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UNE BATAILLE GAGNÉE... Bientôt la guerre ? C'est ce que peut se dire Monsieur Mark Zuckerberg en voyant comment les "rebelles" se plient facilement aux règles - non écrites, pas folle la guêpe ! - qui censurent tout ce qui est publié ("posté", ils disent) sur son Fa&@#! book. Dernier exemple : la fresque du graffiteur pboy inspirée de "La Liberté guidant le peuple", célèbre tableau de Delacroix tel qu'exposé au Louvre (ci-dessous)...
... dont pboy a donné sa version sur un mur de Paris, rue d'Aubervilliers dans le 19ème arrondissement et qui se veut un hommage aux gilets jaunes (ci-dessous). Sauf que si les personnages principaux sont, à peu près semblables à ceux de l'original, on note une grosse différence concernant cette "Liberté" elle-même dont la poitrine est cachée par un soutif blanc.
L'explication vient de Stephanie Lemoine, journaliste et spécialiste de l'art urbain mural. Selon elle (in Le Monde du 19 janvier), l'artiste compte sur les réseaux sociaux pour répandre ses idées et son "message". Donc il lui faut éviter d'être boycotté par, entre autres, fuquebook, l'un des plus puissants par son nombre de visiteurs, d'où "cachez ce sein que je ne saurais voir". Bien joué, Marko, maintenant le "posteur" se censure lui-même !
Note à benêt : des Libertés au sein nu, il y en a en pagaille sur le vouèbe et pas censurées, heureusement, tout comme notre Marianne nationale autant que républicaine. Le groupe, signé Daumier, représente la République nourrissant ses enfants, autrement dit le peuple français.
Le zhumoriste, vous offre ici les images que facebook vous interdit de voir !
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Pas très fringant, mais encore capable de tenir le guidon d'une motocyclette, le livreur millésimé 2018 nous apporte un bébé 2019 à qui nous confions tous nos espoirs avec nos vœux, comme l'exige la tradition.
BREXIT OU PAS BREXIT, quel que soit le résultat on peut espérer qu'il ne nous privera pas d'artistes comme Grayson Perry dont les œuvres sont actuellement visibles à la Monnaie de Paris (11, quai de Conti dans le 6e, jusqu'au 3 février). Cette exposition fait suite à plusieurs autres à travers le monde après, noblesse oblige, celles plus anciennes du British Museum et de la Royal Academy of Arts où on le voit arriver ci-dessus. Élevé au rang de CBE (Commander of the order of British Empire), Grayson Perry n'est donc pas tout à fait le rigolo une peu frappé qu'on pourrait croire, surtout les Continentaux si raisonnables que nous sommes.
Rameutant la presse et la télévision, les préparations de l'installation au British Museum des œuvres de Grayson Perry (en robe rose, à droite sur le péristyle) ne sont pas passées inaperçues.
L'artiste (à droite qui se présente sous le pseudonyme de Claire !) en compagnie de sa fille (à gauche) et de Philippa sa femme. Cette dernière ne laisse pas sa part en matière de tenues colorées lors du vernissage d'une exposition...
Grayson Perry et Philippa, un mariage très classique en 1973
Dans une interview, on a demandé à Philippa quel était son souvenir le plus romantique de celui qui allait devenir son mari, elle a répondu : "La première fois qu'il m'a emmenée sur sa moto". La suite, c'est Perry qui la raconte : "Je pense que je voulais frimer après une soirée tardive et nous sommes donc partis plein pot sur la M11 (l'autoroute Londres-Cambridge) en pleine nuit. Au bout d'un moment, une soupape a lâché ! On a poussé la machine pendant deux heures sous la pluie. La soupape cassée est toujours sur mon bureau en souvenir de ce moment !".
La Harley est la pièce la plus spectaculaire du travail de Grayson, mais l'homme est un touche-à-tout doué. Il domine autant la peinture que le dessin, la poterie, la sculpture, la tapisserie, la céramique, l'écriture et aussi la conduite de ses motos puisqu'il ne possède pas de voiture. "J'ai une Harley pour l'été, dit-il, pour rouler lentement en profitant du paysage et une KTM pour aller vite de A à B en hiver". Elle figure d'ailleurs en arrière-plan sur l'immense autoportrait en noir-et-blanc ci-dessous.
Outre la KTM, Grayson truffe sa toile de détails mécaniques, bombe de graissage WD40, pince multiprises, combinaison de cuir Dainese accrochée dans le placard à gauche, sans oublier le teapot traditionnel.
Dans ses toiles ou ses tapisseries et aussi dans la vie lors de ses apparitions en public, Grayson aime mélanger les genres, d'où ses tenues féminines qui font partie désormais de son personnage, de son art. Son intention est d'obliger le public à se poser des questions sur le(s) sexe(s), la politique, la religion, le travail, les codes de la société anglaise, l'évasion fiscale, le racisme et tutti. On retrouve chez lui l'esprit ravageur des Monty Pythons (dans le film "Le sens de la vie"), esprit matérialisé ici par ses peintures ou sculptures.
À gauche, Donald Trump plie le genoux devant Alan Measles, le nounours de son enfance qui est un autre alter-ego de Grayson (seulement en peinture, alors que Claire tient ce rôle dans la "vraie vie"). La moto est omniprésente comme dans cette autre céramique, à droite, où l'on reconnaît sans mal le réservoir argent/noir d'une Norton ACT .
Peut-être inspirées par la célèbre "Tapisserie de Bayeux", qui est aujourd'hui considérée comme un trésor sur la vie au Moyen-Age, les œuvres de notre artiste seront une source de renseignements pour les historiens du futur. D'un coup d'œil ils pourront savoir ce que signifiaient Smirnof, Visa, Microsoft, Rolex, Volvo, Easyjet et autres KFC qui parsèment les tapisseries de Grayson. Sans atteindre les 68 mètres de long du modèle, elles sont dès aujourd'hui un véritable rébus pour le visiteur.
"La conquête du trône d'Angleterre par Guillaume de Normandie" 1064-1066
Poussée par la roue arrière de la Démocratie, la Tolérance, l'Égalité et la Justice Sociale, la moto vengeresse de Grayson écrase l'Évasion fiscale, le Racisme, le Sexisme, la Pauvreté... vaste programme menacé par le réchauffement climatique !
Plutôt colorées et jubilatoires, les œuvres sur toiles, céramiques et tapisseries de l'expo prennent une tonalité plus sombre dans certaines sculptures. Cette femme, La Mère, ployant sous le poids de ses misérables possessions avec son bébé dans les bras symbolise tout le malheur du continent africain...
... mais, comme un clin d'œil incongru, une petite moto (de speedway) s'est dissimulée dans la sculpture surmontée d'une couronne qui fut peut-être royale dans une autre vie.
Le monde du travail est présent dans cette allégorie où l'on re trouve le souvenir des terribles grèves des mineurs de 1984 à 1985 (2 morts, 20 000 blessés), sous le règne du gouvernement dirigé par Margaret Thatcher.
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LES CHINOIS INONDENT l'Afrique de leurs motos à deux balles, recyclant des japonaises dont les occidentaux (nous) ne veulent plus. Pendant ce temps, un autre pays, l'Inde, fait sa place sur le marché motocycliste en visant sa propre population au pouvoir d'achat plus élevé (tout est relatif), mais encore plus nombreuse puisqu'elle atteint 1,3 milliards d'individus contre les 1,2 milliards d'Africains. La moto indienne a longtemps été l'iconique Enfield, puis Royal Enfield, qui a débordé son marché intérieur et attaqué l'Europe. Aujourd'hui se dresse des concurrentes plus modernes et un poil plus puissantes qui grignotent la "doyenne". Avec sa dernière bicylindre, celle-ci garde une petite avance, mais pour combien de temps ?
Classic Legends est une filiale de Mahindra, énorme consortium qui produit quantité de motorisés : avions, bateaux, voitures, camions, scooters, motos. Dans sa musette se trouvent l'anglaise BSA et la tchèque Jawa qui vient de renaître. Dès 2019, deux modèles seront disponibles (en Inde) qui reprennent l'esthétique des célèbres deux-temps mais ici le moteur est un monocylindre à double ACT et injection de 300 cm3 à refroidissement liquide (27 ch). La typique nacelle de phare est présente seulement sur la Classic, machine la plus luxueuse, de même que le réservoir largement chromé.
L'image des anciennes Jawa se perpétue dans le dessin ovoïde des carters soigneusement polis. La similitude est accentuée par le couvercle ailetté à l'arrière du cylindre qui protégeait le carburateur des deux-temps remplacé ici par le démarreur.
Un bobber d'usine (sic) de 340 cm3 est également au programme du constructeur pour 2019, dans une livraison sobre qui prend de vitesse les maniaques de la bombe de peinture noir mat . L'autre différence plus visible sur cette "Perak" est dans la suspension arrière, oscillante avec mono-amortisseur sous la selle à bec suspendu (très plate, très dure, la selle).
Comme toute présentation de nouvelles motos d'aujourd'hui, il y a le passage obligé devant un stand de vêtements "mode moto" , les Indiens connaissent les usages... Dans les essais qui sont déjà publiés sur le vouèbe, l'un d'eux insiste beaucoup sur un gadget de la Jawa 42 (*) ci-dessus qui consiste en un réglage de l'échappement (deux tubes) sur 5 niveaux sonores ! ? ! Selon ces essais, à caractéristiques identiques la finition de cette "42" ne serait pas aussi parfaite que sur la Classic (peinture et filets, fils électriques baladeurs). Les prix s'en ressentent et la 42 y perd la nacelle de phare.
(*) Je cherche encore le symbole de cette appellation. 42 ? fin de fabrication d'un certain modèle il y a 42 ans ? Reprise de Jawa par Mahindra il y a 42 ans ? Âge du concepteur de ces machines ?
