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Promotion sauvage au Ghana ! Bien moins coûteuse que celle qui a envahi nos télés lors du lancement de ce film, sans doute le premier de la série (1996). Aujourd'hui collector's car "diffusée" à peu d'exemplaires
Si quelqu'un se souvient de la marque de la moto...
Dans le deuxième film de la série, c'était une Triumph.
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UN PETIT TOUR DE PISTE qui devrait vous convaincre de réserver votre week-end des 11-12 mai (je répète pour les malcomprenants : 11 et 12 mai). Voici donc, pillé dans Flickr sur le vouèbe, une sélection photographique de quelques unes des machines qui méritent le déplacement. La majorité de ces document est signée du "P'tit Photographe". Par définition, l'artiste n'est jamais sur ce qu'il shoote. C'est une injustice que je répare ici avec une photo déjà vieille comme son Rollei. Désormais il arbore une barbe de philosophe grec.
Photo par Cédric Cedem ©
Le VRM présentant autos et motos, quoi de plus naturel que d'y trouver un bitza auto-moto de la plus belle espèce : Morgan motorisé par deux moteurs Scott, donc avec 4 cylindres ! Ce Special Brooklands 1936 ne semble être engagé que dans la partie "Exposition", ce qui n'exclut pas, on l'espère, une mise en route statique rien que pour les oreilles !
Dresch 500 bicylindre longitudinal à soupapes latérales. Un véritable pavé dans la construction française des années 30 avec son cadre en tôle emboutie, son bloc moteur, sa transmission par arbre (C'est bien "arbre", pas cardan !).
En octobre 1930, Henri Dresch offrit 10 de ses machines aux policiers de la Préfecture de police parisienne. D'où cette publicité signée de C, célèbre peintre, dessinateur, affichiste (cinéma et publicité) et ami de Dresch.
Le petit carénage tête de fourche est sans doute celui de la machine de 1935 dont on ne connaît pas de photo d'époque. Exigé par le règlement, le frein avant visible sur la photo de Moto Revue (ci-dessous) était vide de ses mâchoires
Champion d'Europe en 1935,1936 et 1937 (le titre mondial n'existait pas), Jimmy Guthrie était le chef de file de l'équipe Norton dans les épreuves internationales. En 1935, le 18 octobre, avant le Salon de Londres, il vint à Montlhéry afin de s'attaquer au record le plus prestigieux d'alors, celui de l'heure. Armé de sa Norton double-arbre, alimentée à l'alcool et équipée d'un réservoir de 35 litres, il abattait le précédent record de 1931 (178 kmh, déjà à Norton) à 183,613 de moyenne. Un chiffre que Georges Monneret apprécia en connaisseur de l'anneau : "Il a compris ce qu'il fallait faire pour réussir, il a su s'adapter aux difficultés de le terrible piste de Montlhéry. Je suis certain qu'il n'y a peut-être pas cinq motocyclistes au monde capables d'en faire autant". Au début de cette année 1935, Guthrie était venu sur les mêmes lieux pour une tentative identique. Mais la tenue de route de la Norton "faisant dans les virages des écarts formidables" écrira Moto Revue, écourtera l'affaire qui s'était terminée sur une casse-moteur. Guthrie avait néanmoins battu les records des 50 km et des 50 miles.
La couverture de Moto Revue du 16 novembre 1936, ornée des autographes de Guthrie (en selle) et de Craig (au centre). À droite, Psalty, agent Norton de France ; à gauche, Frank Sharratt, mécanicien de Guthrie.
Obstiné, l'Écossais revient à Montlhéry en 1936, toujours avant le Salon anglais. Cette fois, il veut l'heure en 500 mais c'est encore avec celui des 350 qu'il repartira. Sa machine est pourtant dotée de la nouvelle innovation de Joe Craig, une suspension arrière coulissante. Elle fait de la route un véritable tapis magique, aux dires de ceux qui l'ont essayée. Guthrie battra le record de l'heure 350 à 172,867 contre les 170,180 de la Jonghi pilotée par Monneret. Alors qu'il enchaîne les victoires en Grand Prix 500, il échoue encore contre le record 500 auquel il tient tant. Alignant des 184 km/h aux 50 kms, puis aux 50 miles, puis aux 100 kms, le record semble en vue lorsque la Norton tombe en panne d'essence ! Ravitaillement express avant de découvrir que le carburateur fuit. Le démontage révèle un flotteur percé... Jimmy Guthrie n'aura jamais son record. Il se tue au G.P. d'Allemagne en 1937.
