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Séduit par une machine des années 20, Philippe D. est maintenant perplexe car il a un mal de chien a trouver quelques informations sur elle. Il s'agirait d'une Leloir, assez complète, mais qui n'a laissé aucune trace dans la presse de l'époque, ni même dans les quelques rares catalogues connus de la marque, qui sont plutôt des prospectus.
Au début des années 20, Henri Leloir s'est signalé par une très originale 175 munie du flat-twin Anzani à soupapes latérales. Puis suivront de plus classiques 125 motorisées par des deux-temps Train ou SICAM. Le Moser culbuté de la machine de Philippe ne figure sur aucun document Leloir, pas plus qu'un moteur quatre-temps d'une autre marque.
L'euphorie de l'après-guerre 14/18 qui avait vu la naissance de multiples marques françaises se calmant, on assiste à des rachats et regroupements des plus vulnérables. Ainsi de Henri Dresch qui récupère Le Grimpeur avant d'absorber D.F.R. Et c'est peut-être du côté de Le Grimpeur qu'il faut chercher à établir des papiers pour la moto de Philippe, car il semblerait que Leloir soit passé sous la coupe de Le Grimpeur, donc Dresch (?).
Sur cette photo d'une Le Grimpeur (à droite) on voit la fourche pendulaire Résisto sur ressort à lames et, surtout le réservoir très semblable à celui de la supposée Leloir avec son extrémité avant en pans coupés et concaves.
Jusqu'à plus ample informé, voici ce qui se rapproche le plus de la Leloir de Philippe, mais avec un moteur 175 deux-temps. Il s'agit d'une Le Grimpeur modèle "E" de 1924, avec boîte deux vitesses, débrayage et kick-starter, qui existait aussi en 125 cm3.
Une affiche de 1926 et signée par le renommé graphiste-typographe Raymond Gid, ami de Henri Dresch pour lequel il réalisera de nombreuses publicités .
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Dans une autre vie (Zhumeurs & Rumeurs), j'ai écrit le 3 avril 2013 un article sur la Clément-Berceuse qui a réveillé des souvenirs chez Eric, petit-fils de Jean Roulin. Lequel avait hérité d'une Clément-Guzzi traitée "à la Andreino", c'est à dire avec une suspension arrière oscillante mono-amortisseur (monoshock, en français...). À son courrier, Eric a joint quelques photos, des trésors de famille, où l'on voit le grand-père, plein angle, faire l'extérieur à deux concurrents du Bol d'Or 1934 aux commandes de sa Guzzi 250 ACT. Le numéro 30, Mariani, était aussi sur une 250 annoncée dans Moto Revue comme étant une Radior (?) comme en 1933. Le sidecar de Barthélémy est un 350 Soyer-Bernardet. Tout ce petit monde s'empoignant sur le circuit routier de Saint-Germain-en Laye.
La machine de Roulin avait attiré l'attention de Moto Revue qui en détailla le moteur à l'issue du Bol d'Or. Cette Guzzi SS est encore du type "standard" sans suspension arrière et cadre en tube mais avec un sélecteur à double branche de construction personnelle.
Jean Roulin participa à deux Bol d'or en 1933 et 1934. Il termine celui de 33 en 5e position des 350 (machine de marque non précisée) et 14e au général sur 37 classés. L'année suivante, il est 3e des 250, donc sur sa Guzzi, et 15e sur 33 classés au général. Si la machine de cette photo est aussi une Guzzi, elle est bien antérieure à celle de 1934 car on distingue le long de son réservoir le pommeau d'un levier de vitesses à main. Il s'agit peut-être de la 350 inconnue du Bol 33 (?) utilisée lors de l'une des multiples courses organisées à Montlhéry dont on distingue à l'arrière-plan les caractéristiques barrières du routier.
Encore à Montlhéry, Jean Roulin sur la Clément-Guzzi dans la version Andréino : fourche en tubes fins, renforts en fer plat des deux tubes avant soutenant le moteur avec ce qui semble être un petit radiateur d'huile, en haut sous le réservoir. Le sélecteur est d'un autre dessin, sans oublier le "galopin" de tension de chaîne visible derrière le mollet du pilote.
Assidu des courses de la région parisienne, Jean Roulin se placera souvent parmi les bons avec sa Clément-Guzzi. Il aura les honneurs de la couverture de Moto Revue à l'occasion de sa victoire au Classement Général Amateurs dans le Criterium de Vitesse en 1935. Membre de l'A.M.C.F., il perdra un œil dans la guerre et ne reprendra pas la compétition.
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Les frères Malenotti avaient racheté Belstaff et ils ont refait des vêtements Belstaff pour la moto. En apprenant en 2012 qu'ils s'étaient aussi offert Matchless, on pouvait raisonnablement penser que c'était pour faire renaître de nouvelles motos.
Annonçant une collection de vêtements siglés Matchless au Festival de Cannes 2014, les deux Italiens avaient eu le bon goût d'organiser une petite sauterie avec des vedettes présentes au Festival autour de quelques boissons. Et autour d'une authentique Matchless de derrière les fagots, une twin 650 G12 CS des années 60, histoire d'en faire des photos en compagnie de stars de l'écran comme ici Arnold "Terminator" Schwarzy.
