• Le Pioneer Run 2016 : reportage depuis mon canapé (2)

    Le Pioneer Run 2016 : reportage depuis mon canapé (2)

    Un secrétaire de club qui paie de sa personne comme le fait Jean-Jacques Martin, il en faudrait beaucoup afin d'attirer d'autres Français au Pioneer. Sa Terrot 1913 de 330 cm3 était bien seule à représenter la marque dijonnaise, mais elle pouvait se flatter d'être parmi le cercle choisi des rares machines dotées d'une suspension arrière oscillante. Suspension qui sera dite "cantilever" une fois redécouverte quelques décennies plus tard. J.-J. Martin représentait le M.C. Vernolien (Verneuil-sur-Avre).

    Reconnaissance éternelle à Isabelle Bracquemond pour cette photo empruntée à son Facebook !

    Le Pioneer Run 2016 : reportage depuis mon canapé (2)

    Toute réunion d'anciennes permet de sortir des oubliettes une machine inconnue, encore plus mystérieuse si elle vient de loin, c'est à dire depuis l'autre bord du Channel .

    Le Pioneer Run 2016 : reportage depuis mon canapé (2)

    Ce Pioneer en a présenté plusieurs de la sorte, dont cette française, du moins l'est-elle par son caractéristique moteur Buchet à soupape d'échappement culbutée. Restauration soignée type "Salon de Paris 1913"... Sauf pour ce réservoir rond un peu perdu dans un emplacement manifestement prévu pour un modèle en parallélépipède plat. 

    Le Pioneer Run 2016 : reportage depuis mon canapé (2)

    Peugeot était représenté par plusieurs machine dont la plus ancienne était cette 2 HP de 1903, transformée par un allumage à magnéto logée devant le carter-moteur. L'autre modification la plus visible était sa fourche avant oscillante...

    Le Pioneer Run 2016 : reportage depuis mon canapé (2)

    ... l'une des nombreuses productions dans le genre qui, presque toutes avaient commencé par une petite carrière dans le cycle. Cette "Idéale" qui se montait en conservant les pièces de la fourche d'origine concurrençait les Simplex, Hygina, Vigneaux, L'Élastique, Lithos, etc, sans oublier la plus célèbre de toutes, la Truffault...

    Le Pioneer Run 2016 : reportage depuis mon canapé (2)

    ... comme celle de la Peugeot de Johan Beenen (NL), une monocylindre de 1906 à soupape automatique. Sa fourche était un supplément à 175 F fourni par l'usine qui la présentait dans le catalogue des pièces détachées comme étant la "Fourche élastique Peugeot" sans mention de Truffault. (ci-dessous, le n° 3873 est un ressort de Ø 6 mm).

    Le Pioneer Run 2016 : reportage depuis mon canapé (2)Le Pioneer Run 2016 : reportage depuis mon canapé (2)

    Si vous avez le moindre problème avec votre fourche, voici de quoi éclairer le concessionnaire Peugeot à qui vous vous adresserez près de chez vous. Avec ce descriptif accompagné du numéro des pièces détachées photographiées, vous lui faciliterez grandement la recherche dans son stock.

    Le Pioneer Run 2016 : reportage depuis mon canapé (2)

    On sait que ces vieilles mécaniques ont soif d'huile, presque autant que de carburant. Aussi chacun est-il prêt à toute éventualité dans ce domaine. L'optimiste se contentera des quelques gouttes d'une burette, tandis qu'un autre moins confiant a embarqué une bien plus forte dose. À moins que ça ne soit pour exposer un bidon "collector's" ?

    Le Pioneer Run 2016 : reportage depuis mon canapé (2)

    Plusieurs machines à moteurs De Dion ont été construites au cours des ans, mais la "Dreadnought" de 1904 est la plus authentique. D'abord par son moteur, un gros 400 cm3 plutôt destiné à motoriser un tricar ou quadricycle, voire une voiture. Le créateur de ce bitza, Harold Karslake, était un personnage de haute et confortable stature qui voulait pouvoir vaincre sur deux roues les côtes réputées les plus difficiles de Grande-Bretagne. Ce qu'il fit avec succès jusqu'à le veille de la Première guerre, sans cesser d'apporter des modifications à son "Cuirassé" (Dreadnought, en langage rosbiflandais). La plus importante fut en 1908 le montage d'un changement de vitesse NSU à deux rapports, mais il n'a pas été conservé par la suite. H. Karslake avait aussi ses idées sur la circulation des gaz, ce qui l'amena à percer un deuxième conduit dans la "chapelle" contenant l'unique soupape d'échappement avec le tuyau correspondant bien visible ci-dessus. Toujours dans le but de mieux faire respirer son moteur, il pratiqua des trous dans la paroi du cylindre afin d'obtenir un échappement des gaz brûlés en fin de course du piston. Une technique abondamment pratiquée en compétition, quoique généreusement distributrice de l'huile censée lubrifier l'intérieur de ce même cylindre. C'est ainsi que Karslake devint connu sous le nom de Harold "Oily" Karslake...

