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LORIS BAZ est, avec Johann Zarco, l'autre Français qui nous représente en Moto GP. Armé seulement d'une Ducati qui n'est pas au mieux de sa forme (aux dires des experts), Loris se maintient néanmoins au classement général en 15ème position à la mi-saison des courses (9 disputées sur 18). Ça paraît loin 15ème dit comme ça, mais en y regardant mieux, ça l'est moins. Aux GP des Pays-Bas et en Allemagne, notre Savoyard fait respectivement 8 et 12 à 37''058 et 33''281 secondes du vainqueur. La moyenne du meilleur tour étant de 172,8 km/h et 162,2 km/h, calculez combien de mètres séparent le 15ème du premier...
(Dernière heure : au moment de mettre sous presse, mon mathématicien personnel - ex-élève d'Albert Einstein, donc pas un imbécile - me donne la réponse : il y avait 1483 mètres d'écart entre Loris Baz et Marc Marquès, vainqueur en Allemagne. Soit même pas un demi-tour).
Loris Baz n'est pas seulement parmi les tout bons, il a aussi une tête et des opinions bien assurées. Qu'il exprime de façon directe, sans langue de bois, justifiant bien "Bazooka", le surnom qu'on lui donne (inévitable avec un tel patronyme). Ainsi à la suite de la corrida d'Aires-sur-l'Adour qui fut fatale à un torero ("Le toro a aussi ses chances", disent pourtant les aficionados, mais il a tout de même été abattu), Loris a touité ci-dessous...
... pas besoin d'avoir étudié longtemps l'espagnol pour comprendre le sens des mots (sauf descanzar = reposer). D'où fureur de la presse ibérique et d'Avintia, sponsor du team de Loris Baz, lequel Avintia est une branche de Reales Seguros, la compagnie d'assurances qui couvre également plusieurs... toreros ! Un autre sponsor pas content, c'est Air Europa dont le président est, dit-on, grand amateur de corridas. Le franc-parler de Loris a agité une fourmilière d'intérêts commercialo-financiers dont on n'a qu'une vague idée à moins d'être abonné à La Tribune ou aux Échos.
Aux dernières nouvelles, il paraît que si Loris venait à être "débarqué", deux autres pilotes seraient prêts à prendre la relève. Deux Espagnols...
Tout ceci n'a évidemment pour but, au cas où vous iriez en Espagne, que de vous guider dans le choix de votre compagnie aérienne ou, éventuellement souscrire une assurance dans ce pays. Pensez que dans les deux cas, une partie de votre chèque sera plus ou moins un encouragement à la corrida. Moi, je dis ça, je dis rien...
En tout cas, si Loris doit partir à la chasse de nouveaux sponsors, il y en a un qu'il devra absolument rayer de la carte, c'est... Red Bull !
♥
Dans le genre "bête et méchant" (pardon à Hara Kiri)...
... qu'est-ce que l'homme a inventé de plus con qu'un ours à moto ?...
... il a inventé DEUX ours à vélo !
Énorme surprise un jeudi en ouvrant le quotidien Le Monde qui annonçait sur presque deux-tiers de page la parution de son supplément du vendredi avec cette illustration...
... qu'il était bien trop tentant de modifier par la grâce de Photoshop en un magazine qui, une fois modifié, rappellera bien des souvenirs heureux à certains lecteurs...
On pourrait facilement s'y laisser prendre avec ces lettrages de titres qui se marient si bien. Mais ne s'agirait-il pas d'un premier pas vers un couplage des deux magazines... Le Monde avec Moto Revue ? Il est vrai qu'ils seraient parfaitement complémentaires, l'un ignorant superbement le motocyclisme, l'autre ignorant la politique et l'économie... (À vous de décider lequel est lequel).
PUISQU'IL FAUT - QUAND MÊME - PARLER MOTO...
... et que le nouveau président-que-vous-savez-aux-cheveux-orange balance à tour de touites des fake-news (fausses vraies nouvelles ou vraies fausses nouvelles), on peut lui apprendre que dans ce domaine, la motocyclette a quelques longueurs d'avance. Surtout les anciennes bien plus faciles à maquiller... Sans penser à mal parfois. Mais pas toujours comme le montre la "composition" ci-dessus qui a bel et bien été vendue pour une Indian. Qui plus est par une grosse société anglaise de ventes aux enchères qui a pignon sur rue, H and H de son nom, qui prétend s'adresser au "Classic collector" (Amateur de machines classiques - motos et voitures). Le "fake" est ici particulièrement grossier, ce qui n'a pas démonté le spécialiste-maison de H & H. Lorsque le journaliste de sumpmagazine (site en ligne) lui a demandé pourquoi cette "chose" était présentée sous le nom d'Indian, il a répondu : "C'est ce que nous a dit le vendeur, alors elle a été présentée comme ça". Sumpmagazine est revenu à la charge : "Alors, si je vous apporte un 50 Honda et que je vous dis que c'est une Brough Superior, vous allez le présenter comme ça ?". Réponse du spécialiste : "Yes". À cette vente ont été proposées cinq autres bricolages baptisés "Indian", tous ont été vendus ayant reçu désormais le label "classic collectors" !...
Afin de ne pas vous laisser mourir idiot, voici une Indian 1905 "Camelback" que singe la machine présentée par H & H. On ne sait pas s'il faut en rire ou en pleurer...
