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CLAUDE PEUGEOT a été l'un des premiers, sinon LE premier à croire au trial "moderne" tel que le pratiquaient les Britanniques depuis bien longtemps. Ne trouvant pas de machine à son goût, il s'était construit une Peugeot spéciale qui sert toujours de référence aujourd'hui à ceux qui veulent rouler "en ancienne" et "en française". Elle lui rapporta le premier titre français décerné en trial, catégorie "Experts" 1960 (Photo Trial Magazine).
Dès que la mèche fut allumée, il se lança dans l'importation des Bultaco en compagnie de Claude Coutard, autre grande figure tutélaire du trial français. La Bultaco était alors l'arme absolue dans le trial mondial au milieu des années 60 après que Sammy Miller lui eut transfusé ses idées et son talent. Auparavant, le "Grand Claude" avait beaucoup roulé sur la deux-temps 250 Greeves, machine à la fourche avant "hérétique" avec laquelle, sauf erreur il alla courir le redoutable "Scottish Trial" (Photo : couverture de Moto Revue 7/12/1963).
GUY LIGIER fut un grand nom de la compétition automobile, salué comme il se doit par les médias qui passent néanmoins un peu vite sur ses débuts de coureur motocycliste. Son gabarit comme son tempérament le portaient vers la cylindrée-reine. À son époque, fin des années 50, pour un "privé" la catégorie 500 se prononçait Norton. C'est donc sur une Manx qu'il remporta le titre de Champion de France 500 Inter en 1959. Il courait aussi en 350 sur une AJS, comme ici à Montlhéry aux Coupes du Salon 1959 où il fait premier en catégorie 350 Courses. Cette machine aurait été vendue ensuite au crossman Michel Jacquemin qui la fit transformer chez Georges Monneret. Jacquemin avait été Champion de France Inter en 1956 puis Champion de France National en 1961, mais on ignore sur quelles machines.
TROIS DES ACTEURS DU "FRENCH CIRCUS" avec, troisième en partant de la gauche, un tout jeune Guy Ligier, puis Jacques Collot, Jacques Insermini à demi-caché par Nanou et enfin Collot Junior. Le mécanicien à droite ainsi que le pilote derrière la jeune femme à gauche ne sont pas identifiés, pas plus que les lieux de cette photo et sa date. Indices : la gerbe de fleurs dans les mains de Collot et la chaîne qui pend au guidon de la Norton sembleraient indiquer une victoire in-extremis !
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LA 4 CYLINDRES CLÉMENT est maintenant assez célèbre pour ses performances éphémères mais surtout pour sa mécanique hors du commun (1500 cm3, 4 cylindres en V soupapes d'admission automatiques, culbutées à l'échappement ). Par contre, il est peu connu qu'elle fit quelques exhibitions en Grande-Bretagne comme ici en 1903 où elle parcourut le mile en 58 '' 4/5 soit à la vitesse de 97,515 km/h. Un temps suffisamment intéressant pour valoir dans la revue anglaise The Motor une photo avec son pilote Albert Champion, "inconnu de nos services" de même que le lieu de cet exploit.
Ce document, ainsi que les suivants, sont des extraits de l'année 1903 de The Motor, publiés sur georgedulcot.flick.com
LA PLUS COPIÉE de toutes les machines françaises du début des années 1900 (excepté le tri De Dion) est la Lamaudière bien reconnaissable à son moteur formant entretoise entre la selle et le boîtier de pédalier. Cette publicité d'août 1903 fait état du résultat obtenu dans la fantastique course Paris-Madrid stoppée à Bordeaux comme on sait. La Lamaudière y aurait réalisé la meilleure moyenne horaire de la course avec 63 km à l'heure, avant d'entrer en collision avec une automobile "qui traversa la route" à Vitray-en-Beauce. Elle avait alors parcouru 95 km seulement...
Preuve de l'imprécision des documents publicitaires de l'époque, il est fait référence à un "Paris-Madrid Type, 1904" qui n'était déjà plus le même que celui qui figure sur l'illustration (outre le fait que cette course est de 1903...). Lamaudière, lui-même pilote de sa machine, avait abandonné l'originale disposition de son moteur pour celle qui sera de règle "universelle" avec moteur devant le pédalier.
À gauche, une Lamaudière telle que présentée dans la presse française en 1900 (La Vie au Grand Air). La Thor américaine de 1902 (à droite) emprunte un peu à l'Indian "Camelback" pour son réservoir derrière la selle et tout le reste à la Lamaudière, mais avec une transmission par chaîne.
Retour à la courroie sur ces deux copies américaines, la Marsh, à gauche et la Thomas, toujours en 1902. La première propose un embryon de tan-sad selon une architecture (acrobatique) assez répandue chez les constructeurs étatsuniens.
Encore un peu d'Indian sur cette Royal (1902) avec un argument qui apostrophait vigoureusement le lecteur : "Voulez-vous rester sur place ou aller de l'avant".
LA CONSTRUCTION MOTOCYCLISTE française était alors dans une période ascendante, riche d'innovation, alors que d'autres pays tel la Belgique, se préoccupaient d'en faire une industrie durable et... rentable. C'est ainsi que Minerva proposait ses moteurs, un peu en France (Cottereau, Gobron-Minerva) et beaucoup en Grande-Bretagne.
Publicité de 1902 (même source que précédemment) et déjà la vente à crédit ! Avec ses soupapes latérales, le moteur belge Minerva était à la pointe du modernisme à un moment où l'économique et simple soupape automatique était largement répandue en Albion comme dans toute l'Europe.
Wilbee était un agent général multimarques qui proposait cette 2 HP à moteur Minerva dans une partie-cycle B.S.A. avec chaîne B.S.A., freins Bowden, etc. En comparant avec l'Ariel, on voit qu'une machine "sans marque" était bien moins chère que celle d'une marque plus établie. Le commerce très actif de Mr. Wilbee lui permettait, disait-il, de vendre quantité de machines d'occasion. Parmi lesquelles se trouvaient un tri De Dion à 17 £ (le tri était passé de mode) et aussi un tandem Werner (Rrrraaahhh !) à 26 £ !
