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DROGUÉ, VIOLONISTE RATÉ, PARESSEUX, CABOTIN, MISOGYNE, il a néanmoins atteint une célébrité planétaire. Vous l'avez reconnu à cause de... son violon : c'est Sherlock Holmes ! Toujours à l'affiche aujourd'hui car en ce moment même il y a probablement des millions de téléspectateurs à travers le monde qui suivent ses aventures sur leur écran. La télévision l'a rendu éternel en rediffusant l'un des douze films (12 !) d'une série où Basil Rathborne lui prêta son élégante silhouette et sa coiffure de "deerstalker" entre 1942 et 1946. Rathborne (1892-1967) avait d'abord joué Shakespeare, comme tout bon acteur britannique qui se respecte. Mais c'est grâce à Hollywood qu'il acquiert la gloire avec son premier Sherlock Holmes, héros du Chien des Baskerville (1939). Gros succès qu'il partage avec Watson ('Élementary') suivi des Aventures de Sherlock Holmes de la même année.
Rathborne sera souvent le méchant dans ses films et on n'a pas oublié l'abominable Guy de Gisbourne qui veut tuer Errol Flynn dans Robin des Bois. Le traître finira par être puni de sa déloyauté envers le roi Richard. Bien fait !
Dans ce dernier film, il paraît très proche de Ida Lupino, mais elle ne figure pourtant pas parmi les "flirts" de ce séducteur invétéré où figure Marlène Dietrich ou Olivia de Havilland et quantité d'autres vedettes féminines.
Mais avant de côtoyer les stars, il a dû se plier à des performances moins brillantes comme figurer sur une carte postale à la gloire des motocyclettes Rudge. Il jouait alors au Garrick Theatre de Londres dans une pièce en compagnie de Ruby Miller. C'est ce nous apprend la légende au dos de la carte qui ne nous en dit guère plus sur sa machine, une bicylindre 7/9 hp, chaîne-chaîne. Une recherche sur le vouèbe donne l'année de la pièce, 1919, mais impossible de trouver le moindre indice sur la Rudge tant les nombreux sites consacrés à la marque sont fascinés par les 4 soupapes.
Le plus approchant est cette unique photo (via Yesterdays.NL ?) d'un exemplaire de 1926 montrant des éléments proches de celle de Sherlock. À vrai dire, tout est semblable : fourche, garde-boue, repose-pieds wagon, distribution semi-culbutée, emplacement de la magnéto, etc. Seule différence, mais de taille : un levier de changement de vitesse qui figure sur cette machine de 1926 et qui commande une vraie boîte à vitesses, le système Rudge à poulie variable ayant été abandonné en... 1926.
On a dérivé bien loin du héros créé par Sir Arthur Conan Doyle. Mais peut-être pas tant que ça au vu d'une photo (encore) du site "Conan Doyle Encyclopedia" (sic) où l'écrivain démontre son intérêt pour la motocyclette. Je laisse à d'autres le soin de rechercher la marque de la machine. Seul indice connu, la photo est de 1905.
2 commentaires -
AFIN DE VOUS FAIRE OUBLIER ce temps pluvieux (heureux méridionaux) cette photo d'une belle moto montée par une belle demoiselle. On aura reconnu une Indian Chief, l'une des twins les plus réussies du constructeur de Springfield, aux dires des amateurs. La pilote est Misty Ayers qui tint longtemps une place de choix dans l'imaginaire du mâle américain aussi blanc que célibataire (quoique pas toujours...), avant d'être détrônée par une certaine Bettie Page qu'on ne présente plus.
Dans le "civil", Miss Ayers délaissait la moto pour se consacrer au strip-tease plus rémunérateur. Elle fit aussi quelques apparitions dans des films de "sexploitation". Le plus célèbre d'entre eux a pour titre "Bad girls do cry" et il faut avouer qu'il n'a rien fait pour bouleverser l'industrie cinématographique pas plus que l'art du même métal.
À PEU PRÈS AU MÊME MOMENT, la France reconstitue tant bien que mal un parc de deux et rois roues hétéroclites qui produira quelques bijoux d'ingéniosité. Ainsi de ce tri (-car ? -porteur ? -cycle ?) dont, et c'est bien regrettable, on ne connaît rien d'autre que ces deux photos.