Suite semaine prochaine - STOP - Avec une surprise - STOP - Française la surprise ! - STOP
OUI NIDE IOU au Vinneteidge Rivaïvole Montelhéry !
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Enfin une affiche lisible... sauf que... sauf que les dates n'y sont pas ! Rappelons les donc : 11 et 12 mai 2019
En plus d'un circuit mythique, on y verra aussi des motos mythiques (et non mythologiques - wouaf ! - comme je viens de le voir écrit quelque part sur le vouèbe...)
Merci à "Arvella" pour l'info sur l'affiche
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"J'AI POSSÉDÉ JUSQU'À CE JOUR, les motos les plus perfectionnées et les plus rapides (Velocette KSS, KTT, Norton Inter, Norton Manx, Triumph T100, Terrot 350 Compétition quatre paliers, Excelsior Manx, BMW R51, 13 (sic) BMW Rennsport, BMW R 73, R 71, Ariel square four, DKW course à refroidissement par eau). Il n'y a aucune de ces motos, pas même la dernière née BMW R 68 sport, pour rivaliser avec la Black Shadow. Quant aux voitures, n'en parlons pas". L'homme qui en février 1954 parle ainsi, est un lecteur de Moto Revue. Un brin manipulateur, il va déclencher une polémique qui va durer des mois à travers le courrier des lecteurs de la revue.
Après avoir excité la curiosité avec son énumération faramineuse et sur un ton assez provocateur, il persiste et signe : Marcel Vidal, Av. des Pupilles de la Nation, Aurillac, Cantal. Cependant, il a son idée derrière la tête…
Il continue ainsi : "J'habite une région très accidentée avec routes très tortueuses et virages l'un sur l'autre. Comme performances, j'ai fait Aurillac - Clermont-Ferrand : 164 km en 1 heure trois-quarts, avec traversée des agglomérations selon les arrêtés municipaux ! Ceci donne, je crois, une moyenne de 90 à 91 kmh (et je suis prêt à le prouver, je relève n'importe quel défi au motard qui voudrait engager le pari et venir voir le parcours)". Ça y est, on arrive au cœur de l'affaire ! Le d'Artagnan motocycliste a jeté le gant à quiconque mettra sa parole en doute.
1000 Vincent - Bronze signé François Chevalier qui a roulé en Vincent avant de l'échanger contre une voiture (Bugatti ?)
Il trouvera une dizaine de "quiconques" un peu moqueurs qui lui répondent un mois plus tard, le 6 mars 1954 : "L'Auvergne est un bien joli pays touristique qui possède des routes sinueuses, mais qui est tout de même assez éloigné de Marseille. C'est ce que nous voudrions faire comprendre à notre cher compatriote, M. Vidal, d'Aurillac".
Se présentant comme motards de Clermont-Ferrand (sauf un Riomois), ils mettent 20 000 F sur la table et proposent de faire de même à M. Vidal, le tout sous la houlette d'un huissier, de part et d'autre. Au cas où ils gagneraient le pari, ils précisent : "Les fonds qui nous échèrront seront destinés à faire un banquet entre les vainqueurs, aux dépens du trop téméraire Aurillacois".
Cette Vincent Black Shadow en bon acier (58 cm de longueur) est l'œuvre de Philippe Cancellieri qui l'a réalisée en 2003. Ne rêvez pas, elle vient de se vendre. Si vous la voyez un jour, voici son immatriculation : PH.C 2003 N°001. (Ci-dessous, d'autres images de cette création).
Clément Garreau était l'un des rares importateurs à faire figurer le prix de ses machines dans les publicités des revues spécialisées. Les machines d'occasion, ici des Norton, sont qualifiées de "second hand", plus flatteur.
En ces temps reculés, les communications en province se font alors par corbeaux l'hiver et pigeons-voyageurs l'été. La réponse aux Clermontois mettra trois mois à parvenir à Moto Revue qui la publie le 1er mai 1954. Mais ça valait la peine d'attendre si longtemps car...
Petite taquinerie de Moto Revue avec la "ligne de pied". Cette ligne de sages conseils variait d'une page à l'autre, elle était mobile dans la composition des pages, et celle-ci n'a pas été choisie par hasard...
Les communications entre Aurillac et Clermont ne s'arrangent guère puisqu'il faut attendre... octobre 1954 pour avoir des nouvelles. Elles proviennent d'une lettre de M. Vidal que Moto Revue publie sous un titre qui sera rendu célèbre par un personnage politique... par ailleurs (coïncidence) originaire de la Corrèze, département auvergnat comme on sait.