Encore une machine anglaise (de marque Coventry Challenge ?) avec moteur Minerva dont Mr Edward O'Brien faisait la promotion de façon attractive : il payait le voyage par train à tout client venant de 200 miles à la ronde ! Pour les accessoires, lui aussi choisissait les bonnes marques : B.S.A., Eadie, Brooks, Chater-Lea, Bowden.
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(La légende de ces deux photos indique : "Retour - Passage de Noirmoutier à Fromentine")
TOUT COMME AUJOURD'HUI, le citadin a cherché le dépaysement pour ses vacances. L'aventure, au début des années 20, c'était vouloir transporter son sidecar Harley-Davidson sur l'Ile de Noirmoutier, une entreprise qui avait tout d'une expédition à travers les pistes de l'Oubangui-Chari. Si on ne voulait pas (ou ne pouvait pas) emprunter le passage du Gois à l'époque peu fiable (?) ou dangereux pour un véhicule motorisé (?), le bateau-navette était la solution. Surtout que, propre sur lui ainsi que Madame, et tous deux en costumes assortis, ce Parisien (la machine est immatriculée E4), pouvait compter sur la bonne volonté de la marine locale.
CONTRAIREMENT À L'AUTOMOBILISTE, le motocycliste n'abandonne pas son compagnon favori attaché à un arbre ou perdu dans la forêt. Descendant de Paris à Nice (!) avec une Mobylette en juillet 1964, ce voyageur a fait une pause entre Valence et Marseille, le temps d'une photo de sa machine avec son chien transporté sur le porte-bagages et protégé du soleil. La photo a ensuite été envoyée à Bella, sa dame de cœur ♥…
AU DÉBUT DU SIÈCLE (l'autre) on s'habillait déjà en fonction de la machine qui vous transportait. Mais rien à voir avec le couple précédent des années 20. Ici, il faut le manteau ciré pour Monsieur et un autre pour Madame, agrémenté d'un col en fourrure. Pour tous les deux la casquette du motoriste-chauffeur, en drap ou en cuir bouilli et verni. Vu sa puissance, la Voiturette Bollée (monocylindre 800 cm3) emportait tout son monde sans faiblir, y compris Médor qui a sa place particulière quoique aux avant-postes.
En conclusion, un p'tit Miquet pour venger tous les animaux abandonnés cet été !
(À suivre)
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LE PLUS FLAMBOYANT de l'année aura été Γιάνης Βαρουφάκης plus connu sous le nom de Yanis Varoufakis. Le météorique Ministre des finances grecques (janvier 2015 - juillet 2015) a affolé ses homologues européens par son franc-parler, bien digne du motard qu'il est (Yamaha XJR 1300). Bien qu'il soit aujourd'hui en retrait, il est probable qu'on va entendre encore parler de lui et pas seulement par le bruit de son "quatre-en-un" !
LE MOINS REGRETTÉ, à l'unanimité, est le mollah Omar qui nous a quittés avec beaucoup d'hésitation et d'aller-retours puisqu'il avait déjà été déclaré mort en 2013. La mort de ce borgne, guère plus rigolo qu'un autre (suivez mon regard...) a été officialisée en juillet dernier. Cette disparition a dû faire beaucoup de peine à sa vache favorite pour laquelle il était aux petits soins (information très sérieuse du New Yorker, revue très sérieuse et aussi américaine). De toute façon, il devait lui arriver malheur un jour ou l'autre. Personne ne peut vivre bien longtemps en se faisant conduire par un chauffeur qui roule en tongs, même si c'est "ethnique" et "bio" ! (Photo AFP).
Sa succession a inspiré un irrésistible dessin à Mougey dans le Canard Enchaîné du 5 août dernier, prolongeant cette saga des mollah talibans motocyclistes "accros" au deux-roues motorisé. Car c'est déjà sur une moto (Honda, dit-on) que le défunt Omar avait pris la fuite vers le Pakistan voisin en 2002 à un moment où il craignait une trahison de ses propres partisans afghans.
PHILIPPE MOUGEY trouve souvent son inspiration dans la moto ("Mobylette") que ce soit en dessin ou dans ses "carisculptures" (mixte papier-collage). Lorsqu'en 2003 Laurent...
... Fabius publie un livre qui débute par "Un jour j'écrirai un éloge de la moto" et dont le dos de couverture le représente casque en mains et derrière sur la selle d'une 125 "custom", Mougey en fait, deux ans plus tard son sujet intégré dans les expositions.
AVEC 8 GAMELLES au compteur, une jambe et trois côtes fracturées, le britannique designer Tom Dixon a gagné ses galons de motocycliste confirmé, quoique malchanceux. Mais c'est ce qui a déclenché sa vocation. À 18 ans, il chute à moto et se casse la jambe : fin de ses études dans une école d'art. Un peu plus tard, il est bassiste dans un groupe de rock. Nouvel accident à la veille d'une tournée. Il abandonne la guitare. Chaque fois il a démonté, remonté, réparé ses motos, d'où une certaine pratique en soudure, cintrage, chaudronnerie, etc. Avec des bouts de ci, de là, il commence à fabriquer des objets insolites, des lampes, des chaises. Il glisse vers le design et en fait son métier. Après un passage chez Habitat, il crée sa propre agence. Récemment il a exposé au "pop-up store" Pompidou (en french = boutique éphémère). Durant toutes ces aventures il n'a pas lâché la moto et depuis une quinzaine d'années il garde sa fidèle Guzzi T3 California...
... une version de 1978 (idem police italienne) dont l'entretien ne semble pas être son premier souci, à en juger par la signature qu'elle laisse sur son parking habituel. Ce qui s'appelle "marquer son territoire" (Les deux photos sont de Yorgo Tloupas).