(Pour qui aime lire l'anglais sans langue de bois, www.sumpmagazine.com est un vrai plaisir, on s'y abonne gratuitement et on le reçoit dans sa boîte magique chaque mois)
Encore une œuvre du Docteur Frankenstein qui s'est "occupé" de cette Moto Rêve (plutôt un cauchemar...), péniblement assemblée avec diverses pièces d'origine indéfinie. Par contre, on voit bien ce qui ne va pas, à commencer par le cadre qui provient manifestement d'une autre moto. Le tube inférieur sous le réservoir est absent, et le tube avant a été torturé à la lampe à souder afin d'obtenir la courbe recevant une magnéto non d'origine. La fourche a vaguement la forme en plus grossier de celle qu'on trouvera sur les Moto Rêve suivantes. Le garde-boue avant semble correct, comme le réservoir. Le pédalier devrait être un BSA, mais celui qui est monté ici se retrouve sur quelques autres Moto Rêve. Par charité, on évitera de gloser sur les pneus et les échappements. En résumé, une machine type à présenter à la vente chez H & H.
Pour se laver les yeux, une Moto Rêve conforme au catalogue pour jouer aux "7 z'erreurs"
Une française, enfin ! Mais pas de quoi en être fier tant elle fleure bon l'assemblage. À vous de déterminer les erreurs sur une machine qui annonce fièrement son identité : "Zedel Terrot 1908". On comprend bien la difficulté présentée par la fourche avant car 1908 est l'année de l'apparition de la deuxième télescopique à Dijon, une réalisation qui ne ressemble à aucune autre. Dans le cas présent, il eut mieux valu "rajeunir" cette machine en la dotant de la pendulaire de 1910 au lieu de l'affubler d'une pendulaire qui ressemble à celle, raccourcie, d'une Triumph 1914.
Note à benêt : ce n'est pas du dénigrement systématique que de faire ce travail de mise au point. Encore moins de "l'ayatollisme primaire". Mais si on laisse passer sans rien dire des monstruosités pareilles aujourd'hui, qu'en sera-t-il dans quelques décennies ? Tous les jours disparaissent des témoins d'un passé qui n'est pas que motocycliste. Alors, allons-nous laisser raconter notre passé motocycliste dans "Les belles histoires de l'Oncle Paul" ? Ce ne serait pas raisonnable à l'heure où même la Bible n'est plus jugée fiable...
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En complément du dernier "Trombinoscope", voici quelques autres sucreries envoyées par Jean-Patrick S... qui n'a pas gardé son Kodak dans sa poche. Premier document sur la Brough Sup la plus ancienne du plateau qui a fait bien des misères à son pilote... Lequel appliquait pourtant à la lettre le dernier conseil qu'a crié Anzani à Blériot en route vers Douvres, ce conseil, plutôt un ordre, c'était : "Mets de l'ouile surtout ! Mets de l'ouile !".
Quant à Jean-Patrick, il persifle un peu en disant dans le commentaire qui accompagne sa photo : "Les Anglais voyagent toujours avec leurs nuages et quand ils n'ont pas leur content, il se les fabriquent sur place....". C'est aussi une façon économique de remettre à neuf son vieux Barbour, en 5 minutes d'exposition derrière l'échappement, il retrouve son étanchéité !
On voit tout de suite que cette botte n'a pas vu le loup, sinon elle serait moins rutilante. On espère également que son lacet (bien que double) ne va pas être englouti par le carburateur dont le cornet est dangereusement proche. D'autant qu'il y en a un deuxième (de carbu) sur cette légendaire mécanique 4 soupapes revue par la technique germanique.
Une comparaison avec un moteur Rudge à peu près semblable permet de déceler une culasse et un cylindre bien plus volumineux. D'origine, il a bien deux échappements mais avec un carburateur seulement.
J'ai chiné un peu pour vous sur le vouèbe afin d'y trouver des bottes, mais je n'ai rien trouvé de comparable. Si bien que je me demande si celles de notre pilote ne seraient pas du sur-mesure. Auquel cas, pour parodier la publicité Renault avec un certain émir devant la Clio : "Très zouli, mais bien trop cher mon fils !".
POUR ENCORE PLUS CHER, vous pouvez avoir une Rudge en Angleterre (sauf celles du type "Multi" que vous connaissez bien) où elles foisonnent. Ainsi, et sans le faire exprès, j'ai utilisé la photo ci-avant du moteur Rudge appartenant à une machine en vente chez un professionnel... espagnol de Cuenca, mais qui annonce aussi sur un site anglais.
Lorsqu'on tombe sur une mine d'or, il faut se presser d'en tirer le maximum, d'abord pour l'automobile (à gauche), ensuite pour un tricycle (?), à droite. Scènes suffisamment insolites pour avoir attirer l'œil d'Elena Li par temps sec et aussi par temps... humide celui de Jean-Patrick. Deux scènes identiques, deux moments différents, deux photographes tout aussi différents et le tout se retrouve dans mon ordinateur : magie du vouèbe !
Pour siffler la fin de cette petite récréation en images, quoi de plus indiqué qu'un vrai sifflet monté sur... l'échappement ! Et en deux tons, siouplait ! Plutôt que de laisser bêtement s'échapper les gaz éponymes (il y a longtemps que je voulais la placer celle-là) on les module à l'aide d'une trappe mobile commandé au pied côté gauche. Joli travail de soudure et belle utilisation du jus de cervelle.
(Cet intermède volontaire vous a été offert par Jean-Patrick S. qu'on remercie, de même qu'Elena Li mise à contribution malgré elle).
