• 'Les Motards' : Jean-Marc Thibault (1923-2017)

    ON AVAIT 15 ANS, sans télé familial on allait regarder le soir celle d'un café à Meudon et "la Guerre de sécession a cessé c'est sûr" nous faisait hurler de rire. Il y avait aussi : "Mais si nous autres, les sudistes, on avait été plus nombreux, eh bien vous autres, les nordistes, vous auriez bel et bien pris la pâtée !"

    Ce sketch de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault était pour nous ce que la scène du beurrage au caviar des tartines dans les "Tontons" est pour les jeunes d'aujourd'hui. On ne parlait pas alors de "scène culte". Innocents, nous étions. Les deux rigolos allaient se séparer plus tard, laissant un film en 1959 dont j'ai lu quelque part que c'était sans doute "le meilleur" d'une carrière pourtant riche en nanars.

    'Les Motards' : Jean-Marc Thibault (1923-2017)

     Je vous sais toujours avides d'étendre votre culture, alors voici le scénario tel que publié par la production UNIFRANCE Films (Je me suis permis d'ajouter le nom des acteurs après chacun des rôles qu'ils jouent)

    "Roger (Roger Pierre) est un grand adolescent, du genre chien-fou, chef d'une bande de motocyclistes du dimanche ; sa soeur doit épouser Marc (Jean-Marc Thibault), brigadier de la police motocycliste dont son futur beau-frère parle comme étant le préfet de police lui-même. Marc reçoit la mission de veiller sur la sécurité de Son Excellence Cucaragua (Francis Blanche), plénipotentiaire d'Amérique latine venu incognito signer un traité important avec la France.

    Une tierce puissance hostile à ce traité dépêche tout un réseau d'agents pour enlever le ministre et sa serviette diplomatique. En raison du penchant de Roger pour les sourires féminins, le complot réussit et Marc, sous peine d'être déshonoré, se fait mettre en congé et, à titre privé, se lance aux trousses des terroristes, aidé par son futur beau-frère dont les initiatives tournent souvent à la catastrophe. La poursuite mènera le duo chez un coiffeur où il reprendra la serviette, puis à un hôtel où Roger retrouvera l'ambassadeur, mais le reperdra ; puis sur un chantier de travaux publics où les deux compères récupèrent l'Excellence mais perdent la serviette. La poursuite continue tantôt à moto, tantôt en camionnette.

    'Les Motards' : Jean-Marc Thibault (1923-2017)

    Cucaragua, caché par Marc chez sa fiancée (Véronique Zuber), est de nouveau kidnappé ainsi que la jeune fille. Marc et Roger les retrouvent dans une ferme de la région parisienne, les délivrent et laissent les chefs du réseau adverse assiégés par tout un élevage de porcs échappés des étables. Le traité pourra être enfin signé, la tierce puissance se désintéressant brusquement de l'affaire et rendant la serviette à Cucaragua. Marc et sa fiancée pourront convoler en justes noces et Roger, assagi (mais pour combien de temps) succombera au charme d'une blonde « reportrice » de la radio (Alexandra Stewart).

    La recette de ce film était celle des productions comiques "à la française" : une paire d'humoristes en vogue saupoudrés d'humoristes moins connus (Francis Blanche, Jacqueline Maillan, Hubert Deschamps - encore dans l'œuf ils allaient tous faire une belle carrière), vous touillez fort pour obtenir une mayonnaise. Si ça marche, le producteur récupère ses billes, sinon ça passe à la trappe, point barre.

    'Les Motards' : Jean-Marc Thibault (1923-2017)

    Heureusement, qui dit "Les Motards" dit motos, d'authentiques BSA mono (à gauche) et twin, comme celles de la gendarmerie (prêtées par ?), avec tous les affutiaux militaires : pare-jambes, sacoches cuir. Sur la poitrine de Marc, la fameuse serviette diplomatique. On suppute des situations d'un burlesque "poilant", sans rapport avec les immondices hanounesques dont nous abreuve certaine télé qu'on ne nommera pas. Immondices homophobes, certes, mais pas seulement.

    EXTRA BALL

    'Les Motards' : Jean-Marc Thibault (1923-2017)

    Heureusement-bis, il y a la musique signée Henri Crolla qui fut longtemps l'accompagnateur d'Yves Montand, immigré italien comme lui. C'était surtout un guitariste de jazz mort trop tôt à 40 ans avant de trouver une place parmi les plus célèbres musiciens français que l'on semble redécouvrir enfin aujourd'hui.

    EXTRA-EXTRA BALL 

    'Les Motards' : Jean-Marc Thibault (1923-2017)

    On retrouve nos deux lascars aux prises avec les difficultés de transport des bagages et du démarrage sur un Vespa (film non identifié. Si quelqu'un connaît...).


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  • Commentaires

    1
    zerchot
    Mardi 30 Mai 2017 à 12:44

    Moi qui découvrais la meubilette, j'ai vu ce film sur la télé généreusement prêtée à mes parents par ma grande tante, du temps où il n'y avait que deux ou trois chaînes.

    La scène dont je me souviens le plus, c'est une poursuite ( encore ?) où l'on voit nos deux compères de dos et roulant de concert franchir un sommet de côte, disparaître, et réapparaître une seconde plus tard un kilomètre au loin en tout petit à l'écran !!  

    Avec le recul, je me demande si le montage et la bande-son étaient bien appairés.. ?

    2
    Gill
    Mardi 30 Mai 2017 à 12:49

    Salut @mi Jean,

    Tu as raison, c'était tout une époque je me souviens d'avoir été voir ce film au ciné avec mon grand père ... j'ai revu récemment ( K7 ) Continental Circus , c'est autre chose mais quel plaisir !

    Merci pour tes articles toujours appréciés ...

    Gill

    3
    JLL
    Mercredi 31 Mai 2017 à 14:09

    La photo des 2 compères sur le scooter est sans doute issue du film "Vive les vacances" de Jean Marc Thibault en 1958.

    Vu sur le site : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=38060.html

    "Roger et Jeannot, mécanos dans une usine d'automobiles, partent tout joyeux en vacances sur leur scooter et, après mille péripéties sur la Nationale 7, arrivent émerveillés sur la Côte"

      • Jeudi 1er Juin 2017 à 19:21

        Probab' au vu du scénario... Merci du renseignement

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    4
    jackymoto
    Mercredi 31 Mai 2017 à 18:36

    A l'époque, on faisait des films avec pas grand chose, et les deux larrons se débrouillaient plutôt bien pour nous amuser.

    Quand j'étais gamin, dans une mercerie ils avaient donné à ma mère des disques souples ou ils faisaient  la promotion des mouchoirs Tissegar (ou un truc du même genre). On sentait bien qu'ils s'étaient bien amusés en enregistrant cette ânerie, car ils en rajoutaient pas mal!smile

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