lointain "grenouille"), mais on aime bien aussi la Mobylette d'origine que nos trois pin-up soumettent ici aux derniers outrages.
Vous savez tout avec ce programme et vous n'avez pas trop de temps pour vous préparer au Concours de pin-up : ça commence le 12. C'est vendredi prochain, mais pour faire durer le suspense, et garder les spectateurs jusqu'au bout, les pin-up n'apparaissent qu'en fin de journée le dimanche (bien joué, les Graulhetois !).
Une dernière pour la route...
... et encore une dernière !
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Rappel : ce blog prend la suite de celui qui était connu depuis août 2011 sous le nom "Z'humeurs & Rumeurs", blog toujours consultable mais en sommeil désormais.
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Rappel : ce blog prend la suite de celui qui était connu depuis août 2011 sous le nom "Z'humeurs & Rumeurs", blog toujours consultable mais en sommeil désormais.
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EN BOIS D'ARBRE OU EN BRONZE ?
Après avoir "visité" dans les deux précédents articles l'art motocycliste d'avant 1914, on traverse tout un siècle et on change de continent pour découvrir la moto dans l'art africain. Depuis ses origines ou presque, la moto y a été présente. De façon épisodique,
c'est certain, mais bien réelle comme en témoigne une photo d'une F.N. 4 cylindres au pied des Pyramides d'Egypte ! Présente ? Soit. Mais représentée ?L'évangélisation forcée des populations pratiquée par les ordres religieux catholiques ou protestants a amené les bien connus "bons Pères Blancs à moto" dans les colonies établies par les pays européens. Apparemment sans laisser de traces chez les populations autochtones, hormis quelques cartes postales et photos prises par le colonisateur. La période contemporaine est plus riche car influencée par... le Paris-Dakar ! L'art traditionnel africain s'est exercé sur des objets "magiques", des masques, des portes de cases, des reliquaires, aussi sur des armes. Il nous a laissé des sculptures en bois ou en métal. Il était donc tout naturel que la moto devienne un sujet artistique populaire à partir du moment où elle a fait partie d'un environnement quotidien, ou presque.
(Cliquer sur les images pour les agrandir)
Cette pièce en bois de grandes dimensions (46 cm de longueur), mais très légère, a été chinée sur le trottoir d'un marché aux Puces. Impossible donc d'en connaître le pays d'origine, de plus le vendeur n'était pas africain. J'ai d'abord pensé à un faux fabriqué par la petite industrie des vendeurs à la sauvette africains. Ceux qui proposent ce genre d'objets "arrivés tout juste du pays, patron", mais qui se fournissent chez des grossistes parisiens. Et puis, en réfléchissant, on se dit que quitte à fabriquer des fausses antiquités, autant que ce soit des objets d'une valeur reconnue ou, à l'opposé des figurines à deux balles fabriquées à la chaîne et vendues au pied de la Tour Eiffel. Il paraît qu'il n'y a plus rien d'authentique sur tout le continent africain tant il a été pillé au cours de dizaines et de dizaines d'années de colonisation.
Alors, je vous le demande, qui (à part moi) va s'intéresser à une rustique sculpture en bois mal peint représentant un motocycliste qui n'a même pas une position correcte sur sa machine. Et celle-ci n'a pas la prétention d'être vieille puisqu'elle arbore une fourche télescopique ! Un indice sur l'origine pourrait être fourni pas l'écusson sur le réservoir, sa forme et surtout ses couleurs. Hélas, du Burkina-Faso à la Zambie en passant par le Mali ou le Zimbabwe, il y a une quinzaine de pays qui utilisent ces couleurs dans leur étendard national. Donc, de ce côté, c'est chou blanc !
Aucune signature possible ne pourrait nous guider. D'autant que dans l'art traditionnel africain on ne signe pas son œuvre, du moins pas sous la forme que nous connaissons en Occident. Mais, de même qu'au cœur de la forêt tropicale une branche cassée d'une certaine façon sur un buisson est un signe de reconnaissance, de même un sculpteur africain, un graveur, etc. savent se faire reconnaître par une manière de travailler la matière, le choix du sujet, des signes géométriques, bref ce qui finalement constitue bien le style d'un artiste. La coiffure, la forme du nez et des yeux peuvent fournir des indications sur son ethnie. À vous d'exercer votre savoir éventuel sur ce portrait du pilote ci-dessus.
La curieuse position du pilote fait penser à celles des ados de nos contrées qui font les kakous sur des scooters. Mais il pourrait tout aussi bien s'agir d'un début de wheeling sur une moto carénée . Dans le doute, on ne tranchera pas, alors si j'ai du nouveau un jour, vous serez tenus au courant.
Remarquez-bien que je mets un "s" à tenus car, à c't'heure, vous êtes déjà 47 aventuriers à être venus sur ce nouveau blog depuis son ouverture. Je crois que je vais avoir un peu de mal à retrouver les 190 000 visiteurs drainés par "Zhumeurs & Rumeurs"...