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Tout au fond du Kodak il reste souvent des photos qui n'ont pas été sélectionnées car jugées incompatibles avec un reportage sérieux sur tel ou tel évènement. Elles témoignent pourtant d'un moment, d'une ambiance déjà lointaine qui, sur le coup, a attiré l'œil du photographe au point de lui faire appuyer sur le déclencheur. Voici une petite sélection de ces personnages qui font aussi partie du spectacle, sélection récoltée à travers le vouèbe, en particulier sur Facebook dont je sais que certains d'entre vous ne sont pas "clients"... (mais j'ai les noms !)
La présence d'une umbrella girl est l'un des attraits extra-sportifs des compétitions moto GP actuelles, pimentées par ces accortes personnes court vêtues (si l'on peut parler de "vêtements" dans certains cas). Dans le genre en son temps de courses, dont le Bol d'or, Montlhéry ne connaissait que Mme Launay (Secrétaire de Moto Revue), ou Mlle Colin (secrétaire de Mauve) désignées porteuses du bouquet remis au vainqueur. La tradition est élégamment perpétuée ici, sans bouquet mais dans un décor sans fausse note, complété par la camionnette Citroën de livraisons en parfait accord avec la Motosacoche (Photo Guy Lecoultre).
Lorsqu'il faut choisir entre l'être et le paraître, le résultat n'est pas toujours à l'avantage du participant chevronné. Mais il faut reconnaître néanmoins que les moteurs JAP n'ont pas souvent présenté un aussi charmant support publicitaire. L'homme à la 500 bicylindre Koehler-Escoffier 'Mandoline' est, lui, parfaitement en accord avec sa machine, depuis le cuir ceinturé jusqu'au casque entoilé (Le P'tit Photographe).
"Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés" (d'après Michel de Montaigne 1533-1592) : Démonstration par cette équipe de télé (trois personnes) obligée d'utiliser un pied humain, la tête en l'occurrence, pour soutenir la caméra. Ça la fiche mal à l'époque du caméscope quasi-professionnel de 900 grammes qui vous fait l'image et le son d'une seule main... pour un petit billet de 1000 zoros au grand maximum (Photo Elena Li).
Un tricycle De Dion-Bouton véritable - voir fourche avant si particulière - est difficile à mettre en route par la seule force des jarrets, mais on y arrive plus facilement en sollicitant "A little help from my friends" (1967 - The Beatles) Photo Elena Li
Toujours gentleman (driver), Thierry Dubois présente ses civilités à une demoiselle qui se cramponne à son parapluie fort apprécié en ces journées humides (c'est rien de le dire !).
L'auteur de la photo ci-dessus à gauche tel qu'on le découvre sur son facebook, surpris à l'entraînement style "commando paparazzi" afin d'être prêt à se plier à tous les exercices physiques lui permettant de pratiquer son art ! Allez sur www.facebook.com/Le-Ptit-Photographe pour y retrouver certains de ses reportages. Munissez vous au préalable d'une bière ou deux car vous risquez d'y passer un moment ! (À consommer avec modération - la bière, pas le Facebook...)
"Il s'habille toujours dans un style sartorial qui mêle élégance et simplicité". C'est l'exemple que le dico de L'Internaute donne pour définir sartorial, cet anglicisme qui s'applique à tout ce qui touche à la mode vestimentaire et donc à notre célèbre Paul d'Orléans (The Vintagent, pour les intimes). Mais le règlement des organisateurs de ce VRM a détruit les efforts d'élégance (chapeau mi-Sinatra, mi-Charles Trenet, foulard bariolé) de notre ami, humilié par la chasuble fluo imposée aux journalistes. Pour d'autres, vus par Elena Li, l'essentiel était de défier les averses (en double épaisseur !), et au diable l'élégance...
La meilleure arme, c'était quand même le bon vieux pépin, en noir classique quoique télescopique comme le fauteuil. Pour les cas extrêmes, un modèle "sport" encore plus vaste reste à portée de main. Quiconque connaît bien son capricieux Montlhéry sait qu'il faut y être prêt à parer à toute éventualité météorologique (Photo Elena Li)
Le gentleman-driver Marc Tudeau et le motocycliste se repèrent de loin grâce à leurs tenues bien différentes. Casquette et lunettes sur le front pour le premier, avec nœud pap' et culottes semi-golf sur des chaussettes éblouissantes pour bien dégager la manœuvre des pédales accélérateur/freins/embrayage. Silhouette "motordrome" à l'américaine chez le Harleyiste, protégé par du cuir des pieds à la tête et (peut-être) un sous-pull façon hockeyeur qui donne une carrure avantageuse (Photos Le P'tit Photographe, à gauche. et Pétar'ardentes, à droite.)
Elena Li ne pouvait rester insensible au sourire enjôleur sous le casque d'un participant bien connu de nos services. Sa coiffure a été immortalisée dans "Il Vigile" où Alberto Sordi campait un irrésistible carabiniere motocycliste plongé dans des embrouilles poilantes dues à sa trop grande conscience professionnelle (à voir sur Youtube).
Le personnage est connu pour avoir réalisé plusieurs livres sur l'histoire de la motocyclette dont "Au Pays de Millet" (épuisé) et "Manxman", une iconographie exceptionnelle sur la célèbre Norton (toujours disponible). Le dernier paru rassemble plusieurs centaines de photographies, inédites pour la plupart, sur les compétitions à travers le monde et surtout en France. Écrit, édité et vendu directement par l'auteur : Alain Daigne, 5 rue du Chemin Vert 95630 Mériel - tél : 01 34 21 64 08 (39 € + 6 € de port).