SEINS NUS SUR UN SCOOTER ! C'est déjà vieux (mars 2014), mais ça vous a peut-être échappé. Oyez donc l'aventure en plein Paris de la belle Audrey Fleurot, racontée par elle-même sur le plateau télé de "C à vous" où elle était en promotion du film Les Gazelles.
"J'avais une très longue robe bustier pour aller à une soirée et j'étais en scooter (...) À un feu rouge tout le monde me regarde .... En fait j'avais la robe totalement baissée, et j'étais telle une amazone, seins nus sur mon scooter" explique-t-elle à la présentatrice en riant. "La robe s'était enroulée dans la roue et elle a pris feu. Je sens une odeur de cramé mais ça prend quand même un certain temps (...) Je suis obligée de poser mon scooter, je suis à quatre pattes, en train d'arracher, de tirer sur la robe pour essayer de récupérer un bout de lambeau de quelque chose" ajoute-t-elle avec humour. Inutile de préciser que la robe était dans un sale état quand la comédienne est arrivée à bon port ! Moralité, sortez couvert pour aller en soirée, pendant le trajet. Et même après... (Photo Franck Laguilliez).
Quand je vous disais que Philippe Mougey faisait une fixation sur les motocyclistes : encore une preuve, et toujours dans Le Canard Enchaîné !
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LE TRICYCLE a donné naissance à des variantes qui, en général, louchaient vers la voiturette encore en développement mais très onéreuse. Les transformations étaient rendues faciles par les constructeurs eux-mêmes qui proposaient sur catalogue des avant-train avec parfois une commande par un volant. Le modèle original ci-dessus est dérivé d'un tricycle De Dion-Bouton dont on reconnait aisément la fourche en tubes formant deux étroites pyramides opposées par leur base,
fourche qui paraît avoir été renforcée à sa partie inférieure (cliquer sur l'image à droite pour obtenir une vue générale d'un modèle d'origine, extraite du catalogue De Dion).
L'ensemble est très probablement une réalisation signée d'un professionnel, sans doute mécanicien-garagiste et dépositaire du carburant "Motricine" dont on distingue les caisses de bidons entre les deux véhicules. Une affichette publicitaire pour cette marque orne d'ailleurs la vitre de la première fenêtre à droite. L'immatriculation bien visible en M (en V sur le sidecar non identifié) recouvrait une large zone allant de Marseille à Nice augmentée des trois départements limitrophes au nord.
À L'ÉPOQUE de mes culottes courtes, il se propageait des craques (*) à l'école dont l'une, en particulier, faisait rêver les ados acnéiques que nous étions. Il se disait que la maison Ricard offrait une 4 CV Renault à quiconque acceptait de rouler pendant 1 an avec cette
voiture peinte aux couleurs publicitaires jaune et bleu du célèbre pastis. Aucun de nous n'avait le permis, ni même n'avait l'âge requis, mais on ne se posait pas la question !
En plus de la 4 CV (ci-contre) et de la 2 CV (ci-dessus), il y eut aussi une caravelle Ricard transportée sur un semi-remorque Renault.
EN VOYANT ARRIVER dans mon parking une Smart aux couleurs Harley-Davidson, je me suis demandé si cette vieille craque n'allait pas refaire surface et si Harley n'avait pas repris l'idée de Ricard. À moins que les deux marques n'aient signé un accord de partenariat afin de doter la poumonesque et chère voiturette d'un moteur digne de ce nom ? Et j'ai repensé à cette information de Paul d'Orléans (The Vintagent) qui, en voyage à New-York avait vu un Hell's au guidon d'un trike Polaris, ce violent trois-roues de 2 400 cm3 et 173 Ch (modèle de base). Un Hell's sur 3 roues, vous imaginez ça ? ! Quoique, à la réflexion, le Hell's est un homme comme un autre, il vieillit comme un autre et en attendant, afin de s'entraîner au pilotage d'un déambulateur, pourquoi pas 4 roues de Smart...
(*) Craque : mensonge, invention, ragot, boniment, bouteillon (Guerre 14-18)
Oui, je sais, ça fait un peu mal aux yeux mais Photoshop n'y est pour rien !
LES CRAQUES sont nombreuses (nombreux ?) mais certain(e)s perdurent à travers les siècles, au moins dans les deux derniers. La vision humaine par Rayons X en est une qui ne turlupine pas que les ados puisqu'on trouve en ce moment sur le ouèbe une vidéo d'origine russe (?) qui propose des lunettes permettant de voir à travers les vêtements. De préférence ceux des femmes, ça va de soi. Cependant on peut garder un espoir sérieux avec les travaux d'un artiste-photographe anglais, Nick Veasey, qui a commencé des expériences intéressantes dont on a le résultat ci-dessus (à voir sur http://www.nickveasey.com/). Il n'a utilisé d'abord - prudence ou manque de volontaires ? - que des macchabées des écoles de mèdecine parfaitement insensibles aux rayons X, de même que les motocyclettes, Matchless ou Indian prises pour modèles. Il a fait des expériences identiques avec des objets très divers, insectes, fleurs crustacés, kalachnikov, vibro-gode, etc. L'ambition lui venant, il s'est attaqué à du plus gros tel une Austin Mini qu'il a dû démonter entièrement pour en tirer des clichés lisibles. À son actif on trouve ensuite un autobus, de profil et avec une vingtaine de passagers, ainsi qu'un avion (de face seulement !).
Nick Veasey expose ses tirages en galeries et il en vend. Avec un certain succès et, ma foi, fort cher. Son matériel est semblable à celui qui est destiné à des fins médicales, seulement en beaucoup plus volumineux.