Pour la bonne cause (la leur), ils ont aussi invité Rosario Dawson qui a joué dans "Men in black II", encadrée ici par Manuele Malenotti (à gauche) et son frère Michele. Des débuts qui en vaudraient bien d'autres, autorisant tous les espoirs, sauf que...
... ce "circus" mondain a accouché d'une véritable horreur esthétique et mécanique présentée au Salon de Milan ! Autour d'un moteur culbuté 1916 cm3 à boîte séparée S & S (Smith & Stankos), spécialiste américain du bicylindre en V, un cadre en "lamellé" reçoit une oscillante arrière avec monoamortisseur sous le carter. La fourche avant, qualifiée de "Type Castle" (pour ne pas dire "Type Harley") se veut rétro grâce à un coquetterie laissant voir les ressorts de suspension émaillés en rouge... En rouge également l'étrier de frein avant qui pince un seul disque par ses 12 (douze !) pistons. Six pistons seulement au disque arrière (radinerie inexplicable).
Autre "innovation" selon le descriptif charabiesque présentant cette Matchless X Reloaded (vu le clin d'œil au film ?), le guidon peut se régler afin de permettre d'adopter une position touriste ou plutôt sportive. Certains d'entre vous reconnaîtront sans doute ici le Bottelin-Dumoulin qui améliorait tant les bécanes de leurs débuts.
Aux jeunes couches qui n'ont pas connu cet heureux temps, voici ce qu'est un guidon Bottelin-Dumoulin multipositions qui date tout de même de presque un demi-siècle, faut-il le préciser (trouvé sur http://suzukigt.clictopic.net )
Afin de favoriser les deux positions (celles du pilote), les commandes au pied sont doubles, l'une vers l'avant étant carrément "chopper". En position touriste, on remarque que le gros cornet d'admission tombe pile sous le mollet du pilote. Ah ! que c'est beau l'innovation !
Et on arrive finalement au but essentiel de ces diverses opérations de marketing : les VÊTEMENTS MATCHLESS ! Très beaux et de bonne qualité, on l'espère vu leur prix...
Osborne... Kensington... Silverstone... on racle tout ce qui peut accréditer et légitimer une fiction d'origine britannique pour des produits transalpins.
Mais qu'aurait pensé Harry Collier, l'un des fondateurs de Matchless, de ces galopins qui tentent de se faire du gros pognon sur l'héritage qu'ils ont laissé, lui et son frère Charlie ?
Matchless d'aujourd'hui a récupéré quantité d'archives de la maison-mère, dont des catalogues et des photos d'époque. Sur celle-ci, les Frères Collier posent en 1904 lors d'une course sur vélodrome à Londres (le moteur est un De Dion licence M.M.C. et la date serait plutôt 1903). Mais ça n'a guère inspiré le "créateur" de la version X Reloaded qui n'a d'ailleurs - semble-t-il - pas signé son forfait. Le remords, peut-être...
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En cherchant des informations sur le dessinateur Georges Pichard (le papa de "Paulette"), j'ai atterri sur V Magazine, un hebdomadaire que j'avais oublié. Ce n'est pourtant pas faute de l'avoir lorgné à l'époque de sa publication à la fin des années 40. Sur le ouèbe, il y a des centaines de pages sur V magazine, et je m'étonnais de voir qu'une revue avait pu durer aussi longtemps. Hélas, si le titre est le même, ce V n'a rien à voir avec le mien. Autant l'un était frais, naïf (le "V" c'était celui de la Victoire !), innocent dans ses coquineries, autant l'autre est sophistiqué, botoxé et finalement aussi glacé que le papier sur lequel on l'imprime. La comparaison des deux couvertures est suffisamment parlante...
Voici la raison principale qui a fait que j'ai dans mes archives le numéro 304 de "mon" V magazine. On retrouve ces demoiselles sur la couverture et à l'intérieur, mais la photo ci-dessus n'y figure pas. Autant qu'il m'en souvienne, je l'ai trouvée sur une brocante ou aux Puces. Et ce n'est qu'après que j'ai découvert qu'elle faisait partie d'une série réalisée pour la revue, série qui s'est perdue dans la nature.
Pour cause d'impression en deux couleurs seulement (noir et rouge), la photo de couverture a été sauvagement replâtrée. De plus, le pauvre papier contingenté de l'époque ne rendait pas vraiment justice à l'illustration photographique même si, comme c'est le cas ici, l'homme de l'art a recherché un angle dramatisant la situation.
Pour décor, pas besoin comme aujourd'hui des palmiers d'une plage dans les mers du Sud. On se contente simplement d'un ponton des bords de Marne ! Et une D.S. Malterre française faisait aussi bien l'affaire qu'une quelconque Matchual ou Midless.
Madonna, Jennifer Lopez, Kate Moss ou Paris Hilton sont des abonnées des pages du V magazine new-yorkais qui les exploite souvent dans une veine SM "nuancées de grey" comme le veut l'époque. Les jeunes gens de la mode sont moins souvent présents mais exposés eux-aussi dans des situations bizarres comme ici en paquets-cadeaux pour "cougar" ou autre prédatrice (ou "teur" ?). Photo Meinke Klein.