Grâce au financement apporté par le sulfureux Lucien Rosengart, Peugeot revient à la moto en 1924 avec cette 3 HP 1/2. Elle reprend l'architecture d'une Terrot-Peugeot type AP (cylindre incliné et ailettes parallèles au sol), avec la différence qu'apporte la fourche pendulaire sur ressort à lames. Sa période de production sur deux années seulement font de cette 250 une machine peu courante aujourd'hui. Tenue "trans-époques" pour Monsieur tandis que Madame joue seulement à la passagère puisque la moto n'a pas de tan-sad. De toute façon, avec un tel chapeau... (Photo Esprit racing.com)
Pris par la patrouille ! Resquilleurs surpris quelque part aux abords du circuit (du côté de l'épingle du Faye ?).
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Les sites ou blogs consacrés à une seule marque sont nombreux, mais rares sont ceux qui apportent du nouveau, du sérieux, tout en montrant de la continuité dans leurs recherches. Celui de Dominique Svenson est à classer parmi les exceptions tant il est fourni, clair et (presque) complet. Je dis "presque" car dans ce domaine, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise. À propos de la marque Austral, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, Dominique se posait une question sur la motocyclette Austral licence Rochet-Bruneau de 1908. J'avais seulement cité ce nom dans un article publié lors d'une vie antérieure sur mon précédent blog (zhumoriste.overblog.com). De nouveaux documents viennent aujourd'hui compléter ce qui n'était qu'une brève citation dont une double feuille que voici intégralement.
Avec le même texte descriptif et la même illustration, on retrouve cette machine sous plusieurs marques à commencer par...
... ROCHET. Extrait du catalogue 1909 ci-dessus, mais il est probable que le modèle était déjà au catalogue de l'année précédente
ROLAND propose aussi son exemplaire et comme tous les autres, son catalogue indique "Usines et Bureaux à Albert, Somme", qui est le siège de...
... La Société Industrielle de la Somme, d'Albert (Merci Markus !) entité qui a déposé toutes ces marques afin de couvrir le maximum de territoires avec le maximum de représentants. On pouvait ainsi avoir dans la même ville un représentant Roland et un représentant Austral, doublant ainsi les possibilités de vente pour des machines identiques, à la couleur près. La méthode a réussi plus tard avec Motobécane et Motoconfort ou, auparavant, avec Terrot et Magnat-Debon. De cette dernière, les mauvaises langues faisaient courir le bruit qu'elles étaient fabriquées avec les pièces "rebutées " (mises au rebut) de chez Terrot. Anecdote recueillie de la bouche de Jean Nougier.
TRÈFLE À QUATRE était présentée par les Cycles Georges Richard, établis eux aussi à Albert, dans la Somme (Usines et Bureaux). Précision figurant au catalogue : les pièces principales de la machine doivent porter le poinçon d'un trèfle à quatre feuilles stylisé.
PETIT COMPLÉMENT SUR LES TRICARS
En 1928, devant la renaissance du "tricar", Moto Revue lançait le Championnat du Motocycle Industriel afin de permettre "aux acheteurs de localiser leur choix en fonction de la puissance et de la capacité de transport du véhicule susceptible d'être choisi par l'acheteur". Formulation ampoulée...
... pour une épreuve qui allait attirer tous les fournisseurs déjà connus de trois roues "industriels" comme Jesum, Galland, La Marne, Ninon ou Juéry. Elle va aussi déclencher de nouvelles vocations chez Dresch (Le Grimpeur, avec un étonnant camping-tri) ), Monet-Goyon (Bert) tandis que, prenant le train en marche, René Gillet, Peugeot, Gillet d'Herstal, Harley-Davidson, Cleveland (avec une 4 cylindres !) ont engagé des sidecars attelés à des caisses commerciales. Le 16 septembre, tous vont se mesurer sur un Paris-Rouen-Paris, sous l'œil du colonel Sainctavit dépêché par l'armée.
Dans les articles de Moto Revue faisant le promotion de ce championnat étaient évoqués l'historique du tricar où l'on avait "oublié" Austral. D'où une longue lettre de M. Edouard Cheilus, un peu amer, et mettant les choses au point concernant le rôle pionnier de ses machines. Il terminait en lançant un appel aux possesseurs d'un Mototricycle Austral millésime 1905 à 1907, proposant d'en remettre un en état et de l'engager dans le championnat. Ainsi fut fait et c'est ainsi que, 24 ans après, un tricar Austral 1905 piloté par Gohier terminait l'épreuve sans pénalité comme 19 des 22 concurrents.
♦ Durant quelques mois, Moto Revue consacrera épisodiquement des pages aux ex-mototricycles devenus trimoteurs, présentés sous le bandeau de tête (ci-avant) dessiné par Jacques Pruvost. Ce dernier deviendra ensuite l'un des piliers du Canard Enchaîné.
AVIS AUX AMATEURS : Il reste quelques exemplaires du livre "Les Motos des Français - Un album de famille 1945-1970". Un chèque de 40 € port compris fera de vous un homme (ou une femme) heureux (heureuse).Tous renseignements complémentaires : janbour@free.fr
Des trois volumes "La Motocyclette en France" déjà publiés, seul celui traitant de la période "1922-1924" est encore disponible. 55 € port compris. Adresse mail idem ci-dessus.