PLUS DISCRET, l'appareil que proposait pour le même usage un fabricant américain était aussi meilleur marché. Pour 1 dollar il vous promettait grâce à de simples lunettes une
vision par rayons X qui traversait les vêtements jusqu'au squelette. L'objet fut commercialisé en France mais je n'ai pas trouvé la publicité qui s'y rapporte et qui passait sans doute dans les catalogues de farces et attrapes et dans des petits journaux comiques. Cette idée de transparence était dans l'air des années 50 aux États-Unis. Elle a généré des exemples multiples un peu partout dans le cinéma, les annonces publicitaires des journaux, la bande dessinée évidemment et un peu dans la mode. Mais on n'y va jamais "jusqu'à l'os", et pour cause !
Au cinéma, Anne Francis va être habillée d'une robe en une matière transparente "inventée" par son ami Robby le Robot. Ce dernier est par ailleurs fabricant de whisky pour le cuisinier de l'expédition sur cette "Planète interdite" (1954), que ce cuistot estime inintéressante car il ne s'y trouve "ni bibine, ni femmes, ni bistrot". C'est l'un des premiers films "adultes" de science-fiction ("adultes" ayant le sens de "intelligent" et celui, équivoque, qu'il a actuellement...), utilisant le cinémascope et la couleur. On a été jusqu'à écrire que les auteurs s'étaient inspirés par "La Tempête" de Shakespeare, oui Môssieur ! L'affiche annonce pourtant bien mal... la couleur avec un robot en vedette portant dans ses bras une pin-up vêtue d'une courte tunique sous laquelle a été rajouté le bout d'une petite culotte qui n'existe plus sur l'affiche française. Échappant à l'influence du castrateur Code Hays étasunien, les exploitants ont pensé à ces coquins de Français bien que la scène, autant qu'il m'en souvienne - et dites-moi si je me trompe - ne figure pas dans le film !
Pour la petite histoire, on remarquera la présence d'un certain Leslie Nielsen, ici en haut à droite. C'était déjà un héros protecteur de la femme avant de devenir le sauveur de la Reine d'Angleterre qu'on connaîtra 34 ans plus tard. Ici, il avait déjà un assez grand rôle en capitaine du vaisseau spatial qui explore la fameuse planète.
Quant à la demoiselle qui jouxte la photo d'Anne Francis avec Robby, elle est là pour la promotion d'un... cirage, pas pour un imperméable transparent. On pourrait se méprendre, c'est sûr, car cette silhouette la révèle quasiment nue alors que ce cirage est destiné à l'homme - celui qui tient le parapluie. Il peut draguer sous la pluie sans abîmer ses chaussures car il utilise "Griffin Microsheen", un révolutionnaire cirage aux silicones ! En fait de silicone, c'est peut-être dans la poitrine de la demoiselle qu'on pourrait le trouver... Ce qui, quelques années plus tard, a inspiré à Georges Pichard cette variante en couverture de V Magazine (ci- dessous), en esquisse de ses héroïnes plus hardies dont sa rocambolesque Paulette qui enluminera longtemps les pages de Charlie ou les albums relatant les aventures encore plus épicées de Marie-Gabrielle de Saint-Eutrope.
Comme tous les costumes des autres acteurs, celui d'Anne Francis a été testé sous toutes les coutures (soudures ?). Ceci dans le but de déceler d'éventuelles fautes qui auraient violé le Code Hays mis en forme par le sénateur du même nom pour la bonne tenue des productions d'Hollywood. Activé dès 1934, ce code interdisait, par exemple, que deux personnes de sexes opposés puissent s'asseoir sur le même lit sauf si l'une d'elles gardait un pied à terre. Pas question d'évoquer la drogue, l'homosexualité ou des amours interraciales. Les scènes de violence devaient être calibrées comme celles plus "chaudes". Trois secondes était le temps maximum permis à un baiser sur la bouche, une chambre conjugale devait toujours se composer de lits jumeaux. D'où des séquences allusives tel
qu'un train s'engouffrant dans un tunnel, une casserole de lait qui déborde sur le feu, le champagne qui gicle de la bouteille et bien d'autres autres situations suggestives. Les metteurs en scène (Alfred Hitchcock en tête) inventèrent des subterfuges parfois plus érotiques que ce qu'ils étaient censés dissimuler, ridiculisant le Code Hays en le contournant.
Une victime exemplaire de ces regrettables interdits a été Tarzan dont le slip a dû prendre de l'ampleur (en superficie) et surtout sa compagne, Jane dont le nombril devait tellement exalter William Hays qu'il le fit dissimuler (Freud aurait eu son mot à dire...). Dans la foulée, on lui imposa d'allonger son "bikini" qui montrait un peu trop de ses hanches. Il y eut aussi le "bouchon de carafe" inséré dans le nombril de toute danseuse ou princesse exotique (Anita Ekberg ?).
Dans les années 60, le Code Hays finira par être de plus en plus défié et disparaitra. Quoique, quoique... Chassé par la porte, il semble faire un retour par la fenêtre puisque depuis quelques années un film américain qui montre des personnages cigarette au bec, risque une interdiction aux moins de 17 ans. Un commencement ? Pas de quoi en rigoler chez nous où on a mis un coup de Tippex sur la photo officielle de Malraux et son éternelle cigarette...
ON NE VA PAS SE QUITTER sur une aussi mauvaise impression. Aussi admirera t-on (ci-dessus) cette superbe illustration extraite de "La Reine des neiges", un des épisodes de Flash Gordon, la
BD connue chez nous sous le nom de "Guy l'Éclair". L'artiste, Alex Raymond, est surtout connu pour son "Rip Kirby" aux aventures beaucoup moins mouvementées puisque le héros à lunettes fume la pipe, joue au golf et adore la musique classique (ci-contre). Atypique donc, et si Alex Raymond use moins de la transparence, Honey la petite amie de Rip n'en est pas moins affriolante.
Il faut clore ces vagabondages loin de la motocyclette, mais bien dans le courant à la mode qui exige de la transparence dans tous les domaines. On signalera donc une information parue dans le très sérieux (?) news magazine "L'Obs" au début de l'été. Il y était question des "must" qui devaient apparaître sur les plages, dans les boîtes à cocktails et autres lieux de vacances branchés. On y trouvait cette délicieuse jupette en plastique transparent qui devait faire fureur mais qui a fait un flop. Cependant, gardons l'espoir, l'été n'est pas fini...