À l'intention de ceux d'entre vous qui n'auraient pas eu leur dose de motocyclisme, voici une D.S. Malterre semblable à celle de V Magazine (le français). Semblable au moteur près qui ici est (était) un Ydral deux temps, ce qu'indiquent les deux tubes d'échappement. Ce type de spectacle pouvait encore se rencontrer dans une rue de Paris au début des années 70, juste avant la déferlante japonaise. Ceci expliquant cela... (Photo Zhumoristenouveau)
À côté de Georges Pichard qui faisait ses gammes dans l'humour à V Magazine, un autre artiste, Jean David (1915-1988), avait introduit la pin-up aux avantages pneumatiques, directement importée des États-Unis. Multicartes très prolifique, David travailla d'abord pour des journaux quotidiens de son Marseille natal. "Monté" à Paris, il se lança dans la publicité et trouva son terrain de jeu idéal dans "V" un magazine d'informations légères sur le cinéma, le théâtre, la littérature comme il en exista des dizaines au lendemain de la guerre. Il créa des bandes dessinées et une page entière de V magazine relatait les aventures de Mister Littlepig dont le nom seul (Petitcochon) suffisait à décrire les obsessions.
Le peu d'informations sur Jean David que l'on trouve sur le ouèbe ne rend pas justice à un homme qui travailla si longtemps dans la presse. Fin des années 70, il présentait encore ses dessins dans les rédactions, vêtu de noir comme ses cheveux qu'il s'excusait de teindre en noir eux aussi car, avouait-il avec une touchante sincérité : "Dans ce métier il ne faut pas avoir l'air vieux". (l'essentiel sur lui est ici http://oncle-archibald.blogspot.fr).
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La peinture avait Dali, la pop a Lady Gaga, la politique a eu Sarkozy, les pauvres ont eu l'Abbé Pierre, la littérature a Houellebecq, l'humour a eu Coluche, la chanson a eu Gainsbourg, le design a Starck (ajoutez les noms que vous voulez). Tous à un moment de leur vie sont sortis de leur domaine de compétence, accédant à un état emblématique différent. Démesure dans l'expression artistique, provocation érotique, compassion universelle, emphase dans l'expression, vulgarité assumée, les moyens sont multiples de choquer, d'attendrir, de captiver l'attention du public (en plus du talent).
Parmi ces moyens, figure le costume. Élémentaire, même dans notre milieu motard. Il peut se limiter à quelques accessoires. Ce sera le chapeau d'Indiana Jones, un vieux Barbour "aux médailles" ou un Perfecto hors d'âge. L'essentiel est de se construire une silhouette qui, d'un rallye à un autre, d'une exposition ou d'une vente aux enchères à une autre vous fera sortir de l'anonymat. En résumé, il faut être VU ! Si c'est bien fait, vous accédez à un statut INTERNATIONAL et on vous "likera" abondamment. C'est ce que pratique avec bonheur le blogueur VINTAGENT, connu aussi sous le nom de Paul d'Orléans ou familièrement Pd'O. Pour situer le personnage, on citera ses mots dans une interview donnée à un site de mode. Question : "Qu'est-ce qui vous guide dans votre choix pour vous habiller ? Réponse : "Je ne m'habille pas en fonction d'un 'style' particulier ; si je m'aperçois que l'ensemble donne dans le genre "preppie", je m'arrange pour ajouter des chaussures, une veste ou un accessoire quelconque qui cassera cette image". (NB : Preppie = bon chic, bon genre).
En lançant sur le ouèbe un filet au nom d'un personnage au caractère aussi affirmé, on récolte un riche butin qui constitue un florilège débutant par une enfance que l'on soupçonne pourtant bien banale...
Paul, comme tous les gamins de son époque et de son âge, a dû en passer par la coupe de cheveux "crew cut" censée produire des Américains sains, sportifs et propres sur eux.
Les "zippies" sont passés par là, et les cheveux ont proliféré au-delà de ce qui était convenable, sans doute une réaction contre la "crew cut" uniformisante et militariste (?). La recherche dans le costume attrape-minettes trois-pièces (pop 1966) est loin de donner une indication sur les dérives qui vont suivre.
Paul ne fait pas les choses à moitié et lorsqu'il laisse pousser ses cheveux, c'est pour en faire une magnifique queue-de-cheval, nattée semble-t-il. La conversion est par ailleurs totale : pantalon de cuir et les mains dans le cambouis d'une Norton 18, ce garçon est perdu pour une carrière de bureau.
Un peu plus tard, si l'on en juge par la longueur de l'appendice capillaire, Paul se passionne pour les antiquités motocyclistes dont cette Sunbeam TT Model, une latérales de 1928.
Une nouvelle Sunbeam (TT90 de 1929) et un nouveau Paul en 2006. Coupe de cheveux "normale", rasé de près et cravaté, d'allure très britiche, mais ça ne va pas durer et son blog va démarrer en octobre de la même année (http://thevintagent.blogspot.fr/) ce qui devrait faire de lui le grand-père de tous les blogs motocyclistes (?).
On saute dans le temps pour découvrir Paul au sommet de sa gloire en 2014, lors des journées du Quail Motorcycle Gathering, une exposition auto & moto qui se tient dans un complexe hôtelier avec golf attenant, comme il se doit en Californie. Dans le compte-rendu officiel de ces journées, dont la partie motocycliste était commentée par Pd'O, il y est dépeint un peu malicieusement en gravure de mode : chapeau cabossé à bords étroits façon Sinatra, blouson de cuir "flammé or", pantalon "feu de plancher" et chaussures dorées. En conclusion : "comme un mélange de Mickael Jackson avec Pee Wee Herman..." À titre personnel, on insistera sur les poignets de chemise retroussés "à la Cocteau" qui sont une marque de fabrique permanente chez Paul.