    Le Pioneer Run 2016 : reportage depuis mon canapé (2)

    Depuis qu'existe le Pioneer Run, la Dreadnought y a participé. Elle était déjà bien connue avant ça, et fut présentée en maintes occasions dont, ici, une avant-première du Salon de Londres de 1928. Deux ans plus tard, elle aura le privilège d'ouvrir le premier Pioneer en 1930. Un honneur double car son pilote était George Brough en personne qui s'était rendu célèbre dans le monde de l"ancienne" en remportant une épreuve du genre en... 1914. De plus, Karslake avait travaillé avec l'usine Brough-Superior et en avait profité pour construire en 1921 sa "Karbro Express", un autre bitza de 1500 cm3 !

    Aujourd'hui, la Dreadnought appartient au Vintage Motor Cycle Club qui l'a reçue des mains de Karslake peu de temps avant la disparition du grand homme en 1962. 

     (Encore d'autres de photos de Gilles Destailleur, c'est donc À SUIVRE !) 

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  • Commentaires

    1
    zerchot
    Mardi 5 Avril 2016 à 17:36

    Cher Boudache, ce reportage "depuis le canapé" n'en reste pas moins fort instructif !

    Merci.

    2
    Liaan
    Mardi 5 Avril 2016 à 18:42

    Hélas, le retour de la publicité ( pour des couenneries ) envahissante !

    Il va falloir peut-être encore déménager le blog.

      • Vendredi 8 Avril 2016 à 20:10

        Oui, j'ai vu ça... pénible lecture... mais changer encore, quelle corvée ! D'autant que tous vont y passer un jour ou l'autre

    3
    Mardi 5 Avril 2016 à 23:38

    Salut, Jean,

    Quand je vois les chappes de cadre de la Buchet non alignees avec les tubes qui en sortent, la courbure multiple et horrible du tube avant, tout les accessoires aux dimmensions empiriques et accroches a la je ne sais quoi, ca me fait HURLER ""montage recent""... Meme le pire des charrons d'avant 14 pouvait faire mieux...

    Patrick

    4
    Zhumoriste
    Mercredi 6 Avril 2016 à 12:06
    Tu dis ça parce que tu es en colère !
      • Mercredi 6 Avril 2016 à 21:43
        Oui, Jean, ils m'enervent les gusses qui pretendre construire du vieux sans ouvrir ou rechercher quoi que ce soit. de laa periode concernee.. Debiles...
    5
    FAJ
    Mercredi 6 Avril 2016 à 12:21

    Salut Jean,

    La burette n'était-elle pas destinée à contenir du pétrole (paraffin) plutôt que de l'huile ? En effet les bons auteurs de l'époque tel Ixion - le Révérend Davies- expliquaient qu'en cas d'arrêt excédant une demi-heure il fallait pétroler le cylindre pour libérer segments et piston gommés par l'huile d'alors. Isoler la burette le long de la fourche était une bonne précaution car le pétrole a la propriété de s'infiltrer par le moindre interstice - d'où son usage comme dégrippant - et donc pollue tout ce qui l'entoure. 

      • Vendredi 8 Avril 2016 à 20:08

        ... si le Révérend Faje le dit...

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    6
    jackymoto
    Samedi 9 Avril 2016 à 12:57

    Ben oui, nous verrons probablement de plus en plus de faux qui se vendent souvent plus cher que le machin authentique car les moyens modernes permettent une meilleure finition. Il y a aussi de vrais loupés comme le cadre tordu façon Louis IV de la Buchet, ou plutôt du moteur Buchet. Je me souviens d'une merde bâtie autour d'un moteur NSU que le gars vendait le prix d'une machine authentique et ma 400 NSU 1912 avec un joli cadre à suspension oscillante n'avait jamais été complétée (pas grave ce n'était que de la ferraille!).happy

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