Dans sa garde-robe, le hipster en version indienne ne se démarque guère de ses homologues européens. On s'étonne d'ailleurs que cette volonté de se "différencier" de la multitude aboutisse à une uniformisation de la personne. Uniformisation qui se retrouve dans la personnalisation des machines : bandes Velpeau aux échappements "libérés", garde-boue circoncis, pneus à crampons, peinture mate, selle mini, etc
Une 'tite larme devant la Jawa 500 twin des années 50 qui passa très inaperçue chez nous et ne semble pas plus intéresser les collectionneurs d'aujourd'hui. Évidemment, il faut connaître, comme ce Suisse...
... qui ne s'intéresse, justement, qu'à toutes les machines de la marque Jawa. On a une petite idée de sa collection (entre autres 3 exemplaires de la twin ACT) en se promenant à travers son forum http://forumjawa.motards.net/
S'il vous reste encore quelques sous après les agapes et cadeaux de cette fin d'année 2018, offrez donc un ouvrage, instructif mais pas trop pour ne pas faire mal à la tête. Offrez le à vos amis (et à vous-même) très beau, pas cher !
"Les Motos des Français - Un album de famille 1945-1970".
132 pages - format A 4 - 240 photos d'époque jamais publiées depuis (sauf celles qui ont été piquées dans ce livre et que je retrouve sur facebook !)
Un chèque de 40 euros - port compris - fera de vous un homme (ou une femme) heureux (heureuse).
Tous renseignements complémentaires : janbour@free.fr
Courrier/chèque : Jean Bourdache 4 villa Armand-Fallières 75019 Paris
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J'AVAIS POUR PREMIÈRE IDÉE de me gausser de cette réalisation ahurissante venue de Milan. À la réflexion je ne vais pas le faire car pourquoi s'acharner sur cette malheureuse "new" Bonneville plutôt que sur n'importe quelle autre machine chopperisée, tracskterisée, bobberisée, en bref MASSACRÉE comme on en trouve par paquets de 100 sur le vouèbe.
Celle-ci, c'est paraît-il un "hommage" à la 2 CV Charleston, un modèle mythique (Ouarf !) de Citroen. Hommage appuyé de façon lourdingue par cette grille de radiateur qui n'a aucun rapport avec la Deuche. On appréciera également le phare (jaune) fixé sur le bras de fourche... Décidément, les sommets du sublime design italien automobile ne sont pas accessibles à tous.
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JUSTE AVANT NOEL, cette publicité du Monde Magazine en double-page ne pouvait pas mieux tomber ! À moins qu'il ne s'agisse d'un effet "gilets jaunes". Ça vous paraît obscur ? Alors j'esseplique : Dior, marque de haute couture appartient au groupe LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy) dirigé par Bernard Arnault. Madame Brigitte Macron est copine avec la fille de B. Arnault, Delphine, dont les deux demi-frères ont été des élèves de Mme Macron (prof de français, comme on sait). Ça crée des liens, surtout depuis que Delphine a convaincu Mme Macron de porter du Vuitton. L'ensemble bleu de "l'intronisation" à l'Élysée avait d'ailleurs fait son petit effet... (*). Ce même bleu se retrouve donc aujourd'hui dans une collection qu'on espère pas chère puisqu'on peut trouver la même dans des centaines de boutiques présentant des vêtements en denim (le vrai nom de ce tissu bien connu). Se peut-il qu'à son tour Mme Macron ait suggéré à son amie Delphine de créer une ligne de vêtements à l'intention des smicards afin de les inciter à abandonner ces affreux gilets jaunes "qui ne vont avec rien" (dixit Karl Lagerfeld dans une célèbre publicité).
(*) ... un peu comme le costume Arnys de François F... avec cette différence que les vêtements Louis Vuitton sont prêtés et ensuite rendus par Mme Macron.
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JOLI TRAVAIL ARTISTIQUE sur une "bleue" présentée au dernier salon de Lyon et qui n'a guère retenu l'attention qu'elle mérite. Car ART il y a dans une telle œuvre depuis que le sculpteur Arman (1928-2005) a présenté ce qu'il appelait des "Fragmentations" : tranches de violoncelles divisées en 2, 4, 6, 8 parties, parfois coulées dans le bronze. Boulimique, il s'attaque à des moulins à café, tronçonne des pianos à queues, une voiturette de Luna Park, etc sans oublier des... motocyclettes !
Inutile d'ajouter qu'une sculpture d'Arman vaut une petite fortune (voire une grande) de nos jours et que la "bleue" de Lyon mériterait une place dans un musée, en attendant que sa cote monte. Sans viser le Louvre ou Orsay, elle ferait son effet au MIAM (Musée International des Arts Modestes) de Sète ou tout simplement dans la collection privée d'un amateur éclairé. N'oublions pas que dans ses premières expositions, Arman montra le résidu des ses poubelles...
P.S. Avec mes plus plates excuses pour avoir "mangé" le nom de l'auteur de la "bleue" éclatée et celui de la photo d'icelle.
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ET POUR FINIR, CECI QUI N'A RIEN À VOIR. QUOIQUE...
Comme le dit Jacky qui m'a communiqué ce document :
" Ça risque de durer, ils forment des apprentis !"
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D'UNE RELATION INTERMITTENTE mais durable au fil des années avec Patrick Godet me reste quelques photographies dont certaines accompagnaient ses courriers. Elles sont d'autant plus précieuses que certaines datent des premières années de sa "passion-Vincent". On remonte ainsi à...
... 1975, au Bol d'Or où Patrick était venu avec des Britiches du Vincent Owner's Club dont il venait de fonder la section française. On voit d'ailleurs le guidon d'une autre Vincent derrière le bras gauche de l'artiste.
Toujours au Mans où la 1000 Black Shadow/Precision fait un caprice...
... avant d'obéir à la poigne de son maître (remerciements à Roland de Brébisson pour cette photo et la précédente).
1979. En route vers le Paris-Bourges, je vois un moto en perdition (pensais-je), et pas n'importe laquelle, une Vincent Black Prince ! Il y en avait plusieurs au rallye de la marque de 1976 où je fus, en Normandie (rdv sur un terrain de cross, Le Bec-Hellouin ?), mais en trouver une sur ma route et allant au même rendez-vous que moi, j'ai remercié le hasard ! Le soir au dîner, j'aurai la surprise de revoir Patrick en costume (tweed) cravate, plus seyant que son Barbour de l'après-midi. (Au moment de mettre sous presse, je m'aperçois que le rallye Vincent, c'était en 1979 avec rdv au terrain de Gaillefontaine...)
Il sera dit que chacune de nos rencontres se tiendra à l'occasion d'une séance de mécanique. Cette fois c'est à Zolder en 1981 (ou 80 ?) qu'une Grey Flash lui fait des misères. L'immatriculation était obligatoire pour passer la douane... À l'arrière-plan on distingue l'arrière d'une 1000 qui sera...
... de plus en plus modifiée avec les bonnes cames, les bons pistons, les bons carbus, etc, afin d'approcher les performances d'une Black Lightning.
Cette même année 1980, il sera présent au Mans non pas pour le Bol d'or, mais en septembre lors de la première course de dragsters jamais organisée en France (photo X... transmise par Patrick).
1995 Lors de l'unique édition du Rétromarché au pavillon Baltard de Nogent, Patrick a présenté une 500 Linto. La "bête à chagrins" (dixit Alain Nibart, grand-prêtre des Aermacchi) avait besoin de quelques soins attentifs pour retrouver sa vigueur. C'est un domaine où Patrick était à son aise, bien qu'autodidacte (motodidacte ?) de la mécanique qu'il avait apprise en un quart-de-siècle passé à opérer sur des Vincent.
Avec cette Grey Flash très spéciale, Patrick s'était mis en tête de rivaliser avec la Norton Manx. Un double-arbre contre un simple culbuté, le pari était audacieux en comptant avec tout le talent de Bruno Leroy, son ami et fidèle pilote de la première heure et abonné au Tourist Trophy.
Obligé de se séparer de sa Black Prince, il l'avait retrouvée 21 ans plus tard ! Ce sera le prétexte à une grande fête de retrouvailles en même temps qui coïncidait avec les 50 ans du Patron. Bien plus tard, je recevrai un courrier accompagné de cette photo. Nous nous sommes revus à Montlhéry lors du Cafe Racer Festival où rien ne laissait prévoir qu'il allait si brutalement disparaître des radars...
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MIS À PART le clone de Tintin (donc Belge) qui admire la Velocette, peu d'indices pour situer cette image et celles qui suivent. Toutes sont titrées d'un énigmatique "Remick. Journée des records, Pentecôte 1946".
Pas sectaire, notre Tintin s'intéresse maintenant à l'automobile dont le radiateur s'orne de trois médaillons circulaires disposés en diagonale. Ils pourraient révéler une marque ou s'agit-il tout simplement d'un grigris comme les affectionnaient certains pilotes ?
Après une Velocette, une Norton, que du beau matériel ! La caisse du sidecar porte une décalcomanie caractéristique d'un constructeur, qui se retrouve aussi sur le garde-boue. Qui nous dira son nom ?
À gauche, en arrière-plan, ce que je crois être une Singer Cabriolet, mais qu'en est-il de la monoplace du premier plan aux pneus bien fatigués ?
Photo que l'on dira de famille (?) autour des motocyclistes avec un "singe" qui tire la langue au photographe. Cependant , ce n'est pas un détail suffisant pour faciliter l'identification de tout ce groupe souriant.
Auto et motos fraternisent sur un rue qui paraît être en pente et devant un café. La 85 ressemble à une Velocette, mais le frein avant invisible, donc du côté gauche, crée un gros doute ???
Un Hercule Poirot versé dans le motocyclisme pourrait-il nous éclairer ?
Dernière heure : au moment de mettre sous presse, une ultime recherche sur Google Earth reste muette à propos du nom de REMICK.
