• Monarque : un chef d'œuvre du jus de cervelle

    Après la Chanon du dernier article, vue au Horse Power Run 2016, une autre française peu connue, voire totalement oubliée refait surface. Et c'est encore de Hollande que nous vient la lumière sur cette Monarque !

    Monarque

    Quoique belle et grande, cette photo d'époque restait bien seulette dans mes archives. À côté, une copie de la couverture du catalogue de... La Samaritaine laissait planer un doute sur le sérieux et la longévité de la marque Monarque. Pourtant, à la lueur ce qu'on en sait aujourd'hui, il s'avère que cette mécanique était quasiment d'avant-garde !

    Monarque

    D'abord, on tourne autour du moteur. Ce qui, de loin, frappe tout de suite l'œil, c'est cette tige de commande d'un culbuteur à l'échappement. C'est déjà intrigant, mais on a vu ça ailleurs avec les moteurs Clément ou Buchet. De plus près, on voit que ce "culbuteur" est double, c'est à dire qu'il appuie sur chacune des soupapes, à l'admission comme à l'échappement. Alors, comment cela se fait-ce ?

    Monarque

    Pour le savoir, rien de tel qu'une petite autopsie. Très légère, exigeant une ouverture de quelques centimètres de diamètre, mais ô combien instructive ! On tombe les trois vis qui fixent le couvercle du boîtier d'allumage et apparaît...

    Monarque

    Monarque

    ... une boîte à malices débordante de jus de cervelle. Un pignon entraîné par le pignon-moteur porte un "came" ondulée savamment pour agir sur le poussoir entaillé. Celui-ci reste appliqué sur la came par deux ressorts concentriques logés dans le bas du tube contenant la tige de commande du culbuteur (J'espère que j'ai mis les photos dans le bon ordre - gauche/droite, haut/ bas - mais si quelqu'un peut nous en dire plus sur le fonctionnement...). 

    Monarque

    J'étais plus riche que je ne pensais. Mal classée, une photo pas trop nette a refait surface. Prise sous la pluie lors d'une réunion du Motocyclettiste en 1984 à Sury-le-Comtal, le fief de Marc Defour. On y voit bien le culbuteur qui appuie alternativement sur l'une ou l'autre soupape, le tout étant commandé par UNE SEULE CAME ! Au premier plan, à droite du culbuteur...

    Monarque : un chef d'œuvre du jus de cervelle

    ... on trouve un petit robinet qui permettait d'injecter un peu de carburant dans le cylindre afin de faciliter le démarrage. Robinet que l'on retrouve sur la machine photographiée récemment, mais situé sur l'autre côté du cylindre et complété par son petit levier de commande (ci-dessus).

    Monarque : un chef d'œuvre du jus de cervelle

    Il aurait donc a existé deux modèles différents de moteurs (au moins). Avec confirmation par l'inscription "S.G.D.G." venue de fonderie sur le carter-moteur au-dessus de la marque MONARQUE. Sur l'un elle est courbe et horizontale (ci-dessus) sur l'autre. L'espèce de potence en fer plat tortillé dans tous les sens est sans doute un système bricolé pour tenir enfoncée la soupape d'échappement. Ainsi on pouvait vaincre la compression au démarrage (?) ou tout simplement faciliter les manœuvres à la main, moteur arrêté. 

    Monarque : un chef d'œuvre du jus de cervelle

     Autre détail particulier de cette Monarque, la fixation du guidon permettant de l'abaisser ou de le relever à la demande sans avoir besoin de toucher à la potence.

    Monarque : un chef d'œuvre du jus de cervelle

     Le seul levier au guidon actionne par câble un très discret frein type vélo sur jante. Il est fixé sous la fourche arrière horizontale (suivre la flêche).

    FROUFROUS

    Dans le catalogue de La Samaritaine on trouvait une page de mode à l'intention des nouveaux motoristes de 1904. De quoi donner des idées à nos jeunes gandins (et gandinnes) qui croient suffisant qu'une casquette et une fausse paire de moustaches suffisent à donner un "look" (sic) ancien.

    Monarque : un chef d'œuvre du jus de cervelle

    Aux amateurs de "nuances de Grey", on signale tout particulièrement le costume à 59 F en "tissu caoutchouté" ou encore à 89 F le "Costume d'amazone... jupe longue avec culotte intérieure". Pour les hommes, c'était un peu plus compliqué et moins érotique avec "le veston, le gilet et le pantalon cousus ensemble". Pour les "5 à 7", il valait mieux s'y préparer à l'avance...