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Elles consistent en quelques photos faites sur (et autour) le musée d'Amnéville-lès-Thermes, mais sans qu'on en sache beaucoup plus sur l'évolution de la situation. En fait, tout dépend de la réunion des parties intéressées, au début du mois de septembre afin de trouver une "solution au rachat de la Collection Chapleur et de décider de son lieu d'exploitation". Seront en présence, comme annoncé, la mairie d'Amnéville-lès-Thermes, la Communauté de Communes de Lunéville, la Direction Régionale des Activités Culturelles et le représentant du Ministère de la culture.
L'entrée du musée est fermée, mais on peut voir qu'on s'active à l'intérieur. Il a été répondu à notre témoin-photographe qu'il n'y avait plus de motos ni cycles alors qu'une draisienne était visible à travers les vitres.
Un chariot élévateur sort du musée, transportant du mobilier.
Des employés-déménageurs terminent le travail à la main.
Le mobilier est transporté dans les serres dont il a été un moment question qu'elles "abriteraient" la collection de motos et vélos.
Un peu de nostalgie, mais peut-être aussi un espoir : la façade de l'immeuble qui accueillait le Musée Chapleur à Lunévile.
Notre correspondant bénévole et touriste lambda avoue avoir eu un certain mal à trouver le musée. Une difficulté confirmée par le site http://www.visitamneville.com/ pourtant établi avec des éléments de l'office de tourisme de la ville. Un millier de visiteurs quotidiens passent sur ce site qui déplore :
"Pas de site internet, un emplacement excentré, absence de panneau et de flyer, aucune communication avec les passionnés de motos… le musée n’a pas été beaucoup mis en avant et affiche un nombre de visiteurs annuel très bas.
On regrette cette fermeture, quant à la qualité des motos et des vélos rassemblés par ce collectionneur passionné, M. Chapleur. N’ayons pas peur des mots, un trésor national et un pan de la mémoire collective du XXème siècle vont quitter le bois de Coulange. Quel gâchis! Sur les 230 motos exposées, une soixantaine date d’avant 1914. Certainement, une des plus importantes collections de motos de cette époque au monde.
En écrivant ces lignes, je me dis qu’on aurait pu exposer quelques motos à des endroits stratégiques du centre thermal. L’entrée du zoo, le snow hall, l’office de tourisme… Ces lieux auraient pu servir de vitrine au Musée de la moto et du vélo et le faire connaitre. Un
musée qui parle à tous. Quel que soit son âge, ce musée rappelle à chacun énormément de souvenirs. Pour moi, la quarantaine bien entamée, c’est le 103 SP de Peugeot qui m’a ramené à mes 15 ans (ndlr : le 103 ci-contre, photo de l'auteur du texte cité). Il ne reste plus que quelques jours pour aller visiter ce musée. Allez-y ! Foncez-y !".( N.B. : Ces phrases ont été publiées le 29 avril dernier, suite à l'annonce de la fermeture du Musée).
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Vous la connaissez déjà car elle a paru dans l'un des trois articles parus précédemment précédent sur le même thème. Elle était sur la même machine, un Kreidler, mais dans une pose différente. Ce nouveau document vous permettra de vous faire une opinion définitive en complétant le dossier de la demoiselle. Comme la première photo, celle-ci est extraite de l'excellent site néerlandais http://www.born2brom.nl/ tout plein de belles choses autour des Kreidler et Zündapp.
Ce site a de bonnes lectures et la photo précédente est un clin d'œil et aussi un hommage à celle qui illustra un catalogue Zündapp de 1973. Au bord de l'eau, en bikini (...), position des jambes (en inversant droite-gauche), casque demi-jet, mains sur le phare : à travers les âges l'inspiration esthétique demeure !
Changement de pin-up (!) et de machine avec une bien connue figure du motocyclisme limousin : Henri Grandon. Il est ici dans une réunion à Nantiat dans les années 50 sur sa "Grandon Spéciale". Ô combien "Spéciale", cette machine l'était : moteur JAP 1935 culbuté et boîte Terrot, cadre de BSA M20, fourche avant à balanciers d'inspiration Guzzi compétition suspendue par des billes de caoutchouc. Suspension arrière oscillante et réglable car également sur billes de caoutchouc dont le nombre déterminait la dureté désirée (!). Le phare était démontable en un clin d'œil.
Henri Grandon en 1969 et sa machine "remise à neuf cause incendie" est-il précisé sur cette photo. C'est Pascal, son petit- fils assis sur le réservoir, qui utilise la machine aujourd'hui dans des manifestations de motos anciennes. Jacky Pichaud, à qui l'on doit les deux photos ci-dessus, a consacré un chapitre à Henri Grandon dans son irrésistible ouvrage "La Moto en riant", réunissant souvenirs personnels, anecdoctes et opinions bien trempées sur la moto en général et sur ceux qui ont écrit son histoire durant trois-quart de siècle.
Belle, trop belle photo pour être honnête car imitant une pose célèbre avec vêtement de "style" ancien, comme on dit de copies de meubles qu'ils sont "de style". Par contre, la moto est une authentique Emblem du début du XIXeme siècle, produite par de l'une des dizaines et dizaines de marques américaines dont il ne reste que celle que vous savez...
Retour en France avec deux photos fournies par FAJ. En vrai bon journaliste il apporte toutes les précisions sur ces scènes datées du 3 août 1954 (par un inconnu) sur une petite route des environs de Bourges. Ci-dessus, c'est Gaston Rabot l'agent D.S. Malterre de Bourges qui tente de prendre son envol dans un timide plat-ventre. Sa machine est la 250 ACT de la marque parisienne. Bien que n'ayant pas son permis moto (!), Gaston Rabot roulait au guidon d'une Triumph T110 avec laquelle "il avionnait vraiment", ajoute FAJ.