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VOICI LA CHASSE COMME ON L'AIME, mais nos gouvernants diminuent le prix du permis de chasse, ce que regrettent 3 Français sur 4 (sondage IPSOS 2018) et refusent de l'interdire le mercredi ET le dimanche, alors, on n'est pas près de voir ça. Une pétition est lancée pour exiger des mesures de protection des usagers de la nature (sans fusil) réclamées par 84 % des Français qui disent se sentir en danger à cause de la chasse. On signe ici = https://www.aspas-nature.org/campagnes/contre-les-derives-de-la-chasse/interdire-la-chasse-le-dimanche/
Et pendant qu'on y est, on signe aussi contre l'utilisation des pesticides qui nous empoisonnent à petites doses = https://nousvoulonsdescoquelicots.org/
Sous le titre à double détente "À BAS LES CURÉES" le peintre Auguste Roubille exprimait déjà son sentiment sur le chasse en 1905. On se souvient qu'il est l'auteur d'une célèbre et rare affiche sur la Motocyclette Werner.
Jusqu'à la fin de sa vie (1872-1955), outre son activité de peintre, illustrateur, décorateur, Roubille collabora à de nombreux journaux satiriques tels L'Assiette au beurre ou Fantasio (ci-dessus). Son style était différent, mais son œil restait critique des travers du monde moderne, même au détriment de "notre" machine préférée.
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ON S'INQUIÈTE beaucoup en ce moment dans les médias, en particulier chez ceux qui sont sur papier. La cause en est le rachat par Daniel Kretinsky, un milliardaire tchèque, d'une partie des actions du journal Le Monde. C'est pour combler des dettes que l'ex-co actionnaire Mathieu Pigasse a dû vendre les siennes. Comme quoi il y a aussi de la misère chez les riches. Le grossium tchèque s'est déjà offert une corbeille de titres français (Marianne, Elle, France Dimanche, Télé 7 Jours) mais en s'attaq... euh... en "s'intéressant" au Monde, il touche à une institution d'un poids politique évident, d'où les remous médiatiques. Ici et là, on se demande pourquoi des milliardaires s'achètent des journaux-papier d'une presse dont on annonce pourtant l'agonie inéluctable. On s'en pose moins à propos de la télévision dont les chaînes principales, celles que nous regardons tous, sont dans la main de milliardaires. Pas grave, non, sauf si, peut-être, un jour... le Brésil... On a quelques exemples d'opérations douteuses mêlant chaînes de télé et intérêts commerciaux.
C'est ainsi que le CSA (gendarme de l'audiovisuel) a tiré les oreilles à Canal+ pour une courte séquence de décembre 2017 vantant le Togo "dont la stabilité politique sécurise tout le pays et encourage des investissements venus du monde entier". Banal, bien sûr, si l'on ignore que Canal+ appartient à Vincent Bolloré et que Lomé, le grand port du Togo est géré par... Bolloré Africa Logistics. Quelques semaines auparavant, un reportage sur la répression de l'opposition au Togo avait suscité quelques remous au sein de la rédaction de Canal+. Il s'y est dit que quelque chose avait déplu au président togolais...
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LA MOTO COMME ELLE VA...
VOUS AVEZ DU MAL à suivre l'évolution actuelle de la moto ? Z'êtes pas le seul, alors le Zhumoriste vole à votre secours grâce à ce panneau explicatif trouvé chez bikesandroads.tumblr.com (peut-être déjà piqué ailleurs). En copiant discrètement ces noms sur les poignets de votre chemise, vous aurez ainsi le moyen de briller en société ou d'épater les copines et assimilée(s). Quelques précisions s'imposent néanmoins sur leur signification : BRAT viendrait de bratting, synonyme de baby-sitting selon le Grand Dictionnaire d'Américanismes, de E. & S. Deak. Dans le très académique Harrap's French and English Dictionnary, on se mouille un peu plus en allant jusqu'à définir BRAT par mioche, marmot, gosse et même "petit morveux", ce que je trouve tout à fait charmant, quoique peu gratifiant pour le pilote d'une Brat. CAFE RACER (surtout sans accent sur le "e" de CAFE) est compréhensible par tous, de même pour TRACKER et SCRAMBLER, qui font allusion respectivement à la piste et au moto cross (surtout par les pneus...). Avec BOBBER, on entre dans l'inconnu. Du moins par les dicos habituels. Rien de concret chez E. & S. Deak, sauf un approximatif bobbler qu'ils traduisent par bousilleur, ce qui ne saurait en aucun cas s'appliquer au traitement infligé à ces malheureux twins britanniques. À moins que... (question de point de vue). Le CHOPPER est mieux connu grâce à Peter Fonda et son historique Captain America abondamment "répliqué". Durant sa période préhistorique 1950-60, on l'a pris pour un dérivé du chopper, surnom des hélicoptères dans l'argot militaire. On a aussi parlé de Shopper, mot construit sur shop (magasin, vitrine) puisqu'il exposait le travail d'un artisan/artiste. On s'est finalement fixé sur le sens primitif de "chop" = couper/tailler ce qui correspond bien au côté dépouillé de la machine, privée de certains organes superflus. Même si elle a bien changé depuis ses origines !
AVEC QUELQUES SEMAINES D'AVANCE, le Père Noël m'a fait passer quelques photos du temps des Cromwell et des multicylindres japonais de compète. Le décor donnait déjà une indication : rochers en bord de piste, public contenu par des clôtures en chataîgners, on était en France, en Auvergne donc à Charade. Un coup d'œil dans Moto Revue et on retrouvait l'année : 1967 avec des courses en 50, 125, 250 et sidecars. En plus, une catégorie 50 Sport avait été ajoutée par le M.C. Auvergne permettant à des jeunes coureurs de s'arsouiller comme des grands sur 5 tours.
IDENTIFICATION pas trop difficile ici grâce à ces trois mégaphones dont on sait qu'ils ont leur pendant symétrique de l'autre côté de la Honda 250 de Mike Hailwood. Point trop gâté par la chance depuis le début de saison l'Anglais, n'ayant encore marqué aucun point, arrivait à Charade avec le couteau entre les dents. L'arme ne lui fut hélas d'aucun secours, pas plus que le marteau dont son mécanicien menaça le photographe de Moto Revue trop intéressé par le cadre "italien" destiné à un 500 Honda et qui traînait sous l'auvent d'une tente de la caravane Hailwood. Cadre dont Honda ne voulait pas entendre parler, d'où la nervosité ambiante...
Départ des 250, festival de japonaises avec Bill Ivy (8) en tête devant Phil Read (3), Mike Hailwood (1), Heinz Rosner (15) et la meute des privés dont quelques uns sur Bultaco (Jack Findlay), Ducati ou MZ.
Read et 'Little Bill' vont longtemps bagarrer contre un Hailwood impérial qui bat record du tour sur record du tour. Il finira par avoir 1 minute d'avance sur Read deuxième lorsqu'au 9e tour sa boîte le trahit. Privé des deux premiers rapports, il s'arrête à son stand mais repart dans la roue d'Ivy qui suit Read. On assiste alors à un remake du début de l'épreuve avec les trois principaux acteurs dans un épisode jamais vu !
Les ennuis mécaniques n'épargnent ensuite ni Ivy (boîte et allumage), ni Read (embrayage) qui luttent pour la première place. Tous deux craignent un sursaut d'Hailwood, mais le freinage de la Honda 6 devient défaillant, et à deux tours de la fin, Mike est forcé de laisser filer les Yamaha, laissant une victoire inattendue à Ivy devant Read. Très chagrin, Hailwood manifestera...
... son dépit en ne se présentant pas sur le podium en compagnie des vainqueurs. Même un champion peur avoir ses nerfs, mais on ne sait pas ce qu'en ont pensé les quelques dizaines de milliers de spectateurs de ce Grand Prix de France ...
Avec un twin deux-temps de 50 cm3 développant 18 ch (!), servis par une boîte à 14 rapports, Suzuki avait dominé l'épreuve des 50 "Sport". En 125, son "simple" bicylindre (37 ch tout de même !) était dépassé par les 4 cylindres de Yamaha. Vainqueur en 50, Yoshimi Katayama, réussit à rester au contact (ci-dessus) des leaders Ivy et Read et finit 3e à 2 '' de Read devancé par Ivy. Cette même année 1967, Katayama terminait 2e du Mondial en 50 et 4e en 125. Après le retrait de Suzuki de la compétition, il passa à l'automobile et poursuivit sa carrière chez Mazda.
Juste pour le plaisir, la boîte à vitesses du 50 cm3 Suzuki. On rappelle qu'en 1968, la F.I.M. décida de limiter le nombre de cylindres et de vitesses des machines de Grand Prix. Ce fut la fin des merveilles mécaniques produites par les usines japonaises...
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Via Jacky Pichaud, voici la contribution du Zhumoriste à la campagne des Gilets Jaunes !
8 commentaires -
ENTRE CELLE QUI A DISPARU en Indochine après avoir battu les records à Montlhéry, celle qui a provoqué la mort d'un garçon dont le père a acheté tous les exemplaires qu'il pouvait afin de les retirer de la circulation, celle encore "qui est depuis 20 ans dans une grange que je connais", la 1000 Vincent a suscité mille et un fantasmes et folles histoires à travers la planète. En voici un exemple qui fait un peu tache dans la légende car figurez-vous qu'il est FRANÇAIS et VRAI, tel que le rapportait Moto Revue dans son "courrier des lecteurs" en juin 1955 !
"Quand j'étais motocycliste quotidien, je lisais Moto Revue tous les samedis ; maintenant que mon âge (50 ans) m'a obligé à abandonner le 2 roues, j'avoue ne lire votre estimable revue que de temps en temps et je le regrette, mais lire votre revue me fait penser à ma jeunesse, alors !
Après ce long préambule, laissez-moi vous raconter ce qui suit : il y a deux ans, je pilotais encore ma huitième ou neuvième moto, une 250 cmc René Gillet, une machine increvable, je roulais sur la RN 7 aux environs de Montargis, lorsque j'ai été dépassé par une espèce de scooter à grandes roues que je n'avais pas encore situé. "J'ai tiré sur la ficelle", car je n'allais pas me laisser faire par ce "bâtard" de moto ! Le match a duré plus de 20 minutes. Je n'ai pas approché le scooter à moins de 30 mètres, sitôt derrière à talonner, le scooter partait en flèche, j'avais pourtant la poignée à fond !
