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LES CHINOIS INONDENT l'Afrique de leurs motos à deux balles, recyclant des japonaises dont les occidentaux (nous) ne veulent plus. Pendant ce temps, un autre pays, l'Inde, fait sa place sur le marché motocycliste en visant sa propre population au pouvoir d'achat plus élevé (tout est relatif), mais encore plus nombreuse puisqu'elle atteint 1,3 milliards d'individus contre les 1,2 milliards d'Africains. La moto indienne a longtemps été l'iconique Enfield, puis Royal Enfield, qui a débordé son marché intérieur et attaqué l'Europe. Aujourd'hui se dresse des concurrentes plus modernes et un poil plus puissantes qui grignotent la "doyenne". Avec sa dernière bicylindre, celle-ci garde une petite avance, mais pour combien de temps ?
Classic Legends est une filiale de Mahindra, énorme consortium qui produit quantité de motorisés : avions, bateaux, voitures, camions, scooters, motos. Dans sa musette se trouvent l'anglaise BSA et la tchèque Jawa qui vient de renaître. Dès 2019, deux modèles seront disponibles (en Inde) qui reprennent l'esthétique des célèbres deux-temps mais ici le moteur est un monocylindre à double ACT et injection de 300 cm3 à refroidissement liquide (27 ch). La typique nacelle de phare est présente seulement sur la Classic, machine la plus luxueuse, de même que le réservoir largement chromé.
L'image des anciennes Jawa se perpétue dans le dessin ovoïde des carters soigneusement polis. La similitude est accentuée par le couvercle ailetté à l'arrière du cylindre qui protégeait le carburateur des deux-temps remplacé ici par le démarreur.
Un bobber d'usine (sic) de 340 cm3 est également au programme du constructeur pour 2019, dans une livraison sobre qui prend de vitesse les maniaques de la bombe de peinture noir mat . L'autre différence plus visible sur cette "Perak" est dans la suspension arrière, oscillante avec mono-amortisseur sous la selle à bec suspendu (très plate, très dure, la selle).
Comme toute présentation de nouvelles motos d'aujourd'hui, il y a le passage obligé devant un stand de vêtements "mode moto" , les Indiens connaissent les usages... Dans les essais qui sont déjà publiés sur le vouèbe, l'un d'eux insiste beaucoup sur un gadget de la Jawa 42 (*) ci-dessus qui consiste en un réglage de l'échappement (deux tubes) sur 5 niveaux sonores ! ? ! Selon ces essais, à caractéristiques identiques la finition de cette "42" ne serait pas aussi parfaite que sur la Classic (peinture et filets, fils électriques baladeurs). Les prix s'en ressentent et la 42 y perd la nacelle de phare.
(*) Je cherche encore le symbole de cette appellation. 42 ? fin de fabrication d'un certain modèle il y a 42 ans ? Reprise de Jawa par Mahindra il y a 42 ans ? Âge du concepteur de ces machines ?
Dans sa garde-robe, le hipster en version indienne ne se démarque guère de ses homologues européens. On s'étonne d'ailleurs que cette volonté de se "différencier" de la multitude aboutisse à une uniformisation de la personne. Uniformisation qui se retrouve dans la personnalisation des machines : bandes Velpeau aux échappements "libérés", garde-boue circoncis, pneus à crampons, peinture mate, selle mini, etc
Une 'tite larme devant la Jawa 500 twin des années 50 qui passa très inaperçue chez nous et ne semble pas plus intéresser les collectionneurs d'aujourd'hui. Évidemment, il faut connaître, comme ce Suisse...
... qui ne s'intéresse, justement, qu'à toutes les machines de la marque Jawa. On a une petite idée de sa collection (entre autres 3 exemplaires de la twin ACT) en se promenant à travers son forum http://forumjawa.motards.net/
S'il vous reste encore quelques sous après les agapes et cadeaux de cette fin d'année 2018, offrez donc un ouvrage, instructif mais pas trop pour ne pas faire mal à la tête. Offrez le à vos amis (et à vous-même) très beau, pas cher !
"Les Motos des Français - Un album de famille 1945-1970".
132 pages - format A 4 - 240 photos d'époque jamais publiées depuis (sauf celles qui ont été piquées dans ce livre et que je retrouve sur facebook !)
Un chèque de 40 euros - port compris - fera de vous un homme (ou une femme) heureux (heureuse).