Belle position de Gilbert Riès, pas vraiment en recherche de vitesse mais assez spectaculaire et toujours sur la 250 D.S. Malterre. Au Bol d'or 1954, en compagnie de Bonnate il a piloté une 175 D.S. Malterre-Ydral préparée par Gaston Rabot, lui-même étant représentant du concessionnaire Simca à Bourges. L'équipage Riès-Bonnate a terminé à la 5ème place de la catégorie dominée cette année-là par le redoutable Ydral d'Agache-Tiers.
On ne sait rien d'elle sinon qu'elle s'appelle Shanda, mais ce n'était pas une raison de vous priver de l'exemplaire leçon de pur aérodynamisme (*) qu'elle nous donne...
(*) Selon le dictionnaire : Qualité de ce qui offre peu de résistance à l'air.
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Oui, je sais, en ces temps de commémoration de l'horrible événement, ça ne fait pas sérieux un titre pareil. Voire carrément indécent. Cependant, avant de monter en régime et prendre des tours, voyez un peu avec quel détachement les responsables américains traitaient eux-mêmes la chose. La photo ci-dessous a paru dans le magazine LIFE en novembre 1946. On y voit le vice-amiral Blandy de l'U.S. Navy, son épouse et le contre-amiral Lowry au cours d'une réception donnée à la suite de l'Opération Crossroads. C'était le nom de code de l'expérience atomique de Bikini présentée aux 167 habitants de l'atoll comme "quelque chose de bénéfique pour l'humanité". Les deux militaires étaient chargés de la supervision de ce qui fut une "demi-réussite" mais n'empêcha pas une cérémonie avec ce gâteau en forme de champignon qui allait devenir la "marque de fabrique" de tous les essais atomiques à venir sur la planète.
Quelques millisecondes après la mise à feu de la bombe de Bikini.
Les petits traits noirs sont des bateaux de guerre américains et japonais, une quinzaine environ, destinés à l'étude des effets de la bombe sur des engins de guerre classiques. Sur l'homme, c'était déjà fait l'année précédente, mais l'Amérique n'en savait rien. La guerre était finie, le Japon était vaincu. Il y avait des dizaines de milliers de victimes à Hiroshima et Nagasaki, mais le silence recouvrait les détails sur la façon atroce dont la mort les avait frappés. Et l'on savait encore moins qu'elle allait continuer de tuer durant des décennies. La nouvelle bombe était comme une autre bombe en plus puissant, point final. Le public n'en demandait pas plus au-delà de cette explication plus ou moins officielle. Essayer d'en apprendre plus, c'était Secret Défense.
À peine un mois après Hiroshima paraissait le premier comicbook traitant de la "chose" atomique. Ce fut ensuite un déferlement de produits dont les qualités allaient être multipliées à l'infini par l'atome. Tout devenait "atomique", depuis une huile-moteur (ci-dessus à gauche) jusqu'au plus intime "accessoire" d'hygiène de L'atomique femme au foyer (à droite). Et les sectes n'allaient pas se priver de l'occasion de démontrer la puissance de Dieu avec cette publicité provocante (au centre).
Cible privilégiée des annonceurs, les enfants eurent aussi leur arme atomique, un modèle dérivé de celui qu'utilisait déjà le populaire Buck Rogers dans ses aventures interstellaires et cinématographiques des années 30. De quoi ringardiser l'arc et les flêches de Robin Hood ainsi que l'épée de Don Diego de la Vega (sur France3 à 20 h 20).
Pas question d'oublier "le cochon qui sommeille" dans le... cœur du mâle américain et les revues légères actualisèrent les vieilles recettes à la lumière (euh...) de la nouvelle découverte. Le prétexte à ce strip-tease est tout de même plausible puisqu'il illustre la façon de se protéger en cas d'attaque nucléaire : plonger dans sa baignoire. Encore faut-il avoir le temps de se débarrasser des soutifs à baleines, bas et porte-jarretelles noirs (Rrrraaah ! lovely !), ces affûtiaux indispensables de l'époque. Mais le premier secouriste venu vous dira qu'on est aussi bien protégé en se jetant dans l'eau tout habillé...
"Atomic" également la boîte d'aiguilles assorties pour couturière fée du logis, avec une mise en scène qu'on retrouvera dans la séquence finale de "Docteur Folamour".
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Au fil des années, toutes ces fantaisies ont fini par disparaître, chassées par d'autres modes, d'autres lubies publicitaires. Un seul pays a su pérenniser l'évènement, le hissant au sommet de l'imaginaire populaire, faisant d'un simple mot un symbole planétaire. Ce pays, c'est la FRANCE et le mot c'est BIKINI !
Cinq jours seulement après l'explosion de la bombe américaine lâchée le 1er juillet 1946 sur le minuscule atoll des iles Marshall, la piscine Molitor à Paris assiste à un autre genre de séisme. Danseuse nue au Casino de Paris, Micheline Bernardini, 19 ans, se présente au bord de l'eau habillée par quelques grammes de 45 centimètres carrés de textile. Le "bikini" est né, création de Louis Réard dont la mère tenait un magasin de lingerie près des Folies-Bergères (d'où l'inspiration ?). Son maillot de bain est lancé avec le slogan "Plus petit que le maillot de bain le plus petit du monde !".
L'évènement a été filmé par les Actualités françaises, où l'on voit Mlle Bernardini présenter la "bikini" et la minuscule boîte qui le contient, grosse comme une boîte d'allumettes. Mais la chose n'a pas immédiatement déclenché l'intérêt des médias. Les photos qu'on trouve aujourd'hui sont toujours les trois mêmes. Mais il est vrai qu'en 1946 les agences de presse et les journaux avaient sans doute d'autres sujets à traiter.