On ne va pas vous laisser ignorer plus longtemps l'œuvre d'art signée par Maxwell Paternoster qui orne le dos de ce fameux blouson "flammé". Le style de cet artiste anglais ne cadre pas tout à fait avec l'idée qu'on se fait d'un GENTleman spécialiste du VINTAGE, mais l'essentiel est qu'on ne l'oublie pas une fois qu'on l'a VU. Le travail - attention les yeux - de Maxwell Paternoster est visible sur son site : http://datanoster.tumblr.com/
Lors d'un Quail Gathering plus ancien, en 2011, Paul avait endossé un Perfecto classique sur le maillot à rayures (chaussettes assorties) du Lee Marvin de "l'Équipée Sauvage". Un peu de "rock attitude" dans la chaussure dont les clous sont passés de la semelle sur l'empeigne (arme de combat de rues ?). Plus "rock" et même au-delà, la moto à base lointaine de Triumph Bonneville, est signée Falcon Motorcycles, un préparateur/customiseur très en vue qui travaille à Los Angeles.
Paul adore se faire tirer le portrait assis sur des motos exceptionnelles comme l'est ici une Ducati Imola qui, si j'ai bien compris, aurait été celle de Paul Smart (ou une replica ?). Le site prestigieux de Pebble Beach 2011 n'incite pas trop à la fantaisie vestimentaire. Alors que les membres du jury arborent panamas, blazer bleu-marine et pantalon beige, Paul s'est contenté d'une veste légère en seersucker d'un pantalon d'été assorti et de tennis (sans chaussettes, of course !). On devine à travers la bulle un chèche couleur fuschia autour du cou, tandis que les poignets "Cocteau" de la chemise sont bien mis en évidence.
La Californie n'est pas toujours le pays ensoleillé que nous décrit le cinéma hollyoodien et les journées y sont longues pour ceux et celles qui n'ont que peu d'intérêt pour les vieilles machines de collection. C'est néanmoins l'occasion d'aérer ses fourrures "en situation" avant de les remiser en chambre froide (Pebble Beach 2009). Accessoirement, on comprend mieux pourquoi Paul doit garder ici une tenue moins "rock'n'roll" que d'habitude.
Notre ami (c'est lui à gauche avec son chèche fuschia) n'apprécie pas que les belles mécaniques et il ne pouvait résister au charme de l'actrice Christina Hendricks, rencontrée au Concours d'élégance de la Villa d'Este en 2011. Célèbre pour ses rôles dans des séries TV (Urgences, Portés disparus et surtout Mad Men), Christina a été élue "la femme la plus sexy du monde" par le magazine Esquire en 2010.
Expert reconnu, Paul est souvent sollicité pour monter des expositions, causer dans le poste de la télé et animer des ventes aux enchères (Bonhams est son sponsor). Cette Mars allemande est partie dans le superbe Musée Barber (Alabama) à la suite d'une vente où Paul a sans doute eu son mot à dire. Pour l'occasion il portait un "haut" assez classique, veste à rayures, sur un "bas" un peu plus motard avec jeans et sobres santiags. Et, toujours, les manchettes "Cocteau".
Enfin une image de Paul en motocycliste lambda ! Mais ce n'était que pour vanter les vestes de la marque Private White VC. Le casque est un Ruby français (R.I.P. hélas !).
Ana Llorente vient de remporter un prix avec sa Motobécane présentée en 2013 dans la section "French Motorcycles" à Pebble Beach en 2013. Paul a été l'un des premiers à la féliciter. Étant donné son carnet d'adresses internationales, il ne devrait pas avoir trop de mal à lui trouver le garde-boue avant qui manque à sa machine.
Son amour déraisonnable proclamé pour les Brough Superior pousse Paul à la toucher, la caresser, dès qu'il en voit une, qu'elle soit de type culbuté ou modestement latérales (mais une Brough peut-elle être modeste ?). Il a approché celle-ci dans le costume d'un style qui ne lui va pas très bien. Un rien d'Hercule Poirot dans la veste croisée (et froissée) avec un zeste de Polnareff pour les lunettes, ce n'est pas "l'élégance" du Paul habituel.
Lors d'une étape du Cannonball 2014, Paul avait si froid qu'il s'est arrêté chez un spécialiste de fournitures pour chasse & pêche afin d'y trouver un vêtement plus chaud. Il en est ressorti avec cette tenue de camouflage censée le rendre invisible.
Le résultat en gain de calories n'est pas connu, mais pour ce qui est de l'invisibilité, tout reste à prouver !
Au Concorso de la Villa d'Este 2014, Paul retrouve le soleil et arbore une nouvelle tenue inédite jusqu'alors pour présenter une Wanderer bicylindre. Pantalon d'un rouge pétant et veste blanche qui a l'air d'avoir rétréci au lavage, mais c'est exprès ! Il semblerait qu'il ait renoncé aux manchettes "Cocteau" mais c'est peut-être une illusion photographique.
