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Les p'tites vieilles sorties des granges du futur
Si il existe toujours des humains amateurs de motos dans plusieurs siècles (et si la moto et les humains existent toujours !), ils pourront enfin récupérer des machines débarrassées de leur mortel poison diffusé par les catastrophes du nucléaire civil. Au premier rang desquelles on trouve Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011) qui ont généreusement dispersé à travers la planète - sauf en France, on s'en souvient - leurs nuages de mortelles particules radioactives. Donc dans 300 ans, ou 600, ou 900 (!) selon les sources, la radioactivité de ces saloperies aura disparu et on vendra aux enchères des motos russes (ci-dessus, à Tchernobyl - Photo Elena Filatova) ou des motos japonaises (ci-dessous, à Fukushima - Photo Arkadiusz Podniesinski), bien vieilles mais largement collector's !
La machine russe (photo précédente) n'est pas identifiée car trop ancienne, mais cette 250 Suzuki est bien reconnaissable sous son camouflage qui finira par l'envahir totalement.
Même un modeste cyclomoteur a été jugé non-récupérable, pas plus qu'une somptueuse Subaru (ci-dessous) que son propriétaire doit toujours pleurer.
Arkadiusz Podniesinski est un photographe et cinéaste polonais fasciné par les grandes catastrophes naturelles ou dues à l'homme. Il en recherche les cicatrices à travers l'Europe et l'Afrique : guerre en Angola ou disparition d'une ancienne colonie diamantifère de Namibie avalée par les sables, mais il s'est surtout focalisé sur Fukushima et Tchernobyl (après déjà deux séjours, il en prépare un troisième).
Ses photos de la "zone dangereuse" montrent des villes ordinaires dont on s'aperçoit vite qu'ordinaires elles ne le sont pas vraiment : toute présence humaine en est absente. La fiction de la "normalité y est cependant poussée à l'extrême car...
... tous les signaux de circulation fonctionnent de jour comme de nuit, de même que l'éclairage des rues. À l'inverse de ce qui se passe dans la région de Tchernobyl où les territoires contaminés sont laissés à l'abandon, le Japon compte éliminer les radiations, par exemple en grattant jusqu'à une certaine profondeur les terres polluées...
... qui sont stockées en attendant une hypothétique destination.
Au fronton de l'arche marquant l'entrée vers Fukushima, cette inscription d'une tragique ironie : "L'énergie nucléaire locale est la garantie d'un magnifique avenir".
Pour des milliers d'automobilistes, l'avenir s'est arrêté dans une "casse".
(Toutes les photos de l'article, sauf la première, sont extraites du passionnant site de A. Podniesinski à retrouver sur : Podniesinski.com)
AVIS AUX AMATEURS : Il reste 12 exemplaires du livre "Les Motos des Français - Un album de famille 1945-1970". Un chèque de 40 euros - port compris - fera de vous un homme (ou une femme) heureux (heureuse).Tous renseignements complémentaires : janbour@free.fr
Tags : Tchernobyl, Fukushima, Elena Filatova, Arkadiusz Podniesinski, Suzuki 250, Subaru, Angola, Namibie, énergie nucléaire
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Commentaires
2philippepMardi 15 Novembre 2016 à 21:253FAJMardi 15 Novembre 2016 à 22:10Pas besoin d'attendre une catastrophe nucléaire pour trouver des motos et autos en état de pourrissement avancé, avalées par la végétation ou sombrant dans la terre, le zozo humain arrive très bien au même résultat. Voir chez nous la "collection" - gros guillemets de rigueur - du citoyen Gombert récemment disparu dont nous ont parlé LVM et LVA !
4ManxMardi 15 Novembre 2016 à 23:28
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Voui, mais à Tchernobyl, les camions ont tous les capots ouverts et tout ce qui pouvait être revendu l'a été, car les gars payés pour enterrer tout ce fourbi, gagnent beaucoup plus à vendre les morceaux, même comme disent les potes Ukrainiens, si les utilisateurs risquent de paumer leurs cheveux...Les aciéries Italiennes ont déjà renvoyé de la ferraille Ukrainienne à l'envoyeur pour cause de radio-activité. Au niveau du sérieux, je ferais beaucoup plus confiance aux Japonais (beaucoup mieux payés).Tu constateras que la Minsk n'a plus son moteur, mais c'était peut être déjà le cas avant l'explosion.