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LECTEUR ATTENTIF et curieux par ailleurs, Pat A...d m'a envoyé cette photo trouvée sur internet. Elle l'a intrigué, à juste raison, et elle devrait vous faire le même effet. Tout ce qu'il en sait est qu'elle aurait été publiée dans un journal du côté de Grenoble. Ce que pourrait confirmer le format carré, donc 6 X 6, en général de chez Rolleiflex, arme favorite du photographe de quotidien provincial (pardon, de "Région"). Le négatif donnant une bonne définition à l'agrandissement permettait la photo dite rang d'oignons ou caviar . Elle montrait en un seul cliché plusieurs dizaines de personnes en réunion pour mariage, visite de personnalités, réussite à examen scolaire, équipe de sports, etc, donc autant d'acheteurs potentiels du journal...
Cette photo, où l'on voit tout de suite un moteur à distributeur rotatif greffé sur un Norton Manx a beau être de bonne qualité, elle ne nous en dit pas plus sur son origine (à supposer qu'elle soit française). Aucune informations sur les personnes qui animent cette scène.
La machine garde son secret, mais les hommes sont peut-être des gens connus que ces agrandissements permettront d'identifier ?
Regardant bien cette photo, je me suis subitement frappé le front. Plus exactement le "cortex préfrontal" où se cache la partie du cerveau qui gère les opérations intellectuelles, dont la "mémoire du travail". Ce qui m' amené à ouvrir mon livre "Les Motos des Français" à la page 84 où se trouve la photo ci-dessus d'une Terrot "rotatisée". Bingo ! me dis-je, voilà le moteur rotatif en question. Sauf que pas du tout. Du côté droit de l'un on trouve ce qu'il y a à gauche sur l'autre, et vice-versa. Commande par arbre contre commande par chaîne, rien de colle.
Dernier recours, le livre définitif sur les Norton compétition depuis les premiers âges ("Norton, The Complete illustrated History", par Mick Woollett). Il y est bien sûr question d'un moteur rotatif (ci-dessus) mais, Carrrramba ! Encore raté, rien à voir avec le "nôtre" !
(P.S. : Double ratage : le livre dont il est question ci-dessus est en réalité celui de Roy Bacon - Norton Singles chez Osprey Collector's Library).
Hercule Poirot, l'Inspecteur Derrick ou encore Sherlock Holmes étant indisponible pour un temps indéterminé, quel Maigret en culottes courtes fera-t-il avancer l'enquête ? On reste à l'écoute, bien sûr...
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L'EXPOSITION TERROT-MAGNAT n'aurait pas été complète sans un landau de Dijon. C'est une pièce recherchée par le véritable amateur qui ne s'intéresse pas forcément à la moto Terrot. J'ai souvenir (lointain) d'un correspondant étasunien qui m'avait demandé de lui en trouver un.
Par la même occasion, il m'apprenait l'existence de ce véhicule dont j'ignorais tout. J'étais déjà content de savoir qu'il y avait des machines à écrire Terrot. Sans beaucoup de mérite car lorsque j'ai débuté à Moto Revue (il y a prescription sur l'année...), il existait un magasin Terrot à Paris sur le boulevard de Sébastopol, à deux pas de la revue.
Pour ajouter au feuilleton sur la naissance des premières Terrot, j'ai trouvé sur un site russe - qui récolte tout ce qu'il peut sur le vouèbe - une photo d'une Givaudan. Elle provient vraisemblablement des archives de Yesterdays.NL, le spécialiste néerlandais des "p'tites vieilles" françaises. De Givaudan, cette machine a au moins, bien visible sur son carter, un moteur de cette marque.
Dessin de la chaîne mis à part, il n'y a pas vraiment de filiation à trouver entre cette machine et la suivante théorique (?) à moteur Bruneau présentée dans le "bulletin" précédent... (Bulletin : c'est ainsi qu' Excommunicator-jeté-de-partout-je-reviens-par-la-fenêtre qualifie mon blog. Trop, c'est trop, assez de compliments...).
Chaque génération a ses sosies de célébrités, plus ou moins réussis. On a eu des Fernandel de contrebande, des Luis Mariano, des Piaf, des Bourvil (pour nous'ôtes les vieux) et maintenant des Dalida, Claude François et des Johnny (pour les djeuns). Il est rare que le sosie (en tant que tel) survive longtemps à la disparition de son modèle. Il en existe pourtant un et c'est dans la moto qu'on le trouve. Il s'agit de l'Anglais Graeme Hardy, inconnu chez nous alors que les Rosbifs se précipitent pour obtenir un selfie avec lui.