RETOUR VERS L'ÂGE MODERNE DU BRONZE
Retour à nos artistes africains qui sont célèbres pour leur travail du bronze ou plutôt un alliage à base de ce métal lourd (beaucoup de laiton de récupération : robinets et divers). C'est vrai qu'elles sont lourdes ces motos réalisées selon la technique de la cire perdue. Ce poids a causé l'affaissement de la fourche qui à l'origine devait être droite. Avec ses clignotants, ses roues à branches et ses rétroviseurs, elle a nécessité un travail assez précis. Sur le garde-boue avant ainsi que sur la plaque arrière figurent ce qui ressemble à une immatriculation (KK 317) ou encore une façon codée et ingénieuse de signer son œuvre (?).
Gros plan sur les visages aux traits fortement marqués : nez busqués, yeux en amande mais peu ouverts. Les coiffures sont aussi des éléments indicatifs, sauf s'il s'agit de casques motocyclistes stylisés. Mais pour autant qu'on sache, le port du casque en Afrique...
Il semble que la présence d'un passager soit une rareté car, jusqu'à présent, c'est le seul exemple connu d'un tel équipage en duo. D'autant que le procédé d'exécution à la cire perdue fait obligatoirement de chacun de ces objets un exemplaire unique.
AUTRE MOTO EN BOIS, MÊME ARTISTE ?
... on peut se poser la question tant les deux motos se ressemblent, alors qu'elles ont été trouvées à plusieurs années d'intervalle et dans des lieux très éloignés l'un de l'autre, quoique toujours en région parisienne.
Les similitudes portent sur la taille (55 cm de long), ensuite la matière employée, toujours un bois léger et tendre. Et aussi la façon de représenter les pièces caractéristiques de la machine : la fourche avec ses soufflets ou ressorts apparents, les roues à branches, creusées et peintes ensuite. On serait tenté de trouver que l'artiste a progressé en connaissances et signe une œuvre plus réaliste (présence du levier de frein et du sélecteur, ailettes du moteur, silencieux). La position du personnage couché sur le réservoir dégage une réelle impression de vitesse à l'opposé de l'acrobatie de son autre réalisation - s'il s'agit bien du même auteur... Au cas contraire, il peut se vanter d'avoir un imitateur, ou un élève, ce qui est la consécration des grands artistes !
Nez droit, grands yeux ouverts sous des sourcils accentués, coiffure disciplinée, peut-êre autant d'indications pour un connaisseur dont on sollicite le verdict éventuel (?).
VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE BRONZE ?
Nouvelle moto signée, cette fois sur une plaque avant transversale ce qui n'est pas courant et constitue un indice quant à l'origine. Vous qui êtes allés partout dans le monde, vous nous direz dans quel pays on fixe ainsi la plaque. La moto est identifiée par un énorme BMW sur ce qui représente le cache arrière, en dessous de la selle. Si elle elle inspirée par le Paris-Dakar, les clignotants sont de trop, mais les roues à rayons l'éloignent d'une machine administrative. Ce qu'elle pourrait être car des BMW ont équipé de nombreuses polices du continent africain.
Sur ce qui fait office de tableau de bord, un compteur (vitesse ? tours-minute ?) à l'étrange boîtier carré, mais l'aiguille est bien visible. À l'arrière-plan, sur la plaque avant à l'envers on peut lire : AP1 C11, de même que sur la plaque arrière.
Le phare est très aplati et strié, figurant une grille protectrice. Le moteur n'a rien d'un flat-twin, mais ses ailettes nombreuses ont marqué l'imagination de l'artiste, de même que son aspect massif. Les nervures du réservoir gardent leur secret : pure décoration ou rappel de scarifications semblables à celles que pratiquaient les humains de certaines ethnies ?
... et à nouveau les traits du visage vus plus hauts : nez busqué, yeux "fermés" en amande.
L'évolution amène à une représentation qui frôle la réalité au point qu'on arrive presque à la maquette ou au modèle réduit. On a progressé dans le réalisme, on s'éloigne de la tradition, mais la poésie y perd grandement.
Le gros monocylindre XT de Yamaha au glorieux palmarès africain doit être à la source de ce bronze aux soufflets de fourche bien marqués et comme le nom figure sur le réservoir... On dirait même que le casque du pilote est le léger modèle "chips" répandu dans les années 80, alors que le visage a gardé les traits traditionnels.
À l'automne 2013, la Galerie Vallois (35 rue de Seine à Paris), exposait les œuvres d'artistes du Bénin sur le thème "De la tradition à la modernité". Inspiré par des scènes de la vie quotidienne de son pays, Euloge Glélé a présenté des terres cuites dont celle-ci (Document Galerie Vallois). Réaliste à l'extrême, elle rejoint ces petits objets en céramique ou en résine proposés dans les boutiques de souvenirs "folkloriques" en France. On est de plus en plus loin de la cire perdue !