Ci-dessous, le texte intégral de l'échange de courriers. On clique dessus pour lire plus confortablement.
Comme l'affaire n'avance pas, c'est finalement Moto Revue qui aura le dernier mot après la publication d'un nouvel échange de courriers entre les protagonistes. Le ton des lettres, des deux côtés) était devenu moins policé, limite insultant.
Si bien que la revue décide de ne rien publier de plus avant que le pari soit effectué. Et c'est ainsi que se termine l'histoire sur une impasse frustrante... De nombreuses années plus tard, lors de mes vacances dans le Cantal où j'ai eu mes habitudes durant plusieurs années, j'ai tenté d'en savoir plus auprès des concessionnaires motos d'Aurillac. Chaque fois que j'ai prononcé le nom de "Vidal", les regards et les mimiques de mon (mes) interlocuteurs ne laissaient guère de doutes sur leur opinion du personnage. Le pire est que aucun d'eux ne savait où était passée la Vincent, ni même si elle avait réellement existé !
Lancés sur la piste "Vidal", deux des plus célèbres détectives de la...
... littérature française n'ont pu qu'avouer leur échec
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Prenez note qu'il y a un "dress code" pour les motards et les auto-tri-mobilistes. Ne venez pas "comme vous êtes" ainsi que le serine une pub de la malbouffe. Ce code, le voici en images.
Seulement pour ceux qui prennent la piste, évidemment ! Rôôôô l'aut' qu'a posé la question !
Désolé pour la petite dimension de l'affiche ci-dessus, mais sur le vouèbe je n'ai pas trouvé plus grand et m'est avis que le service-presse du VRM m'a zappé de ses tablettes...
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Publication éditée à l'intention de tous les pays du Commonwealth selon l'annonce en bas de l'image.
N'ayez pas peur de la retraite, voyez plutôt ce que vous aurez le temps de fabriquer de vos petites mains (Excelsior - JAP à colonnettes)
La santé de nos chères têtes blondes (ou brunes, ou rousses) est un souci permanent de tous les parents. N'oubliez pas que si votre fille a échappé à un quelconque prédateur sexuel (ou prédatrice), il existe un fléau dissimulé au sein même de votre foyer : la masturbation. Pensez à vous en prémunir afin d'éviter à votre enfant le triste sort de Mlle Ch... dont l'existence s'est trouvée condamnée en l'espace d'une seule année...
"La bonne n'est pas sage / Mais on la garde encore / On l'a trouvée hier soir / Derrière la porte de bois / Avec une passoire, se donnant de la joie"
(La Folle complainte - Charles Trenet)
Il va de soi que l'appareil à manivelle est destiné aux personnes les plus audacieuses à la recherche d'expériences extrêmes ! Garder à portée de la main le n° de téléphone des pompiers ou du SAMU
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DANS MES LECTURES COMPARÉES de Motocycles avec Moto Revue de l'année 1954 (voir les deux derniers articles), j'avais pris des notes sur quelques sujets intéressants et puis, pressé par le temps et aussi par grosse flemme, quelques uns sont tombées dans l'oubliette. Je les exhume car un ou deux ne méritent pas ce purgatoire. D'abord cette 'nouvelle' pas gaie annoncée dans les deux revues.
C'est un "service minimum" sans développement excessif (litote...). De son côté, Moto Revue annonçait "dans un prochain numéro" un article sur la carrière de l'homme... qui ne fut jamais publié. Dommage, car Camille Lacôme, directeur de la revue, étant à peu près du même âge que Mauve, tous les deux avaient vécu le motocyclisme français depuis les années 10/20. Il y en aurait eu des souvenirs à raconter ! Dommage, oui, bien dommage car comme l'a dit un écrivain africain devant l'UNESCO: "Lorsqu'un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle".
1934 : Eugène Mauve est déjà connu et reconnu avec plusieurs Bol d'or dans sa musette et de multiples initiatives comme cette épreuve d'accélération-freinage sur le routier de Montlhéry. 1947 : À l'arrivée du Bol d'or, en compagnie du vainqueur, un Gustave Lefèvre qui paraît bien éprouvé. 1950 : Un quatuor célèbre, Jean, Georges, Pierre et Eugène sur fond de la Potinière, restaurant de Montlhéry.