Moins vu est ce coté pile de la demoiselle pourtant plus "dépouillé" et bien proche de ce qu'on voit aujourd'hui sur nos plages. À l'époque, ces plages devront attendre plusieurs années avant de voir se populariser ce célèbre maillot dit "de bain" qui sera longtemps une façon de se montrer plutôt que se livrer à une activité natatoire. Les premières audacieuses à "l'endosser" durent supporter les remarques des hommes et celles moins agréables des femmes. Elles déclenchaient un attroupement partout où elles apparaissaient, surtout en dehors d'une piscine. Par exemple sur les bords de Marne, vers Joinville-le-Pont où le Parisien venu par le bus se baignait face à l'Ile Fanac (oui, dans l'eau de la Marne, l'eusses-tu cru ?). J'étais bien trop jeune alors pour trimballer un appareil photo et je le regrette bien encore aujourd'hui. La scène à laquelle j'ai assisté ce jour-là en 1946/47 reste pourtant dans ma mémoire. Même si ma mère m'a vite privé de voir de plus près le bikini de ces deux jeunes filles qui avaient bien du mal à se frayer un chemin vers la rivière parmi un essaim de jeunes gens pas du tout hostiles...
Par la suite, Louis Réard fera réaliser chez Chapron une voiture publicitaire à son nom. Cette Packard 1937 apparaîtra dans la caravane publicitaire du Tour de France.
Si j'en crois ce que j'ai vu sur le ouèbe, cette Packard existe toujours, sans doute aux mains d'un collectionneur avisé et amateur de Chapron. Pour se consoler, on peut se contenter de sa version en miniature fort bien faite et détaillée, mais à plus de 100 €, prix... atomique. !
Parmi les "produits" atomiques à la française, on aura garde d'oublier cette chanson qui connut un joli succès. Un peu affligeante, aussi je n'en donnerai que le refrain :
Ah ! la danse atomic
Y’en a pas des plus chic
Son rythme fait sauter
Tous les gens du quartier
Ce pas qui fait fureur
Ça vous fait boum ! au cœur
Qui c’est qui tombe à pic ?
C’est la danse atomic !♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
QUOI ? PAS UNE MOTO DANS CETTE PAGE ? EH NON ! C'EST ÉCRIT EN HAUT APRÈS LE TITRE : "... MAIS PAS SEULEMENT"...
10 commentaires
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Le temps d'une photo sur la pochette d'un 45 tours, il s'est assis sur une moto (BSA ?), et aussi plus tard sur une Honda Gold Wing, m'a-t-il semblé. Mais le vrai piège à minettes pour le chanteur Richard Anthony c'était la "p'tite M.G." Ce cabriolet anglais un peu sportif, pas tellement éloigné de la moto, question confort et fiabilité. Cependant, c'était une machine à 4 roues qui ne valait pas tripette pour des jeunes en 1989 (Grosse erreur ! voir à "commentaires"), année de la fameuse interprétation par le chanteur de "Nouvelle vague", qui arrivait 30 ans après la chanson originale ! (*) et autant après la nouvelle vague cinématographique (expression fameuse de Françoise Giroud, en 1957 dans L'Express). Quant à la "p'tite M.G.", elle avait disparu des catalogues depuis longtemps.
Au total, on ne saisit pas très bien ce qui fit le succès de cette chanson hors du temps et de la mode. Sans parler de l'ineptie de l'histoire et des termes dans lesquelles elle est contée, ce dont on s'en voudrait de vous priver. C'est à retrouver en fin de cet article. Pour vérifier que tout et n'importe quoi servait alors (**) à faire un "tube". Ça se voit...
Pourtant il y avait (il y a toujours) à mener une étude sur l'attirance qu'exerce la motocyclette sur les (jeunes) demoiselles. Et ce n'est pas notre national Johnny avec sa 900 Kawasaki modifiée chez King's Motorcycles qui prouvera le contraire !
... car ce sentiment d'attirance existe presque depuis la nuit des temps... motocyclistes et dans tous les pays. À commencer par la Grande-Bretagne, terre de la "voiturette de côté"…
... où le sidecar avait un avantage sur la moto solo, comme il est expliqué par cette "naughty card" une spécialité britannique qui semble très éloigné de ce que l'on appelle communément "humour anglais". Pour ceux qui n'entravent rien à la langue de Shakespeare, on traduit à la louche la phrase d'accompagnement de cette image : "Il n'y a rien de plus agréable que d'avoir des pièces de rechange"... que d'aucuns - surtout d'aucunes - trouveront machiste.
Propos "machistes" donc, qu'on va contrebalancer avec cette nuée de jeunesses - neuf au total - s'évertuant à faire démarrer un sidecar Oural rescapé d'une épreuve en tout terrain. La photo vient d'un pays de l'Est où l'égalité des sexes avait de l'avance sur l'Ouest. La preuve : c'est une jeune fille qui est aux commandes de l'attelage !
"Légères et court vêtues / Elles allaient à grand pas", mais sans pot à lait sur la tête contrairement à la Perrette du bonhomme Jean de La Fontaine. Elles sont coiffées du "plat à barbe", sobriquet attaché au casque américain de la Grande guerre et de la suivante, copié sur celui des britanniques troufions (en anglais correct : "Tommies"). En revanche, elles sont court-vêtues car sévit la mode "flapper" des années 20. Cheveux aussi courts que leurs robes au genou, parfois un peu au-dessus. En un mot : sexy ! Et danseuses de charleston, d'où les robes idoines avec longs colliers et longs fume-cigarettes, car elle fumaient en public ces gourgandines !
Et si ça se trouve, ce sont les mêmes qui "charlestonaient" dans cette publicité pour Coors, la célèbre bière américaine. Scène osée pour l'époque, mais bien moins que celles d'aujourd'hui car la marque, qui existe toujours, privilégit une jeunesse qui apprécie la fraîcheur, comme ici sur des pains de glace (une visite sur le ouèbe vous convaincra !).