Tous renseignements complémentaires : janbour@free.fr
Courrier/chèque : Jean Bourdache 4 villa Armand-Fallières 75019 Paris
6 commentaires -
J'AVAIS POUR PREMIÈRE IDÉE de me gausser de cette réalisation ahurissante venue de Milan. À la réflexion je ne vais pas le faire car pourquoi s'acharner sur cette malheureuse "new" Bonneville plutôt que sur n'importe quelle autre machine chopperisée, tracskterisée, bobberisée, en bref MASSACRÉE comme on en trouve par paquets de 100 sur le vouèbe.
Celle-ci, c'est paraît-il un "hommage" à la 2 CV Charleston, un modèle mythique (Ouarf !) de Citroen. Hommage appuyé de façon lourdingue par cette grille de radiateur qui n'a aucun rapport avec la Deuche. On appréciera également le phare (jaune) fixé sur le bras de fourche... Décidément, les sommets du sublime design italien automobile ne sont pas accessibles à tous.
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JUSTE AVANT NOEL, cette publicité du Monde Magazine en double-page ne pouvait pas mieux tomber ! À moins qu'il ne s'agisse d'un effet "gilets jaunes". Ça vous paraît obscur ? Alors j'esseplique : Dior, marque de haute couture appartient au groupe LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy) dirigé par Bernard Arnault. Madame Brigitte Macron est copine avec la fille de B. Arnault, Delphine, dont les deux demi-frères ont été des élèves de Mme Macron (prof de français, comme on sait). Ça crée des liens, surtout depuis que Delphine a convaincu Mme Macron de porter du Vuitton. L'ensemble bleu de "l'intronisation" à l'Élysée avait d'ailleurs fait son petit effet... (*). Ce même bleu se retrouve donc aujourd'hui dans une collection qu'on espère pas chère puisqu'on peut trouver la même dans des centaines de boutiques présentant des vêtements en denim (le vrai nom de ce tissu bien connu). Se peut-il qu'à son tour Mme Macron ait suggéré à son amie Delphine de créer une ligne de vêtements à l'intention des smicards afin de les inciter à abandonner ces affreux gilets jaunes "qui ne vont avec rien" (dixit Karl Lagerfeld dans une célèbre publicité).
(*) ... un peu comme le costume Arnys de François F... avec cette différence que les vêtements Louis Vuitton sont prêtés et ensuite rendus par Mme Macron.
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JOLI TRAVAIL ARTISTIQUE sur une "bleue" présentée au dernier salon de Lyon et qui n'a guère retenu l'attention qu'elle mérite. Car ART il y a dans une telle œuvre depuis que le sculpteur Arman (1928-2005) a présenté ce qu'il appelait des "Fragmentations" : tranches de violoncelles divisées en 2, 4, 6, 8 parties, parfois coulées dans le bronze. Boulimique, il s'attaque à des moulins à café, tronçonne des pianos à queues, une voiturette de Luna Park, etc sans oublier des... motocyclettes !
Inutile d'ajouter qu'une sculpture d'Arman vaut une petite fortune (voire une grande) de nos jours et que la "bleue" de Lyon mériterait une place dans un musée, en attendant que sa cote monte. Sans viser le Louvre ou Orsay, elle ferait son effet au MIAM (Musée International des Arts Modestes) de Sète ou tout simplement dans la collection privée d'un amateur éclairé. N'oublions pas que dans ses premières expositions, Arman montra le résidu des ses poubelles...
P.S. Avec mes plus plates excuses pour avoir "mangé" le nom de l'auteur de la "bleue" éclatée et celui de la photo d'icelle.
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ET POUR FINIR, CECI QUI N'A RIEN À VOIR. QUOIQUE...
Comme le dit Jacky qui m'a communiqué ce document :
" Ça risque de durer, ils forment des apprentis !"
7 commentaires -
D'UNE RELATION INTERMITTENTE mais durable au fil des années avec Patrick Godet me reste quelques photographies dont certaines accompagnaient ses courriers. Elles sont d'autant plus précieuses que certaines datent des premières années de sa "passion-Vincent". On remonte ainsi à...
... 1975, au Bol d'Or où Patrick était venu avec des Britiches du Vincent Owner's Club dont il venait de fonder la section française. On voit d'ailleurs le guidon d'une autre Vincent derrière le bras gauche de l'artiste.
