• Vé-er-aime... Mon amour (2)

    L'EXPOSITION TERROT-MAGNAT n'aurait pas été complète sans un landau de Dijon. C'est une pièce recherchée par le véritable amateur qui ne s'intéresse pas forcément à la moto Terrot. J'ai souvenir (lointain) d'un correspondant étasunien qui m'avait demandé de lui en trouver un.

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    Par la même occasion, il m'apprenait l'existence de ce véhicule dont j'ignorais tout. J'étais déjà content de savoir qu'il y avait des machines à écrire Terrot. Sans beaucoup de mérite car lorsque j'ai débuté à Moto Revue (il y a prescription sur l'année...), il existait un magasin Terrot à Paris sur le boulevard de Sébastopol, à deux pas de la revue.

    Pour ajouter au feuilleton sur la naissance des premières Terrot, j'ai trouvé sur un site russe - qui récolte tout ce qu'il peut sur le vouèbe - une photo d'une Givaudan. Elle provient vraisemblablement des archives de Yesterdays.NL, le spécialiste néerlandais des "p'tites vieilles" françaises. De Givaudan, cette machine a au moins, bien visible sur son carter, un moteur de cette marque.

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    Dessin de la chaîne mis à part, il n'y a pas vraiment de filiation à trouver entre cette machine et la suivante théorique (?) à moteur Bruneau présentée dans le "bulletin" précédent... (Bulletin : c'est ainsi qu' Excommunicator-jeté-de-partout-je-reviens-par-la-fenêtre qualifie mon blog. Trop, c'est trop, assez de compliments...).

    Chaque génération a ses sosies de célébrités, plus ou moins réussis. On a eu des Fernandel de contrebande, des Luis Mariano, des Piaf, des Bourvil (pour nous'ôtes les vieux) et maintenant des Dalida, Claude François et des Johnny (pour les djeuns). Il est rare que le sosie (en tant que tel) survive longtemps à la disparition de son modèle. Il en existe pourtant un et c'est dans la moto qu'on le trouve. Il s'agit de l'Anglais Graeme Hardy, inconnu chez nous alors que les Rosbifs se précipitent pour obtenir un selfie avec lui.

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    Que ce soit au britannique Goodwood Festival, au Bikers Classic de Spa et maintenant à Montlhéry, aucune grande manifestation ne lui échappe. Ce qui tendrait à prouver par sa seule présence que le Vintage Revival a désormais sa place parmi les plus grandes réunions de niveau international CQFD.

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    Spectaculaire - les tuneurs en herbe peuvent en prendre de la graine - sa monture est (ci-dessus, photo à Spa) une réplique de celle de George Formby. Cette acteur comique, de la lignée qui donnera un Benny Hill, un Mr Bean ou les Monty Pythons, a été la vedette de No Limit, un film des années 30 (Plein gaz, in french) dont une partie se déroule lors du Tourist Trophy 1934. Le réalisme était fourni par des membres du Manx Club Riders ce qui a contribué à faire de cette œuvre un énorme succès populaire, peut- être toujours disponible en DVD. La parution en 2007 de ce DVD fut saluée par le journal The Independent écrivant de G. Formby qu'il était Le Chaplin du Lancashire...). 

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    Graeme Hardy à gauche et son héros Tazio Nuvolari

    En plus de George Formby, l'artiste s'est trouvé une autre idole, automobile celle-ci, et c'est l'Italien Tazio Nuvolari. Après des débuts fracassants à moto dans les années 20 (deux fois Champion national et un titre Européen à la clé), ce pilote est passé à la compétition automobile, utilisant le meilleur de l'industrie italienne : Alfa Romeo, Ferrari, Maserati puis l'allemande Auto Union à partir de 1937. Graeme Hardy cultive une ressemblance physique certaine avec le champion italien qu'il accentue par un tricot jaune siglé TN et Auto-Union. Il porte aussi au col une tortue miniature, comme celle qui était la mascotte du coureur mantouan.

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    Nuvolari a commencé sa carrière sur la Freccia Azzurra, une redoutable 500 monocylindre ACT de Bianchi. D'où les couleurs que Graeme portait au Vintage de Montlhéry, en alternance avec les anneaux entrelacés d'Auto-Union ainsi que la couronne de lauriers traditionnelle des circuits d'Outre-Rhin. Son stand en toile peinte, dans le style des "maisons"...

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    ... construites par Les 3 Petits cochons de Walt Disney, évoque bien les garden sheds , ces cabanes rustiques au fond du jardin dans lesquels les amateurs britanniques bichonnent leur monture.

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    Lorsqu'il prend la piste sur son AJS 350 "Big Port" 1926, Graeme est tout à fait professionnel. Tout son équipement le prouve, qui perd en pittoresque coloré ce qu'il gagne en sécurité, avec son casque "à la Rossi".