Il faut bien reconnaître que, quelques années auparavant, leurs mamans étaient bien moins affriolantes, mais sous l'uniforme de conductrices d'ambulance, la bagatelle n'était pas de mise. Quoique... pour les pervers(ses)... "Il faut bien que la chair exulte !" a chanté notre Belge national.
On sait que le sidecariste est bon vivant et amateur de farfeluteries, mais là, c'est peut-être exagéré ! De plus ces hommes qui s'assoient sur... la parité ce n'est pas bien.
Un classique de la photo militaire réunissant les copains de "la classe" sur une René Gillet à caisse sidecar encore civile (Henriet ?), mais sur châssis du constructeur de Montrouge.
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Vous avez tenu le coup jusqu'ici, mais la lecture de ce dernier texte risque de vous achever ! Voici donc, comme promis au début de l'article, les paroles de...
≈ Nouvelle vague ≈ Nouvelle vague !
Un' p'tite M.G., trois compères / Assis dans la bagnole sous un réverbère
Une jambe ou deux par-d'ssus la portière
La nouvelle vague / Nouvelle vague
Trois mignonnes approchent fort bien balancées / Elles chantent une chanson d'Elvis Presley
Voilà nos trois pépères / Soudain tout éveillés par cette
Nouvelle vague
Pas mal, pas mal du tout / Ça, c'est un sacré coup /
Allez venez, on leur paye un coca / Moi je veux la grande blonde
Moi je prends la petite ronde / Eh,! les gars, n'oubliez pas
Nouvelle vague / Nouvelle vague
Faut pas grand chose pour faire connaissance / On boit, on cause, on rit, on danse
Mais faut garder cette indépendance de la
Nouvelle vague / Nouvelle vague
Une p'tite M.G., trois compères / Assis dans leur bagnole / Sous un réverbère
Lisent leur canard d'un air très fier
Nouvelle vague / Nouvelle vague
Et dans ce canard qu'est-ce qu'on y lit / Des tas d'histoires écrites par des gens rassis,
Donnant des coups de griffe avec dépit
Sur la
Nouvelle vague / Nouvelle vague / Nouvelle vague
(*) Sur Youtube, on le voit chanter assis dans ce qui ressemble plutôt à une Austin-Healey 3000 ... Bof, c'est aussi une anglaise. La chanson originale est signée de Leiber & Stoller, auteurs-compositeurs américains à multiples succès qui ont signé des dizaines de tubes pour des centaines de chanteurs à travers le monde. On les connaît chez nous pour "L'homme à la moto" qui n'a séduit "que" 45 interprètres dont 22 français (et 1 finnois). L'original de ce "Nouvelle vague", dont en français il ne reste que la musique, s'appelle "Three cool cats". C'est l'histoire banale de trois filles draguées par trois types qui roulent dans une "voiture déglinguée" (beat up car). Donc point de p'tite M.G. chère à Richard ! (**) Quelqu'un vient de dire : "ça n'a pas changé" ?
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Ce blog est la suite de Zhumeurs & Rumeurs, en sommeil désormais mais toujours consultable sur http://zhumoriste.over-blog.com/
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C'est par Lisa Lagrange, journaliste au Républicain Lorrain qu'on l'apprend par ce titre : "DÉMÉNAGEMENT EN CATIMINI AU MUSÉE DU VÉLO D'AMNÉVILLE". L'article qui suit est riche de questions, mais l'information est bien là. En voici d'ailleurs le fac-simile :
(Cliquer pour agrandir)
Par une source que je ne dévoilerai pas, j'ai appris que le "repreneur" qui s'est manifesté dès les débuts de l'affaire aurait fait procéder à des aménagements dans un local d'exposition possible. Info sous réserves...
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Inconnu des jeunes couches, Marc Defour fut une sorte de "gourou" du Club du Motocyclettiste, le premier mouvement vraiment structuré et voué à la motocyclette ancienne. Venant de son Sury-le-Comtal, il était présent aux grandes manifestations du Club (Dijon, Charnay-lès-Mâcon), où il répondait avec courtoisie aux questions des amateurs. Il faisait bénéficier de ses vastes connaissances par des articles dans la Revue du Motocyclettiste, le tout avec une pointe d'humour
pince-sans-rire que n'eut pas désavoué Alexandre Vialatte son illustre voisin forézien qu'il admirait. Grand spécialiste des Bugatti et amateur de mécaniques délicates ou originales, il s'était intéressé tout naturellement à la moto des origines. On faisait appel à ses connaissances et à ses talents de mécanicien pour les cas les plus rebelles. C'est ainsi qu'il reconstituera le changement de vitesse/embrayage d'une Bruneau 1904 (à Alain Cortot) dont on ne connaissait que des dessins d'une revue. C'est aussi grâce à lui que le seul quadricycle Automoto connu roule aujourd'hui comme on l'a vu au dernier Vintage Revival à Montlhéry (à Cortot encore). Il fut l'un des rares à avoir fait rouler un Tricycle De Dion (Musée Baster, de Riom) avec son alimentation d'origine par carburateur à lèchage. Et si la Sevitame 1939 (à F.- M. Dumas) continue d'étonner les populations, c'est parce qu'il en a percé les secrets de fabrication et du carburateur, lequel avait été saboté par les ouvriers de l'usine pour que l'occupant allemand ne puisse l'utiliser. Pour son usage personnel, il avait restauré une Moto Rêve selon ses méthodes "à l'ancienne", apportant autant de soin au choix des matériaux qu'à la façon de les utiliser. En nous quittant aussi brutalement, il laisse en chantier la restauration de deux Viratelle, des machines rares et compliquées comme il les aimait et désormais orphelines.
En 1987, Marc Defour était venu à la réunion de la Rondes des Étangs de Nantiat avec cette 250 Terrot énigmatique dont on ne connaît aucune autre trace dans la littérature d'époque. Son cadre spécial de même que son changement de vitesse sont d'une réalisation tellement particulière et soignée qu'on penche pour une machine d'usine...
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