Toujours au Mans où la 1000 Black Shadow/Precision fait un caprice...
... avant d'obéir à la poigne de son maître (remerciements à Roland de Brébisson pour cette photo et la précédente).
1979. En route vers le Paris-Bourges, je vois un moto en perdition (pensais-je), et pas n'importe laquelle, une Vincent Black Prince ! Il y en avait plusieurs au rallye de la marque de 1976 où je fus, en Normandie (rdv sur un terrain de cross, Le Bec-Hellouin ?), mais en trouver une sur ma route et allant au même rendez-vous que moi, j'ai remercié le hasard ! Le soir au dîner, j'aurai la surprise de revoir Patrick en costume (tweed) cravate, plus seyant que son Barbour de l'après-midi. (Au moment de mettre sous presse, je m'aperçois que le rallye Vincent, c'était en 1979 avec rdv au terrain de Gaillefontaine...)
Il sera dit que chacune de nos rencontres se tiendra à l'occasion d'une séance de mécanique. Cette fois c'est à Zolder en 1981 (ou 80 ?) qu'une Grey Flash lui fait des misères. L'immatriculation était obligatoire pour passer la douane... À l'arrière-plan on distingue l'arrière d'une 1000 qui sera...
... de plus en plus modifiée avec les bonnes cames, les bons pistons, les bons carbus, etc, afin d'approcher les performances d'une Black Lightning.
Cette même année 1980, il sera présent au Mans non pas pour le Bol d'or, mais en septembre lors de la première course de dragsters jamais organisée en France (photo X... transmise par Patrick).
1995 Lors de l'unique édition du Rétromarché au pavillon Baltard de Nogent, Patrick a présenté une 500 Linto. La "bête à chagrins" (dixit Alain Nibart, grand-prêtre des Aermacchi) avait besoin de quelques soins attentifs pour retrouver sa vigueur. C'est un domaine où Patrick était à son aise, bien qu'autodidacte (motodidacte ?) de la mécanique qu'il avait apprise en un quart-de-siècle passé à opérer sur des Vincent.
Avec cette Grey Flash très spéciale, Patrick s'était mis en tête de rivaliser avec la Norton Manx. Un double-arbre contre un simple culbuté, le pari était audacieux en comptant avec tout le talent de Bruno Leroy, son ami et fidèle pilote de la première heure et abonné au Tourist Trophy.
Obligé de se séparer de sa Black Prince, il l'avait retrouvée 21 ans plus tard ! Ce sera le prétexte à une grande fête de retrouvailles en même temps qui coïncidait avec les 50 ans du Patron. Bien plus tard, je recevrai un courrier accompagné de cette photo. Nous nous sommes revus à Montlhéry lors du Cafe Racer Festival où rien ne laissait prévoir qu'il allait si brutalement disparaître des radars...
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MIS À PART le clone de Tintin (donc Belge) qui admire la Velocette, peu d'indices pour situer cette image et celles qui suivent. Toutes sont titrées d'un énigmatique "Remick. Journée des records, Pentecôte 1946".
Pas sectaire, notre Tintin s'intéresse maintenant à l'automobile dont le radiateur s'orne de trois médaillons circulaires disposés en diagonale. Ils pourraient révéler une marque ou s'agit-il tout simplement d'un grigris comme les affectionnaient certains pilotes ?
Après une Velocette, une Norton, que du beau matériel ! La caisse du sidecar porte une décalcomanie caractéristique d'un constructeur, qui se retrouve aussi sur le garde-boue. Qui nous dira son nom ?
À gauche, en arrière-plan, ce que je crois être une Singer Cabriolet, mais qu'en est-il de la monoplace du premier plan aux pneus bien fatigués ?
Photo que l'on dira de famille (?) autour des motocyclistes avec un "singe" qui tire la langue au photographe. Cependant , ce n'est pas un détail suffisant pour faciliter l'identification de tout ce groupe souriant.
Auto et motos fraternisent sur un rue qui paraît être en pente et devant un café. La 85 ressemble à une Velocette, mais le frein avant invisible, donc du côté gauche, crée un gros doute ???
Un Hercule Poirot versé dans le motocyclisme pourrait-il nous éclairer ?
Dernière heure : au moment de mettre sous presse, une ultime recherche sur Google Earth reste muette à propos du nom de REMICK.
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