Que ce soit au britannique Goodwood Festival, au Bikers Classic de Spa et maintenant à Montlhéry, aucune grande manifestation ne lui échappe. Ce qui tendrait à prouver par sa seule présence que le Vintage Revival a désormais sa place parmi les plus grandes réunions de niveau international CQFD.
Spectaculaire - les tuneurs en herbe peuvent en prendre de la graine - sa monture est (ci-dessus, photo à Spa) une réplique de celle de George Formby. Cette acteur comique, de la lignée qui donnera un Benny Hill, un Mr Bean ou les Monty Pythons, a été la vedette de No Limit, un film des années 30 (Plein gaz, in french) dont une partie se déroule lors du Tourist Trophy 1934. Le réalisme était fourni par des membres du Manx Club Riders ce qui a contribué à faire de cette œuvre un énorme succès populaire, peut- être toujours disponible en DVD. La parution en 2007 de ce DVD fut saluée par le journal The Independent écrivant de G. Formby qu'il était Le Chaplin du Lancashire...).
Graeme Hardy à gauche et son héros Tazio Nuvolari
En plus de George Formby, l'artiste s'est trouvé une autre idole, automobile celle-ci, et c'est l'Italien Tazio Nuvolari. Après des débuts fracassants à moto dans les années 20 (deux fois Champion national et un titre Européen à la clé), ce pilote est passé à la compétition automobile, utilisant le meilleur de l'industrie italienne : Alfa Romeo, Ferrari, Maserati puis l'allemande Auto Union à partir de 1937. Graeme Hardy cultive une ressemblance physique certaine avec le champion italien qu'il accentue par un tricot jaune siglé TN et Auto-Union. Il porte aussi au col une tortue miniature, comme celle qui était la mascotte du coureur mantouan.
Nuvolari a commencé sa carrière sur la Freccia Azzurra, une redoutable 500 monocylindre ACT de Bianchi. D'où les couleurs que Graeme portait au Vintage de Montlhéry, en alternance avec les anneaux entrelacés d'Auto-Union ainsi que la couronne de lauriers traditionnelle des circuits d'Outre-Rhin. Son stand en toile peinte, dans le style des "maisons"...
... construites par Les 3 Petits cochons de Walt Disney, évoque bien les garden sheds , ces cabanes rustiques au fond du jardin dans lesquels les amateurs britanniques bichonnent leur monture.
Lorsqu'il prend la piste sur son AJS 350 "Big Port" 1926, Graeme est tout à fait professionnel. Tout son équipement le prouve, qui perd en pittoresque coloré ce qu'il gagne en sécurité, avec son casque "à la Rossi".
(Nota : La Super Sports de 1923 est devenue Big Port lorsque son échappement est passé de 39,6 mm à 41 mm. Quelques millimètres furent suffisants pour construire une renommée durable.
La variété des productions motorisées d'Alessandro Anzani était représentée par au moins trois modèles différents - du moins ceux que j'ai pu voir : bicylindre en V à culbuteurs sur l'Elfe de Mauve (replica de l'Atelier des Pionniers) ; bi en V culbuté de la Motul Stayer ; bi en V à soupapes latérales de la toujours spectaculaire Helica (ci-dessus). Les ailettes sur la tête du cylindre de cette dernière ont demandé un délicat travail de fonderie.
Sponsor du Vintage, et financier d'un concours de restauration motocycliste, Motul est depuis longtemps un acteur du sport motorisé. Fidèle à Montlhéry, le gros Anzani de stayer semble bien s'en porter !
On reste dans le "gros" avec cette Motosacoche au très rare moteur sur lequel on trouve peu de renseignements dans les gazettes de l'époque. Lors du G.P. de Suisse, la marque vient en force avec 4 machines en 500 dont une confiée au Lyonnais Tony Zind. Il s'en est fallu d'un fil (de bougie) que le jeune Tessinois Francesco Franconi gagne devant la Peugeot de Péan. Il se peut qu'Augusto Rossi signe la première victoire de la nouvelle Motosacoche. À la Journée des Records du 9 août, sur le km lancé au Bois de Boulogne, il réalise en 500 un record du monde avec 153,551 km/h. Pour sa part, Franconi engagé en 1000 fait mieux à 159,928. Mais il est impossible de savoir s'il était sur la 500 ou sur une bonne vieille bicylindre semi-culbutée qui avait encore de la ressource comme Verdy l'avait montré ce même jour en sidecar 1000 , atteignant 135,033 kilomètres/heure.