Paul reconverti dans l'épicerie ? Ah que non ! Mais dans la photographie, oui ! Un sport que Paul pratique "à l'ancienne" (voir l'article du 27 décembre 2014). Et pas qu'à moitié puisqu'il est retourné presque aux origines avec le daguerréotype ou le tirage au collodion humide. Ce qui demande des connaissances de Petit Chimiste, nécessitant un costume qui n'a rien à voir avec celui d'un épicier comme on pourrait le croire, pas plus que celui de son amie Suzan McLaughlin qu'il a entrainée dans l'aventure. Leurs travaux ont déjà fait l'objet de plusieurs expositions et on peut les admirer sur leur site : http://mototintype.com/
(À l'exception des quatre ou cinq premières photos, collection personnelle de Pd'O, les autres proviennent des sites des manifestations motocyclistes citées dans l'article).
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Surprise ! Surprise ! Tous les espoirs sont permis après une telle découverte dans un jardin en Belgique... c'est du moins ce que j'ai cru comprendre en recevant ce "document attaché" de la part de Jacky Pichaud qui était encore devant son écran, hier à 22 h 09 (nota : c'était en juin dernier). L'original se trouve ici :
Article déjà publié sur overblog Zhumeurs le 19/07/2014
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Acheter une moto aux enchères, surtout s'il s'agit d'un "ancêtre", est une démarche qui ne semble pas enthousiasmer l'amateur français. Dans la dernière vente proposée en février au Grand Palais par Bonhams figurait une Griffon (millésimée 1907) qui n'a pas trouvé d'acquéreur. Du moins ne figure-t-elle pas dans la liste des lots vendus.
Pourtant elle présentait plutôt bien, complète au premier coup d'œil et en "état d'usage" correct. Toujours désireux d'approfondir mes connaissances sur les avant-14, je sors illico mes catalogues, photos, documents divers sur Griffon. En particulier sur ce modèle de 1 HP 3/4 (64 mm d'alésage x 68 = 219 cm3) déjà un peu spécial par sa transmission à démultiplicateur de 1 à 4, soit 500 tours/minute à la poulie motrice pour 2000 tours/moteur. Ceci permettant d'utiliser un haut régime (!) du moteur tout en ayant une poulie-jante de plus petit diamètre, donc risquant moins de sortir de la gorge. J'avais bien fait de ressortir mes catalogues. J'ai appris des choses.
(Les photos en couleurs de la Griffon viennent de : www.vinandvet.eu)
La description du catalogue de vente précisait : "Restauration ancienne". Les mots exacts seraient plutôt "Restauration rapide" avec la connotation "Mal bouffe" que l'on connaît chez nous. Si les mots ont un sens, une restauration suppose une remise en état d'origine, ou du moins au plus proche de l'origine. On en est loin dans le cas présent.
Oublions l'allumage par magnéto en place du classique batterie/pile - bobine - rupteur. Cette modification était courante à l'époque et facturée 100 F chez Griffon, s'ajoutant aux 800 F de la machine, avec fourche avant suspendue. On doute seulement que le montage proposé à l'usine ait ressemblé à celui-ci. Un autre doute, plus important, concerne le réservoir. Parfaitement lisse, beau travail de soudure, mais incorporant la pompe à huile du graissage, alors que le catalogue (toutes éditions de 1907 à 1909) précise bien "réservoir en cuivre nickelé avec pompe à huile EXTÉRIEURE".
(Nota : les phrases en italique sont des citations des catalogues)
Catalogue 1908 ci-dessus : la fourche est enfoncée, sans doute pour atténuer l'allure "perchée" de la machine lorsqu'elle n'est pas montée, comme ci-dessous dans une illustration plus "photographique" du catalogue 1909. On remarque un câble qui commande un frein arrière, "à enroulement sur tambour de moyeu", alors qu'en 1908, on ne disposait que d'un frein "cycliste" à étrier sur la jante en plus d'un frein au démultiplicateur. D'ailleurs le guidon est équipé de trois leviers : lève-soupape, frein arrière et un autre frein "sur la couronne du démultiplicateur". Si quelqu'un a démonté un tel moteur, on aimerait bien en savoir plus sur le fonctionnement de ce frein.
Revenons au réservoir, brut de cuivre, qu'il faudra donc démonter pour nickelage avec les risques de bosses et dégradations qu'implique toute manipulation de cet "accessoire" que l'on sait fragile hors de son cadre. Mais il n'est décidément "pas bon" puisque nanti de trois bouchons, ci-dessous, dont un du côté droit dont on ne connaît pas l'usage (jauge ? réserve de carburant ? d'huile ?). L'illustration des trois catalogues montre clairement qu'il n'y a que deux bouchons sur ce réservoir : l'un, très en avant, pour l'huile (1 litre), l'autre pour l'essence (5 litres) étant sur l'arrière, proche de la selle.
Beau travail moderne sur les diverses manettes de commande et leurs fixations au cadre, travail qui accentue encore le contraste avec les pièces d'origine. "Le mieux est l'ennemi du bien", disait déjà Voltaire comme La Fontaine avant lui...
On peut aussi se demander la raison d'être de cet échappement compliqué par un appendice disgracieux. Il est pourtant bien simple d'origine : une boîte cylindrique percée de trous à son extrémité conique, comme sur une salière ou une poivrière.