    _____________________________

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  • Commentaires

    1
    loulou 32
    Mardi 26 Avril 2016 à 15:31

     La différence moteur est surtout qu'un est a cylindre borgne fixé par quatre ecrou a l'embase , alors que l'autre est a culasse détachable fixé par deux tirants 

    2
    loulou 32
    Mardi 26 Avril 2016 à 15:52

    Pour le fonctionnement 

    Photo du haut a gauche , partie la plus petite de la came , les deux ressorts concentriques étant plus forts que celui de la soupapes d'admission celle ci est ouverte 

     Photo en bas a droite , on arrive sur la partie médianne de la came , fin admission , le culbuteur est en équilibre 

    Photo en bas a gauche , point mort bas fin détente , on va attaquer l'ouverte de la soupape d'échappement 

    Et photo en haut a droite , on est sur la partie la plus haute de la came , en pleine ouverture de soupape d'échappement 

    3
    Mardi 26 Avril 2016 à 16:27

    Le système mono-came a un désavantage qu'il faut avouer.  Il fait aucune provision pour le phénomène appelé "overlap" (empiètement?) dans les abondants traités en anglais,  lorsque les deux soupapes sont ouvertes au meme temps, dont les bons effets ont été decouverts entre les deux guerres, peut être.

      • FAJ
        Mardi 26 Avril 2016 à 18:29

        Pas d'accord. Les moteurs mono came dont le diagramme de distribution comporte du croisement sont nombreux. Y compris de très performants. C'est l'angle entre les deux basculeurs qui attaquent la came  (ou celui des soupes, Parilla à distri surélevée) qui en détermine l'amplitude.

      • Mardi 26 Avril 2016 à 19:39

        il y a qu'un basculeur là. Alors... apuyez sur les deux soupapes à la fois.

    4
    FAJ
    Mardi 26 Avril 2016 à 18:23

    J'y vois un système comparable à celui du Salmson mono-culbuteur des années 20 (déjà traité ici). Le ressort de rappel de la tige de culbuteur (fixée par une chape sur icelui) est plus costaud que le ressort de rappel de la soupape d'admissio et donc il l'ouvre quand le poussoir descend vers le plat de la came.

    5
    loulou 32
    Mardi 26 Avril 2016 à 18:34

    Impossible qu'il y ai croisement avec un mono came avec une seule tige de commande , mais pour l'époque c'est déja dix fois mieux que ce qu'il y avait en majorité 

    6
    Mardi 26 Avril 2016 à 21:12

    D'accord. J'aurais dit au début:  "Ce genre ci, en particulier..."  au lieu de:  "Toutes les mono-cames imaginables prises au filet..."

    7
    FAJ
    Mercredi 27 Avril 2016 à 22:53

    j'ai effectivement fait un raccourci.Mon commentaire visait les monocames à soupapes latérales ou culbutées commandées séparément qui permettent le croisement tandis que les monocame ET monoculbuteur ne le permettent pas. J'aurais dû préciser ma pensée !

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    8
    didiermahistre
    Jeudi 5 Mai 2016 à 11:47

    Bonjour à tous,

    Curieusement vous ne vous intéressez pas à qui a pu commettre un tel moteur sous une telle marque ; Monarque, un royaliste ? ou un Danaus plesippus ? Que l'on pourrait interpréter en langage de communication par le "roi des moteurs" ou "le plus léger des moteurs qui vous fera parcourir sans encombre plus de 4 000km ! happy

    C'est vous qui voyez glasses

    Perso je penche pour le 1er mais comme le dit Lipton "j'ai la science qui infuse ! " yes mais le second est tout aussi valable.

    Donc rendons ici à César ce qui lui appartient !

    Celui qui a imaginé un tel moteur s'appelait Emile LOIRE, industriel à Neruilly-sur-Seine.

    Il en demanda le brevet le 14 décembre 1903 et il lui fut délivré le 16 décembre suivant d'où le S.G.D.G, sans garantie du gouvernement

    Il ne déposa la marque Monarque que le 15 novembre 1905.

    Attention ne pas conforme ce Monarque avec The Monarque de Georges Fontlup pour des cycles, motos, autos... et Monarque de Lucien-Jean Saunion pour des auto, canots, aérostats... qui commit aussi des moteurs complexes à puissances variables et autres joyeuseté !

    Ce que vous avez voulu tout savoir sur ce moteur Monarque par son concepteur, bonne lecture :

    [URL=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=928510541.jpg][IMG]http://img15.hostingpics.net/pics/928510541.jpg[/IMG][/URL]

    [URL=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=200173322.jpg][IMG]http://img15.hostingpics.net/pics/200173322.jpg[/IMG][/URL]

    [URL=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=337295293.jpg][IMG]http://img15.hostingpics.net/pics/337295293.jpg[/IMG][/URL]

    J'espère avoir fait avancer le schmilblick. 

      • Daniel
        Jeudi 12 Mai 2016 à 21:37

        Bonsoir Didier et merci pour tes infos.

        J'ai essayé d'ouvrir les 3 liens pour "tout savoir sur ce moteur Monarque", mais quand j'y suis parvenu, je suis tombé à chaque fois sur les 10 illustrations de l'article de Jean. Tu nous a mis l'eau à la bouche, et nous restons sur notre faim. Miam Miam. ,

    9
    didiermahistre
    Dimanche 15 Mai 2016 à 21:34

    Bonsoir,

     

    Je ne comprends pas le système pour mettre des images sur ce site en attendant les explication on peut me les demander via mon adresse email (mahistre@aol.com)

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