• Les motos-chenilles : refusez les imitations ! (3)

    Les motos-chenilles : refusez les imitations ! (3)

    Les années 30 sont vraiment l'âge d'or de la moto passe-partout, avec une faveur particulière pour la traction chenillée. Les projets se multiplient, séduisant à nouveau les États-Unis, après la Lehaître (voir article du 27 avril). Si le modèle figuré en 1931 par Popular Science est moins belliqueux (ci-dessus), l'Europe, par contre poursuit des intentions moins pacifiques, malgré les apparences...

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    ... par exemple en Allemagne où BMW a présenté cette Gleitkettenkraftrad à chenille unique en 1936, à l'occasion des Jeux Olympiques d'Hiver...

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     ... où elle était censée assurer la liaison entre le départ et l'arrivée d'une épreuve. Sous l'œil intéressé d'un personnage à l'extrême-droite (euh...) qui n'a rien d'un skieur. Un certain Hitler, devenu Chancelier, a tous les pouvoirs depuis le 30 janvier 1933.

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    La BMW semble être un modèle latéral issu de la série sans autre modification que des rapports de boîte plus courts - que les constructurs allemands fournissaient déjà pour l'usage avec sidecar. Le tout est enfermé dans une carapace qui cache les commandes de  l'entraînement des nombreux galets de roulement, 7 au total sans compter la roue motrice arrière. Le guidon étant conservé, on suppose qu'il était utile à la direction de l'engin, mais la chenille n'étant pas "souple" sur le plan latéral, comment pouvait-on tourner, ou du moins infléchir la trajectoire ? ? ?

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     C'est encore un flat-twin, mais ici longitudinal et culbuté, qui motorise cette moto-chenilles moins radicale que la BMW, mais antérieure à celle-ci. Vieille marque allemande, Victoria avait présenté cette 600 KR6 à la toute fin des années 20. C'est un prototype qui semble avoir beaucoup inspiré l'artiste de la couverture de Popular Science.

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    L'Italie a fourni elle aussi son proto de moto-chenilles à base de Gilera ou Sertum, ou ??? Il reprend l'architecture de la Victoria ou des modèles anglais bien antérieurs avec une chenille beaucoup plus légère. 

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    La "vraie" chenille n'a pas eu la faveur des inventeurs britanniques, et cette Roadless est le seul exemple qu'on en trouve sur le vouèbe. C'est un modèle ultra-léger et réduit à sa plus simple exception mais motorisé, tout de même, par un flat-twin Douglas latéral de confortable cylindrée (350 ?).

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     Il a la particularité d'être dirigé par le guidon qui oriente vers la droite ou la gauche le gros galet de roulement avant ainsi que la première paire de plus petits roulements qui le suivent. Cette mobilité est représentée sur la photo précédente de façon... évidente (extraite de l'ouvrage "The Story of Roadless Traction", par Stuart Gibbard).

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    Qui dit " moto", qui dit "armée française" ne peut s'empêcher de penser : René Gillet car effectivement notre doyen a présenté son prototype de moto-chenilles baptisé "Chevreau". Plutôt original, c'est le moins qu'on puisse en dire, et bien dans l'esprit fertile du constructeur de Montrouge.

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    Malheureusement, à l'heure actuelle, on ne sait rien de plus sur cet attelage (side 2 places) qui fut bien présenté à l'armée comme en témoigne son immatriculation. Laquelle se retrouve curieusement sur un autre attelage daté d'environ 1933/34 dans une version citerne à essence. La présentation de ce Chevreau fut sans doute bien trop proche du déclenchement de la Deuxième guerre.

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  • Commentaires

    1
    FAJ
    Jeudi 12 Mai 2016 à 21:05

    Comment pouvait-on à ce point manquer de sens commun ? De telles élucubrations me semblent devoir être, au mieux, qualifiées d'affligeantes. A vrai dire - le pire n'étant pas sûr, mais on est rarement déçu !- Je suis étonné que ces esprits tordus n'aient pas envisagé, à la demande d'autres esprits tordus galonnés qui ne manquaient pas à l'époque, d'élaborer une mono-roue à chenilles, ça nous aurait fait encore plus rigoler ! Mais je m'avance peut-être mon Cher Jean : si ça se trouve tu vas nous en dénicher une ! Je te souhaite bonne chasse ! 

      • Daniel
        Jeudi 12 Mai 2016 à 21:40

        Oh woui ! !  Chiche !!

    2
    jackymoto
    Jeudi 12 Mai 2016 à 21:59

    Voui, comme toi la BMW me laisse songeur :

    comment  pouvait on diriger ce machin. J'espère que le cache supérieur de la chenille

    était costaud (un coup à avoir l'écoute brouillée)!happy

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    3
    Olivier
    Jeudi 12 Mai 2016 à 22:44

    Ne voit on pas, sous le moteur de la BM, une espèce de pièce en Y qui semble guider la chenille. Y a-t-il possibilité d'incurver un peu cette infernale processionnaire?

    Quant à la casquette à droite (tout à droite) je ne crois pas que ce soit Adolphe. Ce doit être son père Adenoïd à qui il avait demandé de faire des photos... pour autant que je me souvienne.

      • Vendredi 13 Mai 2016 à 10:10

        Petit problème géographique : il n'y avait pas de neige en Tomenia... Quant à la pièce en "Y" , si la chenille peut s'incurver, reste le problème des galets de roulement qui, à priori sont fixes.

    4
    Lundi 16 Mai 2016 à 09:36

    Il devrait y avoir ici un commentaire signé "didiermahistre" que j'ai décidé de supprimer. Bien que fournissant des détails intéressants, Didier Mahistre commence par une de ces phrases désobligeantes dont il a le secret et qui n'ont pas leur place sur ce blog. Ceux qui voudraient profiter directement de ses... lumières peuvent communiquer avec lui par son mail qu'il donne lui-même sur un autre des ses commentaires : mahistre@aol.com

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