On peut juste présumer que c'est le travail d'un professionnel qui pose d'ailleurs avec son arpète (cravaté !) sur la photo précédente. La permanente de la dame est environ de la période 40/50, mais elle a largement perduré - et même jusqu'à nos jours...
"PENDANT CE TEMPS LES JAPONAIS TRAVAILLENT COMME DES FOURMIS" est une phrase bien banale (je cite de mémoire) qui pourtant fit beaucoup glousser dans le milieu politique français des années 90. Le fait qu'elle ait été prononcée par une femme n'y est, bien sûr, pour rien. Rien à voir non plus avec le fait que cette femme était alors Premier ministre, première de notre Histoire... et la dernière ! Avec un franc-parler inusité en politique, Edith Cresson - c'est d'elle qu'il s'agit - alertait ainsi sur l'emprise grandissante des firmes nipponnes sur notre industrie. À commencer par nos propres téléviseurs qu'elle proposait de protéger en surtaxant leurs concurrents japonais.
C'était une défense bien dérisoire devant le tsunami industriel qu'on allait connaître et qui irait bien plus loin que les téléviseurs, absorbant la tondeuse à gazon et le micro-ondes en passant par les appareils photo, les pelleteuses, les machines à laver, les frigidons et autres bouledoseurs chantés par Raymond Queneau ((in 'Courir les rues')... qui n'a oublié que la moto.
Aujourd'hui, concernant l'Europe, la messe est dite. Le marché motocycliste - entre autres - désormais convoîté est celui de l'immense continent africain et de ses 7,5 milliards d'habitants. Peu à peu, les éléments d'une autre offensive commerciale se mettent en place. Cependant, un élément essentiel de la pièce a changé. Dans le rôle de premier plan, le Chinois a remplacé le Japonais. En ajoutant un peu d'humour (involontaire ?) dans ses méthodes commerciales.
C'est ainsi que les Marocains roulent en... Becane. Voyant ça de loin, je me suis dit qu'un rigolo avait trouvé un vieil autocollant de Pantin et que l'autre moitié du logo se trouvait sur la partie cachée du tablier de ce scooter. Que nenni ! La machine est bien une BECANE comme le prouve le nom venu de fonderie sur le carter gauche.
En cherchant plus loin, on trouve la même machine à différentes époques sous les noms de Panther (ci-dessus, une annonce de 2017) et Gitan. Panther est l'importateur pour le Maroc de ce genre de scooters à grandes roues qui pullulent, en particulier à Essaouira, où les photos précédentes de détails ont été faites. Le prix indiqué en dirhams de ce Super Cub est équivalent à plus ou moins... 800 euros (prix de 2017).
Autre curiosité vue à Essaouira, un triporteur Yamazaki. Oui, je dis bien YAMAZUKI, comme c'est écrit dessus. À ne pas confondre avec Yamasaki que nous connaissons chez nous. Ce triporteur est un 150 dont le moteur doit être extrapolé de celui d'un bon vieux Suzuki (GN ?) ou Honda (CG ?), mais...
... comme il se doit le carter est bien à la marque Yamazuki Moto. Sur le vouèbe, on trouve un tri du même style avec un refroidissement liquide. La marque n'en est pas discernable, mais il a des caractéristiques semblables, 4 vitesses et marche arrière, démarreur, kick, etc. Le benne est basculante et supporte un strapontin à la gauche du pilote pour un éventuel passager. La pratique semble légal car de tels équipages circulent sans problèmes sur les routes du royaume très abondamment pourvues en "beiges" (les bleus du Maroc).
Afin de convaincre l'amateur que rien n'arrête ce tri, on trouve cette image sur le site de l'importateur établi à Salé (près de Rabat). Dont le climat, nous dit ouiki, est comparable à celui qui règne à Beverly Hills en Californie... Chaînes ou pneus à clous ne sont donc pas indispensables.
Comme a dit ch'saispluki : Il faut savoir terminer l'article d'un blog, alors voici pour finir quelque chose qui n'a rien à voir...
... une brave Renault 4L qui a pris sa retraite à Essaouira aux mains d'un surfeur, sportif et philosophe en même temps ! Aussi peintre à ses heures, ce qui permet aux tôles de Billancourt (où elle a peut-être été montée par un O.S. marocain) de résister aux morsures du vent marin...
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