• Quelques (presque) sorties de granges

     

     

    Mettons tout de suite les choses au point : ces machines ne sont pas celles que j'ai découvertes moi-même, mais celles que j'ai eu l'occasion de photographier ici et là, lors de déplacements "professionnels". Par ailleurs, il est inutile de me demander les adresses ni même l'identité de leurs propriétaires... D'autant moins que certaines ont pu depuis, changer de mains, voire disparaître ou encore être restaurées, devenant ainsi quasi-méconnaissables. Néanmoins, c'est ainsi qu'on aimerait les trouver...

    Quelques (presque) sorties de granges

    Avant d'étonner le monde avec sa 4 cylindres, la Fabrique Nationale d'Armes de Guerre (F.N.) belge a débuté en 1902 par un robuste monocylindre installé dans le triangle d'un cadre renforcé  de bicyclette. Le modèle présenté au Salon de Paris 1903 évoluait rapidement (photo), optant pour la formule quasi-universelle du moteur logé devant le pédalier. F.N. y ajouta cependant une touche personnelle avec un dédoublement du tube oblique du cadre, enserrant le moteur. La fourche avant était rigide, avec ou sans des haubans de renfort, selon les catalogues. Mais l'année suivante apparut une fourche avant suspendue signée F.N. alors que déjà l'amateur trouvait dans le commerce une fourche à balanciers comme celle qui est visible ici.

    Quelques sorties de granges

    Une autre particularité de cette machine est l'entraînement de la magnéto par un couple de pignons côniques en bout de l'arbre à came, remplaçant l'allumage batterie-bobine d'origine contenu dans un compartiment du réservoir. Ce qui a nécessité un dessin différent du tube d'échappement. D'habitude, c'est une chaîne classique qui assure l'entraînement de la magnéto en cas de transformation de l'allumage. Cette magnéto est alors placée transversalement devant le carter-moteur.

    Quelques (presque) sorties de granges

    Vue extraite du catalogue millésimé 1903 montrant l'aspect du moteur avec l'allumage batterie et le rupteur en bout de l'arbre à came. La seringue de graissage manuel est fixée sur le tube de selle (contorsionniste exigée...), derrière le réservoir qui est celui de la première F.N. Le cadre "dédoublé" autour du cylindre se réunit ensuite pour recevoir la douille de fixation avec 2 goujons.

    Quelques sorties de granges

    Quelques sorties de granges

    Comme le lion, le tigre, le cobra ou l'aigle (de la route), le loup existe dans l'imaginaire motocycliste à deux balles d'euros. Il a existé et il existe encore quantités de marques qui utilisent le loup comme emblème, depuis la Dog Wolf américane de 2009 jusqu'à la taïwanaise Sym (de 150 cm3...), en passant par les clubs tels les Night Wolves chers au camarade Poutine. Comme il se doit, l'un des premiers constructeurs à se proclamer WOLF est britannique et installé à Wolverhampton. On le connaîtra aussi sous les marques Wolfruna et Wearwell selon ses tribulations économico-financières tôt intervenues (En 1909, on découvrit que le Secrétaire de la Société avait dilapidé l'argent en jouant au casino). Donc, début de la marque vers 1902 avec des moteurs Stevens - lire AJS - dans le genre adaptable. 

    Quelques (presque) sorties de granges

    Un ou deux ans plus tard paraît une machine de 3 HP 1/4 (photo) qui reprend les pratiques modernes grâce à un moteur 500 cm3 monocylindre signé Wolf à soupape automatique. Par la suite, la production s'emballe et essaime dans toutes les directions : motos légères et lourdes à refroidissement liquide, monos et bicylindres en V, tricars, voiturettes. L'entreprise se maintient jusqu'à la veille de la Deuxième guerre en étant entre-temps passée au deux-temps Villiers. La production de motos fut abandonnée à la fin de la guerre et Wolf se cantonna à la bicyclette.

    Quelques sorties de granges

    La machine photographiée ci-avant (en couleurs) est sans doute très rare car on n'en trouve aucune image autre que les dessins de publicités d'époque (ci-dessus parue en 1904 dans The Motor Cycle). Lors de la prise de vue, elle était dans le salon d'une maison en vente et j'ignore si elle faisait partie des meubles vendus aux enchères.

    Quelques sorties de granges

    L'Anglaise est rousse, comme il se doit...

    Quelques sorties de granges

     

    Quelques (presque) sorties de granges

    Après quelques milliers de kilomètres d'un dur service, cette Terrot à soupapes latérales 350/500 (?) reposait sous un hangar ouvert à tous les vents. Née vers 1928/29, elle a subi bien des modifications afin de la garder opérationnelle jusque dans les années 50 : silencieux, boîtes à outils sont personnalisés de même que le carburateur et le carter de protection des queues de soupapes.

    Quelques (presque) sorties de granges

    On a tout de même sa coquetterie, et le garde-boue avant arbore fièrement le fanion aux couleurs du constructeur dijonnais.

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    Prochainement : d'autres "sorties de grange".

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    AVIS AUX AMATEURS : J'ai remis la main sur une dizaine d'exemplaires du livre "Les Motos des Français - Un album de famille 1945-1970". Un chèque de 40 euros - port compris -  fera de vous un homme (ou une femme) heureux (heureuse). Tous renseignements complémentaires : janbour@free.fr


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  • Commentaires

    1
    fmd
    Samedi 19 Mars 2016 à 12:04

    Ah, la Wolf… enfin, son catalogue, surtout !

    2
    jackymoto
    Samedi 19 Mars 2016 à 18:28

    Sur l'édition du splendide catalogue 1932, la jeune fille vu son habillement allait sûrement tenter de battre un record à la Rollie Free, à plat ventre sur sa machine...

     

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