On évite le cliché sur le "petit bijou de l'horlogerie suisse", mais il n'en est pas moins vrai que ce 700 cm3 double arbre à cames est une pure merveille pour l'œil. Né monocylindre en 350 cm3 (C1 14 ATT), il a donné une descendance en bicylindres jusqu'à 750.
Excellent en courses de côte et records, il était moins à l'aise sur circuit. Ce qui lui avait valu le gentil surnom de "Marguerite" à cause d'une "tendance fâcheuse à effeuiller parfois les dents des quatre petits pignons qui entraînaient les arbres de chaque cylindre" , selon les confidences du pilote Paul Torelli qui avait piloté cette machine (Interview de 1984 à la revue du Motocyclettiste). Dessin extrait du livre "Töff-Land Schweiz" - Serag-Buch)
C'est en 1924, dans la revue Cyclecars & Voiturettes du Salon de Paris, qu'il faut chercher pour voir clairement à quoi ressemblait cette "Marguerite". Au vu de son réservoir, de ses garde-boue, de sa béquille arrière et de ses freins sur poulies, il s'agit probablement d'une machine de Grand Prix (Suisse ?), bien que la revue la présente comme étant "La machine des records".
La seule photo d'époque connue de la Marguerite en situation est celle-ci, réalisée en 1923 à Gaillon. Son pilote est Franconi, grand vainqueur de la journée dans ce kilomètre départ arrêté qu'il avait avalé en 37'' 1/5, terminant à 125 km/h. Outre le réservoir de capacité réduite, on remarque une autre modification dans la partie avant du cadre, sous la colonne de direction...
... le tube avant du cadre se dédouble et se rejoint ensuite afin de faire place au boîtier trop proéminent de l'arbre à cames du cylindre avant. Peut-être afin d'avancer le moteur en diminuant l'empattement et rendre ainsi la machine plus agile sur circuit (?).
Dans une robe "civilisée", quasiment touriste, cette Motosacoche était sans conteste l'une des plus remarquables du plateau.
À bientôt sur cet écran... j'en ai encore sous le coude !
(Je dois des remerciements appuyés au P'tit Photographe que je pille sans vergogne sans qu'il s'en offusque. On retrouve ses photos, et bien plus encore, sur internet en tapant simplement Le P'tit Photographe. Se munir d'un sandwich et d'une bière pour passer un bon moment et long !)
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IL FALLAIT UN CERTAIN COURAGE pour se rendre à Montlhéry au matin du samedi 11 mai sous un ciel noir de cataractes. Entre deux averses, les téméraires de la veille séchaient duvets, vêtements ou... magnétos puisque ils avaient roulé quand même. Le dimanche allait remettre les choses en place car Vincent Chamon, chaman à ses heures et cheville ouvrière du VRM avec sa bande de bénévoles avaient commandé un soleil qui fut au rendez-vous. Selon la formule habituelle, "les absents ont toujours tort", et on va de suite le prouver !
Bien que "marqué" Terrot, ce bicylindre était produit chez Givaudan
SOUS UNE DIZAINE de barnums réunis se trouvait le clou de ces journées : l'exposition Terrot, Magnat-Debon, Écurie Nougier. Ancien du club du Motocyclettiste, Frédéric Soupey a pu réunir près d'une centaine de machines soit, à quelques modèles différents près, la totalité de la production dijonnaise au cours des ans !
C'est la seule machine connue des premières incursions de Terrot dans le motocyclisme. Jusqu'à 1901-02, la marque ne s'était intéressée qu'au tricycle puis au quadricycle (en plus des cycles qui constituaient l'essentiel de son commerce).
Le moteur de celle-ci doit beaucoup à Bruneau (constructeur à Tours), et peut-être beaucoup plus à en croire l'ouvrage définitif sur Terrot qu'a signé Bernard Salvat. Qu'il aurait fallu avoir sous le bras (le livre, pas Salvat) pour déambuler intelligemment et pas à pas à travers cette expo.
Extrait du Catalogue Bruneau 1902
De Bruneau à Faure, de Givaudan à Zedel en pasant par Dufaux, la motorisation du début des Terrot est difficile à établir dans l'ordre chronologique. Cette Motorette N°2 (le nom est nouveau et breveté) de 1910, à moteur Zedel, montre la nouvelle fourche pendulaire apparue cette même année. Elle sera utilisée avec la même architecture jusqu'aux années trente.
C'est encore Zedel qui fournira à Terrot en 1913 un bicylindre à soupapes latérales au dessin particulièrement original.
