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Les motos russes de Max Penson (suite)
La machine que l'on voit dans les photos de Maxime Penson est une 300 cm3 deux-temps baptisée "L 300" car construite tout d'abord dans l'usine "Octobre Rouge" à Léningrad. Elle sera ensuite connue sous le sigle Izh ou Ij lorsque la production se déplacera vers l'est à Ijevsk (ou Izhevsk) à 1800 km de Léningrad. Faisant l'objet d'améliorations ponctuelles, cette première Izh Type L 7 fournissait 6,5 chevaux à 3000 t/minute. Suivront une L 8 de 8 chevaux et une L 9 de ... 9 chevaux !
Comme il se doit, la production motocycliste de l'URSS ne laissa pas indifférente l'armée qui s'empressa de doter la L 300 des indispensables skis.
La structure du cadre en éléments emboutis est bien visible sur cette L 7 présentée dans les collections du Musée de Riga (photo empruntée à Kolyaska.pl un site qui présente un dossier complet sur la L 300 - en langue polonaise...). L'autre accessoire employé sur les Ish 300 était un protège-jambes tôlé, proche du "sabot" de nos 125-175 Peugeot des années 50.
Moins "glamour", mais certainement plus proche de la vérité que celle de l'officier aux jumelles, une photo (Sergei Kanushin) de quelques L 300 en opérations. L'échappement surélevé est une caractéristique des modèles militaires.
La curieuse excroissance ailettée sur le côté du cylindre est une chambre d'expansion. Précédant le tube d'échappement, elle avait pour effet d'améliorer l'extraction des gaz brûlés. Une technique semblable se retrouve sur les "haricots" des échappements des moteurs Villiers, les fameux "Oxfords bags", ainsi nommés d'après les pantalons plus que pattes d'éph' des étudiants de la célèbre université dans les années 30.
La mode se répandit partout à travers l'Europe et atteignit les États-Unis.
Dernière mouture de la version L, la Ish 9 à moteur incliné gagnait 1 cheval (piston plat ?) et un double échappement mais elle y perdait son oxford bag. (Musée motocycliste de Riga)
Le prototype d'une 350 présenté en 1939 avait fort belle allure avec ses pneus à flancs blancs (d'époque ?). La moto russe, du moins esthétiquement, rejoignait les canons des productions des marques occidentales.
La Russie reconnaissante édita en 1999 un timbre qui honorait la L 300 de 1930.
LA MOTO, MAIS PAS SEULEMENT
Les sources d'inspiration des grands artistes se rejoignent parfois de si près qu'elles se télescopent. La preuve par ces deux photos de la même époque 20/30. La première, ci-dessous, qui représente Grand Central Station de New-York serait de Brassaï, mais elle a été tellement copiée, imitée, inversée, recadrée qu'on ne sait plus exactement à qui l'attribuer aujourd'hui !
Des diagonales semblables à celles de Grand Central, inondant de lumière une salle d'un congrès soviétique, inspirèrent à Max Penson une composition purement graphique....
... d'une symbolique finalement assez catholique ! À condition d'imaginer le moustachu Petit Père des Peuples" à la place de Dieu le Père apparaissant à ses ouailles...
Passage obligé de tous les photographes du monde, le nu féminin ne tenta guère Max Penson. Dans ses archives, on ne trouve que celui-ci, très classique. Il est probable que l'artiste aurait été mieux inspiré dans un décor moins académique que celui-ci.
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Commentaires
2jackymotoMercredi 21 Septembre 2016 à 18:06Les lumières façon apparition divine ont été copiées par de nombreux réalisateurs de films policier. La salle devait être mal chauffée car les babas russes avaient gardé leurs foulards. Quant au nu on dirait effectivement qu'il a été photographié aux puces...
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Message perso ... merci de me contacter ... STP
Bonjour à tous,
Gill