L'engin était bizarre. Imaginez-vous un Bernardet avec des grandes roues (peut-être des 600), la carrosserie était constituée par du fort grillage, le moteur était amplement ventilé, mais, jugez de ma stupéfaction, lorsque je me suis aperçu que "le" pilote avait des cheveux bouclés qui sortaient du casque. J’étais battu par une femme, largement battu, puisque dans un virage, je l'ai vue se pencher au maximum et… disparaître ! Je ne l'ai pas rattrapée !
Je ne pensais plus à cette histoire lorsque me trouvant dans la même région je regagnais Paris dans la Traction d'un collègue et ami, de vigoureux coups de sirène (au son assez curieux) nous demandaient le passage. En me retournant j'ai reconnu le bleu métallique de la 650 Trlumph. J'ai dit à mon ami de se ranger et qu’il ne pouvait lutter avec cette machine. Il n'a rien voulu entendre et sitôt qu'est apparue une belle ligne droite, la Triumph nous a distancé et a disparu à l'horizon, le compteur de la Traction marquait 120. Au passage je m'étais écrié : c'est elle ! J'avais reconnu les mêmes cheveux blonds qui dépassaient sous le même casque blanc, à un an de distance.
Troisième épisode : pour les fêtes de Pâques, je revenais sur Paris, j'avais toute ma famille dans ma Vedette et j'ai été obligé de m’arrêter à un passage à niveau fermé. Il y avait bien une dizaine de voitures à attendre avec nous. Tout à coup, ma fille dit à son frère : mais c'est une femme qui est sur cette moto noire ! J'ai regardé moi aussi et j'ai vu cette fois, arrêtée, une grande femme blonde très jolie, malgré le casque. Elle fumait une cigarette sans s'occuper de personne. Mes enfants discutaient, disaient que sa machine était une vieille moto puisqu'elle avait 2 cylindres en V, que cela ne se faisait plus, etc… Seulement moi, j'avais vu la marque The Vincent. Heureux de faire une farce aux enfants, je leur dis que j'allais faire la course avec cette moto. Cela n'a pas été long, sitôt que le garde-barrière a mis la main au mécanisme qui levait la grille, le moteur de la Vincent ronflait et avant que la barrière soit complètement levée, la moto partait en trombe, c'est bien simple, je puis affirmer qu'au moment où j'ai passé la prise, la Vincent avait 200 m d’avance, sinon plus. Une Chrysler fonça derrière, la moto avait disparu.
Cette histoire n’aurait aucun interêt si le pilote était un homme, mais c’était une femme ! et les jeunes femmes capables de conduire une 650 Triumph et surtout une 1.000 Vincent ne doivent pas courir les rues.
Intrigué, je me suis renseigné dans la région, deux pompistes m'ont dit la voir quelquefois. Enfin un boulanger-épicier-pompiste m'a dit qu'elle n'avait pas toujours la même moto, il l'avait vue à plusieurs reprises avec son mari. La dernière fois, elle pilotait "une grosse moto noire avec un moteur de chaque côté, comme avaient les allemands", je suppose donc que c'est une BMW. Elle pilote également un sidecar (personne n'a pu m'en dire la marque). Tout le monde qui m'en a parlé m’a dit : elle n'a peur de rien, mais je n'ai pu savoir où elle demeurait et où on peut la trouver,
F. DELATOUR Paris
Dans le numéro suivant, Moto Revue demandait son adresse à ce correspondant mais l'appel est resté sans écho. Une moto noire, une pilote blonde, de quoi ajouter un chapitre à la saga Vincent qui n'est pas près de se clore, on peut le parier sans risques !
En 1987, j'étais persona assez grata pour avoir droit à des informations (sur papier)
du club français Vincent parmi lesquels se trouvait ce petit joyau ci-contre destiné à illustrer un T shirt. Très joli sur fond noir et aujourd'hui devenu collector's pour sûr, bien que l'artiste modeste n'ait pas signé sa création.
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EN RÉPONSE à une question posée dans un commentaire sur la Ganz, sujet du dernier article, voici le schéma du boîtier d'allumage de la Hildebrand & Wolfmüller d'origine. Les fins mécaniciens que vous êtes comprendront facilement le fonctionnement de ses divers éléments. Dans le cas contraire, prière de vous adresser à votre plombier habituel (ce document fut publié en son temps par le magazine Scientific American).
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À LA FIN DES 412 PAGES de La France Automobile, année 1896, puis des 212 pages du premier semestre de l'année 1897, j'ai fini par le retrouver ce Ganz qui me trottait dans la tête depuis que j'avais vu cette photo (voir plus loin) dans le blog des Gennovéfains. Le nom entier que je cherchais est Ganz de Fabrice, patronyme un peu bizarre ("pas français" dirait un Zemmour) que l'on retient justement à cause de çà. Tout comme j'ai retenu un Gaétan de Méaulnes, un vicomte du Soulier ou encore Eugène Labitte et Henri Désiré Landru pour d'autres raisons qu'on imagine.
La première apparition de Gans de Fabrice (avec un "s") se produit en 1897 à la page 170 de La France Automobile où il figure sur la liste des 11 premiers engagés dans la Coupe des Motocycles organisée le 20 juin par cette même France Auto. Tous sont sur divers tricycles à moteurs De Dion, marque qui en offre d'ailleurs un exemplaire au vainqueur de l'épreuve parmi de nombreux autres prix : un bronze d'art ('L'Amour vainqueur'), don du promoteur immobilier Dufayel, 100 litres de Motonaphta (essence), une photographie 40 x 50 (!), etc. Le 12 juin, la liste des concurrents reçoit trois nouveaux candidats, toujours sur tricycles. À quelques jours de la Coupe, le 17, on a enregistré une vingtaine de machines parmi lesquelles deux redoutables Léon Bollée aux mains de MM. Chauveau et Henry Deutsch. Redoutables puisque malgré leur confortable cylindrée de 650 cm3 (76 mm x 145), bien supérieure à celle des tricycles, leur poids de moins de 200 kilos les autorise à concourir avec ceux-ci. Un certain Simon est annoncé sur "bicyclette" (pas de marque citée) mais on n'entendra plus jamais parler de lui. Pas plus que de la bicyclette Rivierre à moteur De Dion dont l'ex-champion cycliste poursuit la mise au point
Allégée du siège passager, la Léon Bollée se présentait en véritable machine de course. Le modèle ci-dessus est à Jamin, gagnant du futur Paris-Trouville 1897. Trois versions étaient proposées par Léon Bollée en 1898 selon leur nombre de places, mais le dépliant ne mentionne que des n° 2 et 3. Sur la n°2 semblable à la n°3, on ne disposait que d'une seule place mais d'un "appareil essentiellement rapide et sûr" selon le dépliant. Le prix dépendait de la vitesse désirée soit 10, 20 ou 30 km/h selon les trois "engrenages" choisis. On atteignait 36 km/h sur une n° 3 à 2 750 F contre seulement 2 450 F à la n°2. Le modèle le plus cher était une n°2 doté d'une malle avant de 1 m3 pour livraisons et commis voyageurs : 3 000 F tout rond.
La "Voiturette" va démontrer sa supériorité dans la Coupe en plaçant quatre machines dans les cinq premiers menés par Léon Bollée soi-même qui remporte aussi... le tricycle De Dion. En 2 h 46' 17'' il a couvert les 100 km de l'épreuve qui se déroulait sur 10 kms à parcourir cinq fois aller-retour entre Saint-Germain et Ecquevilly.
Les deux extrémités de la route se terminant en épingles à cheveux exigeaient des demi-tours spectaculaires que décrira le reporter de La France Automobile : "Elles (les Léon Bollée) arrivaient à toute vitesse sur le côté droit de la route et bloquaient brusquement leur frein en même temps qu'elles donnaient à leurs roues d'avant l'angle le plus aigu possible vers la gauche. Dans ce mouvement, la roue arrière était brutalement chassée par la vitesse acquise, elle chassait sur le sol, et la voiture se retrouvait redressée d'elle-même". Déjà le dérapage contrôlé bien connu des tricyclecaristes !
L'hebdomadaire satirique "Le Rire" illustrait à sa manière les exhibitions des nouveaux véhicules à moteur dont la Léon Bollée. La cible est ici "La Baronne Du System et son célèbre sauteur à vapeur 'Piston" (Extrait d'une page non signée)
Dans ce ballet des trois roues est venu s'inviter, immédiatement derrière Léon Bollée, une bicyclette à pétrole. C'est celle de Ganz de Fabrice qui a "étonné par sa vitesse les spectateurs de cette Coupe". On apprend aussi que son pilote est "un ingénieur allemand, charmant garçon du reste, membre de l'Automobile Club et habitant à Cannes, l'hiver, la Villa Stella". L'identité du personnage ainsi esquissée, restait à en savoir un peu plus sur sa machine.
Malheureusement, on devra se contenter de quelques lignes, fort louangeuses, mais fort peu... techniques. Avec, toutefois un indice utile sur son origine qui se confirme grâce à deux photos publiées sur le F#!"?book des Vieilles Bielles Genovéfaines dont ci-dessous une photo prise au dernier Veterama, le grand marché allemand de la moto ancienne ...
Il est évident que le lettrage rapporté sur le réservoir, avec cette date, est largement postérieur à la naissance de la machine. Celle-ci serait aujourd'hui dans un musée en Hongrie pays qui, allié à une vingtaine d'autres, forma l'empire austro-hongrois jusqu'en 1918. À l'époque, Munich où est née la Wolfmüller & Hildebrandt n'était alors distant que de quelques dizaines de kilomètres de la Hongrie...
