LA MAIN AU PANIER : ÇA PEUT MENER LOIN !
Entendu un lundi matin au journal de la Matinale de France Inter : "Quand tu tires et qu'çà rentre, ça fait du bien !" Déclaration enthousiaste et débridée de Céline Dumerc (à droite) la capitaine de l'équipe de France
de basket (baptisées "Les Braqueuses"), au lendemain de leur magnifique victoire sur la Serbie (73 à 57). Avec la suite malheureuse qu'on connait...
REPRENONS NOS ESPRITS !
Les plus grands noms de la photographie française ne se sont jamais beaucoup passionnés pour la moto ou le sport motocycliste. Cependant, en grattant bien, on peut récolter quelques images. Elles sont plus ou moins intéressantes mais elles ont le mérite d'exister.
On commence par celles d'Henri Cartier-Bresson, membre-fondateur de la célèbre agence Magnum, qui a parcouru le monde pour le compte de nombreux magazines français et étrangers. Toujours présent là où il se passait quelque chose, que ce soit l'arrivée des communistes à Shanghaï ou la crise de Cuba, jusqu'au combat pour le Larzac, la libération de Paris, celle des camps nazis, etc.
En Mongolie, un sidecar très familial (environ 1950). On aura reconnu une Planeta Ish d'origine russe, une 350 deux temps monocylindre de 11 chevaux "pompée" sur une DKW d'avant-guerre.
Publicité d'époque sur : https://www.autoevolution.com/moto/izh-49-1951.html#agal_10
Rejeton d'une riche famille d'industriels (le fil à coudre Cartier-Bresson), il refuse l'avenir qui lui était tracé. Des études artistiques le mèneront dans le sillage des surréalistes avant qu'il se tourne vers la photographie. Son premier reportage sur l'Afrique parait en 1930 puis il revient en Espagne au moment du coup de force de Franco. Il adhère à la cause des communistes jusqu'en 1946 avant de s'en éloigner à la suite de la répression en Hongrie (1947). Durant toute cette période, il ne signera d'ailleurs ses œuvres que du seul nom Henri Cartier, en particulier le film "Victoire de la vie", en hommage à la république espagnole (video sur http://parcours.cinearchives.org/).
Alors que la plupart des seigneurs de la photo ont été plutôt attirés par l'automobile, à l'exemple d'un Jacques-Henri Lartigue ou d'un Man Ray, on trouve chez Cartier-Bresson plus d'une douzaine de clichés sur lesquels apparait un deux-roues. Jamais en sujet principal certes, mais toujours présent dans un coin de l'image.
Dans le bidonville de Nanterre où vivront des milliers d'immigrés dans les années 50 à 70. À gauche, une Mobylette AV 89, principal moyen de transport de l'ouvrier et des jeunes.
Motobécane était alors le premier constructeur MONDIAL de deux-roues !
La moto est rarement le sujet principal comme ici en 1974 sur le plateau du Larzac. Un lieu de rassemblement emblématique des luttes de la jeunesse, à la fois CONTRE l'armée qui voulait agrandir un camp déjà existant et POUR défendre les paysans chassés de leurs terres. C'est à cette occasion que la France va découvrir une future grande gueule de la politique: José Bové.
Le rêve américain de toute une génération : le Fanticmotor Chopper ou la Harley (miniaturisée...) de Peter Fonda dans le film-que-vous-savez. Il fut proposé en 50 cm3 et en 125 cm3 et c'est avec l'un de ces 125 que Jean-Pierre Edart, apôtre du 50 à Moto Journal s'engagea - et termina - le Tour de France Motocycliste en 1974 !
Autre pays et autre machine, sans doute une Norton, puisque nous sommes en Angleterre où Cartier-Bresson a capté une image que l'on n'a guère l'habitude de trouver dans nos gazettes habituelles.(voir correction par Gilles Tocanne dans les commentaires en fin d'article)
"C'est grâce aux Américains, a t-il déclaré un jour, que j'ai été considéré comme un artiste-photographe". Dès le début des années 30, il est en effet exposé dans une galerie new-yorkaise alors que la France mettra plus d'un quart-de-siècle avant d'admettre que la photo est un art véritable (bien qu'elle fut pionnière dans ce domaine...). L'œil de C-B sur l'Amérique est critique mais pas sectaire comme on pourrait s'y attendre au regard de ses convictions politiques de l'époque. Lesquelles vont changer, on l'a vu. Au long de plusieurs séjours aux États-Unis, ses sujets se diversifient à l'extrême : chômeurs dormant dans la rue, banquiers dans leur bureau, grève aux usines Ford, prisonniers dans le New Jersey, manifestations des noirs pour les droits civiques. Du Texas, il rapportera une "image motocycliste'" rare. Elle est rare car elle a été faite "à la volée", depuis une voiture (le rétro en amorce à droite), rare aussi parce qu'on y voit un noir sur une Harley. C'est le noir qui fait la rareté, pas la Harley vue à Galveston, au Texas en 1967. Coïncidence ou non, de 1963 à 1968 l'Amérique était en proie à des émeutes raciales qui rendront célèbres à travers le monde les noms de Watts (New York), Selma (Alabama) ou Chicago. Une fois encore, Cartier-Bresson a donné son "point de vue" sur l'évènement...
Thème récurrent des photographes, "Les Amoureux" de Cartier-Bresson sont de ceux que l'on ne peut soupçonner de poser. D'autres plus célèbres sont d'ailleurs exploités en cartes postales et leur authenticité n'a de cesse d'être discutée par la "gentry" de la photo. On remarque au passage le cadrage tout en hauteur qui se retrouve souvent chez l'artiste. Il ne doit rien à un tirage postérieur dans la chambre noire car C-B ne recadrait jamais une photo. Dans sa tête l'image était "exacte" dès qu'il appuyait sur le déclencheur du Leïca.
ATENÇAO ! OCCHIO ! WATCH OUT ! ATTENTION !
Le ministère de l'Intérieur va nous gâter qui annonce la mise en place "massive" de radars embarqués, plus mobiles encore que ceux qui existent déjà. Dans des voitures banalisées, le conducteur sera seul à bord pour conduire et actionner l'appareil détecteur. C'est une question d'argent qui retarde l'affaire pour le moment (54 millions d'euros à trouver pour équiper 400 véhicules !), mais six voitures sont déjà opérationnelles à titre d'essai dans la région d'Évreux. Parait qu'elles seraient à la recherche d'un faux prêtre russe - plus ou moins barbu selon les saisons - au guidon d'un monstre noir qui sillonne la région. M'est avis qu'il ferait bien de se mettre au vélo, électrique à la rigueur et vu son grand âge...