    (Nota : La Super Sports de 1923 est devenue Big Port lorsque son échappement est passé de 39,6 mm à 41 mm. Quelques millimètres furent suffisants pour construire une renommée durable.  

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    La variété des productions motorisées d'Alessandro Anzani était représentée par au moins trois modèles différents - du moins ceux que j'ai pu voir : bicylindre en V à culbuteurs sur l'Elfe de Mauve (replica de l'Atelier des Pionniers) ; bi en V culbuté de la Motul Stayer ; bi en V à soupapes latérales de la toujours spectaculaire Helica (ci-dessus). Les ailettes sur la tête du cylindre de cette dernière ont demandé un délicat travail de fonderie.

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    Sponsor du Vintage, et financier d'un concours de restauration motocycliste, Motul est depuis longtemps un acteur du sport motorisé. Fidèle à Montlhéry, le gros Anzani de stayer semble bien s'en porter !

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    On reste dans le "gros" avec cette Motosacoche au très rare moteur sur lequel on trouve peu de renseignements dans les gazettes de l'époque. Lors du G.P. de Suisse, la marque vient en force avec 4 machines en 500 dont une confiée au Lyonnais Tony Zind. Il s'en est fallu d'un fil (de bougie) que le jeune Tessinois Francesco Franconi gagne devant la Peugeot de Péan. Il se peut qu'Augusto Rossi signe la première victoire de la nouvelle Motosacoche. À la Journée des Records du 9 août, sur le km lancé au Bois de Boulogne, il réalise en 500 un record du monde avec 153,551 km/h. Pour sa part, Franconi engagé en 1000 fait mieux à 159,928. Mais il est impossible de savoir s'il était sur la 500 ou sur une bonne vieille bicylindre semi-culbutée qui avait encore de la ressource comme Verdy l'avait montré ce même jour en sidecar 1000 , atteignant 135,033 kilomètres/heure.

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    On évite le cliché sur le "petit bijou de l'horlogerie suisse", mais il n'en est pas moins vrai que ce 700 cm3 double arbre à cames est une pure merveille pour l'œil. Né monocylindre en 350 cm3 (C1 14 ATT), il a donné une descendance en bicylindres jusqu'à 750. 

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    Excellent en courses de côte et records, il était moins à l'aise sur circuit. Ce qui lui avait valu le gentil surnom de "Marguerite" à cause d'une "tendance fâcheuse à effeuiller parfois les dents des quatre petits pignons qui entraînaient les arbres de chaque cylindre" , selon les confidences du pilote Paul Torelli qui avait piloté cette machine (Interview de 1984 à la revue du Motocyclettiste). Dessin extrait du livre "Töff-Land Schweiz" - Serag-Buch)

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    C'est en 1924, dans la revue Cyclecars & Voiturettes du Salon de Paris, qu'il faut chercher pour voir clairement à quoi ressemblait cette "Marguerite". Au vu de son réservoir, de ses garde-boue, de sa béquille arrière et de ses freins sur poulies, il s'agit probablement d'une machine de Grand Prix (Suisse ?), bien que la revue la présente comme étant "La machine des records".

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    La seule photo d'époque connue de la Marguerite en situation est celle-ci, réalisée en 1923 à Gaillon. Son pilote est Franconi, grand vainqueur de la journée dans ce kilomètre départ arrêté qu'il avait avalé en 37'' 1/5, terminant à 125 km/h. Outre le réservoir de capacité réduite, on remarque une autre modification dans la partie avant du cadre, sous la colonne de direction...

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    ... le tube avant du cadre se dédouble et se rejoint ensuite afin de faire place au boîtier trop proéminent de l'arbre à cames du cylindre avant. Peut-être afin d'avancer le moteur en diminuant l'empattement et rendre ainsi la machine plus agile sur circuit (?).

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    Dans une robe "civilisée", quasiment touriste, cette Motosacoche était sans conteste l'une des plus remarquables du plateau.

    À bientôt sur cet écran... j'en ai encore sous le coude !

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    (Je dois des remerciements appuyés au P'tit Photographe que je pille sans vergogne sans qu'il s'en offusque. On retrouve ses photos, et bien plus encore, sur internet en tapant simplement Le P'tit Photographe. Se munir d'un sandwich et d'une bière pour passer un bon moment et long !)

     


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  • Commentaires

    1
    jackymoto
    Lundi 27 Mai 2019 à 23:40

    A noter la faiblesse des tubes de l'arrière du cadre de la Motosacoche un peu comme sur les Rudge. Economie de poids insignifiante  par rapport à la détérioration de la tenue de route. Le moteur est une pure merveille. Il a fallu attendre  la denture hélicoïdale pour que les pignons d'angle soient vraiment fiables.

      • Mardi 28 Mai 2019 à 10:38
        Je m'interroge néanmoins : réplique ou pas ? Je penche pour oui, mais...
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