... On rapprochera ce document du reportage de la course publié dans La France Automobile dans lequel Paul Meyan, le directeur de la revue, signe ce paragraphe : "La bicyclette engagée par M. Ganz de Fabrice, une Wolfmüller dont on a profondément modifié le carburateur et l'allumage, n'a pas été sans étonner tout le monde. Disons qu'en dehors de la valeur réelle de l'instrument elle était montée par un coureur d'une agilité et d'une souplesse peu communes, qui faisait sur cet instrument de la voltige mieux qu'on ne la fait sûrement dans les cirques les plus réputés"
Il est clair que la parenté (sinon l'ascendance) de la Ganz est à rechercher du côté de la Wolfmüller & Hildebrandt. Si les profondes modifications signalées par Paul Meyan ne sont pas lisibles (carburation et allumage) sur le photos, on voit que la distribution est bien différente. En effet, les soupapes "latérales" de l'original ont, sur la Ganz, migré en tête des cylindres à refroidissement liquide. Cependant, leur commande s'effectue toujours par la longue tige qui court depuis la démultiplication des deux couronnes crantées au moyeu arrière et dont on suppose l'homologue sur le côté droit. On remarque l'absence des bandes de caoutchouc qui assuraient la régularité du mouvement moteur. Elles seraient ici compensées par l'effet "volant-moteur" de la roue arrière flasquée (?). On note que le nom de Ganz figure, venu de fonderie, entre les fûts des deux cylindres. Détail qui montre que la fabrication de la machine, du moins de son moteur, n'a pas tellement été l'œuvre d'un bricoleur comme le laissent penser les mots désinvoltes de P. Meyan sur "la valeur réelle de l'instrument".
Le dispositif de commande des soupapes de la H & W était particulièrement compliqué et l'on comprend que Ganz de Fabrice ait voulu y apporter ses propres solutions... Avec un certain succès puisque l'autre bicyclette à moteur engagée dans la Coupe n'était pas au départ. Il s'agissait d'une Hildebrandt & Wolfmüller (ou francisée en Duncan & Suberbie) que devait piloter Huzelstein, lequel semble avoir été le "pilote d'essai" allemand chargé des présentations de la machine aux éventuels clients/investisseurs français. Il sera l'un des derniers, associé à Lotz, dont le nom figurera à côté de celui de la Wolfmüller.
Malgré sa supériorité manifeste, la Léon Bollée finira par laisser la place au triomphant De Dion-Bouton. Outre les machines à sa marque, le moteur du marquis équipait les tris Clément, Comiot et autres Phébus de la concurrence y compris celui de Mme Léa Lemoine qui se classe 5e sur les neufs concurrents arrivés. Tous bienheureux d'avoir échappé à l'incendie qui attaqua deux machines sur la ligne de départ. Un concurrent, pour avoir de l'essence fraîche, avait vidé le contenu de son réservoir sur la route... une allumette ou un mégot fit le reste, heureusement sans trop de conséquences.
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IL EST RARE DE TROUVER SUR LE VOUÈBE un site, chez Ebay ou Delcampe, qui propose plus de 10 ou 12 photos de motos. La plupart du temps, c'est deux ou trois et une le plus souvent. Il en existe pourtant au moins un, de site, qui a une liste de plusieurs centaines de ces merveilles. Miam-miam, me dis-je, en plongeant dedans, tout fébrile de la souris et craignant de me ruiner en achats. En quelques clics, je vois quelques bonnes photos mais qui n'entrent pas dans mon "créneau" de recherches. Bizarrement, j'ai néanmoins une sensation de "déjà vu". Sensation rapidement confirmée lorsque je tombe sur les deux ci-dessus puis, quelques clics plus loin, sur celles ci-dessous.
Caramba ! Non seulement ces photos sont à moi, achetées avec mes petites économies mais elles ont été publiées dans mes livres et aussi sur mes blogs ou dans des revues (Moto Revue Classic ou Moto Légende). Je me suis alors astreint à visiter le site de ce Delcampeur malhonnête jusqu'au bout et j'y ai retrouvé effectivement des dizaines et des dizaines de photos piquées un peu partout, jusqu'aux États-Unis. L'Amérique, c'est loin et il est peu probable qu'un "surfeur" du vouèbe vienne traîner en France, mais en Europe il y a un risque de se faire prendre avec les doigts dans le pot de confiture ! Ce qui vient de se produire.
Le malfaisant personnage pousse le culot ou le cynisme jusqu'à fournir une explication complètement bidon sur l'origine de ses photos avec l'annonce suivante :
À moins de s'être "procuré" dans les imprimeries ou en photogravures les documents ayant servi à l'impression de mes livres ou des revues auxquelles j'ai collaboré, je ne vois pas comment il a pu entrer en possession (un lot...) de MES photos. Connaisseur des manipulations possibles, toutes les photos qu'il propose sont barrées de l'inscription en rouge censée décourager les copieurs. Le bonhomme se méfie de ceux qui voudraient l'imiter...
Piquer une photo ici ou là pour illustrer un blog, passe encore car qui ne l'a fait (moi le premier), mais pour en faire commerce et en tirer profit, il y a des lois qui répriment ça. Avant d'aller plus avant, je fais un courrier au fautif pour exiger le retrait de mes photos, mais il en restera des dizaines d'autres qui échapperont à toute sanction...
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- Au-del du nouveau scooter « Urban GT » Pulsion, Peugeot a cr la surprise avec la P2X
- La premiere, de 125 cm3, est un roadster au look no-rtro
- Le logo Peugeot Motocycles « Legend » et les jantes rayons chroms sinspirent clairement du pass
- Projecteur avant LED, signature lumineuse façon Peugeot 508, feux arrire « griffes », sont quant eux des lments bien contemporains
- Côt technique, les puissances des deux moteurs ne sont pas connues
PAS D'AFFOLEMENT ! NON, ce n'est pas votre ordinateur qui déraille en charcutant le texte ci-dessus que vous avez eu bien du mal à lire. J'ai retranscris ici scrupuleusement les phrases qui sous-titrent une brève video publicitaire de Peugeot. Le mieux pour en profiter pleinement serait de vous rendre sur Youtube où j'ai découvert ce petit joyau de "volapük intégré" ainsi qu'aurait dit un certain général. Il s'agit - au cas où vous n'auriez pas réussi à le traduire - de la présentation des deux nouveautés Peugeot au dernier Salon, dit "Mondial", de la Moto. Ce clip est parlé ET sous-titré, mais le diseur respecte bien toutes les bizarreries d'une traduction que l'on soupçonne robotique. Si c'est ça l'intelligence artificielle, ça nous promet - si je peux me permettre - quelques bonnes poilades !
La 125 P2X est présentée en bleu avec une selle marron, ce qui est censé évoquer la Peugeot 515 des records du monde moissonnés à Montlhéry en octobre 1934. Un bout de la plaque avant de la machine en question apparaît à droite de l'image.
Maintenant, causons boulons puisque des motos il y a. Le fait est que Peugeot Motocycles étant passé pour une bonne part dans la besace de l'indien Mahindra nous vaut ce retour des Sochaliens (devenus des Sokaliens chez Youtube) dans la moto. La motocyclette en vrai, car il me semble qu'il a toujours toujours existé des scooters avec du Lion écrit dessus, mais je vous sais un peu sectaires vis à vis de ces frères égarés du deux roues. Les deux machines, une 125 et une 300 ne sont que des concepts (avant de causer le créatif, on disait projets) mais elles paraissent proches de la mise en production et ne présentent rien de révolutionnaire qui nécessiterait une longue mise au point.
D'allure plus franchement sportive, la 300 se distingue par ses deux massifs silencieux superposés, ses jantes à BRANCHES (rayons sur la 125) et un couvre-culasse rouge, façon Ferrari Testa Rossa. Et "culo rosso" puisque les poignées passager sont du même rouge. Moqueur comme je suis, je vous fais profiter de quelques mots de la présentation officielle publiée sur le vouèbe. On y apprend que "Le P2X Cafe Racer 300 cc affiche la fameuse "coupe franche" inaugurée sur les motos Peugeot des années 30". Çui qui a compris nous traduirait-il çà ? Avec un dessin, si possible.
Toutes deux sont des monocylindres à deux ACT (4 soupapes) et à refroidissement liquide. On n'en sait guère plus sinon que le moteur de la 300 sera (serait) celui d'une Mahindra déjà commercialisée en Inde. Baptisée "Mojo", c'est une 6 vitesses de 27 ch à 8000 t/minute. Il faudra manipuler le nom avec précaution car, venu du vaudou avec le sens de sorcellerie, le nom mojo prend souvent le sens d'un sortilège sexuel utilisé par la femme dans le blues afro-américain...
Pour jouer aux "7 Z'erreurs", gros plan sur les moteurs de la Peugeot (à gauche) et celui de l'inspiratrice "Mojo". Seule différence dans le dessin des cylindres, mais je ne suis pas sûr que l'indien d'origine, à droite, soit de la génération la plus récente.
Comme un air de Triumph dans la partie-cycle de cette Mahindra 300 Mojo dotée de deux échappements séparés et d'une suspension arrière mono-amortisseur.
À PROPOS DE "VOLAPÜK INTÉGRÉ", certains le pratiquent couramment et se passent très bien des conseils d'un bureau (ou atelier, laboratoire, start-up = rayer les mentions inutiles) de créatifs publicitaires si j'en crois ce qu'on peut lire sur des sites "motocyclistes. Exemple : " Par rapport aux monocylindres de la marque (...) culbutés et longue course, mécaniquement vintage, le delta de puissance est d'une vingtaine de chevaux".
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APPAREMMENT POINT DE VIEILLERIES ou podium de machines anciennes dans ce Salon "mondial" qui aurait pu rester dans les mémoires. Il y avait bien la collection Gerald Motos, mais on ne peut pas la classer dans les vieilleries à proprement parler. En se forçant un peu, on ajoutera une machine roulante à hélice qui reprend la piste de la fameuse Hélica des années 20. Une piste double puisque cette Vaylon "Pégase" roule sur route et vole vraiment dans les airs. En témoigne une video de sa traversée de la Manche en 2017 qui montre la réussite du buggy associé à l'aile volante. C'est pas très récent, mais comme je n'ai rien vu là-dessus, même pas chez les membres de l'YCAR (Yacht Club des Avions de la Route- Déclaré nulle part, Affilié à personne - Tout un programme), je trouve que ça vaut la peine d'en parler du moins de le montrer. Avec ses roues de moto à rayons et, pour la route, son moteur Peugeot de 400 cm3 à injection de 37 chevaux (celui de la P2X réalésé ?), le tout dans une structure qui évoque un sidecar lourd malgré son volant), ce Pégase ne déparait pas dans la catégorie "moto". De plus, il a besoin de puissance pour voler et les 100 chevaux qui sont évoqués dans la video ne peuvent provenir que d'une machine à deux roues.