Cette Motorette N° 4 était plutôt destinée à être attelée, ce que permettait sa confortable cylindrée de 650 cm3. Le gros moyeu arrière révèle ici le montage d'un changement de vitesses Armstrong à 3 rapports. Dès 1914, une Motorette N° 5 de 500 cm3 prendra la relève. Son moteur était un MAG semi-culbuté moins cher que le Zedel précédent et aussi plus fiable.
Dans le but de "faire passer" un copieux pot-au-feu (merci de l'invitation), Jacky Pichaud va faire semblant de rouler sur sa Magnat-Debon latérales. Après quelques tours concluants sur béquille, il en restera là afin de repartir - à pieds - pour un dernier tour dans le parc.
Un tel troupeau de Magnat-Debon, il fallait être au Vintage pour voir çà ! Il s'agit de modèles dits "Aviation" car confiées aux pilotes d'aéroplanes de la Première guerre. Eux seuls étaient jugés capables, grâce aux connaissances mécaniques qu'on leur prêtaient, d'utiliser sans dommages ces fragiles bijoux à soupapes en tête.
On termine par là où on a commencé avec ce moteur Givaudan qui ressemble comme deux gouttes d'eau au "Terrot & Cie" qu'on voit en haut de l'article. Ce Givaudan était monté dans une La Française-Diamant alors en construction Outre-Rhin. Pas de nouvelles depuis...
On se retrouve bientôt ici pour la suite du VRM
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ENCORE UN COUP D'ŒIL sur ces folles journées qui donnent un point de vue "social" sur une manifestation qui n'a pas son équivalent en dehors des États-Unis. Avec des machines qui sont, ne nous bouchons pas les yeux, les collector's de demain ou d'après-demain. On commence doucement...
... avec toujours des demoiselles peu avares de leur sourire et prenant volontiers la pose devant l'objectif du photographe.
Sur place, tout se trouve dans les boutiques pour celles qui débarquent sans le matériel nécessaire : maillot de bain au nom de la station "Myrtle" (en rouge ci-dessus ou en vert, photo ci-avant). Aussi avec une inscription provocante qu'on a peine à croire, "I love girls that love girls". La traduction vous permettra de compléter vos connaissances en anglais et peut-être de vous évitez quelques déboires en cas de coup de foudre. Accessoirement : la plaque d'immatriculation !
Pour 20 briques, t'as plus rien maintenant (dit la rumeur). Cependant pour 1300 € de moins, tu peux rouler en BMW S1000 RR, une 4 cylindres de 200 ch. avec un vrai bazar d'électronique qui fait tout à ta place. Le bestiau est pourtant docile et permet de "cruiser", de feu rouge en feu rouge, sur les 23 miles (37 km) d'un parcours à deux voies tracé par la municipalité afin d'éviter les encombrements bouchonnesques dans la ville.
Sur Ocean Boulevard, motos et voitures se suivent à la queue-leu-leu sans que quiconque ne tente un dépassement, même pas sur la bande "cyclistes" qui, de part et d'autre, borde la voie tout du long.
Dans la journée, on entend parfois un rageur coup de gaz entre deux feux rouges, probablement afin d'éviter d'engorger les carbus... Tandis que dans la nuit complice, un énervé anti-écolo brûle "le peu-neu ! le peu-neu !"
Quand on parle des collector's de demain... Il y aura ça ! ...
... et aussi ça... C'est à dire les scooters, du moins ceux qui auront survécu aux mauvais traitements de nos ados d'aujourd'hui. Ceux-ci paraissent en arrêt devant un spectacle qui les étonnent, dirait-on. Ce n'est pourtant rien à côté de ce qui les attend plus loin... et nous (vous) avec !
L'une a le temps de faire un p'tit coucou tandis que l'autre doit répondre à un appel urgent... "T'es où , tu fais quoi en ce moment ?". Les bisous et autres tatouages instantanés sont partout disponibles en magasins.
Le concours "sauvages" de bikinis continue dans la rue, alors pour se mettre en valeur, les repose-pieds arrière constituent une bonne... tribune !
Tout le monde n'est pas avide de puissance et de vitesse et on peut se contenter d'un 50 ou 125 de location (ici le Zuma de Yamaha inconnu chez nous) De toute façon, c'est largement suffisant pour circuler à 25 mph (40 km/h), la vitesse maximum autorisée en ville !
On dirait que 40, c'est déjà beaucoup trop pour un débutant (touriste ?), lui aussi sur une machine de location.
Pour jouer à celui qui a la plus longue, tout est bon ! On voit que ça vient de loin puisqu'à gauche on a le modèle d'origine.
