• Des Bichrone à la pelle ! (suite)

    "LA BICHRONE APPARAIT, le cercle de famille applaudit à grands cris / Son beau moteur qui brille / Fait briller tous les yeux " aurait certainement rimé le Père Hugo s'il n'était prématurément décédé (1885) avant d'avoir connu la Bichrone qui était alors dans les crayons d'Hippolyte Lepape. Il faut dire que la famille Bichrone s'est brusquement agrandie dans les quelques jours qui ont suivi le premier article d'ici même (30 août 2016).

    J'avais gardé sous le coude deux photos d'Esther Grangeon publiées sur son Facebook à l'occasion du French Festival of Slowth organisé au Château de Lantilly (voir en fin d'article). Ce sont les premières publiées - à ma connaissance - présentant la désormais célèbre bicylindre - fausse - mais vraie deux-temps française que l'on croyait défunctée à jamais. Voici ces deux documents capturés par l'œil d'Esther qui, d'habitude, semble plutôt portée vers les belles carrosseries puisqu'elle est Présidente du club Renaissance Auto Rambouillet (à retrouver sur www.renaissanceauto.org). Belle preuve d'éclectisme ! 

    Des Bichrone à la pelle ! (suite)

    En vraie professionnelle, Esther Grangeon a photographié les deux côtés de cette Bichrone dont un gros plan sur le moteur qui permet de l'admirer dans tous ses détails. En arrière-plan, on distingue... 

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    ... une autre machine rare et française, c'est une Lamaudière ou Lamaudière & Labre ou encore Lamaudière & Mauger (Audax en fin de vie), selon les années et les associations fluctuantes.

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    Une autre importante contribution est venue de Kees qui est sans doute le propriétaire de la Bichrone vue à Lantilly. Ce qui lui a permis de la photographier sous toutes les coutures et de nous faire profiter de ses œuvres (voir plus loin). Il a joint plusieurs documents d'époque dont cette photo (ci-dessus) d'un gentleman en col dur et casquette, extraite d'un magazine britannique non daté. Comme ses confrères le photographe s'est bien plus intéressé à la Bichrone que ses homologues français. Dommage pour nous qui étions cependant aux premières loges... 

    Des Bichrone à la pelle ! (suite)

    La Bichrone telle que présentée en mars 1903, dans la revue britannique "The Motor". Ce qui laisse supposer qu'il s'agit du modèle présenté au Salon de Paris en décembre 1902. C'est alors un moteur adapté à une bicyclette ordinaire bien différent de celui de la machine précédente avec son lourd volant désormais logé sur le côté droit.  

    Des Bichrone à la pelle ! (suite)

    Mauvaise photo, mais excellente preuve concernant la participation d'une Bichrone à une épreuve que l'on suppose sportive. L'immatriculation qui se termine par "G" sur l'avant de la voiture à gauche montre que la scène se passait en France.

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    Issue des profondeurs de mon ordinateur, cette machine à moteur Bichrone serait une Griffon. Ayant perdu la trace du correspondant qui me l'a confiée, je ne sais rien de plus, même pas l'endroit où elle est exposée - musée ? - avec son immatriculation d'origine (NLT 200 ?) donc anglaise.

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    "Bonne pioche !" me suis-je dit en recevant le mail de "Tom" accompagné de la photo d'une nouvelle Bichrone "vue en république tchèque", ajoutait Tom. Avant de constater qu'il s'agissait de la machine de Kees que voici enfin en majesté dans un studio-photo en plein air...

    Des Bichrone à la pelle ! (suite)

    Hippolyte Lepape n'est pas seulement l'homme d'une moto... 

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    ... car si, comme on l'a déjà dit, il s'est préoccupé de perfectionner son moteur deux-temps durant plusieurs années, il travaillait de l'autre main à une voiture automobile... 

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    ... dont, heureuse coïncidence, un exemplaire (le seul connu à ce jour) a traversé le siècle pour arriver jusqu'à nous. Dans les mains de qui ? T'as deviné : celles de Kees !