Dans une autre vie, j'ai connu un lascar qui roulait sur un Manurhin et qui possédait plusieurs machine assez foutraques : cyclecar Jawa, Vespa 400, scooter Bernardet avec déco du Cirque Amar, etc. Lui et ses copains avaient fait voler un Messerschmitt, le trois-roues "bubble car" (pas l'avion, ce qui aurait été une facilité). Il en avait tiré un petit film qui existe encore peut-être. La suite à toi, Gilou !
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On connait Jules Beau (1864-1932) pour ses immenses archives photographiques, désormais en sureté à la Bibliothèque nationale qui les a reçues elle-même du Touring Club de France où elles avaient trouvé refuge. Ces dizaines d'albums nous permettent de mettre un nom et un visage sur les acteurs de l'histoire de la motorisation en France à ses débuts en particulier, bien sûr, ce qui concerne l'automobile et surtout la motocyclette. Mais le travail de Jules Beau, qui était une agence de presse à lui tout seul (ci-contre), débordait largement du cadre des activités sportives. Au hasard de ses multiples reportages, on découvre quelques clichés qui ne seront peut-être jamais utilisés et méritent cependant mieux que l'oubli. Il a fait pour la motorisation un simple travail de "documentation" comme disait le grand Eugène Atget (1857-1927) de ses propres clichés sur le Paris ancien qui disparaissait. Un héritage qui nous est si précieux aujourd'hui de même que celui de Jules Beau. On se souviendra de lui au moment inéluctable où la machine motorisées, quelles que soient ses formes, aura disparu de notre planète. Il sera devenu notre "album de famille" et pour cela lui aussi a droit à notre admiration et à notre reconnaissance.
Il existe de Jules Beau quelques autoportraits, mais il embauchait aussi quelques amis pour des petites scènes humoristiques. Ici c'est le journaliste Georges Prade qui se prête au jeu de la transformation. Rédacteur en chef du journal "les Sports", il a signé de nombreux articles sur la motocyclette dans diverses revues spécialisées.
Scène classique des compétitions motocyclistes du quart-de-litre ou du tiers-de-litre, le contrôle de la cylindrée des machines exigeait une manipulation acrobatique. Plutôt que de démonter la culasse - quand c'était possible - on préférait introduire par le trou de la bougie une quantité de liquide (essence ? huile ?) correspondant à la cylindrée déclarée. Simple et efficace car il semble qu'il n'y ait jamais eu de contestation.
MODIFICATION - Patrick Delli a sorti sa règle à calcul pour une mise au point très instructive dont chacun, moi le premier, peut faire son miel. On l'écoute :
Si on remplit un cylindre de liquide ou de pâte, on mesure un volume mixte qui correspond à grand V (cylindrée déplacée par le piston) + petit v (volume de la culasse qui est mort et ne sert qu'à calculer le taux de compression).
Dans ces époques lointaines aux taux de compression très bas, ça fait une grosse marge d'erreur !!!En maths, v = V divise par (TC-1) vu que TC = V+v divisé par v
Avec des taux autour de 3 ou 4 à 1, petit v est énorme comparé à V, la cylindrée...
Donc ils devaient faire 2 mesures, une avec piston au PMB pour mesurer X et une avec piston au PMH pour mesurer v... après on fait X - moins v pour obtenir V
Le patin à roulettes est une nouveauté qui suscite des spectacles humoristiques présenté par de jeunes demoiselles plutôt délurées donc peu soucieuses de montrer leurs jambes et leurs dessous.
Le thème de cette séance est le "Skating-polo" qu'elles jouent heureusement sans les maillets ni les chevaux de leurs homologues masculins. L'anglomanie sévissait déjà dans la langue française et n'a guère cessé depuis car le patin à roulettes d'alors baptisé "skating" s'est mué en "roller" d'aujourd'hui.
On chute de moins haut que d'un cheval, soit, mais... l'amour-propre peut en souffrir tout autant . Le décor pourrait être celui de la Salle Wagram qui recevait toutes sortes de manifestations, y compris le Salon du Cycle, de l'Automobile et de... la Moto.
Jules Beau savait à l'occasion avoir un œil gentiment moqueur en montrant ces scènes où le "cheval-vapeur" doit piteusement faire appel à une dépanneuse hippomobile pour rentrer au garage.
Tous les documents de cet article proviennent de la Bibliothèque nationale - Collection Jules Beau. © Gallica
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Message personnel : merci de ne pas essayer de communiquer avec moi par F*#1book ou Messenger. Mon émile est visible car il a paru plusieurs fois sur l'un ou l'autre de mes blogs. Enfin n'oubliez pas de vous inscrire dans le module "M'inscrire" dans la colonne à droite pour être informé personnellement dès la parution d'un nouvel article.
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On reconnaît ici le superbe sidecar König de Rudi Kurth dont la passagère était la célèbre Dane Rowe. Clin d'œil du hasard ou fine allusion du publicitaire ?
"DOUBLE LIFE" c'est d'abord un jeu de mots sur les casques (défunctés, semble-t-il) italiens ou anglais de la marque LIFE (vie). Ils se firent connaître par une publicité plutôt osée pour l'époque car leurs modèles étaient habillés en body painting. Déshabillés serait d'ailleurs plus exact puisqu'il s'agit, en français, de la peinture sur soi. Par sur soie, une spécialité asiatique, mais sur SOI, c'est à dire son propre corps nu et aussi celui des autres tout aussi nu. Ce qui est bien plus intéressant, surtout pour le "peintre". On a déjà évoqué le sujet dans un précédent article sur une publicité Laverda (à retrouver chez Overblog du 31 août 2018) destinée à faire rougir les censeurs de Facebook. Ceux-ci n'auraient certainement pas accepté cette publicité de LIFE (ci-dessus) et encore moins s'ils avaient su la vérité sur l'une des demoiselles si peu vêtues. En effet, la belle Tula qui est au guidon est... un homme. Enfin, a été, car né(e) Barry Bennet Cossey (ci-contre) en Angleterre, elle attendu ses 20 ans, pour voir reconnue sa véritable anatomie de femme en 1974. Elle a commencé alors une carrière de mannequin qui l'a menée jusqu'à la couverture de Playboy en 1991 malgré la pression des annonceurs qui menaçaient de supprimer des contrats publicitaires avec le magazine. Après avoir cédé un certain temps, Hugh Hefner, fondateur/directeur de Playboy a retrouvé son courage...
... et le mensuel a donc publié pour la première fois de son histoire une couverture sur une personne transgenre avec le reportage intérieur correspondant, photos sans équivoque comprises (extrait ci-dessus des plus anodines). Déjà, sous son nouveau...
... nom de Caroline Cossey, la demoiselle était apparue en 1988 auprès de Roger Moore dans "Rien que pour vos yeux" dans la série des James Bond. Ce qui fit écrire au magazine people britannique dévoilant plus tard la vérité que : "La James Bond girl était un garçon". Comme le disait de façon prémonitoire l'une des publicités de LIFE : 'La vie est pleine de surprises" !
Les plus de 20 ans se souviennent sans doute d'une aventure semblable dont le protagoniste était un valeureux canadien pilote de Grands Prix du nom de Mike Duff. Comme Tula-Caroline il changea de sexe et devint Michelle Duff alors qu'il était marié et devenu père de trois enfants. Elle ne connut pas la gloire d'une carrière de mannequin, mais elle aussi écrivit un récit de sa vie et de sa transformation titré "Make Haste Slowly" (Se hâter lentement - Éditeur mad8 Publishing, non traduit).
PRENEZ PATIENCE si vous téléphonez un de ces jours à Jacky Pichaud (de Limoges) et qu'il est un peu long à décrocher l'appareil. C'est que présentement il est fort occupé avec la préparation de la nouvelle plaque d'immatriculation de sa prochaine restauration, une 250 NSU Max. Comme on peut voir, il ne s'agit pas d'un numéro "collection" car cette Max doit pouvoir rouler normalement. On en n'attend pas moins d'un personnage qui utilise quotidiennement une Ural en solo ! Quant à connaître la méthode utilisée pour obtenir un numéro qui devrait arracher un sourire au premier contrôle des "bleus", ça reste top-secret entre le propriétaire et le bureau de la préfecture...
... limousine. Malheureusement, ça arrive au moment où l'anonyme défenseur de la langue française vient de demander à tous les services intéressés (journalistes, administrations, télévisions, radios, etc) de ne plus utiliser le mot "fake news" qui devra être remplacé par "infox".
En parlant des "bleus", aux Estados-Unidos, ils en ont des bons, eux aussi... Je sais, c'est pas beau de se moquer, mais même ses potes le font en immortalisant la scène et ça lui fera un souvenir de son époque motarde, maintenant qu'il se retrouve à régler la circulation dans New-York.
DERNIÈRE HEURE... DERNIÈRE HEURE... DERNIÈRE HEURE... DER
Un genre de rumeur publique m'apprend que la police a aligné les contredanses et enlevé par paquets les motos qui stationnaient autour du Salon de la Moto (et de l'Auto) à la Porte de Versailles. De quoi arranger les affaires d'Anne Hidalgo, même si elle n'est en rien responsable de telles décisions de la Préfecture de Paris. Mais ça ne peut que réjouir les prétendants qui visent sa place. Tiens donc, j'y pense, est-ce qu'il y aurait, dans ce genre d'opérations, un lien avec les prochaines municipales qui s'annoncent ? Dites-moi que je me trompe... -----------------------------
HORREUR DE MOI !, comme disait Jean Nougier, j'allais oublier mon hommage aux censeurs de F*#*! book. Voici ma presque erreur réparée car il faut bien leur donner du travail à ces gardiens de la morale et des bonnes mœurs.