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Dernier courrier de Jean-Baptiste Chapleur, autrement dit "de la bouche du cheval", comme on dit en rosbifland.
"Bonjour à tous,
J'ai relu nos échanges et réactivé mes contacts locaux pour en savoir plus. Hier soir encore, j'ai expliqué devant les membres du Kiwanis de Lunéville les tenants et les aboutissants de notre problématique. La difficulté est venue quand il a fallu justifier pourquoi la collection n'irait pas au Château de Lunéville (pôle touristique majeur de l'arrondissement) mais à quelques kilomètres dans un ancien séminaire d'un village de 375 habitants (futur lieu de formation du circuit de Chenevières).
La commune d'Amnéville n'a clairement pas suivi la procédure qui a pourtant été évoquée dans lors de son conseil municipal de Décembre 2016. La Communauté de Communes de Baccarat à Lunéville joue un jeu trouble et essaye de m'écarter, de nous écarter depuis le départ.
Le Ministère et la FFVE doit suggérer ou même imposer :
- une clause de réserve de nue-propriété au profit de la ville de Lunéville, de la Communauté de communes ou même de notre association. C'est un gage de sécurité indispensable et nécessaire pour que l'avenir ne soit pas une répétition du passé.
- un obligation de classer la collection MH pour le nouveau propriétaire dans les 2 ou 3 ans avec à défaut un classement d'office.
- un droit de préemption au profit de la puissance publique, au prix actuel de vente.
Je vais loin dans les revendications mais c'est préserver l'avenir.
Nous devons et nous pouvons encore agir aujourd'hui.
La FFVE, la Fondation du Patrimoine et le Ministère de Culture peuvent encore nous ouvrir leurs carnets d'adresses de chefs d'entreprises et nous consacrer quelques heures.
Je répète qu’il doit être possible :
- que le Ministère de la Culture classe à nouveau la collection Trésor
National (Sans équivoque), voire Monument Historique en urgence.- de trouver une entreprise qui achète un Trésor National pour 150 000 € (1,5 M € - 90 %)
- que le Ministère de la Culture travaille avec le Ministère des Finances pour accepter une exonération à 90% de l’entreprise trouvée (Loi Aillagon de 2003).
Il n’est pas trop tard si on s’en donne les moyens.
Chacun de vous a déjà fait beaucoup mais pas encore assez pour le patrimoine de la France.
Pardonnez-moi la sévérité du constat, mais c’est ensemble que nous sommes plus forts. La solution est en nous et avons-nous tout fait pour y parvenir ?
Cordialement
Jean Baptiste Chapleur
Président des Amis de la collection Maurice Chapleur
www.chapleur.org
https://www.facebook.com
Si ce n'est pas encore fait, on adhère à l'association des Amis de la Collection Maurice Chapleur aux adresses ci-dessus. J'ajoute, pour les pingres, que c'est GRATUIT !
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En 1875, un certain Victor Cèz (un pseudo ?) publiait chez A. Dutemple 7, rue des Canettes à Paris, un ouvrage intitulé "Le peuple le plus spirituel de la terre". Ce peuple, c'était évidemment le peuple français, ainsi décrit en vers (extrait) dès la première page :
"Salut, peuple,ô le plus spirituel de la terre,
Créateur de la lune, inventeur du soleil
Et des étoiles, chef du progrès en arrière,
Viens çà, que je t'embrasse, ô peuple sans pareil."
On l'aura compris, Victor se payait la fiole des Français. Et on ne peut pas vraiment lui donner tort, surtout si, balayant devant notre porte, on consulte un petit florilège de documents divers où la motocyclette a sa place. En voici quelques uns pour ne pas se fatiguer la tête pendant les vacances...
- Monsieur ! Monsieur ! Votre compagne vient de tomber !
- Merci beaucoup ! Je le reprendrai en repassant.
Un classique mais joliment dessiné
Grâce à la moto japonaise, le motocycliste commence à s'implanter dans le paysage urbain. Au point qu'un magazine aussi gaullo-réac que "Jours de France" va passer une série de dessins mettant en scène des "Parisiennes" forcément motocyclistes. L'avionneur Marcel Dassault était le propriétaire sourcilleux (mais généreux aux dires de certains de ses collaborateurs) de l'hebdomadaire dont il choisissait lui-même les dessins humoristiques. Il veillait également à la dimension de la grille de mots croisés qui fut augmentée lorsque sa femme, Madeleine, se plaignit de sa difficulté à les lire. Il lança également "24 Heures" un journal quotidien (imprimé à France-Soir). Brève parution car la vente se faisait en partie par des "camelots" (vendeurs des rues) payés à l'avance. Si bien qu'une fois la paye empochée, ils prenaient les ballots de journaux à la sortie des presses de la rue Réaumur puis allaient les disséminer sous les banquettes des bistrots du quartier.
Au milieu des années 60, les tabloïds anglais publiaient des p'tits mickey ayant des motards pour sujets... Occasion de tracer quelques portraits non dénués de pertinence sur la société britannique inquiétée par les exactions des mods et rockers qui s'empaillaient à Brighton.
Plus encore que les rockers, l'autre catégorie dangereuse de motocyclistes était celle des Hell's Angels qu'il était bon de ridiculiser gentiment, avec plus ou moins d'humour. Les deux premiers dessins ci-dessus, exploitant la même idée, ont paru dans deux journaux différents, bien entendu, mais la coïncidence est saisissante, sinon vraiment drôle.