L'Amérique consumériste a quand même un certain respect des valeurs. Alors pas question de "tuner" ou peinturlurer un "produit" européen qui inspire l'admiration et l'envie sous toutes les latitudes.
La position "gynécologique" reste précaire lorsqu'on n'a que quelques centimètres carrés d'assise. Une accélération mal maitrisée ou un freinage trop appuyé ont des conséquences fatales pour l'amour-propre.
Une "Caucasienne" à la recherche de l'âme sœur ? Pourtant, elle n'a pas comme d'autres un bout de tissu scotché sur la place passager afin de protéger de la chaleur le séant d'une moto-stoppeuse occasionnelle. Ou, ce qui est bien plus rare, celui (de séant) d'un moto-stoppeur. Mais qu'il soit redneck (campagnard), blue collar (ouvrier) ou white collar (employé), l'Américain tient fermement sa place de "mâle blanc dominant".
Manifestement cet enduriste a perdu sa boussole en sortant de son garage. Au lieu d'aller vers l'ouest et ses forêts, il va se retrouver face à l'Atlantique et son interminable plage... interdite aux véhicules à moteur.
Pour refroidir les ardeurs des maniaques de la poignée tournante, rien de tel (à gauche) qu'un petit rappel spectaculaire de ce que risquent toutes ces "sans culottes". Peut-être une "performance" de la Croix-Rouge locale ?
Je m'en serais voulu de vous priver de cette dernière pour la route !
Et aussi de ce petit chef d'œuvre d'humour bien français (non signé) qui tombe à pic en clôture de ce voyage au pays de "l'Amérique great again"
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C'EST LE MOMENT DE VÉRIFIER le serrage des derniers boulons, écrou-contre-écrou-goupille, sans oublier le frein-filet partout où c'est utile, les rondelles grower, belleville, éventail et touti-couanti, parce que demain il sera déjà trop tard ! Vous pourriez manquer le spectacle sur la piste ou au parc de ces vieilles mais toujours vaillantes mécaniques ! Donc dernière visite en quelques photos avant le coup d'envoi ce samedi 11 et dimanche 12 mai.
Honneur à l'ancêtre qu'on ne présente plus. Ou alors de deux choses l'une : A - Vous n'avez aucune mémoire. B - Votre bibliothèque se résume au dernier roman de Houellebecq... et on se demande ce que vous allez faire à Montlhéry. Un bémol néanmoins sur la machine ci-dessus qui montre un tendeur de courroie pas très catholique (ou casher, ou halal selon affinités. Désolé pour protestants et bouddhistes, je ne connais pas le terme approprié, ni pour les athées...).
Une Lamaudière au si curieux agencement du moteur. Si curieux que dès 1902 il fut abandonné pour une disposition un peu plus classique. Cette architecture se retrouvera chez plusieurs imitateurs américains dont... Indian !
À défaut du bon de commande, voici la liste des pièces détachées qu'il vous faudra pour construire une Lamaudière-Replica. Et le prix du cycle destiné à recevoir le moteur n'est pas compris dans la liste.
Ciel ! Une automobile dans ce Blog ? Oui, mais c'est une électrique ! Sauf erreur, ce sera la première apparition d'un tel véhicule sur "l'Anneau magique". Aussi ancien s'entend, puisque on avait annoncé des pistes UTAC intérieures à l'autodrome destinées aux évolutions de voitures autonomes et aussi, sans doute, électriques.
Dans le genre original, les New Motorcycle (c'est français) tiennent une place de choix. Celle-ci, motorisée par un 500 Chaise, pousse le bouchon un peu plus loin avec une suspension arrière aussi coulissante que personnelle. Parfaitement innovante pour une moto de 1929. On est curieux de voir de près comment ça marche.
Au passage, un clin d'œil à J.-M. Guivarc'h qui se souvient de la première venue à Montlhéry de la monstrueuse N.L.G. JAP en 2015. Privilège de l'artiste, c'est ici une jeune fille qui la pilote, version mécanique de la "Belle et la Bête". (N.L.G. = North London Garage).
Dans la catégorie "Machines de manège d'autos-tamponneuses", le Harper Runabout tient une bonne place. Témoin des idées personnelles de R.O. Harper, il fut tout de même construit à 500 exemplaires entre 1921 et 1926. Son moteur deux-temps entraîne l'essieu arrière par un train de trois chaînes donnant trois démultiplications différentes. Le pilote et son passager sont installés dos-à-dos.
Encore de l'anglaise avec cette AJS 500 à arbre à cames par chaîne, lointaine ancêtre de la célèbre 7R des années 50. On prendra le temps d'admirer le travail (de chaudronnerie ?) sur l'échappement et le silencieux Brooklands.