Le moteur est un Zedel qui va se retrouver parfaitement identique sur une Peugeot "légère" avec un marquage "Peugeot Zedel" venu de fonderie. La photo ci-dessous en montre un exemplaire d'origine avec son carburateur Zedel, lui aussi d'origine. Il contraste avec celui monté sur la Griffon qui est un Longuemare. Trop gros et lourd celui-ci a nécessité une patte de soutien (rouillée) apparemment vissée sous le corps lui-même...
Chez Peugeot, le freinage est assuré par un système à étrier fixé derrière le pédalier en plus du frein à sabot sur la poulie-jante (la poussière, elle aussi, est d'époque).
Différence essentielle entre Griffon et Peugeot, le cadre est un simple berceau chez cette dernière marque. La fourche Truffaut est devenue disponible à partir du modèle 1908.
C'est dans le Tour de France 1906 qu'est apparue la Moto Légère "Lion" avec démultiplicateur et une transmission finale par chaîne qui ne sera pas conservée dans la série. L'échappement on ne peut plus direct, le gros carburateur, le réservoir rond de grande contenance (selon l'usage, les piles sont dans la sacoche fixée sur le guidon), les deux bobines arrimées sur le tube avant du cadre révèlent une machine bien spéciale que Giuppone mènera à bon port.
Première version 1907 de la Peugeot "Légère" 1 HP 3/4 avec une fourche aussi particulière que sommaire (détail ci-dessous), qui disparaîtra tardivement au profit de la Truffault. Le carburateur est démuni de la prise d'air de réchauffage des modèles suivants. D'une puissance modeste, cette "Légère" était vendue 825 F soit le même prix que la mono 2 hp 3/4 de Peugeot à soupape automatique, une tiers-de-litre donc plus puissante et, si l'on en croit le catalogue, munie d'une fourche Truffault. On se doute que la "Légère" n'ait pas rencontré un grand succès. Détail intéressant : un réduction de 50 F était consentie au client qui préférait une fourche rigide...
Sur l'obstacle, le moyeu monte à la verticale, étirant les ressorts protégés par des caches.
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À l'origine, le présent article devait être une simple présentation autour de la plus ancienne machine parmi celles mises en vente à Paris dans le cadre prestigieux de Rétromobile ou du Grand Palais. Qu'elle soit française ne pouvait qu'ajouter à son intérêt. Sa photo sur le catalogue en ligne Bonhams me laissant sur ma faim, j'ai fureté sur le ouèbe afin d'en savoir plus. Lorsque j'ai trouvé celles de vinandvet, le thème projeté à changé.
D'abord je découvre que cette Griffon est mise en vente par un professionnel. Bizarre que quelqu'un dont le métier est de vendre et d'acheter des marchandises les présente dans une vente aux enchères. Une pratique qui n'est pas mentionnée plus que ça auprès du public. La "transparence" si tant à la mode en ce moment est sans doute un gros mot dans ces milieux. Pourtant, côté automobiles, on fait tout un tam-tam pour faire savoir qu'on va vendre la "Collection Schmoldu" ou la Ferrari ayant appartenu à Alain Delon. Côté motocyclettes, on est plus discret sauf s'il s'agit de la Triumph de Steve McQueen (Aaaarf !) ou de la Harley de Peter Fonda (re-Aaaarf !). Mais cette discrétion est regrettable au regard des querelles de spécialistes qui ont suivi la vente de cette "Easy Rider Special" à 1,35 millions de dollars. De ces salades et contre-salades, il ressort une chose : l'acheteur qui a sorti ses dollars n'est pas du tout sûr d'en avoir pour son argent. En bon français on dirait qu'il s'est fait pigeonner.
Débutant il y a quelques paires d'années dans la collecte de documents anciens sur la moto (photos, catalogues, livres, etc), j'ai fréquenté les ventes aux enchères. Il y avait peu d'offres à l'époque et encore moins d'acquéreurs sur ce créneau plutôt étroit. Il m'est arrivé de laisser un "ordre d'achat" lorsque j'étais empêché d'assister à une vente "en live". À chaque fois j'ai acquis le lot convoité au prix exact que j'avais fixé et qui correspondait à celui fixé par l'expertise préalable... Ensuite, je suis allé sur place pour suivre les ventes et je m'en suis mieux porté. Mon carnet de chèques aussi.
Si vous achetez un bien directement à un particulier, vous avez un recours devant les tribunaux en cas de vice caché, fausse déclaration d'origine et autres embrouilles. Rien de semblable après un achat aux enchères. D'ailleurs, pour se garantir les maisons de ventes prennent les devants. Figurent dans leurs catalogues ce qui pourrait être considéré comme des mises en garde. Mais c'est comme dans les contrats d'assurance, qui lit les "clauses" entièrement ? C'est instructif, pourtant :
Extrait des "Conditions de vente" de l'étude Artcurial (vente Rétromobile) : "L’absence d’indication d’une restauration d’un accident ou d’un incident dans le catalogue, les rapports, les étiquettes ou verbalement, n’implique nullement qu’un bien soit exempt de tout défaut présent, passé ou réparé. Inversement la mention de quelque défaut n’implique pas l’absence de tous autres défauts".
