• Cartes postales de vacances en scooter

    Note au lecteur : les documents de cet article ont été acquis aux enchères sur Ebay ou Delcampe. Si vous les avez déjà vus sur Facebook ou autre support, c'est parce qu'ils ont été scannés donc VOLÉS sur les sites en question. J'ai éliminé certains de ces voleurs sur ma liste "d'amis" de Facebook. Comme a dit (Voltaire ?) le sage : "Protégez-moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge". Exception pour la Vespa en Afrique qui figure dans de nombreux sites et blogs sans mention d'origine (probablement une photo du voyageur diffusée par une agence de presse)

    COMME L'ÉCRIVAIT très justement Jean Goyard dans son excellent ouvrage "Tous les scooters du monde" (le premier sur ce thème, publié en 1987), le scooter a connu trois vies. Ses débuts datent du lendemain de la Première guerre mondiale. C'était alors une machine plus ludique qu'utilitaire, malgré les efforts de l'Auto-Fauteuil, premier du genre à bénéficier d'une certaine diffusion. Il n'a tenté aucun grand constructeur français, concurrencé peut-être par les nombreux modèles de Terrot, Peugeot ou Monet-Goyon catalogués pour "Dames et Ecclésiastiques". Parfois traité de "patinette à moteur", c'est une amusette qui disparaît au milieu des années 20.

    UNE GUERRE PLUS TARD, il renaît dans une période économique difficile. Il va pourtant déclencher un engouement encore jamais vu pour une mécanique à deux roues. En 1949, dans les 6 premiers mois, deux constructeurs étaient comptabilisés : Bernardet a produit 361 scooters et A.G.F. (Faizant) est loin derrière avec 91 unités. L'année suivante sont sortis des usines (ou ateliers...) 1820 scooters. Ensuite la machine s'emballe et le chiffre double tous les deux ans environ pour atteindre 135 6657 unités en 1955. Il faut dire que Vespa et Lambretta sont passés par là, étouffant la concurrence avec des sites de production installés sur notre sol : 48 100 Vespa et 34 475 Lambretta ! C'est l'époque des grandes fêtes et rallyes scootéristes qui réunissent des centaines et des centaines de participants. En 1956, le parc des deux-roues français comptent plus de scooters que de motos, 355 000 contre 350 000 unités. Mais la catégorie "vélomoteurs" atteint 900 000 machines, essentiellement des "cylomoteurs" dont la Mobylette et ses dérivés.

    PUIS LA VAGUE SCOOTÉRISTE amorce son déclin pour de multiples causes : permis-licence obligatoire (1958) pour les moins de 125 cm3 ; assurance également obligatoire (1959), tandis que la guerre d'Algérie absorbe des milliers de jeunes entre 1954 et 1962. Autant de clients potentiels qui ne sont plus sur le marché. La postérité photographique nous a laissé de ces "Années scooter" quantité de témoignages d'une vitalité exceptionnelle. La "troisième vie" du scooter a envahi notre quotidien du XXIème siècle mais, peut-on dire, sans l'enthousiasme qui régnait dans les années 50. Le scooter est devenu un moyen de transport, rien de plus, malgré l'aura qui entoure l'iconique Vespa.

    Cartes postales de vacances en scooter

     Le scootériste ne recule pas devant les longs parcours, en emportant de nombreux et encombrants bagages pas vraiment conçus pour les deux-roues. En plus il transporte un(e) passager(ère) puisqu'il a bien fallu quelqu'un pour prendre la photo, avant de reprendre  place sur le tan-sad. Ce rare Motobécane 125 quatre temps est la première et - malheureuse (*) - apparition de la marque de Pantin dans le domaine du scooter. Le succès viendra plus tard avec une machine plus simple et plus économique à moteur deux-temps. (*) Selon J. Goyard, l'usine a tenté de racheter les exemplaires en circulation car la partie du châssis utilisée comme tube d'échappement avait tendance à se corroder rapidement...

    Carte postale de vacances en scooter

    Un Lambretta 125 encombré de sacs divers et d'une valise (!), sans oublier le bidon d'huile pour le mélange de ce deux-temps. La photo est datée d'août 1956 avec ces mots : "Sur les rives du lac du Bourget, en vue d'Aix-les-Bains".

    Carte postale de vacances en scooter

    La route a parfois été longue sur le 125 Lambretta et les journées froides ou pluvieuses, mais quelle récompense à l'arrivée au pays des palmiers ! Le plaisir de rouler sans gants, sans bottes, sans blouson, sans casque, sans pantalon, sans... on arrête là car nous sommes encore dans les années 50 ! (Heureux photographe).

    Carte postale de vacances en scooter

    L'avantage du deux-roues, c'est qu'il permet de s'arrêter où l'on veut et quand on veut. Chez Lambretta comme chez Vespa, quantité d'accessoires sont disponibles afin de transporter le maximum de bagages. La valise est toujours utilisée, mais la vaste sacoche fixée derrière le tablier est presque indispensable pour les déplacements quotidiens. Avec un usage parfois surprenant, tel celui démontré par ce coursier de France-Soir sur Vespa revenu des Halles de Rungis avec des homards vivants dans ladite sacoche remplie de cubes de glace !

    Carte postale de vacances en scooter

    En 1957, un jeune étudiant allemand entreprenait un tour du monde sur Vespa, sans beaucoup se soucier du problème des bagages. Pour seules précautions, un jerrycan d'essence (mélange) sanglé sur le plancher et un autre bidon plus petit juché sur un coffre ou une valise (?) à l'arrière. La guitare lui permettait peut-être de financer le voyage en "grattant" aux étapes. Une telle aventure démangea plusieurs Lambrettistes et Vespistes. D'autres se lancèrent sur des A.G.F. français, peut-être même si ma mémoire est bonne, avec un Terrot (courage surhumain ou inconscience ?). 

    Cartes postales de vacances en scooter

     Les multiples clubs scootéristes qui s'étaient créés organisaient des manifestations très conviviales, parmi lesquelles le concours des "photos de vacances". Certaines furent publiées dans la revue française "Le Scooter" qui se consacrait à la pratique de cette machine sous son aspect le plus convivial. Le sujet de cette photo artistique, outre la dame belge qui le chevauche, est un Lambretta du type C qui a abandonné la structure en caisson pour une architecture plus "motocycliste" avec un gros tube avant complété par une autre structure arrière, toujours en tube. Le modèle C est rare en France, car il fut vite remplacé par les versions carénées produites en France à Troyes.

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    Ce blog est la suite de Zhumeurs & Rumeurs, en sommeil désormais mais toujours consultable sur http://zhumoriste.over-blog.com/

     


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  • Commentaires

    1
    gueguette80
    Vendredi 18 Septembre 2015 à 18:18

    Encore de jolis "clichés" en N&B !!

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    2
    Samedi 19 Septembre 2015 à 21:13

    Très beaux documents d'époque mais je ne vois pas le coursier et ses homards !

    Au fait, t'es sur qu'à cette époque il revenait de Rungis ???

    3
    Dimanche 20 Septembre 2015 à 10:44

    gigib

    Rungis, c'est ce qu'il nous avait dit car si le MIN a ouvert officiellement en 1969, la construction a commencé en 1964 (voir Ouiki) et par le Pavillon de la marée. Mais c'étaient peut-être des bestioles "tombées du camion"... 

    4
    Dimanche 20 Septembre 2015 à 13:50

    Ok, c'est surement ça, en tous cas merci pour ces belles photos d'époque comme je les aime !

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