AUSSI PASSIONNÉ QU'AMBITIEUX Giuseppe Carrù réalise en 1950 un tout nouveau moteur vertical-twin de 250 cm3 (53 mm x 56) qu'il va décliner en 500, puis 600 pour courir en sidecar. Lui même pilote un attelage tandis qu'un autre est confié à Luigi Vittone. La 250 de 22 ch est aussi engagée, avec son créateur, mais il semble que son développement ait été sacrifié au profit des deux plus grosses cylindrées dont elle différait à peine par le poids puisqu'elles avaient toutes des semblables parties-cycle.
Le document ci-dessus, publié dans Moto Revue, est repris de la revue italienne Motociclismo de 1950, d'où une féroce retouche d'époque à l'aérographe et à la gouache, traitement appliqué également...
... à la vue générale ci-dessus reprise de la même revue italienne.
Les nouvelles Carrù sont d'une technique résolument moderne, avec une oscillante arrière tandis que la fourche à courtes biellettes est conservée. Après tout, si une marque aussi prestigieuse que Guzzi la conservait, cette solution technique n'était sans doute pas si mauvaise. Carrù se distinguait des autres machines de compétition par la distribution de son moteur. Résolument double-arbre à cames en tête, la commande de ceux-ci s'effectue de façon "mixte" par une chaîne sous carter, côté droit, qui commande l'act d'admission puis celui de l'échappement par des pignons (ou peut-être une chaîne ?), côté gauche.
Abondamment lubrifiés, les pignons (?) sous carter du moteur de la 250 qui a survécu et se trouve aujourd'hui chez un collectionneur italien.
Bien que délaissée en son temps par Carrù, la 250 a suivi l'évolution de ses ainées : oscillante, télescopique et gros réservoir avec renfoncements pour les genoux.
Les activités multiples de Giuseppe Carrù sont celles d'un touche-à-tout. On le voit continuer dans la course en side (en casquette, à droite avec son passager) tout en concevant une monoposto bien dans l'air du temps (équivalent de la Formule "racer" chez nous). Il ne négligera pas le tout terrain, en préparant la Mondial 200 "Regolarita" et la Mi-Val de moto-cross. Plus tard il s'intéressera même aux Zündapp, les 125 deux-temps si redoutables dans les 6 ISDT et assimilés.
Vue "intérieure" d'un attelage 500 ou 600 Carrù (non daté) avec un réservoir au dessin différent et le coussin riquiqui réservé au passager dans les virages à droite.
La 250 Carrù semble être la seule machine survivante en Italie dans sa forme la plus aboutie, car Giuseppe semble avoir été le maître des œuvres en gestation permanente. En témoigne cette doppio albero de ses débuts, ci-dessous...
... dont la partie-cycle a été modernisée au fil des années, sans que l'on sache si c'était par la main du maître ou celle d'un fidèle admirateur.
Un autre mystère persiste autour de la Carrù 'Type Carole' dont on ne connaît rien de la carrière, jusqu'à nouvel ordre, puisqu'il n'en existe aucune trace dans la presse, italienne ou autre. Comment est-elle arrivée en France ? Qui - voir ci-dessous - la pilotait à Carole ? Où se situe-t-elle dans la chronologie des productions Carrù avec son moteur incliné de 2eme génération, sa fourche à biellettes, deux caractéristiques qu'on ne retrouve plus chez notre Turinois après 1950 ?
À Carole, s'il se reconnaît...
Pour finir, on remet une pièce dans le bastringue avec la photo de ce bitza du diable : cadre Norton Featherbed Slimline, fourche Roadholder Norton, boîte Norton pour entourer un moteur Carrù vertical-twin inconnu de nos services. En l'absence d'une autre photo du côté gauche, on suppose que c'est un simple-arbre, toujours à chaîne. La culasse est dans la meilleure tradition britannique avec ses bouchons permettant le réglage du jeu aux soupapes. Pour le reste, on écoute celui qui en sait plus...
Documentation et certaines photos proviennent du Musée d'Hockenheim et de Moto Revue via Motociclismo des années 50. Que les détenteurs de ces revues et photos veuillent bien trouver ici nos remerciements.