Contrairement à Velocette ou Norton ses rivales, AJS avait choisi la commande d'ACT par chaîne pour ses monos de sport ou de compétition. Avec succès si l'on en juge par la longue carrière de la 7R, née sa "Boy Racer", et de ses descendantes au palmarès confortable.
La 500 Opel n'avait pas besoin de ses pneus rouges (de série) pour attirer l'œil en 1928. Son majestueux moteur culbuté et, surtout sa partie-cycle en pièces d'acier embouti (licence Neumann-Neander) en faisaient une machine hors du commun. Tellement "hors" que Opel abandonna le domaine motocycliste au bout de deux ans pour se tourner, de façon définitive, vers l'automobile.
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EN JANVIER 1860, Laurence M. Keitt déclarait à la tribune du congrès de Caroline du Sud : "Le parti anti-esclavagiste soutient que l'esclavage est mauvais en soi (...). Nous, du Sud, nous disons que l'esclavage est juste !". À la fin de la même année, la Caroline du Sud est le premier état à faire sécession et s'engage dans la guerre du même nom. Cet état est alors le plus esclavagiste de tous les états américains : 57 % de sa population est en esclavage et 46 % des familles blanches ont au moins un esclave.
Est-ce un pur hasard ou bien le doigt du destin qui s'est posé sur cet état pour en faire le point de ralliement annuel de milliers de motards ? ! Des motards américains qui se réunissent, il y en a bien d'autres à travers tout les États-Unis, à Daytona, Bonneville ou Sturgis. Mais ceux de Caroline du Sud ont une particularité : ils ont la peau noire ! Et ils le proclament fièrement avec leur écusson : Black Bike Week, assorti du lieu, Myrtle Beach et de l'État, S.C. (South Carolina).
Myrtle Beach, station balnéaire sur l'Atlantique est célèbre pour sa plage qui se prolonge sur 100 kms ! On lui connaît l'une des plus grandes roues des USA (90 mètres), attraction parmi des dizaines d'autres qui en font un genre de Disneyland pour petits et (plutôt) grands et grandes.
Grand à l'image de ce King Kong qui surplombe le Hollywood Wax Museum (musée de cire) où l'on retrouve Marilyn, Clint Eastwood, Dolly Parton, Michael Jackson ou... Lady Di ! (pas de frenchies, pas même Maurice Chevalier).
En passant, un clin d'œil à Alfred Hitchcock et son terrifiant "Les Oiseaux"
Un gisant "Sur la plage abandonnée / Coquillages et crustacés.../ Une œuvre d'art en sablé / Qu'emportera la marée...", sauf s'il s'agit d'un faux-fake ?...
MAINTENANT QUE LE DÉCOR EST PLANTÉ, place aux acteurs ! Acteurs avec un "S" car ils sont 375 à 400 000 avec leurs motos selon les années. Ils vont animer les rues de Myrtle durant plusieurs jours précédant et prolongeant le Memorial Day qui honore la mémoire des G.I's tués au combat.
Selon les statistiques les plus fiables, 10 à 15 % des motocyclistes qui roulent aux États-Unis sont des femmes. C'est beaucoup, mais on le croit volontiers avec démonstration grâce à des milliers (des milliers, oui) d'images * À Voir sur Blackbikeweek + millésime de l'année, à partir de 2008.
Qu'elles soient passagères ou aux commandes, on remarquera que ces dames sont toujours souriantes, (et fières de leur plastique...). Mais comment ne pas l'être lorsqu'on est dans une foule d'amis vivant une même passion...
... avec en prime le soleil, la plage, la musique, des bars à foison et dans l'attente (l'espoir ?) peut-être d'une rencontre sentimentale. Et plus si...
Au milieu des années 2000, la municipalité avait décidé d'imposer le port du casque. Le but caché était, bien sûr, de décourager les blacks de se rendre à cette "Bike Week". En 2010, la mesure était déclarée illégale par la Cour Suprême des États-Unis (sauf pour les mineurs). Rien d'autre sur la sécurité, sauf quelques rares bottes car changer de vitesse avec des tongs n'est pas idéal pour la boîte, ni pour...les orteils !