La désinvolture avec laquelle les deux revues traitents l'information révèle un manque de reconnaissance envers un homme qui a tout de même aidé quelques journalistes et photographes à gagner leur vie avec ses multiples organisations dont la moindre n'était pas le Bol d'or. Avec 65 ans de retard, on va essayer d'en savoir un peu plus sur la vie d'Eugène Mauve. On a pour ça les journaux et le vouèbe,... Oui, le vouèbe, puisqu'on y trouve une généalogie de la famille Mauve. Elle été établie par Xavier Benis que l'on remercie chaleureusement ici avant de le piller...
Né le 25 mars 1893, Eugène est le dernier né d'une famille de cinq enfants composée d'un autre garçon et de trois filles dont l'une est prénommée 'Liberté, Égalité, Fraternité' ! ! ! On espère pour elle qu'elle s'est choisi un autre prénom plus court et plus discret, même si moins patriotique. Il semble que dans ce domaine, une certaine fantaisie régnait dans la famille puisque le père avait pour prénoms Attila, Eugène, Désiré... Né sous le signe du Bélier, Eugène n'a pas fait mentir l'astrologie qui caractérise ainsi ce signe : "Action, énergie, enthousiasme, projection vers le futur, audace parfois aveugle. Signe des chefs, des pionniers" (à toi Cyrille V...).
Dans Motocycles encore, on lit un évocation d'Eugène Mauve sous forme d'une "rencontre" accompagnée de l'excellente caricature ci-dessus. Énumération de ses Bols d'or, lieux et dates, qui se termine par des "Remarques personnelles" plus révélatrices du caractère du personnage. On écoute, in extenso, ce texte :
"Parlant vite, d'une façon imagée, autant avec les mains qu'avec la bouche, M. Mauve fait montre dans le moindre de ses mouvements, d'une allure jeune et sportive très dynamique (aujourd'hui on dirait atomique). Volubile, il égrenne (sic) ses souvenirs avec brio, les émaillant d'anecdotes, de photos, de trophées. Il eut fait un excellent acteur, tant il vit ce qu'il raconte.
Il est sympathique, souriant, très cordial. Il parle avec une facilité qui laisse au début un peu pantois. Que donnerait une interview de Mauve par Jaboune ?... (*). Et n'oublions pas sa dévouée et fidèle secrétaire, Mlle Colin 〈ndlr : à droite〉qui travaille avec lui depuis 1918, aussi calme que son "patron" est bouillant, simple, aimable et d'une compétence toujours souriante". À travers la presse des années 20 à 50, il y a probablement encore des éléments à ajouter à cette tentative de biographie d'Eugène Mauve. Laissons donc un peu de travail aux chercheurs des années à venir...
(*) Jaboune - de son vrai nom Jean Nohain - était un genre de Léon Zitrone pour le débit de l'élocution. Jaboune fut engagé dans la 2e DB ; blessé au Débarquement à Arromanches sur son char ; animateur de "La reine d'un jour" sur Radio Luxembourg (grâce au Savon Le Chat) ; pionnier de la Télévision ; talentueux auteur de chansons.
Eugène Mauve (en haut) aux commandes de l'une de ce qui allait devenir la Elfe, encore ici avec des Anzani en V à soupapes latérales. L'épreuve à laquelle ces machines étaient destinées n'est pas connue.
Mauve à la Course de côte de Gaillon en 1921 (Cliché Gallica-BNF). C'est cette configuration qui a été retenue pour la reconstitution de la machine par l'équipe des Pionniers de Pont-sous-Gallardon (ci-dessous).
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Indisponible pour le reste de la saison, Ray Amm laissait le champ libre à Duke, fraîche recrue de Gilera qui remporte le titre mondial 1953. Norton attaque l'année 1954 par une tournée au Brésil en février. Amm, engagé dans quatre courses en 350 et en 500, y signe quatre victoires pour Norton contre Lorenzetti en 350 (Guzzi) et Milani en 500 (Gilera). Avec toujours aussi peu de moyens - selon Duke, il y avait une "centaine de personnes à l'usine [Norton] qui sortait 200 machines par semaine" - Joe Craig lutte contre le manque de sponsors, et encaisse l'hémorragie de ses pilotes car après Duke, c'est Kavanagh qui a filé chez Guzzi, l'autre rival italien. C'est lui qui, en prélude au T.T., gagne en 350 à Floreffe devant Amm sur une Norton au carénage que les commentateurs peinent à décrire. En torpille, dit l'un, en gueule de requin, dit l'autre. Finalement, ce sera Longue Nose qui l'emportera, selon les Anglais, après tout les plus concernés. Alors que la concurrence Guzzi cherche à caréner l'arrière de la machine (La Galeria del vento qui vient d'être inaugurée est bien utile !), chez Norton on va... de l'avant en prolongeant la "bulle" en tronc de cône jusqu'à l'aplomb de la roue avant. Cette construction se retrouve sur la 500, mais ce n'est pas suffisant pour vaincre la MV 4 cylindres de Dale qui l'emporte de 14 petites secondes sur le Rhodésien au terme d'une heure de course.