Toujours dans la même veine, mais peut-être un peu plus... subtil ! (j'ai dit "peut-être").
Même avec de somptueuses, quoique approximatives, couleurs, certaines cartes postales ne se distinguent pas beaucoup d'un humour qu'on disait "de garçon de bains" ou de "caserne". Lequel avait ses journaux spécialisés...
...Marius (sur papier rose)...
... et Le Hérisson (sur papier vert), les deux aux Éditions Ventillard.
Là, on touche à la connerie à l'état pur, mais il semble que la bicyclette a été aussi utilisée (en solo ou en tandem ?). Il y a aussi la pose de banderilles avec le torero - authentique ! - assis sur une chaise... À quand la corrida en fauteuil roulant ? Avec une main attachée dans le dos et une olive dans l'œil ? On voit que le champ des possibilités est immense... P.S. : j'espère que vous êtes dans les 73 % de Français qui sont contre la corrida avec mise à mort (89 % chez les 18-24 ans). Au cas contraire, merci de ne plus revenir sur ces pages.
§
AVIS AUX AMATEURS : Il reste quelques exemplaires du livre "Les Motos des Français - Un album de famille 1945-1970". Un chèque de 40 € port compris fera de vous un homme (ou une femme) heureux (heureuse). Tous renseignements complémentaires : janbour@free.fr
Des trois volumes "La Motocyclette en France" déjà publiés, seul celui traitant de la période "1922-1924" est encore disponible. 55 € port compris. Adresse mail idem ci-dessus.
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Suite à un bug de mes doigts, certains d'entre vous ont pu voir une suite tronquée de l'épisode numéro 7. On reprend donc ici...
Ni scooter, ni moto, la Suzuki 250 SW1 conçue par Naomi Sakaï avait tout pour déplaire au milieu motocycliste pur et dur de 1992. Lequel ne serait peut-être pas du même avis aussi tranché aujourd'hui alors qu'on a vu depuis défiler les Honda Deauville ou Vultus, le Yamaha T Max et autres Gilera 800 (de profundis). Le SW1 présentait des solutions trop originales avec ses roues de 16'' (AV) et 15'' (AR) à trois branches et son carénage très protecteur. Solutions qui ont fait des petits comme la transmission finale par courroie, le réservoir sous la selle, les coffres latéraux intégrés au carénage en plus d'un monocylindre qui semble indestructible avec 20 ch et un simple ACT 4 soupapes. Venu trop tôt, le SW 1 construit à quelques centaines (500 ?) d'exemplaires fut réservé au seul marché japonais, ce que beaucoup regrettent encore parmi les rares qui ont pu le connaître en Europe (1 en France et 3 ou 4 en Grande-Bretagne). Donc "collector's"... mais sans grand espoir !
De la baroque SW 1 ne reste que la couleur sur cette 250 STE Suzuki beaucoup moins "glamour" mais bien plus économique. Encore une inconnue jamais vue sous nos cieux.
Un bicylindre deux-temps de 125 cm3, on n'avait pas vu ça depuis les Rumi motos et scooters des années 50. À la fin de 1965, Yamaha renouvelle le genre avec une cylindrée un peu plus petite : ce sera le 90 AT de 8,2 ch. Réalésé à 100 cm3 (97 réels) pour complaire à la législation américaine, il devient le YL1 doté d'une cinquième vitesse pour exploiter au mieux ses 9,5 chevaux (renseignements complets sur moto-collection.org comme d'habitude). Bien que vendu en France dès 1966 (2485 F soit 3100 € de 2017), il ne devait pas courir les routes où son prix le mettait à égalité avec les 250 Jawa, Vespa Super Sprint, MV 125 Tourisme et autres 125 Morini Corsaro 66 ou trois Mobylette AV 88 Grand Luxe. Encore un "collector's" mais abordable à 1500/2000 €... au Japon !
Un rêve d'ado en 1966, mais... "passe ton bac d'abord !".
Moins répandue que les Harley-Davidson, la rivale Indian Chief à soupapes strictement latérales est conservée dans un scrupuleux "état d'origine". Pas question de chopperiser ou bobbifier un monument de l'art nord-américain !
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SOUS LES JUPES DES FILLES
Rétines et pupilles, / Les garçons ont les yeux qui brillent / Pour un jeu de dupes : /
Voir sous les jupes des filles, / Et la vie toute entière, / Absorbés par cette affaire, /
Par ce jeu de dupes : / Voir sous les jupes des filles.
La chanson d'Alain Souchon, poète et fin connaisseur de l'âme humaine dans ses replis les plus secrets a trouvé un écho jusqu'au Japon. Régulièrement You Will Bike publie un palmarès établi par un vote de ses lecteurs qui classent leurs vedettes préférées choisies dans le milieu du cinéma, de la télé, des modèles de la mode, Toutes accortes jeunes personnes dont le mini-maillot est le vêtement le plus chaud. Pas besoin donc d'imaginer ce qu'il y a sous leur jupe. On est directement au... cœur du sujet.
Voici, à gauche et à droite deux des concurrentes choisies parmi une grosse douzaine d'entre elles. Que du classique dans ce genre de sauterie, encore que celle de gauche amorce déjà une autre "couleur". La photo du milieu est plus intrigante. C'est que You Will Bike connaît plutôt bien ses lecteurs dont les goûts érotique sont particuliers. Dans le cas présent la photo est une allusion discrète au bondage, pratique sado-maso (douce) que chacun connaît aujourd'hui grâce au livre "50 nuances de Grey", mais que les Japonais ont élevé à un art photographique.