Naaaaaaan ! Ce qu'il faut voir (Regardez-moi dans les yeux quand je vous parle !), c'est la plaque du véhicule dont on trouve nombre d'exemples à Myrtle Beach. Mais va savoir si c'est une fantaisie admise le temps de la BBW ou une pratique régulière, voire légale, chaque état ayant ses propres critères... Bon, d'accord, maintenant vous pouvez regarder le short bleu ♥
... Parce que, si c'est pas légal (la plaque, pas le short... quoique) la brigade de répression est à l'affût sur des bicycles bien plus rapides que les motos, vu la congestion du trafic (On dirait que le premier à partir de la droite fait rire ses copains avec la fameuse blague du "vélo sans sel" (Bon, je sors...).
Mais il y a quand même l'US Cavalry prête à venir à la rescousse s'il le faut, même si elle se montre "cop friendly" en saluant le photographe d'un V complice. Mais ce motard n'est peut-être pas "de la paroisse", car lors de la BBW, les comtés limitrophes sont sollicités pour épauler les 300 collègues locaux ce qui porte à 550 le nombre de "bleus" sur le terrain.
Pas très au courant des usages en vigueur, certains font preuve d'originalité sans le vouloir. À moins qu'il ne s'agisse d'un couple français arrivés directement des endroits où la barbe se porte "tendance" tout comme le petit bada de maffioso cher à San Antonio.
Les copines viennent aussi ensemble, mais il y en quand même l'une des deux qui porte la culotte. La passagère s'entraîne sans doute en vue des nombreux concours de bikinis. Il semble y en avoir un ou plusieurs tous les soirs, avec cocktails offerts aux concurrentes.
Mais il n'est pas absolument nécessaire d'être motarde pour y participer ! Dans les rues, il ne manque pas de bonnes copines pour provoquer des candidatures "sauvages" laissées à l'appréciation des passants...
Le tuning (puisqu'il faut l'appeler par son nom) se porte bien à Myrtle. On dirait même que c'est la raison d'être de la BBW que de s'y montrer. Il sévit à fortes doses et les plus monstrueuses machines en portent les stigmates. À commencer par la "plus des plus", la Suzuki 1340 GSXR, de son nom de jeune fille "Hayabusa" (ci-dessus), quelle que soit l'année de naissance.
La première modification est l'allongement du bras oscillant, mais c'est à double tranchant quand on voit ce qu'encaisse la chaîne - plus longue elle aussi - d'une "Busa" (+ de 200 chevaux en version catalogue), au départ d'un "drag" (Image cueillie sur le vouèbe).
Différents types de rallonges du bras sont proposés, mais presque tous sont destinés à des "Superbikes". Suzuki semble être le premier choix suivi de Kawasaki (ci-dessus), mais il est difficile de citer précisément telle ou telle marque tant les transformations sont nombreuses.
À l'origine, l'allongement du bras oscillant est destiné à contrer le cabrage de l'engin (wheeling, en français) lors de courses de dragsters. Mais ici, manifestement, c'est le "pour faire comme" qui est recherché.
La moto d'origine ou "tunée" est-elle une arme de séduction massive ? À voir !
Dans une région aussi sensible à son passé esclavagiste, ce genre d'image a une signification qui ne laisse pas indifférent... Surtout venant d'un Américain qui affirme sa fidélité motocycliste à un pur produit de l'Amérique "great again" chère au Donald péroxydé.
Autre image provocante, deux filles sur la même moto, l'une est blanche (Pardon, chez eux on dit "caucasienne"), l'autre est noire (coloured)... et mineure puisque soumise au port d'un casque.
À LA DEMANDE GÉNÉRALE, il sera procédé dans un avenir proche à une nouveau reportage sur la BBW. Restez à l'écoute !
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DEPUIS LONGTEMPS DISPARU du catalogue des constructeurs de motos (sauf peut-être chez Poutine ?), le moteur à soupapes latérales a connu des heures de gloire flamboyante. On a immédiatement à l'esprit les Harley "Flat Head" qui tinrent vaillamment tête aux culbutées d'Albion... avec un gros coup de pouce de l'AMA (pour les nuls : American Motorcyclist Association). Cependant, le palmarès de la "tristement latérale" commence bien plus tôt. C'est sans doute Norton qui l'a inauguré avec la 500 "Old Miracle" de O'Donovan qui, d'avril à juin 1915, battit plusieurs records dont, finalement, le kilomètre lancé à 133,305 de moyenne. Les années suivantes apportèrent leur lot de records battus par des bicylindres culbutées (au minimum), voire des machines à ACT de beaucoup plus forte cylindrée, parfois renforcée par un compresseur.