Le départ des 500 à Floreffe avec, de gauche à droite : Amm (Norton 52), Dale (MV 74), Laing ou Allison (Norton 62) et Kavanagh sur la 350 qu'il a menée à la victoire dans sa catégorie.
L'italienne 4 cylindres disposait d'un carénage "normal" alors que les monos de Mandello vont ensuite être entièrement carénées sur un châssis en treillis de tubes soudés. Pas très orthodoxe, mais bigrement efficace. Quelques années plus tard, cette technique fera le succès des Maserati dites "Birdcage".
Cette "cage à oiseaux" est loin des lignes épurées du tant vanté Featherbed Norton qui fit sensation en son temps et dont Duke déposa quelques secrets dans la corbeille de mariage avec Gilera. Mais la "trahison" de l'Anglais - on le sait depuis - fut déclenchée lorsqu'il apprit à la fin de 1952 qu'il n'y aurait pas de place pour lui dans le team Norton de l'année suivante.
Le carénage 'becco d'ucello' (bec d'oiseau) des Guzzi avait beaucoup fait parler en son temps, celui de la saison 1954 suscita d'autres réflexions pas toujours agréables. Au GP d'Allemagne, un curieux voyant celle d'Anderson s'exclama à haute voix "Que c'est vilain, ce machin". À quoi l'Anglais qui parlait très bien l'allemand répliqua "Je préfère une moto vilaine qui va vite à une belle qui serait plus lente".
Position curieuse du bidon cylindrique des 350 Guzzi dont les entretoises qui le supportent sont taillées dans du bois d'arbre. Sur la 500, ce réservoir est supprimé et le carburant est stocké dans les deux côtés du carénage, à l'avant.
Après le Fish, il fallait trouver quelque chose d'encore plus différent. C'est donc la Long Nose, initialement projetée sous le nom de code "Proboscis" (du grec 'trompe'). C'est équivoque car la variété des proboscidiens va du tamanoir à l'éléphant, en passant par ce singe (à gauche) qui offre une certaine ressemblance avec "Qui vous savez" (clin d'œil aux plus de x... ans, mettez ici le chiffre que vous vous voulez). Personnellement, mon choix irait plutôt au Paleomastodon qui est l'ancêtre de 'notre' éléphant (voir illustration ci-dessous). Vous ne l'avez pas connu et moi non plus. Il a disparu il y a une paire d'années (entre l'éocène et l'oligocène, ce qui fait environ 38 millions d'années avant J.C.), mais je trouve qu'il rend bien plus justice à la création de Norton, avec un volume conséquent, un design moderne, dynamique, en résumé une belle prestance, même couvert de poils laineux (dans le cas de l'animal).
Ne vous fiez pas aux apparences, le paleomastodon était à peine plus grand que la moitié de notre éléphant actuel.
Pour en revenir à 1954, Ray Amm après avoir testé la Long Nose la présente au Tourist Trophy. Outre l'appendice nasal, le bas du carénage dissimule des réservoirs additionnels qui doivent permettre de boucler les cinq tours de l'épreuve des 350 sans avoir à ravitailler.
Pied traînant terre, une figure de style que l'on voit peu souvent chez Ray Amm, mais l'aspect du sol luisant de pluie au T.T. 500 de 1954 suffit à expliquer cette prudence.