Cette publicité (pleine page, je crois) est parue dans le numéro 44 de Moto Journal. On étaient jeunes et beaux alors. Je vous laisse calculer l'année...
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JE RÉPONDS ICI à une question qui m'a été posée sur mon autre blog (overblog) que je mets en sommeil pour cause que maintenant les publicités y apparaissent au beau milieu d'un article, parfois au milieu d'un paragraphe ! La pub est un mal nécessaire sur ces supports gratuits, soit, mais il y a une manière de s'en servir. Na !
Donc voici pour Philippe J. qui réclame une photo de la Briest dont j'ai passé un très mauvais document destiné à dater plus précisément cette machine. Philippe étant le propriétaire de cette photo était bien placé pour demander à la voir (même si je l'ai publiée ailleurs, sans doute dans Moto Revue Classic). Par ailleurs, un autre lecteur a l'air de croire qu'il s'agit-là d'une machine à vapeur. Que non point, cher Manuel S. car la Briest est bien motorisée par un moteur thermique à explosions dont le cylindre est cette...
... chose protubérante et pourvue d'ailettes qui précède dangereusement le véhicule. Encore plus en avant, ce qu'on pourrait prendre pour une hélice est en réalité le carburateur (du moins l'arrivée d'air, je suppute) alimenté en essence par le tube courbe et chromé relié à la cuve que l'on distingue au niveau de l'embase du cylindre. Le gros cylindre horizontal contient le carburant mais celui, de plus petit diamètre garde son mystère (huile de graissage ?). La direction de l'engin s'effectuait par le classique guidon, mais aussi semble-t-il par les pieds au moyen de biellettes articulées sur la fourche et actionnées par les deux cale-pieds. Il est vrai que tout le poids du moteur sur l'avant, plus l'effet de l'énorme volant-moteur extérieur devaient produire une direction lourde et peu précise.
Sur cette autre photo du Soleil du Dimanche, revue hebdomadaire parue le 7 juillet 1895, on distingue mieux la chaîne de transmission finale qui semble directe, depuis la sortie-moteur jusqu'à la couronne arrière. Pas trace d'un embrayage quelconque. La présence d'un éclairage de nuit témoigne d'un optimisme certain. Le commentaire de la revue se borne à déplorer le déclin de la bicyclette au cas où elle s'adjoindrait un moteur...
Pour plus de détails concernant le document auquel je fais allusion au début de cet article, on se reportera à mon autre blog : zhumoriste.over-blog.com
... et ceci qui n'a rien à voir mais me permet de continuer ma guerilla personnelle contre les censeurs de Facebook qui ne supportent pas de voir un téton féminin en photo car : "Nous avons à nouveau examiné votre publication et elle ne respecte pas les Standards de notre communauté sur les scènes dénudées ou l’activité sexuelle. Personne d’autre que vous ne peut voir cette publication."
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Illustration de l'époque qui, comme nombre d'entre elles, a été exécutée chez Kossuth, une entreprise de gravure spécialisée dans ce genre de travaux.
On n'en connaît que le nom de son créateur, Edmond Aubert, qui a exercé au début du XXème siècle au Mans, après des stages de mécanicien chez Hurtu à Paris. Revenu dans la Sarthe, il s'installe comme représentant et réparateur des machines à coudre Hurtu. Puis, de fil en aiguille (pas mal celle-là... machine à coudre-de fil en aiguille), il s'intéresse au tricycle alors naissant. Juste après le De Dion, il construit sa propre machine avec sa propre géométrie afin de se distinguer de ce qui existe déjà. Puis il va dériver vers l'automobile, en particulier vers la draisine, cette curiosité motorisée qui circule sur des rails. D'après Jean-Pierre Delaperelle, l'auteur du livre (*) dont je tire toute ma science, le moteur du tri avait une culasse refroidie par eau, mais on n'en sait pas plus sur la transmission du mouvement entre moteur et la roue arrière et, éventuellement, les roues avant.
Exposé lors d'un Salon de Paris, le tri Gladiator montre son système de transmission "classique" étant donné la disposition du moteur qui n'est pas central, façon Aubert, mais paraît décalé vers la gauche.
De la même époque, on connaît un tricycle Gladiator (ci-dessus) qui n'aura pas plus de descendance que le Aubert. Le seul avantage que l'on peut accorder à ce montage du "tout à l'avant" est d'éviter le cabrage intempestif de la machine, assez courant parait-il.
(*) L'Invention de l'automobile, par Jean-Pierre Delaperelle (Editions Cenomane 1986)
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L'histoire de BMW comprend une R 73 qui ne se retrouve pas dans la généalogie de la marque. Et pour cause puisqu'il s'agit d'un montage français réalisé au lendemain de la guerre, à base de pièces diverses BMW et d'un moteur de R 75. Cette 750 trouvait sa place entre la R 71 dernier flat-twin d'avant-guerre et la R 75. On connaît moins, voire pas du tout, l'équivalent proposé sous le nom "Citation" chez le rival Zündapp.
Cette "moto fantôme" n'a rien d'un assemblage puisque les plus lettrés d'entre vous auront reconnu une silhouette familière, celle de la Horex "Imperator", la plus britannique des 500 germaines. Née en vertical-twin demi-litre, elle fut commercialisée en Allemagne en 400 mais pour complaire à une clientèle américaine avide de puissance, on en revint à une 500 cm3 de 34 ch au lieu de 26 de l'original. Huit chevaux gagnés avec 100 cm3 de plus...
Première version (1952 ?) de l'Imperator en 500, avec une lourde "jupe" arrière influencée par la vague scootériste des années 50. La fourche télescopique sera toujours disponible en option sur les modèles postérieurs.
Berliner Motor Group était l'importateur de nombreuses marques européennes sur la côte est des États-Unis. Dans son portefeuille on trouvait Norton, Matchless, Guzzi, Zündapp, Hercules (Sachs) et surtout Ducati. C'est à l'initiative de Joe Berliner que Ducati créa la 4 cylindres Apollo dont il espérait qu'elle équiperait les polices américaines. (Tous les détails de l'aventure des Frères Berliner sont à lire chez http://www.zseft-zundapp.com/)
Livraison de la Ducati Apollo à Joe Berliner (blouson clair) en présence de l'ingénieur Fabio Taglioni (2ème à droite, costume marron).
QUAND L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE PART EN VRILLE
On sait maintenant qu'une imprimante peut créer en 3D des tas de choses en manipulant "simplement" une souris d'ordinateur. Les apprentis sorciers font confiance à corps perdu à ces machines dites intelligentes, mais il pourrait y avoir des retours de bâton non programmés. Par exemple avec la photocopieuse qui fait désormais partie du paysage de milliards d'entreprises et dont les premiers exemplaires ont donné lieu à des expériences "in vivo" non programmées. En voici quelques exemples réussis...
Mais il arrive que la machine prenne les commandes à la place de l'homme (ou de la femme). Devenue libre et indépendante, elle échappe alors au contrôle du préposé manipulateur et se met à copier sur le corps humain le dernier document qu'elle a enregistré aux fins de le reproduire. C'est l'accident industriel dans toute son horreur !
On en a vu le résultat lors du dernier Salon de Milan sur le stand Benelli (désormais propriété chinoise) où s'exposait la dernière mouture du Leoncino. Lequel n'a d'ailleurs rien à voir avec son illustre prédécesseur, un brillant quoique modeste 125 né deux-temps avant de passer au noble ACT.
Le "Petit Lion" dans sa version 2018 est un 500 deux cylindres parallèles inclinés sur l'avant doté de tout le confort moderne : eau froide et soupapes par poignées de 4, étriers de freins radiaux 4 pistons, électronique partout où il en faut et même ailleurs. Mais ça ne fera pas oublier le lionceau qui ornait le garde-boue avant du "Leoncino" original
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LA NATURE IMITE L'ART...
...OU BIEN EST-CE LE CONTRAIRE ? Depuis Aristote († en - 322) jusqu'à Oscar Wilde († 1900), en passant par Pascal († 1662) et Boileau († 1711), philosophes, écrivains et savants en tout genre se sont préoccupés de cette grave question. Le Zhumoriste est fier d'apporter modestement aujourd'hui sa contribution dans le débat grâce à deux documents irréfutables car absolument authentiques (ce qui est rare dans ce monde de fake niouzes). Ci-dessus vous voyez une scène dont je n'ai pas pu retrouver l'auteur, à moins que sa signature ne soit ceci que je ne saurais traduire. En dessous, c'est une œuvre de Tim MacPherson, un photographe britannique spécialiste de compositions improbables. Il travaille pour de nombreux supports de presse et de publicité dont, entre autres, Honda qui lui a inspiré cette composition. Aucune de ces photos n'est datée, mais la coïncidence dans les idées est d'autant plus significative qu'elles ont été réalisées à des milliers de kilomètres l'une de l'autre. Toutefois, la logique voudrait que Tim MacPherson (L'ART) ait eu connaissance de l'existence de la photo en noir et blanc (LA NATURE), alors que la réciproque est plus que douteuse...
Pas avare d'idées, ce Tim a signé une "descente à ski" dans l'escalier d'un pavillon de banlieue que vous n'avez pas intérêt à laisser traîner sous les yeux de vos enfants sous peine de grosse surprise... (toutes les photos de Tim sont sur www.timmacpherson.com)
Quelques draps immaculés, une boîte de punaises : vous êtes à St-Moritz pour une poignée d'euros !
POUR S'ORNER LE DEDANS DU CASQUE
Entre la découverte d'une nécropole médiévale au Mont Saint-Michel et celle d'un cimetière juif du moyen-âge à Bologne, l'affaire n'a pas fait grand bruit. Sauf dans le petit monde de l'archéologie, on ne s'est guère ému d'une curieuse peinture apparue lors de la restauration de la célèbre Chapelle Sixtine du Vatican. En grattant les restes d'un barbouillage sommaire de la scène (ci-dessous) représentant "Dieu donnant la vie à Adam le premier homme", est apparue une autre scène d'une œuvre précédente du facétieux Michel-Ange.