En 1933, il fallait une bonne dose d'optimisme pour revenir sur le ciment de Montlhéry afin d'y tenter des records avec une 350 latérales. Mais cette Jonghi n'était pas une machine ordinaire puisque préparée par l'ingénieur Giuseppe Remondini (ex-Alfa Romeo, Frera, Nagas & Ray). Ses pilotes n'étaient pas non plus ordinaires qui se nommaient Hector Andreino, Louis Jeannin et Marcel Perrin, tous personnages habitués des grandes épreuves françaises et connaisseurs des pièges de la piste de Montlhéry.
Louis Jeannin reprend les manettes lors d'un ravitaillement-éclair. Le "Patron", Remondini lui-même, effectue un réglage ultime sous l'œil de Andreino (profil casqué, à gauche) qui maintient le régime-moteur.
Esthétique et technique résolument modernes du latéral Jonghi. Le levier de vitesses à l'horizontale permettait de passer la vitesse d'un coup de botte (Dessin Moto Revue)
La Jonghi TJ 4 du catalogue 1931 faisait honneur à l'industrie nationale.
Louis Jeannin sur l'une des premières Jonghi latérales (plaque en W1) à cadre simple berceau. Le moteur est encore l'un des Nagas & Ray apportés en France par Tito Jonghi le repreneur, avec Remondini, de l'affaire Nagas & Ray italienne. Le logo du réservoir en selle est déjà celui de Jonghi que l'on connaîtra par la suite.
C'est par cette publicité parue dans les premières pages de Moto Revue du 1er avril 1933 que les lecteurs apprendront l'exploit de la Jonghi. Aucune autre annonce n'exploitera ces records auxquels est consacré un mini-reportage sur 3/4 de page à la fin du magazine. Jonghi n'était sans doute pas un annonceur assidu. De plus, durant toute son existence, le financement de l'entreprise a été précaire...
Mission accomplie par les trois Jonghistes, de gauche à droite : Perrin, Jeannin, Andreino et Remondini. Avec 2802,830 km de plus au compteur la TJ 4 avait réalisé une moyenne de 116,785 km/h sur deux tours d'horloge. Au bout de 21 heures, la moyenne était encore au-dessus de 119 lorsque le moteur donna des signes de fatigue. L'embiellage s'étant décalé, les deux dernières heures furent parcourues à 100 km/h.
La latérales 350 TJ 4 des records, sans doute avant le départ car le moteur est exempt des traces d'huile... témoignant de l'effort et visibles ci-avant sur la photo "d'après".
Littéralement tombé amoureux du moteur à soupapes latérales (en 2013 il est allé courir à Bonneville avec une Harley latérales KHK alimentée au méthanol pur...), Patrick Delli a été en 1977 le premier à publier dans la revue du Motocyclettiste une étude technique sur les Jonghi TJ 4 suivie d'une interview de Louis Jeannin. Bien plus tard, à l'occasion d'un échange entre amateurs d'anciennes, il s'est trouvé propriétaire d'une de ces latérales au numéro-moteur prédestiné : 1032. La série des "vraies" Jonghi commençant à 1029, la sienne est donc l'une des premières produites. Il s'est ensuite mis en tête d'en faire le clone de celle des records de 1933 et...
... voilà le travail, presque - presque - terminé ! Câblages divers à venir et un frein avant pour respecter le règlement du Vintage RM qui l'exige. Quelques pièces de la machine survivante ont été fournies par Caucal-Écurie Nougier, ce n'est donc pas un faux total ! (Si je puis me permettre, c'est bien de l'avouer, contrairement à d'autres pratiques). Le kick ne sert que pour les essais de mise en route... rien moins que laborieuse aux dires de Patrick.
Un poste de pilotage tout simple qui sent bon les années 30 ('vintage' comme ils disent) avec de magnifiques bouchons racing des deux réservoirs nécessaires pour les records sur longue distance.
Si tout se passe bien à Montlhéry, Patrick emportera ensuite sa Jonghi au lac de Bonneville dans quelques mois afin d'y tenter quelques records. Un monocylindre latéral qui marche mieux que bien, ça devrait les inciter à remettre en compétition les moto-scooters Powell et Cushman, des latérales(raux ?) qui ont jadis couru sur le sel de Salt Lake.
Il paraît qu'à la suite des records Jonghi de 1933, la presse anglaise - plus enthousiaste que la française - avait évoqué la création d'une catégorie side-valves au Tourist Trophy, alors pourquoi ne pas reprendre l'idée en France ? Je crois savoir qu'une Terrot 350 HCT roule en trial et, aussi en trial, une vaillante Norton 16 H fit jadis le bonheur de Roland Chatokhine alors, une D45 lancée à 130 à l'heure sur "l'anneau magique", miam-miam, non ?
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