Extrait des "Conditions de vente" de l'étude Bonhams (vente Grand Palais) : Tous les renseignements concernant l’état d’un Lot dans les descriptions du catalogue ou dans les 'conditions reports' ainsi que toute déclaration orale constituent l’expression d’une opinion. Les références faites dans les descriptions du catalogue ou dans les 'conditions reports' concernant l’état d’un Lot, relatives à un accident ou une restauration, sont données afin d’attirer l’attention de l’acheteur.
De cette littérature un peu bafouillante, il ressort néanmoins une certitude : en cas de regret, ne vous en prenez qu'à vous-même !
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C'est l'une des pièces visibles au Musée de l'histoire allemande de Berlin dans le cadre d'une exposition dont nos voisins se seraient volontiers passés. Car elle retrace les tragiques années marquées par les attentats de la Rote Armee Fraktion, la Fraction Armée Rouge plus connue improprement sous le nom de "Bande à Baader". Plastiquages, poses de bombes, enlèvements et assassinats de personnalités, attaques de bases américaines, etc, ont été le quotidien de l'Allemagne des années 70. En 1977, la Mercedes (photo ci-dessus) du procureur général fédéral Buback est mitraillée par le passager d'une moto, une Suzuki 750 GS, aujourd'hui devenue l'une des 200 pièces de cette funèbre exposition...
... abandonnée ensuite, elle est retrouvée par la police qui l'ajoute au dossier des pièces à conviction en vue d'un procès à venir. En 1981, la Justice la met en vente et peu de temps après elle est volée à son nouvel acquéreur. Celui-ci la retrouve en piteux état et cannibalisée. Il la restaure et la fait repeindre dans une couleur rouge-orangé...
... au lieu de son bleu d'origine (ci-dessus, capture d'écran). En 2011, au moment du procès de Verena Becker, soupçonnée d'être la passagère dans l'attentat contre Siegfried Buback, la GS 750 a été récupérée par la Justice. Cette fois, il y a assez peu de chances qu'elle soit remise en vente, même si elle n'est plus tout à fait d'origine, à la fois par rapport au catalogue et par rapport à l'Histoire... (Expo ouverte jusqu'au 8 mars)
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Pendant qu'on a le dos tourné, Lapin continue d'user ses crayons de couleur et ses petits pinceaux ! Il vient de sortir un nouvel album de ses dessins sur le Japon, et un autre sur Cuba. Mais la lecture de son blog donne des informations sur son activité que l'on peut dire quotidienne. Il s'intéresse beaucoup aux automobiles (de luxe ou d'exception), mais, curieux par nature, il sait aussi dénicher la rareté à deux-roues et à... trois roues. D'abord à domicile puisqu'il vit à Barcelone, cet ensemble Vespa-side exposé à Auto Retro Barcelona en décembre dernier (ci-dessus). Tout d'une machine de manège, sauf que non. Qui nous en dira plus sur ce "Logu" ou "Sogu" constructeur-carrossier de cette magnifique "caisse" ?
À propos de machine de manège, il y a celle-ci dont l'esthétique pourrait inspirer certains designers qui ne se fatiguent pas trop dans le dessin de leurs trois roues (dits "tricycles" par paresse administrative). Autant les Italiens, je dis "Italiens" au hasard sans viser personne, hein... sont des artistes exemplaires dans le "design" de leurs motos, autant ils se sont loupés dans celui de leur(s) tricycle(s). Puisqu'on veut en faire des automobiles à trois roues, autant y aller franchement en faisant appel à des stylistes de l'automobile. Il n'en manque pas en Italie, même si des batteries d'ordinateurs se cachent aujourd'hui derrière des noms célèbres qui travaillaient seulement du crayon.
De passage en Belgique, Lapin a croqué cette F.N. 4 cylindres du Musée de la Vie Wallonne à Liège qui commémore la guerre de 14/18 (jusqu'au 31 mai 2015). Pour jouer aux "7 z'erreurs" (sans trop de chances d'en découvrir car Lapin est pointilleux sur le détail), vous pourrez comparer le dessin avec l'original exposé au Musée, ci dessous.
(Photo : www.provincedeliege.be)
Après la Belgique, l'Allemagne et le Musée de Sinsheim où, à cause du temps trop mauvais, Lapin a regretté de ne pas pouvoir travailler sur les avions exposés en extérieur. Difficile, en effet, de caser un Concorde ou un Tupolev dans une véranda au fond du jardin. Il s'est consolé - nous avec - en croquant les "kabinenroller" et autres Heinkel ou Isetta (la "pot de yaourt"). Toujours à l'affût de l'insolite, il a choisi un Messerschmitt/Volkswagen à propulsion... aérienne qui, par la grâce du 4 cylindres VW allemand rejoint ainsi la confrérie des avions de la route "inventés" par les Hélica de Marcel Leyat.
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Parmi les admirations de Lapin, il y avait Cabu. Cependant, transi comme un débutant, il n'a jamais osé l'aborder comme il aurait pu le faire en novembre dernier lors de la rencontre annuelle autour des "Carnets de Voyage" à Clermont-Ferrand. Son dessin-hommage vaut pierre tombale...