Vue entière de la scène originale telle qu'elle existait il y a peu au plafond de la Chapelle.
Détail en gros plan et avant restauration récente du geste qui donne son nom à cette peinture.
Dessin d'après nature, voici ce qui se cachait derrière le barbouillage commis par Michel-Ange entre 1508 et 1512. Jugée diabolique car prémonitoire, cette "vision" qui rappelle celle d'un Leonard de Vinci a dû être maquillée, sans doute sur ordres de l'autorité papale de l'époque. Justice est enfin rendue aujourd'hui : Adam, notre père à tous, est né MOTARD !
Approfondissons nos connaissances dans les "bôzarts" avec ce tableau des années 20 signé de l'artiste russe Konstantin Vyalov (1900-1976). Il célèbre un raid motocycliste entre Moscou et Londres qui ne semble pas avoir laissé d'autre trace dans l'Histoire. Cependant il rappelle les multiples voyages à travers l'Europe d'un certain Robert Sexé. (Le document ci-dessus a été pisté grâce au facebook de Art Prikhodko).
En conclusion de cet intermède artistique, une dernière œuvre motocycliste (voire tauromachique ?) dont l'existence ne peut se justifier par la volonté d'une municipalité de se débarrasser au plus vite de son 1% culturel...
LA V MAX AU GOÛT DE SOJA
Elle est sortie de scène par la petite porte à la fin de 2016, mais il est probable qu'elle reviendra dans une ou deux générations. Elle prendra place parmi les motos dites "mythiques", l'adjectif qui a pris la place de "légendaires", connoté aujourd'hui "conte pour enfants" (alors que nous sommes tous des enfants, avec nos gros jouets bruyants). Cependant la Yamaha V Max est différente des japonaises du même calibre. Que ce soit chez Suzuki (Hayabusa 1300), chez Honda (CBX 1000) ou chez Kawasaki (750 H2), on ne retrouve pas le sentiment mitigé qu'inspire le V4 de 1200/1700 : crainte mêlé de respect avec aussi une pointe d'envie.
Sa disparition a apporté une lumière nouvelle sur son concepteur, Kenji Ekuan († 2015) et sur son entreprise de design, GK Design Group. Tous les Japonais connaissent bien l'une des créations de GK car elle figure depuis 1961 sur la table de millions de consommateurs. C'est une petite bouteille de soja, cette sauce qui accompagne tous les plats traditionnels nippons, de l'entrée au dessert (!) et dont l'esthétique a demandé des semaines d'études en plus de la réalisation de pas moins d'une centaine de prototypes (photo ci-dessus avec études dessinées).
Kenji Ekuan fut très tôt associé aux projets de Yamaha, y compris dans le domaine de la compétition comme ici avec la twin deux-temps 250 YD de 26 ch. Cinq exemplaires (YD A et YD B) d'entre elles furent engagées dans le Grand Prix du Mont Asama de 1957. Carton plein avec les trois premières places devant... une Honda !
Kenji Ekuan (1929 - 2015)
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"CEUX QUI NE SONT PAS VENUS N'ONT RIEN PERDU", ecrivit Le Zonard à propos de ce trial de novembre 1988 dit aussi Trial du Mont Panisel. Dans ce bulletin d'une AFATA renaissante au début de 1989 (?), cette épreuve belge était expédiée en une dizaine de lignes. Cependant, nul ne pouvait prévoir qu'elle allait devenir aussi internationale que fidèle obstinément à son principe premier : n'accepter que des machines d'avant 1965 (sauf "Spéciales " et dérogations). Nul ne pouvait non plus prévoir que 1988 allait être une cuvée très spéciale rendue quasiment sibérienne par la faute d'une neige qui tomba sans discontinuer durant tout le dimanche. Pourtant la veille, un autochtone interrogé avait déclaré que la neige : "Ça ne saurait se produire, sais-tu, ça fait au moins ouite années que la neige n'est pas tombée ici, une fois, alleï !" (d'après Le Zonard).
... et voici la preuve de ce que j'avance avec les premières photos de cette journée, dès les débarquement des machines. Le cadre est quasiment celui de Noel mais sans le vieux barbu du même métal. Ce dernier - le métal - est ici d'origine française puisqu'il s'agit d'une Motobécane de 1962 largement modifiée par Robert Maertens, selon les canons de la grande époque qui vit souvent des motos de Pantin accéder aux podiums nationaux. R. Maertens était l'un des membres de la maigre délégation tricolore avec...
... Marco Raymondin qui venait tout juste de "toucher" sa Triumph préparée minutieusement par un spécialiste du Rosbifland. Beau jouet comme sorti de sa boîte, elle allait rapidement se transformer en tas de boue au contact du sol détrempé.
Déjà à pied d'oeuvre, Gilles Grépinet sur une BSA Gold Star avec Nénesse, son singe, goûtent aux joies d'un toboggan aussi pentu que glacé. Comme il était prévisible, la tentative se terminera...
... de façon très mitigée, mais dans une grosse rigolade des deux compères nullement dépités par l'adversité des éléments météorologiques. Tous deux complétaient la représentation française et aussi sur le seul (sauf erreur) attelage engagé.
Une telle occasion d'admirer un beau moteur de Gold Star, ça ne se rate pas ! Mais, comme ce trial était international, il y avait aussi un bon contingent allemand avec de curieuses machines qui n'ont guère été vues sous nos cieux par la suite.
La marque la plus connue est Zündapp et pas pour les meilleures raisons (modèle KS 750 "Russie"...), ce qui a estompé une production d'après-guerre innovante en deux-temps. Comme pour tout ce qui venait d'Outre-Rhin, le mark fort rendait le flat KS 601 quasi inaccessible sauf pour quelques mordus ou professionnels (sides des porteurs de Presse), allergiques au flat bavarois. Celui-ci était alors représenté en France par un personnage d'un commerce rien moins qu'agréable, fort de sa position hégémonique et parisienne.
Par ailleurs, la faible production de la KS 601 (5000 machines au total...) n'était pas comparable avec le succès commercial du rival B.M.W. boosté par ses victoires au mondial du sidecar. Zündapp se rattrapa avec une gamme de deux-temps entraînée par une 200, mais c'est avec des 50, 75, 100, 125 et 250 que viendront les plus beaux succès, surtout en trial et autres disciplines du tout-terrain. Gustav Franke et Sengfelder furent les vedettes du trial international dans les années 50 et c'est de leurs machines que s'inspireront les amateurs de machines pré-65. Le KS 100 de série était une excellente base, en empruntant quelques idées aux Zundapp d'usine si redoutables dans les Six Jours Internationaux.
Autre Zundapp dérivée de la 200 et peut-être inspirée de celle de Gustav Franke, bardé de titres au Championnat d'Allemagne dans les années 60. Il remporta également par deux fois le Challenge Gouthars qui préfigurait le championnat mondial de trial.
Plus connue par les frasques tropéziennes de l'un de ses rejetons (Gunther, troisième des 4 maris de B.B.), la Sachs Fahrzeug- und Motorentechnik a fournit durant des années des moteur à de multiples marques allemandes. Parmi elles, Hercules, vieux constructeur de Nuremberg qui sera absorbé par son fournisseur en 1965, lequel ajoute Victoria, Express et DKW dans sa corbeille. Hercules produit alors de redoutables machines d'enduro dont le souvenir a inspiré des machines de trial plus paisibles.
L'échappement du deux-temps a toujours posé des problèmes de logeabilité que trahissent les circonvolutions de celui-ci doté d'un silencieux sous la selle et d'un "étouffoir" de bruit en fin de parcours, le tout d'une longueur... certaine.
Toujours du cylindres à trous allemand chez T.W.N. (Triumph Werke Nurnberg) qui tient son nom d'une collaboration avec la fameuse marque britannique jusqu'à l'arrivée des nazis au pouvoir. L'après-guerre vit l'apparition de modèles originaux, tous en deux-temps, dont certains très performants grâce à des études poussées sur l'échappement. La 200 Cornet, base du bitza ci-dessus, arborait un "haricot" du plus bel effet en sortie de cylindre...
... qui nécessitait un gros travail de chaudronnerie pour le retourner vers le haut afin de le protéger des chocs en tout-terrain. Le réservoir est lui aussi entièrement fait main.
Une innovation du début des années 50 que l'on "réinventera" quelques décennies plus tard. Pas d'autres infos sur cette question à part ce document publicitaire (en français).
Autre originalité des T.W.N., le cylindre est dédoublé avec deux pistons parallèles sur une bielle en Y. Il aurait même existé un prototype formé de deux moteurs accolés pour former un 4 cylindres deux-temps transversal, avec le bruit d'échappement en rapport...
Aucune réunion de trialistes "anciens" ne serait complète sans la présence d'une Greeves, avec ou sans sa célèbre fourche "banane" qui lui donne son étonnante silhouette. En son temps, certains la jugèrent "laide". Ils rectifièrent ensuite au vu de ses résultats sur le terrain : "laide et fonctionnelle"...
Le "Lion", c'est Peugeot, mais lorsqu'il va très vite, il devient belge et s'appelle "Lion Rapide" ou encore "SALIRA" ce qui est nettement moins glamour. Il s'est dit que ce dernier terme était utilisé pour les machines populaires afin de les distinguer de modèles plus luxueux. Le Lion belge devint Rapide afin de le démarquer dans sa région de naissance (Alost) où les Lion concurrents étaient nombreux à se disputer le marché du cycle.
Luxe ou populaire, cette 200 à moteur Villiers témoigne d'un intérêt et de la connaissance certaine de ce qui faisait une moto de trial. Nés en 1923, les Ets Lion Rapide cessèrent leur activité en 1957 et le stock de pièces déjà produites fut vendu au kilo.
Pour mieux brouiller les pistes, le badge de réservoir des SALIRA-Lion Rapide figurait le signe astrologique du Sagittaire : l'homme-cheval.
------- Prochain article : les 4 temps du trial de Mons 1988 -------
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