Encore plus insolite cette photo qui a l'air ratée alors que pas du tout. C'est une autre allusion à un fantasme nippon, celui de la petite culotte, surtout celle des collégiennes ou prétendues telles. C'est un fantasme assez commun et répandu chez le mâle japonais (*) pour avoir donné naissance à un véritable commerce nullement répréhensible ! Dans le même genre, la photo de gauche du trio précédent n'est pas innocente...
Des boutiques spécialisées vendent toute sorte de vêtements usagés, dont des culottes, que viennent proposer les collégiennes elles-mêmes. Et plus le vêtement a été porté, plus il est cher. L'amateur timide peut se servir ailleurs à un distributeur automatique (à droite).
♥
(*) Ils font d'ailleurs l'objet d'un livre d'Agnés Giard, distinguée anthropologue et conférencière qui a signé l'instructif "L'Imaginaire érotique au Japon" 2006 - Albin Michel.
À l'intention des pervers, je redonne aussi l'adresse du site You Will Bike : youwbike.exblog.jp
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J'EN ENTENDS DÉJÀ qui couinent au fond de la classe... "Quoi ? Encore de la japonaise ? Des ceusses qui ont tué la moto dans les années qu'on aimait tant ?". Ou encore et toujours l'argument fatal : "Copieurs !". Oui, oui, bien sûr vous avez bien raison, braves gens de lecteurs, mais les temps changent (Bob Dylan dixit) et il faut pratiquer le pardon, si reproches il y a ... d'autant plus que c'est dans notre intérêt.
D'abord faire le point : au risque de se répéter, on rappellera que la moto européenne n'a pas été "tuée". Elle agonisait lorsque sont apparues les premières Suzuki ou Honda pourtant précédées d'une réputation bien pourrie. La "camelote nippone" évoquait des souvenirs des années 30, ces quincailleries qu'on écrasait au rouleau compresseur, ces montres à deux balles, ces mécaniques qui tombaient en panne en trois jours, et irréparables, évidemment. Le même refrain a été repris dans les années 65/70, alors si vous voulez avoir une idée de l'ambiance de cette époque, souvenez-vous de ce qu'on disait autour de vous des motos coréennes il n'y a pas si longtemps.
Voyons maintenant "copieurs". Là on est dans l'avant-guerre (la Deuxième), alors que le Japon n'avait qu'une très modeste industrie motocycliste et guère plus de réseau routier pour y lancer ses produits. Le plus gros du marché d'alors avait été capté par les Américains de Harley-Davidson (en licence) avant rupture des accords. Le reste était laissé aux rares petites marques et importations européennes, surtout britanniques. Après la capitulation, à partir de 1946, est née une balbutiante industrie, un artisanat, à base de bicyclettes motorisées (comme en France). Puis, dès que l'occupant yankee l'a permis, les cylindrées jusqu'à 250 furent autorisées. On a alors vu les copies des Adler, BMW et autres (pas de françaises, sauf peut-être le triporteur Peugeot !). On note cependant une différence de taille : il s'agissait de copies, certes, mais améliorées par des suspensions arrière oscillantes, distributions par arbres à cames en tête, freins centraux à tambour, clignotants (mais oui !), etc. Pas besoin de vous faire un dessin pour raconter la suite des évolutions techniques basées sur une électronique déconcertante de facilité mais dont parfois on ne comprend pas toute la nécessité... Et admettons honnêtement que ça vient du Japon.
Ceux qui sont encore là pour lire ce feuilleton nippon savent que le point de départ en est You Will Bike, une revue de Tokyo diffusée sur le vouèbe. Elle s'intéresse aux motos anciennes, ce qui la rend plus sympathique que d'autres. On continue donc de la piller allègrement, ce qui a l'avantage d'éclairer une partie du motocyclisme d'un pays autrement que par son économie et ses chiffres de production. Sans perdre de vue que "moto ancienne" n'a pas tout à fait le même sens en japonais qu'en français...
Parmi les machines japonaises "les plus anciennes dans le grade le plus élevé", les Meguro semblent avoir la meilleure cote. Surtout dans un état d'origine comme celle-ci (photo trouvée ailleurs que dans You Will Bike - source à définir un jour...). C'est le modèle baptisé prosaïquement K1 qui succède à une T1 puis T2 dont la commercialisation - si jamais elle s'est faite - a été très limitée.
Une Meguro T2 pour jouer aux "7 zerreurs" en comparant avec les autres modèle de twins.
Ces joyeux lurons sont des "inspecteurs" de Meguro chargés des vérifications avant livraisons des K1. À l'arrière-plan, une 175 dotée d'une chaîne finale sous carter (Photo Bikeshop 246).
La face B de la K1 dont le carter de distribution (entre autres détails) révèle bien l'ascendance BSA. Clignotants d'origine et larges pare-cylindres se retrouvent sur de nombreuses japonaises de ces années, au point qu'on peut se demander s'il ne s'agissait pas d'accessoires d'origine et rendus obligatoires par le code de la route.
Le badge de réservoir est presque de même forme, mais la le mot Meguro a été chassé par celui de Kawasaki comme sur le carter de distribution. Sur cette K2 apparue en 1965, l'amortisseur de direction a été emprunté à l'évolution suivante qui est devenue W1 chez Kawasaki.