Dès le départ, la Norton est extrêmement rapide. Dans le dernier tour, Amm est en tête avec une avance de 1 minutes 16 secondes. Il a pratiquement course gagnée lorsque un problème de soupape le force à l'abandon. Toujours aussi déterminé, Amm garde la même configuration pour le Senior 500 : Long Nose et réservoirs additionnels pour éviter un ravitaillement sur les sept tours de l'épreuve. Le départ est donné sous une pluie torrentielle et un vent violent tandis qu'on annonce du brouillard dans la partie montagneuse du circuit ! Malgré son handicap de 30 kg de carburant, Amm n'est qu'à 14 secondes de Duke à la fin du premier tour. Un tour de plus, il a gagné 2 secondes et il passe en tête au troisième tour. En ravitaillant, Duke perd 28 secondes sur la Norton au début du tour suivant ! C'est alors que se produit l'évènement dont on parle encore dans tous les pubs de l'Ile de Man entre deux lancers de fléchettes. On apprend que la course sera arrêtée après le passage du leader à la fin de son quatrième tour ! La décision des commissaires est intervenue suite aux conditions météo dégradées, mettant en danger la vie des concurrents. D'ailleurs, nombre de concurrents ont dû abandonner, dont les meilleurs "guzzistes" Anderson ou Kavanagh. Duke n'ayant pas pu combler son retard est à 1'05'' 8/10 de Ray Amm lequel est déclaré vainqueur de ce T.T. amputé de trois tours.
Dans les Grands Prix suivants, Amm va se retrouver seul à défendre Norton contre des équipes de trois ou quatre pilotes chez Gilera, M.V., Guzzi ou encore AJS. Cependant on le voit toujours en bagarre pour la victoire. Mais que ce soit en Belgique ou en Hollande, la mécanique le trahit chaque fois tandis que la Gilera de Duke semble indestructible. La Longue Nose n'a pas subi de changement hormis un original appendice vu au Dutch T.T.
Lorsqu'on dit que Joe Craig a tout essayé pour rendre la Norton compétitive, ça n'est pas exagéré au vu de ce "déflecteur" de roue avant utilisé aux essais en Hollande.
C'est devant 435 000 spectateurs que se déroule la plus somptueuse empoignade de la saison entre Duke et Amm lors du GP allemand sur les 11,453 km du terrible circuit de la Solitude. Amm y gagnera un nouvel équipier, Jack Brett et une victoire en 350 où les Guzzi sont en déroute avec les abandons de Kavanagh, Anderson et Lorenzetti, tous sur casse moteur. En 500, Amm retrouve donc Duke, son adversaire préféré. Il va le devancer à plusieurs reprises mais malgré ses efforts désespérés, la rouge 4 cylindres l'emporte de 3'' 3/10. Duke rendra hommage au courage du Rhodésien par cette phrase mémorable : "That Amm was terrific !".
Que du beau monde sur la ligne de départ des 500 au GP de Suisse 1954 à Berne-Bremgarten. Ray Amm côtoie Reg Armstrong (Gilera n°6). Le 16 est l'Écossais Fergus Anderson (Guzzi) et une autre Guzzi est visible tout à droite, sans doute celle de l'Australien Ken Kavanagh avec son casque blanc. En pole position, hors cadre à droite, doit se trouver Geoff Duke sur sa Gilera.
Le même programme, mais en l'absence des M.V. se rejoue au GP de Suisse 500 avec le même résultat. Le circuit d'abord humide handicape la Gilera de Duke qui ne peut en utiliser toute la cavalerie. Ce dont Terrific Amm profite en prenant la tête après l'abandon de Kavanagh parti comme une fusée. À 8 tours de la fin, Duke a 5 secondes de retard sur la Norton, mais au tour suivant il est dans sa roue. La route s'est alors asséchée et la Gilera part irrésistiblement vers la victoire, laissant Amm à 4 secondes.
Les deux derniers Grands Prix de la saison ne sont que des formalités tant le classement du Championnat mondial est déjà connu. On sait que Monza est le terrain de jeu des Italiens avec son tracé extrêmement rapide. Démonstration par la Guzzi d'Anderson en 350, vainqueur à la moyenne de 163,670 km qui relègue Amm à 15 '' (5ème place). En 500, où Gilera a aligné cinq machines (!), Duke gagne la queue du Mickey à 179 de moyenne ! Il faut aller jusqu'à la 7ème place pour trouver Amm, à 1 tour de Duke...
Quant au dernier GP espagnol à Barcelone (Montjuich), seules Guzzi et MV ont fait le déplacement, ce qui permet à Anderson (Guzzi 350) et Dale (M.V. 500) de grappiller quelques points supplémentaires.
Peut-être impressionné par les performances des Guzzi - qui sont des monos comme le Norton - Joe Craig sort un nouveau projet de sa musette. Suivant le proverbe anglo-saxon "If you can't beat them, join them" (Si vous ne pouvez pas les battre, rejoignez-les) la Norton 1955 aura un moteur... horizontal !
... Horizontal et, qui plus est, avec un volant-moteur extérieur, tout comme ces italiennes... les... les... rappelez-moi donc leur nom...