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    Pas égoïste, celui-ci ne garde rien pour lui (en photos ou tout autre document) et nous en a tiré quelques estampes en couleurs que voici.

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    Beaucoup d'heures et d'huile de coude ont été nécessaires avant d'arriver à ce résultat ! 

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    Cependant, M. Lepape n'a pas fait dans la simplicité pour la distribution de son 4 cylindres. Soupapes automatiques d'admission, jusqu'ici rien que du normal. L'échappement commandé est beaucoup plus shadok, utilisant un système de 4 bielles alternatives commandant une batterie de 4 basculeurs. Les bielles elles-mêmes sont actionnées par un "arbre" sommairement (provisoirement ?) équilibré et qu'entraîne une chaîne. 

    Des Bichrone à la pelle ! (suite)

    Mais ce moteur qui a l'allure d'un 4 temps ordinaire - n'était sa distribution - aurait pu être aussi un deux-temps "Système Lepape" en assemblant deux de ses faux "bicylindres"...  

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    ... qui n'auraient plus été en V, selon cette disposition (ci-dessus) prévue sur un autre brevet qui aurait inspiré une réalisation néo-zélandaise ou australienne dénichée, un fois encore, par le e-zine de  "Serpolette's Tricycle"

    Des Bichrone à la pelle ! (suite)

    Et l'auteur de s'interroger en conclusion de cet article sur la destinée de ce moteur : est-ce un prototype ou a-t-il équipé d'autres cyclecars que le Vox ? On voit que le mot "fin" n'est pas près de clore l'épopée du Bichrone-Lepape

    (P.S. : "Fils d'un ingénieur constructeur d'automobiles" (dixit ouiki), Georges Lepape, souffrant dans son enfance d’une arthrite à la cheville, est encouragé à dessiner et à peindre. En 1902, il entre à l’atelier Humbert, où ses condisciples s’appellent Georges Braque, Marie Laurencin, Picabia. Il se rendra célèbre par ses illustrations réalisées pour Poiret et pour La Gazette du bon ton , Georges Lepape fut également professeur.

    Un petit texte bien dans le ton de cette réunion que j'ai volé à son auteur Jean-Frederic Frot, représentant du Vintage Revival en rosbifland 

      Strictement parlant, Lantilly, Festival de Lenteur est la quatrième édition du Festival of Slowth. C'est avec la bénédiction de Sir John Venables-Llewelin, son fondateur, Tim Gunn et Bob Jones, ses organisateurs et la complicité du magazine "The Automobile" que nous avons pu en créer la première version internationale. C'est avant tout un pastiche du Festival of Speed de Lord March a Goodwood. Le format est une réunion intime d'esquintés partageant une passion pour les mécaniques incongrues et inefficaces pour une course de côte nécessairement courte sur les terres d'un châtelain le moins fortuné possible. La cinquième édition retournera sur ses terres natales et aura lieu en juin prochain. Le Festival of Speed n'existant pas en Grenouilleland, nous nous sommes sentis obligés d'écorner l'événement le plus ressemblant en terre françoise. Notre choix de Lantilly ne doit en aucun cas être confondu avec un château de l'Oise réputé pour son hippodrome et la réunion d'art et d'élégance qui y prend place chaque Septembre. (Paru dans ? ? ? quelque part !)

     


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  • Commentaires

    1
    FAJ
    Samedi 10 Septembre 2016 à 12:31

    Non, Jean, il ne s'agit pas de bielles alternatives entraînées par un arbre. L'arbre en question comporte des cames. Sur celles-ci s'appuient des galets de gros diamètre solidaires d'un basculeur - très long - en forme de renvoi de sonnette, qui pivote au niveau de la culasse. De cette façon le constructeur s'affranchit des poussoirs et autres tiges

    2
    Samedi 10 Septembre 2016 à 20:14

    Merci du commentaire, mais avec un p'tit miquet comme tu sais si bien les faire, j'aurais mieux compris... et sans doute d'autres avec moi sarcastic

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