Visant a priori une clientèle américaine, la W1 se présentait dans une robe allégée où le chrome remplaçait l'émail noir. La fourche recevait un soufflet en caoutchouc jugé plus "sport" mais la puissance restait inchangée avec 53 chevaux. Le frein avant double cames de série fut l'une des révolutions apportées par la moto japonaise (initié par BMW ?)
Une W2 déjà bien modifiée pour Mlle Maki Nakajima avec silencieux de remplacement (le point faible de bien d'autres marques). Cette 650 SS, selon l'appellation japonaise, a été aussi atteinte par la "bobberisation" qui sévit en Occident avec ses tubes d'échappement entourés de bandes anti-caloriques (Bien utiles pour dissimuler leur bleuissement...)
À défaut du twin BSA 500 ou 650 qui supporterait peut-être mal la comparaison avec sa copie Meguro-Kawa, l'amateur se tourne vers le monocylindre de Birmingham. Dans une version "presque Gold Star" mais qui ne résiste pas à un examen poussé. Là encore, le jeu des "7 zerreurs" révèlerait un moteur de B 31 ou B 33 bien moins performant qu'un prestigieux B 32 ou B 34, un émail grenat caractéristique des BSA "tranquilles" et un double-cames de frein avant plus récent. Cependant, comme dit le proverbe nippon : "Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse".
La notion origin & unrestored a aussi ses amateurs d'anglaises comme cette Norton twin (je dirais Mercury 650, mais je n'y mettrais pas ma main au feu) aussi classe que l'est son propriétaire. Origin donc, avec l'indispensable touche nippone qui convient sur une moto qui roule normalement. Ami lecteur, sauras-tu la trouver ?
Sans rancune pour l'ennemi d'hier un amateur fier de son impeccable 750 WLA d'une marque que vous aurez devinée. Au cas contraire, vous êtes prié de quitter cette lecture sans délai !
(La suite prochainement)
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Pour en savoir un peu plus sur les prémices de la négociation, un article précédent paru dans Le Républicain Lorrain ...
Amnéville : le musée du vélo roule vers Chenevières ?
"La proposition est officielle : le circuit auto-moto de Chenevières dans le Lunévillois (54) souhaite racheter, seul, la collection du musée du Vélo et de la Moto pour booster sa fréquentation dopée par les passionnés de vintage.
L’éventualité d’une solution de revente dans le secteur du Lunévillois était évoquée depuis plusieurs mois. L’information a été publiée, mardi, par nos confrères de L’Est Républicain.
Le circuit auto-moto de Chenevières, basé à une quinzaine de kilomètres de Lunéville et bien connu des amateurs de vitesse, a officiellement formulé son intérêt pour la collection du musée de la Moto et du Vélo d’Amnéville. « Sachant que le musée est à vendre, nous avons rencontré les élus pour leur faire une proposition d’achat. La balle est désormais dans leur camp », indique Fabrice Gabriel, directeur de Passeport Prévention, société qui détient le Circuit de Chenevières.
Selon nos confrères, « Passeport Prévention financerait seule cette acquisition avec des retours espérés en termes de fréquentation ». La société entend ainsi, avec ce musée, asseoir son identité. Le Circuit propose déjà des manifestations autour des véhicules vintage. Cette année, il organise notamment les 24 et 25 juin, son GT Legends. Et ça marche : plusieurs milliers de visiteurs accourent pour ce grand voyage motorisé dans la nostalgie.
Toute l’année, le circuit propose également des balades en véhicules anciens. « Pour nous faire davantage connaître, nous avons besoin de donner une spécificité à notre circuit, comme celui du Mans avec les 24 Heures par exemple », expliquait Fabrice Gabriel à nos confrères. « L’idée a ainsi germé de s’appuyer sur la présentation de véhicules de collection pour créer une identité et attirer des passionnés de sports mécaniques à Chenevières. »
Selon nos informations, la question de cette vente devrait être tranchée lors d’un conseil municipal prochain à Amnéville. Seul compétent pour donner, ou non, son accord pour une vente, quel que soit l’acheteur.
Car le budget est quand même costaud. La mairie d’Amnéville ne s’en cache pas : l’objectif serait de vendre la collection pour un montant de 1,5 M€, la somme proposée, il y a deux ans, par un collectionneur privé.
Quelle somme a été proposée ? Le mystère reste entier, jusqu’à la publication des délibérations. Dans le projet lunévillois entreraient dans la balance l’attachement historique de la collection à son berceau (Maurice Chapleur était originaire de Lunéville) et le fait qu’elle soit à nouveau accessible au public. Mais ce ne sont pas forcément ces belles intentions qui paieront les factures de la mairie amnévilloise, dont le budget est toujours très serré…
Néanmoins, le Circuit de Chenevières a les reins solides. Passeport Prévention accueille 2 000 stagiaires par an, emploie neuf personnes et « réalise un chiffre d’affaires de plus de deux millions d’euros ».
Dans un premier temps, la possibilité d’un financement basé sur partenariat public-privé, avec la communauté de communes de Lunéville à Baccarat, avait largement été évoquée, pour le rachat des 230 pièces de la collection Maurice-Chapleur. Mais n’a jamais été finalisé. Il semblerait néanmoins que ce partenariat ait conduit à l’achat de l’ancien séminaire de Flin, commune située à quelques kilomètres de Chenevière. Objectif : y implanter un centre d’innovation sur l’ensemble des risques professionnels, mais aussi d’autres projets. Et pourquoi pas y accueillir, à terme, la collection du musée du Vélo.
Catherine AMBROSI (ER) et Lisa LAGRANGE
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