Parmi les victimes de la tuerie à Charlie Hebdo, il y a avait un personnage peu connu du public mais à qui les "carnettistes" doivent beaucoup. Michel Renaud était le fondateur/créateur des Rencontres des Carnets de voyage à Clermont-Ferrand, une manifestation qui se tient depuis 15 ans. Il était venu à Paris pour rendre à Cabu des dessins prêtés en 2014 pour la Rencontre dont celui-ci était l'invité d'honneur...
(On trouve les Carnets de Lapin en librairies et sur Amazon, ce qui fait regretter leur disponibilité directe sur le site de Lapin, plus "humanisée", comme pour ses premiers albums).
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Je réponds ici à quelques commentaires qui méritent un espace plus étendu que celui qui leur est réservé habituellement. Figurent également des précisions, rectifications et autres ajouts à des articles parus dans l'ancien blog Zhumeurs. Celui-ci est en sommeil désormais, quoique toujours consultable.
(On clique pour agrandir les images)
Dans une autre vie, et surtout dans un autre blog, j'ai publié (le 07/07/2012) la photo du "Dream Trial Team Motobécane" dont les pilotes, hormis Skinner (à gauche) et Sacareau (à droite) n'étaient pas tous identifiés. Grâce à Michel Guichard, que l'on remercie chaudement (... c'est de saison), voici aujourd'hui un point d'Histoire éclairici : le n° 49 est Pierre Salmon, essayeur chez Motobécane tout comme l'était André Godefroy, le n° 51.
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On reste dans le tout-terrain, à l'échelle mondiale celui-ci, c'est le "Dakar" 2015, remporté par le pilote espagnol Marc Coma. Sa KTM est une 450 mono simple-arbre, comme celui de la Honda XR du vainqueur de l'édition 1982 Cyril Neveu (ci-dessous). Mais, à mon avis, on n'a pas assez souligné une énorme différence...
... dans la qualité de l'accueil réservé aux vainqueurs respectifs. Belle photo en couleur (extraite de Moto Journal) pour l'Espagnol, mais le public manque d'une certaine chaleur... féminine, avec la bise au pilote, le bouquet de fleurs, etc. Toutes douceurs dont a bénéficié le Français accueilli par une sculpturale danseuse du Club 78 aux Champs-Élysées qui lui a, semble t-il, piqué son blouson.
Une dernière pour la route, avec la Honda de Cyril Neveu en 1982. Au temps où les machines du Dakar ressemblaient encore à des motos et pas à des monstres bardés d'électronique en tout genre.
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Enfin des lumières sur le quatre-temps monoculbuteur et nous les devons, ces lumières, à l'encyclopédiste FAJ, celui-là même qui distille son savoir mécanique "pour les nuls" dans l'hebdomadaire "que-vous-savez". Il s'agit du moteur des cyclecars Salmson et, par extension, de celui de la moto Lombard dont il était question dans l'article "Buchet ou Lombard ?" du 8 janvier 2015. Avec un bon dessin que voici, on sait tout de cette technique que j'avais attribuée, à tort, au monocylindre Lombard qui serait bien un Buchet, tout simplement avec ses deux culbuteurs séparés et leurs deux tiges de commande.
Avec quelques mots d'explication de l'auteur, ce qui ne gâte rien.
Ouverture de la soupape échappement par action du culbuteur poussé par la TIGE.Le culbuteur revient, poussoir en contact avec le plat de la came. Ouverture de la soupape d'admission sous l'effet de deux ressorts de traction D, de force supérieure au ressort de rappel de la soupape.Ce type de distribution rend le croisement impossible.(En cas de contestation, le litige sera porté devant le Tribunal de Commerce de Paris, seul compétent en cette matière)
Daniel B... , le propriétaire du moteur Buchet culbuté de ce qui fut le mystérieux Lombard/Automoto/Albatros s'est manifesté avec plusieurs photos assez détaillées.
Les platines de fixation aux multiples perçages permettent de déterminer avec un peu plus de précision la marque de la machine qui a reçu ce moteur...
... de même que la vue du côté droit des carters, ajoutée à ces curieuses...
... colonnettes de fixation du cylindre-culasse à longueur réglable et variable. Tous ces indices permettent de confirmer (à 99,99 %) qu'il s'agit bien du moteur de L'Albatros de Lombard. On la retrouve ci-dessous sur une photo "tombée du ciel" et restée inconnue de nos services jusqu'ici. Elle a été prise à l'occasion de la course de côte de Château-Thierry dans le décor bien reconnaissable de la gare où s'effectuait le pesage des machines. Le visage fatigué du pilote s'explique peut-être par le voyage effectué par la route comme en témoignerait l'équipement "touriste" de sa machine avec outillage sur le porte-bagages, chambre à air enroulée autour de la branche du guidon et surtout la réglementaire plaque d'immatriculation.
Ce qui, accessoirement pose une autre interrogation. La Côte de Château-Thierry a été abandonnée en 1905 car devenue trop dangereuse aux vitesses atteintes par les concurrents (elle comportait un virage en son milieu), ce qui signifie donc que l'Albatros de Lombard est bien plus ancienne que 1912, année où on la signale dans le record français sur piste. Par ailleurs, on trouve encore Lombard (sur Albatros 500) classé deuxième à la côte de Gometz-le-Châtel en décembre 1912 ! Plus c'est simple...
Pour comparaison du décor environnant avec celui de la photo de l'Albatros précédente : à Château-Thierry, Robin, sur Lamaudière en 1902.
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