Cette machine Type F n'aura qu'une très courte vie et ne fera entendre son moteur qu'une seule fois. C'était aux mains de Ray Amm pour des tests près de Birmingham, sur la piste du MIRA (Motor Industry Research Association, leur UTAC à eux). En novembre 1954, de retour de ces essais à l'usine avec Charlie Edwards, chef mécanicien auprès de Joe Craig, tous deux apprirent qu'il n'y aurait pas d'équipe d'usine Norton en 1955 ! "Ray entra alors dans un bureau, raconte Charlie Edwards, et il téléphona directement chez MV Agusta" !
On sait la fin tragique de Ray Amm qui s'écrasa contre un pylône lors de sa première course à Imola sur la MV 4 cylindres au printemps 55. En décembre de la même année, Joe Craig abandonnait Norton et se mariait avec la veuve d'un coureur néerlandais. L'histoire des Grands Prix motocyclistes allait désormais s'écrire de plus en plus sans la moto anglaise.
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LA FRANCE DES ANNÉES 50 est celle des hybrides appelés "Cyclos-scooters qui témoignent bien de la perplexité des constructeurs nationaux. Leur absence de "vista" a fait qu'ils n'ont d'abord pas cru au succès énorme du scooter, tétanisés qu'ils étaient par les échecs précédents de cette formule dans les années 20. Et aussi par une frilosité réelle devant les progrès des techniques modernes et la recherche tels qu'on les trouvaient chez nos voisins germains et transalpins. La Paloma (ci-dessus) est un bon exemple de ces créations qui paraissent plus improvisées que cogitées par un service d'études. D'ailleurs, même chez nos plus grandes de nos marques, ce service se réduisait à un ou deux hommes dans la plupart des cas.
Exemple du "progressisme" tel qu'il était pratiqué par un constructeur français (qui n'était pas l'un des plus mauvais...). Le 100 VML à moteur Villiers 2 vitesses devient le VMLS dont le "S" est justifié par la burlesque fourche à suspension Grégoire en place d'une télescopique. Des sabots protecteurs, des moyeux "monobloc" et des garde-boue plus enveloppants sont les autres différences.
À propos de la photo de Motocycles, on notera l'effort "promotionnel" de la revue qui a fait appel à une vedette du cinéma, Nathalie Nattier. Elle fut rendue célèbre pour son rôle dans "Les Portes de la Nuit" (1946 - Marcel Carné), dont elle partageait la vedette avec un Yves Montand alors débutant et dont c'était le deuxième film. Ce gros succès lança le destin planétaire de la chanson "Les feuilles mortes" (Prévert & Kosma).
LES ÉQUIPEMENTS AU SALON
... D'abord pour le pilote : Macombynn est une réelle amélioration contre les éléments hivernaux, froid et surtout pluie. Un nouveau matériau synthétique apparu en 1947 est exploité par la marque Cordoual (bagages, fauteuils...
Un p'tit miquet explique le mode d'emploi.
... canapés) est utilisé en remplacement du cuir, il offre résistance à l'usure et étanchéité totale. Des avantages revendiqués et justifiés, même si c'est au prix de l'élégance du motocycliste. L'élégance, c'est aussi la coiffure...
... qui est du domaine de Bayard dont le casque assure la sécurité des motards de la police parisienne. Son Chapeau Fort, par contre, semble un peu léger en matière de protection. Néanmoins, il sera porté par quelques scootéristes auxquels ils donne une allure recherchée, plus discrète donc moins "motarde". Et puis, le casque n'est toujours pas obligatoire.
Les lunettes sont un complément indispensable, et ROD offre un modèle dit "Compétition" qui fera autant d'usage que les britanniques Mark VIII ou Baruffaldi des pilotes de Grand Prix. C'est français et beaucoup moins cher.
Pour la tête, il y a un choix limité à quatre ou cinq marques, mais pour les pieds, c'est maigre. Il faut chercher du côté des cavaliers pour des bottes très belles (modèle "Écuyère" Marcy), très chères, et vraiment pas adaptées à la moto. Enfin Pataugas est arrivé ! N'ayant pas de moto à moi, je n'en ai pas acheté, mais la Mère Patrie m'en a offert une paire tout à fait gratuite quelques mois plus tard. Durant deux ans et demi, je les ai testées 24 heures sur 24 ou presque. C'était la même marque, mais pas le même modèle. Les miennes, comme celles de quelques dizaines de milliers de Bidasses, étaient en toile couleur kaki comme tout l'ensemble de mon costume... C'était un modèle increvable et devenu tout à fait mode (*) puisqu'il est encore aujourd'hui, mais dans diverses couleurs, au catalogue des Mauléonais (ceux du 64, pas du 79).