Le Sénégal est lié à l'histoire du Paris-Dakar, et l'artisanat local a produit quantité de petites motos ou scooters en tôle de récupération (canettes, boîte de conserve, bombes à peinture). Assemblés sans colle ni soudure, avec du fil de fer et des bandes de caoutchouc taillées dans de vieilles chambres à air. Si vieilles que ce caoutchouc se désagrégeant vous vous retrouviez avec des bouts de métal difficiles à identifier. Certains magasins d'art africain en France les proposaient. On peut même soupçonner que beaucoup étaient fabriqués chez nous ! L'exemplaire ci-dessus est absolument authentique, arrivé directement du Sénégal, la "vacancière" qui l'a rapporté étant chargée de mission avant son départ !
Cette machine roulante a pu traverser plus d'un quart de siècle sans dommage car elle est assemblée par soudure. Un travail soigné qui vaut celui qu'on constate sur les cadres des japonaises modernes... Soignée aussi la plateforme-châssis dont les bords sont ourlés pour ne pas blesser les doigts. Elle aussi se présente avec des clignotants et un phare dont la peinture rouge renforce la puissance d'éclairage ! L'architecture du moteur laisse perplexe : moteur thermique rotatif (on distingue le long silencieux, à droite sous la "plateforme") ou électrique ? Vu la taille du réservoir et du bouchon de remplissage, on doit être en présence d'un deux-temps...
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Dans un malicieux tiroir à double-fond, j'ai découvert 4 pages d'une revue sans nom (peut-être "Forez" ?). Sans nom mais pas sans saveur. C'est signé de Ennemonde Diard, ce qui n'est pas un pseudo comme elle l'explique au passage. De ce vrai prénom féminin, qui vaut bien nos Britney, Pocahontas ou Nolwenn, il ne resterait actuellement qu'une seule personne à le porter en France. Notre Ennemonde à nous opérait dans les années 30 puisqu'elle cite le célèbre livre "Les Locomotions Mécaniques" publié en 1935 et dans lequel Louis Bonneville a compilé les "Origines, Dates et Faits" des toutes premières années de la motorisation. Mademoiselle Diard a recueilli des souvenirs sur le petit monde de la région de Saint-Etienne qui a "cyclé" puis "vaporisé" avant de "pétroler". Derrière la grande Histoire, c'est la petite histoire vécue et racontée au plus près de la réalité. On est prié de déguster lentement.
(Nota : ne vous abîmez pas les yeux à déchiffrer ces pages, cliquez dessus pour les agrandir)
Maintenant, juste une pause éducative pour montrer pourquoi le carburateur du tri Phébus dont il est question en haut de la dernière colonne, page ci-dessus) était surnommé une "biche de lait". Ce dernier vocable de la région stéphanoise et (larges) environs, désignait tout bonnement un pot à lait ou bidon de lait, disponible en diverses contenances selon son usage, familial ou industriel. La gravure ci-dessous, sur laquelle le moteur et son "carburateur" sont à la même échelle, donne une idée de la vastitude de l'ustensile en question. Le plus gros cylindre correspond à ce qui serait la cuve d'un carbu classique et le contrôle de l'admission s'effectue par le petit cylindre (le "corps") à gauche de la partie supérieure sur lequel on distingue deux manettes de réglage. Le principe de fonctionnement est comparable à celui d'un carburateur dit "à évaporation".
Le moteur Aster inspira suffisamment confiance jusqu'en Amérique pour que la marque Orient établie dans le Massachusetts monte le 2 HP 1/4 sur sa machine en 1901. Cependant la "boîte à lait" y était remplacée par un classique carburateur à pulvérisation. On ignore si le monstrueux Aster bicylindre vertical, ci-dessous (4 HP et 45 kilos), tenta un constructeur de moto ou de tricycle. Apparu lui aussi en 1899, il présentait un déjà antique allumage par brûleurs. Ce système, peu performant et surtout très dangereux, consistait à chauffer au rouge un "doigt" de platine qui, pénétrant dans le haut du cylindre, enflammait le mélange gazeux. Le chauffage de ce doigt (deux sur le bicylindre) s'effectuait à l'essence.
Un moteur Aster se remarque au premier coup d'œil par ses ailettes de refroidissement en cuivre qui sont ondulées et soudées sur le cylindre. Le bas-moteur à plan de joint horizontal est aussi caractéristique de la marque, mais non-exclusif.
L'entraîneur et ex-cycliste Georges Devilly sur sa machine d'entraînement à moteur Aster en 1901. La culasse de celui-ci est à refroidissement liquide mais il existait également un modèles à refroidissement liquide intégral. À l'arrière, outre la protection du cycliste entraîné, et le réglage de l'avance à l'allumage, le mécanicien avait fort à faire avec le graissage dont il tient la pompe, le réservoir étant entre ses genoux. Celui de l'essence est au-dessus tandis que les piles alimentant la bobine sont contenues dans le coffre triangulé entre les mollets du pilote qui ne se préoccupe, lui, que de la conduite et de la tactique de course. Ouf !
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