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CHARLES BÜRKI de retour aux Pays-Bas entame une deuxième vie d'artiste/dessinateur avec quelques incursions dans le design. Il fournit des illustrations à des magazines traitées de façon réaliste comme l'époque d'après-guerre en demande lorsque la photographie d'un accident, d'un drame quelconque n'est pas disponible. Ceux qui ont connu le magazine "Radar" (Radar-était-là !) voient de quoi je parle. Sinon, voici un "Burki" d'époque.
L'origine de ce style est à rechercher du côté des Américains avec leurs couvertures de romans policiers ou de la "presse du cœur" qui existaient déjà dans les années 20/30. L'Europe a découvert après 1945 ces images de pulps-magazines en même temps que la pétillante boisson C***a ® les Lucky Strike et la triple page centrale de Playboy. Avec sa longue tradition d'hebdomadaires réduisant la 'une' (à droite) en un grand dessin en couleurs, l'Italie a développé le concept dans sa presse illustrée. Celle-ci a pénétré en France avec le groupe des éditions de celui qu'on surnommait avec respect le Napoléon de la presse du cœur : Cino Del Duca (Intimité, Confidences, Nous Deux, et une quinzaine d'autres magazines de la même veine). Une génération plus tardive, et plus jeune, connaîtra des publications italiennes plus "roboratives" (Sam Bott, Luciféra, Prolo, Maghella, Isabella et autres Salut les Bidasses !). Elles seront proposées en version française par les éditions Elvifrance (auto-proclamé "Le roi des pockets boucs") dont l'exemplaire, ci-dessous en couverture, est peut-être une version batave.
Après le dramatique incendie, un autre "coup de chaud" où Charles démontre sa bonne connaissance des anatomies féminine et masculine...
Encore un dessin de Moto Revue qui aurait dû passer dans le premier article sur Bürki. On remarque la francisation du panneau indicateur "PLINDTROU" qui signale la route en réfection. C'est la revue hollandaise Motor qui publiait régulièrement les œuvres de l'artiste.
Une partie de celles-ci a fait l'objet d'un catalogue (De kunst van het motorrijden - 1997) à l'occasion d'une exposition, catalogue aussi introuvable que 'Achter de kawat' le terrible livre relatant la captivité de l'auteur (ci-dessus avec son épouse Sophia).
Des cigarettes au hot-dog en passant par les autobus, le carburant (Shell), les appareils électriques (Philips), les bonbons à la menthe (Faam) ou les pneumatiques (Goodyear) la signature de Bürki a rythmé les avancées de la société hollandaise, sans oublier l'emblématique DAF...
Mais il revient souvent à la moto...
... en particulier JAWA, marque qui équipa à plusieurs reprises - et avec succès - les équipes officielles hollandaises dans les 6 Jours Internationaux.
Le dynamisme de ses compositions et leur précision technique font toujours le bonheur des lecteurs de Motor alors que ses "folies mécaniques" ont contaminé aussi l'automobile.
Double Rolls avec petite voiture de secours dans le coffre (une DAF ?) et un super service de secours (une Rolls en panne, Gontran, est-ce possible ?).
Un V16 de 1000 CV, il fallait bien ça pour draguer les minettes, surtout que deux d'entre elles semblent être de blondes Suédoises dont la liberté de comportement est bien connue... (Aie ! Aie ! S'il vous plaît, pas sur la tête, Madame Élisabeth Moreno ! )
Dans ce gros délire science-fictionesque, Bürki peut être comparé au maître du genre, Albert Robida.
L'artiste revient sur terre, ou du moins dans les années 60, en travaillant sur un cyclomoteur sportif 50 cm3, dénommé Rocket, au design soigné destiné à la marque hollandaise Union.
Entrées des "tuyères" avant dans lesquelles sont insérés les clignotants.
Sous le nom de Boomerang, il sera commercialisé, mais en perdant beaucoup de son originalité. Un gros réservoir (exigence des concessionnaires ?) alourdit sa silhouette et il a perdu les fameuses "tuyères" latérales du projet Rocket. Le modèle original sera "reconstruit" à l'identique par les journalistes de la revue Bromfiets (Vélomoteurs) et a été présenté en janvier 2020 sous le patronage de Victoria, la nièce des Burki.
Deux autres projets de Charles Burki dont on pourrait retrouver des traces chez d'autres constructeurs italiens (Piatti, Italjet) ou espagnols (Montesa), voire français (Cabri de Bernardet, Pagnon prototype, Stabylcar) jusqu'au MotoCompo de Honda.
Hommage tardif des Pays-Bas, en 2009, à son grand artiste avec ce timbre de 44 centimes. Belle mise en scène sur des cartes postales utilisant des jouets-motos en tôle lithographiées (c'est ça qu'on appelle entier postal ?).
Un dernier Burki pour la route qui vient d'être publié dans le dernier numéro de Classic & Retro, publication sœur bimestrielle de Motor NL, qui honore ainsi son prestigieux collaborateur des temps passés.