(*) Si vos copains cherchent du "vintage", en voilà du vrai !
La célèbre remorque RUBY a trouvé en RETRU un concurrent qui ne semble pas avoir connu une longue carrière, du moins dans cette spécialité du "Transport des enfants en toute sécurité" (Texte de la publicité parue seulement dans Motocycles). Conforme à l'arrêté du 16 juin 1936 (?), cette monoroue à suspension oscillante était transformable en utilitaire et livrable en mono ou biplace (RETRU Constructeur à Panissières. Loire)
La perfide perle à la bougie est le gros souci qui guette le moteur deux-temps et les astuces de fabrication abondent pour tenter de résoudre ce problème.
Dans le vacarme de la circulation urbaine les avertisseurs que la loi n'a pas encore interdit, ont du mal à faire entendre leur couinement en 6 volts sur les motos. Rotorson vient à leur secours avec cet appareil entraîné par le volant magnétique. Reste qu'à l'arrêt, plus de pouêt-pouêt !
Avec son moteur sur le côté et sa roue avant sur monobras, le scooter Vespa suscite quelques inquiétudes touchant à sa tenue de route. Les Ets Stabilex se sont penchés sur le problème et proposent le Scooter-Stabil, un deux-en-un "stabilisateur et antidérapant". Il se compose d'un tube dans lequel coulisse "sur un axe une masse réactionnelle combinée avec des ressorts amortisseurs. On compte sur l'inertie des masses pour maintenir en ligne la machine dans les virages". À voir l'aisance avec laquelle les derniers coursiers sur Vespa (le vrai, en tôle) virevoltent, on se dit que l'accessoire a dû faire un bide.
UNE MAUVAISE NOUVELLE
Dans Moto Revue du 13 février 1954
DU CÔTÉ DES GRANDS PRIX
Dans la plus prestigieuse des catégories, la 500 Gilera 4 cylindres est toujours au mieux de sa forme bien servie par des pilotes britanniques, Dickie Dale et Reg Armstrong menés par Geoff Duke. Derrière eux, il faut la folle audace d'un Ray Amm pour leur chiper les premières places. Le Rhodésien est le seul encore capable d'utiliser les ultimes chevaux du monocylindre Norton. D'un GP à un autre, tout a été essayé par Joe Craig, son metteur au point, jusqu'au carénage longtemps jugé "déloyal" par l'école anglaise. Avant qu'elle s'y rallie, comme ce fut le cas avant la guerre (Velocette et AJS), lors de l'apparition du compresseur sur les allemandes et italiennes.
S'il faut un carénage, OK. Mais ce sera à la manière Norton qui accoucha de deux modèles différents. D'abord une Fish (ci-dessus) qui est venue battre des records à Montlhéry en octobre 1953. Très basse, lourdement carénée, le pilote y est à genoux (d'où Kneeler, son autre surnom) sur des réservoirs logés sous son nez et de chaque côté du moteur. Elle disputera une seule épreuve, le North West 200 en Irlande du Nord où Amm, alors en tête, abandonne sur incident mécanique. Vieux renard de la mécanique, Joe Craig essaiera tout et n'importe quoi pour sauver son bébé d'un désastre qui menace car le 4 cylindres tant réclamé a été abandonné en 1952, apparemment pour incompétence de BRM. Raison avancée : le moteur n'avait pas été conçu pour être monté dans une moto... Avant le North West 200, Amm avait couru en Belgique à Floreffe sur une 500 équipée d'une curieuse fourche avant à roue tirée. Ce sera sa seule apparition. Plus légères et bien carénées, les Guzzi - monocylindres - dominent en 350 malgré les efforts de Amm et des ses co-équipiers Kavanagh ou Brett. Comble de malheur pour Norton, le Rhodésien se fracture une vertèbre au GP de France à Rouen, quatrième des huit épreuves du Championnat du monde 500.
L'instant fatal à Rouen 1953 dans la descente vers l'épingle du Nouveau Monde.
Mais je vois qu'on me fait signe depuis la cabine de réalisation... Dans mon oreillette on me dit que j'ai mis trop de documents dans mon article ce qui risque de gêner la lecture pour mes milliers de lecteurs. Chers amis, je vous dis donc au revoir, mais restez à l'écoute pour le suite...
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